28/02/2014
Etude n°10 : Faire des nations des disciples Esaïe 56.1-8 (08 03 14)
« Je les amènerai sur ma montagne sainte, je les réjouirai dans ma maison de prière, leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agréés sur mon autel, car ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples »
Es 56.7 (Illustration : Quai de gare : www.oasisdesartistes.com)
Observons
Le contexte : Le salut acquis par le serviteur de l’Eternel (ch 53) a été couronné par la restauration glorieuse de Sion (ch 54). Il est accessible à tous par la foi et non par les œuvres (55), car l’Eternel pardonne à celui qui l’invoque (55.6-7).Le texte est suivi d’invectives contre les conducteurs infidèles d’Israël qui ne voient pas qu’ils courent à leur perte, tandis que les justes sont protégés du châtiment et consolés par l’Eternel (56.9-57.21).
Le texte : Chercher les répétitions de mots ou d’idées, en parallèles ou en oppositions pour découvrir la construction en chiasme (parallélisme concentrique) de cet appel au salut. Qu'est-ce qui est mis en valeur au centre ?
Comprenons
Voici le parallélisme concentrique de la construction du texte
a) v 1 Pratiquez la justice car mon salut vient
b) v 2 : Heureux le fils d’Adam qui fait cela en gardant le Sabbat
c) v 3 : étrangers et eunuques se considèrent comme exclus du peuple
d) v 4 : Aux eunuques qui sont fermes dans l’alliance en gardant le Sabbat...
e) v 5 :... est promis un nom éternel
d’) v 6 : Aux étrangers fermes dans l’alliance en gardant le Sabbat...
c’) v 7a : ...est promise la réunion dans la maison de l’Eternel.
b’) v 7b : La maison de prières de L’Eternel est ouverte à tous les peuples.
a’) v8 : L’Éternel réunit à son peuple tous les exclus.
L’observation du texte révèle 3 mentions (v 2,4,6) du mot Sabbat, associé à l’idée d’alliance (v 4, 6), dans une perspective de salut pour tous (v 1, 4,7-8).
En outre, la construction fait ressortir deux priorités :
1- Le salut de Dieu qui apporte nom éternel et réunion dans la maison de Dieu, est sur le point d’arriver et est offert à tous. Nous pouvons y voir à la fois l’annonce universelle de l’Évangile Éternel et la venue du Christ.
2- L’observation du sabbat est la manifestation concrète de l’entrée dans l’alliance de Dieu, et d’un nouvel état d’esprit de droiture et de justice entre les hommes.
Le salut et la justice étant proches (v 1), il y a exhortation à pratiquer le droit et le juste, en concrétisant cette pratique par l’observation du sabbat dans la foi (ne pas profaner) et l’action (garder sa main du mal. v 2).
Deux catégories de personnes pourraient se penser exclues (v 3-5) les étrangers et les eunuques, les uns parce qu’ils sont "incirconcis", les autres parce qu’ils sont infirmes et ne peuvent procréer : selon la pensée juive, la descendance permettait d’avoir son nom inscrit dans l’éternité.
Mais le salut n’exclut personne de ceux qui veulent entrer dans l’alliance avec Dieu. Le sabbat devient, pour tous les fils d’Adam, l’expression de l’attachement à Dieu.
Les enseignements doctrinaux, tels que le Sabbat, que nous considérons souvent comme une coupure avec les autres, comme une particularité spécifique, sont situés ici dans le cadre du rassemblement (v 8). Cela nous invite à essayer de voir l’ancrage de nos spécificités dans l’Évangile éternel, et à considérer la volonté d’ouverture à tous que manifeste l’Éternel, envers tous ceux qui veulent entrer dans sa maison, dans son alliance, et le manifestent en pratiquant, par le sabbat, le droit et la justice selon Dieu.
Pourquoi le Sabbat devient-il signe de l’alliance avec Dieu ? La référence au v 2 à Adam suggère l’universalité humaine concernée par le sabbat, mémorial de la Création : le sabbat est un retour à l’Éden. Le choix d’observer le sabbat, qui dans sa pratique est droit et justice, est le choix de faire la volonté de Dieu, et d’entrer dans son alliance.
Ce texte intègre l’approche globale du salut et la spécificité par laquelle il s’exprime. Comment l’appliquer à notre époque où la spécificité est une séparation des autres? Parler d’abord du sabbat ferme l’écoute. Le texte d’Esaïe commence par le salut, avant de parler du sabbat !
Le message de Christ sera libérateur dans notre société s’il répond à l’attente d’affection, de fraternité, de justice, d’acceptation des exclus. Voir Jean 13.35 : « A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres ». La relation d’amour se manifeste concrètement par des pratiques spécifiques qu’il faut valoriser comme expressions nécessaires de l’acceptation du salut offert par Dieu. Dans un environnement d’incertitude et de crainte générale, le message de paix et d’amour doit passer en premier. (Foule cosmopolite Anne Salle)
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quel message ce texte m’invite-t-il à proclamer en priorité, par ma vie et mes paroles?
- Le sabbat est-il pour moi l’occasion de me croire « saint », différent des autres, ou de vivre dans la droiture,( c’est-à-dire d’être vrai avec moi-même et avec les autres), et dans la justice,( c’est-à-dire de considérer les autres sans préjugés et avec amour) ?
- Ma communauté est-elle prête à accueillir « l’étranger » qui désire s’attacher à l’Éternel ? Comment lui présenter le sens et l’importance de l’observation du sabbat sans en faire une condition du salut ?
- Quel est mon regard sur celui qui est différent de moi dans ses pratiques ou dans ses croyances religieuses ? Comment éviter de prendre la place de Dieu en le jugeant « perdu » à cause de ses différences ?
08:00 Publié dans Faire disciples | Lien permanent | Commentaires (0)
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