UA-111710466-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

21/08/2009

Etude n°9 Foi au Fils de Dieu 1 Jn 5.1-12 (29 08 09)

Etude n°9 : Foi au Fils de Dieu, 1 Jn 5.1-12 (29 08 09)baptemedu Christ arien à Ravenne.jpg

 

« Qui est celui qui triomphe du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? »   v 5 (Mosaïque de Ravenne : Baptême d Christ)

 

Observons

La lecture de ce passage fait apparaître les répétitions suivantes :

Fils : 8 fois, plus une fois la Parole = 7 fois (7 chiffre de la plénitude divine)

Dieu : 13 fois, plus une fois le Père = 14 fois (deux fois 7 !)

Esprit : 3 fois (3 chiffre de la perfection divine)

Pratiquer ou garder les commandements (3 fois)

Témoignage : 10 fois

Né de Dieu et aimer : 3 fois

On remarque l’emploi unique dans l’écrit de Jean du mot foi (v 4), évoqué par ailleurs par le verbe « croire » (v 1,5,10,13).

Le texte peut se construire en trois paragraphes :

1-5 : Caractéristiques de l’enfant de Dieu : amour fraternel, obéissance et foi en Jésus-Christ.

6-9 : témoignages rendus à Jésus, Fils de Dieu, par l’Esprit, l’eau et le sang

10-13 : Témoignage de Dieu pour la vie éternelle du croyant en son Fils.

 

Un ajout tardif concernant la Trinité (v 7b-8a) ne peut être retenu comme authentique, car il n’apparaît qu’à la fin du 5ème siècle dans un manuscrit latin d’Afrique. Les manuscrits grecs antérieurs l’ignorent. Avec tous les critiques exégètes, nous le laisserons de côté.

 

Comprenons

Nous voici dans la seconde et dernière étape de la troisième boucle de l’épitre (voir Etude n°1). Dans ce passage au ton vif et ferme, Jean reprend la polémique contre les hérésies apparues dans l’Eglise à la fin du premier siècle, au sujet de la personne de Jésus-Christ. Rappelons que ces hérésies séparaient l’homme Jésus, né et mort sur la croix, du Christ, Fils de Dieu qui aurait investi le corps de Jésus à son baptême et l’aurait quitté peu avant sa mort. (2.22 ; 4.2-3, 15).

1-     v 1-5 L’argumentation de Jean n’est pas seulement dogmatique, elle démontre les conséquences pratiques de la foi en Jésus, Fils de Dieu, pour le croyant : après l’obéissance aux commandements (2.3-11), la fidélité à l’enseignement reçu (2.18-28), et le discernement des esprits (3.25- 4.6), l’enfant de Dieu se caractérise par son amour fraternel (5.1-2) et la victoire de sa foi sur le monde (v 4-5).

La foi  en Jésus-Christ prouve la régénération du croyant « né de Dieu ». Elle est la source de son amour pour ses frères nés du même Père (4.20-21), qui sont donc des enfants de Dieu comme lui. L’amour dont parle Jean n’est pas un sentiment naturel au cœur de l’homme, il a pour origine la foi en Dieu et en son Fils. L’amour fraternel qui au chapitre précédent était le signe du véritable amour pour Dieu, est maintenant lui-même prouvé par l’amour de Dieu et l’obéissance à ses commandements (v 2). Tout est lié : l’amour pour Dieu se manifeste  dans l’obéissance à ses commandements qui s’exprime par l’amour fraternel. Voilà le critère d’évaluation pour tous ceux qui se disent enfants de Dieu ! On rejoint la pensée de Jésus (Jean 13.35) : « A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » Face à ces paroles, on ne peut que se repentir des divisions qui règnent parmi nous, au sein même de nos communautés, sans parler des dissensions entre les dénominations dites « chrétiennes » !

Jean emploie ici pour la seule et unique fois le mot « foi », même si l’idée est reprise dans le verbe « croire » utilisé 4 fois. De quelle foi, capable de « vaincre le monde » s’agit-il ? C’est la foi en Jésus, Fils de Dieu, Sauveur du monde (4.14-15 ; 5.5). Jean revient avec insistance sur ce thème essentiel de son écrit. Comme Jésus a affirmé (Jn 16.33 ; Ap 3.21 ; 6.2 ; 17.14) avoir vaincu le monde, ses persécutions et ses séductions, les disciples qui sont nés de Dieu et le confessent, reçoivent par la foi la capacité de vaincre eux aussi tout ce qui vient du monde et cherche à les séparer de Dieu (v 4-5).

2-     v 6-9 : Témoignages rendus à Jésus-Christ

Après avoir dans le premier paragraphe donné les caractéristiques de celui qui croit en Jésus-Christ, Jean développe les fondements de la foi  de l’enfant de Dieu.

Pour attester de la vérité d’un fait ou d’une parole, la loi exigeait qu’il y ait deux ou trois témoignages concordants (Dt 17.6 ; 19.15 ; Mt 18.16 ; Jn8.17). Si les hommes en général accordent leur confiance sur le témoignage de ces témoins humains, à plus forte raison doivent-ils croire aux témoignages donnés par Dieu lui-même (v 9), à travers les trois témoins de la vie du Christ : l’Esprit, l’eau et le sang.Crucifié Ressuscité.jpg

L’eau est le symbole du baptême qui a inauguré le ministère terrestre de Christ, le sang est le symbole de sa mort qui a terminé ce ministère mais aussi de la vie offerte à tous par sa résurrection. L’Esprit, qui est vérité, s’est manifesté au baptême de Jésus (Luc 3.22 ; Jn 1.32-34), il l’a accompagné tout le long de sa vie, il l’a soutenu pendant sa Passion, et il l'a ressuscité.(Crucifié Ressuscité, Abbatiale de Goudargues, Gard)

 

3-     v 10-13 : Témoignage de Dieu : le don de la vie éternelle

L’Esprit confirme la vérité de l’œuvre de Christ et la rend efficace pour le croyant en son être intérieur (v 10). En effet, en le faisant passer des ténèbres à la lumière (1.5-7), du péché à la justice (3.3, 6-9), de la haine à l’amour fraternel (4.7-20), de la mort à la vie (3.14), l’Esprit atteste et convainc (Jn 16.8, 13 ; Rm 8.16) que ce que Jésus a accompli était l’œuvre de Dieu pour donner aux hommes le salut, c’est-à-dire la vie éternelle avec Lui (v 11).

Refuser le triple témoignage durant la vie de Jésus, c’est rejeter le témoignage de Dieu lui-même qui a donné à Jésus la vie éternelle, et à travers lui à tous ses disciples. C’est faire de Dieu un menteur, suprême blasphème ! (v 10). Croire que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu et le Sauveur, c’est débuter dès aujourd’hui la vie éternelle (les verbes des versets 11-13 sont tous au présent).

L’apôtre conclut ainsi son écrit de la même manière que son évangile (Jn 20.31), pour affermir l’Eglise face aux fausses doctrines qui s’y répandent .

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-          Comment puis-je être sûr d’être « né de Dieu », selon ce passage ?

 

-          De quelles victoires spirituelles puis-je témoigner ? Où en est ma foi à ce sujet ?

 

-          Que représentent dans ma vie pratique le baptême, la mort et la résurrection de Christ ? Ma foi reste-t-elle intellectuelle et doctrinale ? Quels effets concrets a-t-elle sur mon comportement envers Dieu et envers mes frères, et sur ma croissance  spirituelle ?

 

-    Qu’est-ce qui a besoin de mourir en moi pour que je naisse de Dieu  et revive en Christ ?

 

-         Outre par sa prédication, par quoi l’Eglise (= moi et les frères et sœurs) peut-elle rendre témoignage de la vie éternelle reçue de Dieu ?

14/08/2009

Etude n°8 Vivre dans l'amour fraternel 1 Jn 3.11-24 ; 4.7-21 (22 08 09)

Etude n° 8  Vivre dans l’amour fraternel 1 Jean 3.11-24 ; 4.7-21 (22 08 09)

 

« Nous avons reçu de lui ce commandement : Que celui qui aime Dieu, aime aussi son frère » (1 Jn 4.21)Bon samaritain vitrail.jpg

 

Observons

Les deux passages à l’étude de cette semaine se situent de part et d’autre de l’avertissement contre les antichrists, adressé par Jean aux « enfants de Dieu ». Ils vont donc préciser la caractéristique essentielle qui les différencie des « enfants du diable »(3.10) : la pratique de la justice divine s’exerce dans et par l’amour fraternel.

 

A. 3.11-24 : l’amour des frères

a)     11-13 : l’amour fraternel est le signe des enfants de Dieu et contraste avec la haine du monde envers eux

b)     14-15 : l’amour fraternel est le signe de la vie nouvelle en nous

c)      16-18 : Jésus-Christ est le modèle de l’amour qui se donne en action et en vérité

b’) 19-21 : l’amour fraternel est le signe de notre assurance du pardon de Dieu

a’) 22-24 : Demeurer en Dieu, c’est garder ses commandements de foi en Jésus-Christ et d’amour fraternel.

 Christ image de Dieu.jpg

B. 4.7-21 : l’amour de Dieu

a)     7-12 : l’amour fraternel vient de Dieu qui est Amour et qui se manifeste en Jésus-Christ (v 10)

b)     13-16 : communion dans l’amour avec Dieu par l’Esprit qui habite celui qui confesse Jésus comme Fils de Dieu

a’)  17-21 : l’amour parfait en nous bannit la crainte du jugement et nous pousse à aimer les frères.

 

Comprenons

Le thème principal de ces deux passages est révélé par ses nombreuses répétitions : l’amour de Dieu révélé en Jésus-Christ est manifesté parmi les croyants par leur amour fraternel en action.

A.     a) Jean reprend le commandement donné par Jésus à la veille de sa mort et mis en action toute sa vie (Jn 13.34 ; 15.12). Comme il a insisté sur la « justice » ou « sainteté » de la vie chrétienne (3.3-10), Jean va préciser l’expression essentielle de la sainteté : l’amour fraternel distingue les croyants dans un monde où règne la haine (v 13).

Caïn est le premier exemple de haine fraternelle meurtrière. Jean donne deux explications à cette haine :

1 : Caïn était du Malin (Jn 8.44) : mû par la jalousie, la colère et la méconnaissance de Dieu et de sa volonté, il s’est laissé dominer, malgré les encouragements de Dieu, par les impulsions criminelles de son cœur et a choisi le chemin de mort de l’Adversaire.

2 : son appartenance au Malin s’est révélée dans « ses œuvres mauvaises », alors que celles d’Abel était justes. Il s’agit ici de ce qui a précédé l’envie meurtrière de Caïn. Jean nous met sur la piste de la compréhension de la faveur de Dieu envers le sacrifice d’Abel, plutôt qu’envers Caïn (Gn 4.4-5). Abel en sacrifiant un animal vivant, sélectionné avec soin dans son troupeau, s’identifiait à cet animal et s’offrait lui-même symboliquement à Dieu ; il lui consacrait sa vie, en reconnaissance du salut que Dieu avait accompli en Eden pour ses parents et leur descendance. En les revêtant d’un habit de peau, donc d’un animal innocent sacrifié pour qu’ils puissent continuer à vivre, Dieu leur avait fait comprendre que la vie venait de Lui seul par pure grâce, et non des efforts humains, symbolisés par leur ceinture fragile et dérisoire de feuilles de figuier. Il leur donnait un signe prophétique de l’œuvre de salut qu’il accomplirait en Jésus-Christ.

Caïn, en offrant les fruits de la terre, ne s’impliquait pas lui-même, il apportait à Dieu les fruits de ses efforts de cultivateur, mais des éléments « morts », issus de la terre qui est « poussière » de mort (Gn 3.19). Caïn marquait par là sa méconnaissance du geste de Dieu, du plan de vie qu’il symbolisait. Il révélait son incrédulité, et sans doute la propre justice de son cœur, d’où sa colère devant le refus de Dieu d’agréer son offrande.

 

b)     Dans l’histoire de ces deux frères, Jean stigmatise les deux tendances humaines face à Dieu : l’incrédulité ou la foi, la haine ou l’amour, le choix spirituel de mort ou de vie (Dt 30.15). Jésus en avait déjà averti ses disciples : les enfants de Dieu sont la cible de l’opposition des enfants du diable (Mt 5.11 ; 10.22 ; Jn 15.19 ; 17.14 ; Hé 11.36-37). L’amour fraternel devient le signe de la présence de Dieu dans le cœur du croyant, le signe de la vie nouvelle qui l’habite (v 14).

 

c)      C’est un amour exigeant car il doit refléter l’amour inconditionnel de Jésus-Christ, qui s’est tout entier donné pour nous ses frères. Si nous prétendons être enfants de Dieu, nous ne pouvons faire moins que de le manifester concrètement par notre compassion, notre entraide, notre soutien mutuels. L’amour pour l’autre prouve la vérité de notre appartenance à ce Dieu plein d’amour, et la réalité de la transformation de vie que Dieu opère en nous.

 

b’  Quand l’amour de Dieu habite en nous et s’exprime concrètement envers les autres, il peut seul persuader (= apaiser) notre conscience troublée par la culpabilité, que Dieu est plus grand que l’Accusateur, et qu’Il pardonne au cœur repentant. Cet amour lui donne de l’assurance devant son jugement (4.17). Il est vrai que lorsque nous avons compris et intégré à notre vie quotidienne que Dieu est Amour (4.8,16), nous ne voyons plus le jugement avec les mêmes yeux. Il n’est plus un sujet de crainte d’une condamnation (4.18), mais un sujet de louange (Ap 11.17-18 ; 14.7), pour la libération, la réhabilitation que Dieu opère pour l’enfant de Dieu (Voir l’histoire symbolique de la vraie mère dans le jugement de Salomon, que l’on peut considérer comme le « type » du jugement de Dieu, 1 Rois 3.16-28).

      Quand Jean ajoute que « Dieu est plus grand que notre cœur et connaît toutes choses », il veut exprimer que si nous sommes bourrelés de remords et de doutes sur son pardon, si nous oublions les délivrances et les grâces reçues, Dieu, Lui, voit notre vie entière, passé, présent, futur, les victoires qu’il nous a permises et qu'il nous permettra de remporter sur les tentations et les échecs ( Rm 8.37). Il connaît le plan de vie qu’Il a pour nous et la puissance qu’il mettra en œuvre pour le réaliser malgré et dans notre faiblesse (2 Co 12.9). Nous pouvons avoir confiance en lui et en appeler à sa connaissance parfaite de notre cœur et de notre amour pour Lui, exprimé dans notre amour pour les frères (3.17-18).

 

a’)  A la fin de ce passage du chapitre 3, Jean revient sur l’observation des commandements et sur la sainteté des enfants de Dieu. L’enchaînement entre l’amour et les commandements se fait naturellement avec l’arrière-plan de la parole de Jésus (Mt 22..37-39) qui résume la Loi dans l’amour de Dieu et du prochain. L’Esprit qui habite le cœur du croyant le pousse à croire et aimer Jésus comme Fils de Dieu, et à manifester sa foi par l’amour des frères.

 

B.    4 .7-21

On croirait le sujet terminé, mais non ! Jean l’a tellement à cœur qu’il le reprend après une brève parenthèse sur les faux enseignements dans l’Eglise, qui dénaturent la personne de Christ. Celui qui est né de Dieu, Le connaît comme un Dieu d’amour qui s’est manifesté en Jésus-Christ et a donné sa vie (v 8-9) pour effacer ses péchés et rétablir la communion avec le pécheur pardonné, dans l’amour (v 15-16).

L’amour pour Dieu n’est pas un mérite dont nous pouvons nous prévaloir devant Lui, en disant par exemple selon un air bien connu (Luc 18-11-12) :  « Seigneur, vois combien je t’aime, je donne ma dîme, j’observe tes commandements et surtout celui du sabbat, je parle de toi autour de moi…Je ne suis pas comme ceux du monde ! » L’amour pour Dieu qui se révèle dans l’amour pour les autres (v 20-21) est une réponse à l’amour que Dieu nous a manifesté le premier, avant même notre conversion (v 19 ; Rm 5.8).

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

- Quelles sont mes réactions lorsque je prends conscience d’une erreur, d’une rancune, d’une jalousie, ou de la propre-justice qui habitent mon cœur, me culpabilisent et troublent ma foi ? Sur quelles promesses de la Parole puis-je m’appuyer pour retrouver l’assurance de l’amour inconditionnel de Dieu pour moi ?

 

- Comment manifester concrètement ma foi en un Dieu d’amour ? (Dîme, offrandes, compassion, solidarité dans et hors de l’Eglise avec ceux qui souffrent, intercessions, louanges…)

 

- Quel frère ou sœur de mon église aurait besoin d’une manifestation d’amour fraternel gratuit de ma part ? Comment lui ferai-je percevoir que je l’aime comme Dieu l’aime ?

 

- Comment puis-je contribuer à créer et entretenir un esprit d’amour fraternel et de pardon dans ma communauté ?