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29/05/2015

Etude n° 10 : Suivre Jésus dans sa vie Luc 12.13-34 (06 06 15)

Etude n° 10 : Suivre Jésus dans sa vie  Luc 12.13-34 (06 06 15)

« Les apôtres dirent à Jésus « Augmente-nous la foi » Luc 17.5

Observons

V 13-15 : Par qui et à quel sujet Jésus est-il interpellé ? Comment répond-il et pourquoi ?

V 16-20 : la paraboleriche insensé.jpg

16-18 : Qui est le personnage principal de ce récit ? Relever les pronoms personnels et adjectifs possessifs : qu’est-ce que cela révèle sur le personnage ? Quel est le problème qui le préoccupe ?

V 19 : Comment conclut-il sa réflexion intérieure ? Comment qualifier sa conception du bonheur ? Que lui manque-t-il ?

V 20 : Quelle coordination introduit l’intervention divine ? Quel mot du riche  est repris par Dieu ? Avec quel sens ? Que veut rappeler au riche la question de Dieu ?

V 21 : Comment Jésus conclut-il la parabole pour en donner le sens ?

V 22-34 : Enseignements directs aux disciples :

V 22-28 : Que recommande Jésus aux disciples ? Au nom de quoi ? Trouver les trois raisons qu’il invoque (v 23, 24, 25)

V 29-32 : Relever les verbes répétés. Quelle opposition est faite au v 31 ? Comment est appelé Dieu ? Pourquoi ? Comment considère-t-il son peuple ?

V 33-34 : Quel trésor inépuisable est opposé aux biens terrestres ? Comment l’acquérir ? (1 Cor 13.2 ; 7.29-31)

 

Comprenons

Tandis que Jésus enseigne ses disciples (12.1), une foule nombreuse le suit. Un homme du sein de cette foule cherche à attirer l’attention de Jésus pour être aidé dans un litige d’héritage qui le préoccupe. Le refus net de Jésus lui signifie que sa mission ne concerne pas les problèmes matériels ou juridiques de ce monde. C’est aux hommes à les résoudre eux-mêmes. En parlant ensuite de cupidité, Jésus révèle la racine du problème de son interlocuteur. Jésus voit au cœur de l’homme ce qui est la source de ses difficultés de relations  interpersonnelles ! Il affirme aussi que les biens matériels ne donnent pas la vie, contrairement à la croyance populaire qui lie richesse et bonheur. Jésus illustre sa mise en garde et sa pensée par une parabole, comme à son habitude face à la foule et aux esprits peu accoutumés aux abstractions.

La parabole du riche insensé :

Il ne s’agit pas d’un homme qui cherche à devenir riche, car il l’est déjà grâce aux récoltes abondantes de ses terres. Sa préoccupation principale est l’utilisation de ses biens. Son monologue où tous les pronoms personnels et adjectifs possessifs sont à la première personne,  est révélateur d’un esprit profondément égoïste et matérialiste. Il n’envisage que d’amasser davantage et de mettre à l’abri ses biens pour en jouir plus longtemps. Se reposer, boire, manger, se réjouir, n’est-ce pas le programme de tous les épicuriens et les matérialistes de cette terre ?

Lorsqu’il se parle à lui-même en s’adressant à son âme, ce n’est pas à la dimension affective ou spirituelle de son être qu’il s’adresse, car le mot bibliquement est l’équivalent de « Moi, je…», ou « Mon être » ; lorsque Dieu lui rappelle par le même mot qu’il est mortel, l’âme devient synonyme de Vie, Existence.

Alors que le riche n’avait aucune  notion de sa responsabilité envers les autres, ni de l’usage de sa vie devant Dieu,  Dieu lui rappelle qu’il doit lui en rendre compte. A quoi ou à qui ont servi ces richesses qu’il devra laisser à sa mort ? Amassées pour sa jouissance personnelle, elles n’auront profité à personne de son vivant, ni après sa mort.trésor.jpg

Pour conclure, Jésus oppose les trésors matériels accumulés égoïstement, au trésor spirituel (= pour Dieu) que l’on a le devoir de constituer durant la vie terrestre (v 21). Mais il n’en précise pas la teneur pour le moment.

Le paragraphe suivant est entièrement consacré à un appel à faire confiance au Seigneur qui est un Père bienveillant. Jésus sait bien que les moyens matériels de vie sont la préoccupation première de l’homme qui s’inquiète de la survie de son être corporel, de sa vie physique et affective, sans considérer qu’il a aussi une dimension spirituelle à développer, s’il ne veut pas rester à l’état animal.

La considération des animaux, même des corbeaux impurs aux yeux des contemporains de Jésus, et des plantes de la nature devrait inciter à faire confiance comme eux au Dieu Père et Créateur, qui s’occupe de chacun et pourvoit à ses besoins essentiels (v 30). Comme seule créature à l’image de son Dieu, l’homme a plus de valeur aux yeux du Seigneur que toutes les autres créatures (v 24). Ce n’est pas une incitation à vivre dans la paresse ou l’insouciance du lendemain, mais tout en travaillant à préparer son avenir, faire entièrement confiance à Dieu pour tout ce qu’on ne peut maîtriser, avenir ou durée de sa vie, que Dieu seul connaît. A la différence de l’homme sans Dieu (= païen), le croyant a une priorité de vie : rechercher non les biens matériels, le confort et la sécurité terrestres, mais le royaume de Dieu promis à celui qui fait partie du troupeau du Bon Berger ; Ce dernier lui en dispense les arrhes de son vivant (v 32) et, en plus, satisfait à ses besoins vitaux (v 31).

Après avoir rassuré ses disciples, Jésus leur révèle le moyen de demeurer dans ce royaume, sans  chercher un mérite pour y entrer, puisqu’ils y sont déjà ! (v 32). Ils doivent, en faisant le bien autour d’eux grâce à leur richesse, se détacher de l’amour des biens matériels qui passent,  périssent ou sont volés. Si leur cœur en est libéré, il peut se tourner vers le trésor spirituel (= dans les cieux) de la Parole de Dieu, dont la profondeur inépuisable leur donnera la vraie vie.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-       Sur quoi se portent mes inquiétudes ? Justifiées ou pas, quelle place occupent-elles  dans mon quotidien ?

 

-       Comment puis-je manifester concrètement mon détachement des biens matériels (argent, maison, connaissances intellectuelles ou techniques, etc.) et ma confiance en Dieu envers et contre tout ?

 

-       Que signifie pour moi la recherche du Royaume ? Comment ne pas en faire un mérite pour le salut ?

 

-       A quel trésor mon cœur et mon église sont-ils attachés ?

 

22/05/2015

Étude n°9 Jésus, l’enseignant : Luc 10.25-37 (30 05 15)

Étude n°9 Jésus, l’enseignant : Luc 10.25-37 (30 05 15)

« On était frappé de son enseignement, car il parlait avec autorité » Luc 4.32

Observons

Le contexte :

Après avoir envoyé en mission soixante dix de ses disciples, Jésus s’est réjoui de la révélation de Dieu qu’ils ont reçue par Lui, alors qu’ils ne sont pas des sages imbus de leur intelligence et de leurs connaissances (v 21-24).Bon samaritain vitrail.jpg

 

Le texte

a)    V 25-29 : dialogue entre un docteur de la loi et Jésus :

-       Quelle est l’intention du docteur de la loi ?

-       Comment sa question révèle-t-elle la préoccupation des Pharisiens ?

-       A quoi le renvoie Jésus ? Pourquoi ?

-       V 29 : De quoi et Comment le docteur de la loi cherche-t-il à « se justifier » ?

 

              b)    V 30-35 : réponse de Jésus par une parabole :

- Relever les verbes qui permettent de camper la situation (v30), Que représentent les différents personnages des versets31-32 ? Comment leur fonction explique-t-elle leurs actes ?

Qui est le quatrième personnage mis en scène en opposition aux trois autres ? Quels sont ses actes ? En quoi sont-ils extraordinaires de sa part ? (v 33-35)

c)    V 36-37 : reprise du dialogue et envoi

-       Comment Jésus reprend-il le dialogue ? Comment retourne-t-il la question initiale du docteur de la loi? Que cherche-t-il à obtenir de lui ?

-       Comment sa conclusion répond-elle au docteur ? (v 37b)

 

Comprenons

Le dialogue entre Jésus et le docteur de la loi.

En contraste avec la simplicité de cœur des enfants que Jésus avait louée, une rencontre avec un docteur de la loi va démontrer la duplicité de l’âme humaine face à Jésus : le docteur de la loi ne vient pas à Jésus pour apprendre de lui réellement comment être sauvé, car il connaît la loi par cœur (v 27) et croit que cela suffit. Il cherche plutôt à éprouver Jésus, à le prendre en défaut, pour discutailler avec lui de tel ou tel point de doctrine et de comportement.

La question du maître de la loi est inspirée par un sentiment de propre-justice et se place sur le registre du « Faire ». Au v 23, Jésus avait dit à ses disciples que pour voir Dieu, il ne s’agissait pas de « faire » mais « d’ouvrir les yeux ». Cette expression dans la Bible est toujours synonyme d’accès au monde spirituel. Pourtant Jésus renvoie le docteur de la loi à ce qu’il connaît, les Ecritures. La première question posée par Jésus fait appel non seulement à la mémoire du docteur de la loi, mais aussi à sa réflexion, à son intériorisation des termes de la loi. Le docteur a bien compris l’essence même des Ecritures, la loi d’amour de Dieu et du prochain, empruntée à Deutéronome 6.5 et Lévitique 19.18.

Jésus renvoie aussi le légiste à sa conscience sur le même registre de langage « Fais cela et tu vivras », car il sait que la loi révèle l’incapacité à « faire » et conduit à la repentance devant Dieu.

Le v 29 montre que le maître de la loi a saisi l’intention de Jésus ; sa conscience sans doute le travaille et l’accuse d’infidélité à la loi, de manque d’amour pour Dieu et son prochain. Se sentant accusé, il cherche à se justifier, à trouver une excuse. Au lieu de se tourner vers Jésus en lui demandant « Comment aimer ainsi ? », ce qui serait un aveu d’impuissance humiliant à ses yeux, il se jette sur une question théologique « Qui est mon prochain ? », question qui était un piège pour Jésus car les scribes et les pharisiens considéraient  les Juifs comme seuls prochains possibles. Les étrangers étaient exclus. Si Jésus répondait « tout homme », le maître de la loi l’aurait accusé d’être en contradiction avec leur doctrine.bon samaritian.jpg

Jésus répond par la parabole du Bon Samaritain, qui retourne la question non pas sur l’autre mais sur soi : « Lequel te semble avoir été le prochain du blessé ? », de sorte que le maître de la loi devait se demander : « Le suis-je, moi ?  L’aurais-je été à la place du Samaritain ? » Ressembler au samaritain lui paraît tellement impensable à cause des préjugés raciaux et religieux à l’égard des Samaritains, qu’il n’ose même pas en prononcer le nom. Il use de la formule générale : « Celui qui a exercé la miséricorde ! »

Jésus rompt la conversation en l’invitant à ne pas se contenter du savoir, mais à le mettre en pratique « Va et fais de même ! »

Il n’ajoute pas comme au v 28 « Et tu vivras », car ce ne sont pas les actes de charité qui sauvent. Les païens peuvent en faire autant par humanité ou désir de paraître. Le croyant les accomplit parce qu’il est rempli d’humilité devant Dieu, et poussé par l’amour de Dieu son Sauveur, qui le conduit à aimer l’autre et à éprouver  de la compassion pour lui ; il ne cherche pas à gagner son salut par de bonnes actions.

 

Interprétation littérale de la parabole

Le chemin descendant de Jérusalem à Jéricho traverse une région montagneuse et désertique où les attaques de brigands étaient fréquentes. Le voyageur de la parabole subit un sort de plus en plus tragique dont la progression va de mal en pis : attaqué, volé, dénudé, battu et abandonné à demi-mort.

Le prêtre et le lévite, par leur connaissance des Écritures et de la loi de charité, auraient dû être les premiers à l’appliquer. Mais ils sont retenus par la conscience de leurs fonctions dans le temple qui exigeaient d’eux la pureté rituelle et leur interdisaient de se souiller en touchant un mort : la haute idée de leur personnage et de leur fonction passe avant la loi d’amour, et les fait changer de côté de la route. À cela s’ajoutait peut-être la peur de subir le même sort que cet homme, s’ils s’attardaient dans les parages.

Le samaritain était un homme méprisé et haï de tout bon Juif. Il aurait pu voir dans le malheureux blessé non seulement un étranger, mais un ennemi enfin abattu ! Au lieu de cela, il écoute la voix de son cœur et s’occupe de lui avec le plus grand soin, jusqu’au bout de ses capacités, sans regarder à la dépense, appliquant à cet homme l’amour qui est demandé pour Dieu : de tout son cœur, son âme, sa force, sa pensée. C’est une belle leçon d’humanité, de dévouement désintéressé, d’ouverture à l’autre sans préjugé ni racisme.

Mais si on en reste à cette lecture, on demeure dans le domaine du « faire », de la morale, de la conduite extérieure, nécessaire mais pas suffisante pour vivre une relation vraie avec Dieu.

 

Interprétation symbolique et spirituelle

A travers cette parabole, Jésus enseigne toute l’histoire du salut.

Le chemin de Jérusalem à Jéricho symbolise le chemin de la vie de tout homme, ou de l’humanité entière. De la communion avec Dieu que représentent Jérusalem et son temple, l’homme est descendu de plus en plus bas en s’éloignant de Dieu. Il a été attaqué par Satan l’Adversaire, s’est fait voler la domination du monde que Dieu lui avait confiée  (Genèse 1.28). Il a été dépouillé du vêtement protecteur de la lumière et de la présence de Dieu, et s’est retrouvé nu = livré à lui-même, déchiré par la honte, la violence de ses passions et de ses révoltes, promis à la mort  physique et spirituelle (Genèse 3.1-13).

Le prêtre et le lévite qui passent sans secourir, peuvent symboliser l’état d’esprit des religions humaines face au problème du mal : elles sont plus motivées par le désir de pureté personnelle et par la peur de mourir, que par un véritable amour des autres qui pousse à s’oublier soi-même pour sauver. Les religions humaines sont totalement inefficaces pour sortir le pécheur de sa « mort » causée par sa séparation d’avec Dieu.

Il n’y a qu’une seule voie de salut, Jésus, symbolisé par le Samaritain. Il est méprisé par son peuple qui le considère comme étranger venu d’ailleurs, de Galilée (Jn 1.46). Pourtant, c’est lui qui est touché par l’état de l’homme blessé et à demi-mort dans son péché (= sa séparation de Dieu). C’est lui qui s’approche du pécheur au risque de sa propre vie, verse l’huile de sa grâce pour apaiser la souffrance de sa culpabilité, et le vin de son Esprit pour purifier (= désinfecter les plaies) l’être tout entier blessé par le mal. C’est lui qui recouvre le pécheur du pansement de sa justice et de son amour.

Il est aidé dans cette tâche par son âne, serviteur fidèle qui représente tous les disciples qui suivent leur Maître « partout où il va » (Apocalypse 14.4), pour Le porter vers les autres (= le faire connaître), ou collaborer concrètement à son oeuvre de salut des autres.

Jésus, ayant pris soin personnellement du pécheur, secondé par un disciple dévoué, le confie à l’hôtellerie qu’est l’Église qui prendra le relais, jusqu’à ce qu’il revienne. A son Église, Jésus donne les deniers de son Esprit pour remplir sa tâche avec efficacité et persévérance auprès des pécheurs. L’Église est composée d’un ensemble d’hôteliers qui ont tous la même tâche d’accueillir, prendre soin, nourrir les pécheurs repentants qui ont bénéficié du salut de Christ.

Jésus leur promet de combler tout ce qui pourrait leur manquer dans cette tâche, dès à présent par les arrhes de son Esprit, et dans l’éternité par la plénitude de sa présence dans son royaume.

Quand Jésus renvoie le docteur de la loi en l’invitant à être et agir comme le Samaritain, il renvoie chacun de nous à sa position face à Dieu et face à lui, le Christ. Il invite chacun à réfléchir sur qui il veut être dans le plan du salut, chacun des acteurs de cette histoire représentant une attitude spirituelle possible dans la relation avec Dieu.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-     Pourquoi Jésus enseigne-t-il par paraboles ? Qu’est-ce que cela ajoute à son enseignement ? Est-ce un moyen encore valable aujourd’hui pour faire comprendre les enseignements bibliques à nos contemporains ?

-     Comment actualiser la parabole du Samaritain en en gardant toutes les nuances ?

-      A quel personnage puis-je m’identifier dans ce récit ?

-      D’après cet exemple, qu’est-ce qui pouvait faire autorité dans l’enseignement de Jésus, par rapport aux enseignements des scribes et docteurs de la loi ?