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15/05/2015

Ếtude n°8 La mission de Jésus : Luc 15.11-32 (23 05 15)

Ếtude n°8 La mission de Jésus : Luc 15.11-32  (23 05 15)

« Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver  ce qui était perdu » Luc 19.10

 

Rembrandt Le fils prodigueFils prodigue Retour Rembrandt.jpg

Observer

- Distinguer les trois parties de cette parabole, selon les personnages. Quel est celui qui fait le lien entre elles ?

a) 11-19 : le père laisse sa liberté au fils prodigue

b) 20-24 : le père accueille et pardonne

c) 25-32 : le père invite le fils aîné

On remarque que le père se retrouve dans les trois parties du récit, et que son accueil et son pardon sont racontés dans la partie centrale, encadrée par les deux parties qui concernent ses deux fils.

 

Relever

-       les actions du père

v 12 : partage ses biens, se tait et attend

v 20 : voit son fils de loin, est ému de compassion, court se jeter au cou du fils, l’embrasse

v 22 : interrompt le fils, ordonne à ses serviteurs de préparer une fête

v 24 : explique les raisons de sa joie

v 28 : sort au devant de son fils aîné, et l’invite à entrer

v 31 : explique à nouveau sa joie

 

-       Les paroles du père

Envers son fils cadet : pas de paroles mais des actes et des ordres à ses serviteurs pour un accueil chaleureux et festif.

Utilise les mots « mon fils » pour parler de son fils revenu à ses serviteurs.

Envers son fils aîné : utilise le mot « mon enfant », « ton frère »

A chacun, il propose son bien, l’entrée dans sa maison et la participation à sa joie.

 

-       Le choix des fils

Le cadet dispose de son héritage à son gré, puis rentre en lui-même (v 17), retourne vers son père et s’humilie. Devant l’attitude du père, il l’appelle 3 fois « Papa » (v 17,18,21) et n’ose plus se proposer comme mercenaire (v 19 et 21). Il entre dans la joie du père.

L’aîné se met en colère, fait des reproches à son père, refuse sa fraternité, et la participation à la joie du père.

 

Comprenons

A la différence des deux paraboles précédentes, celle-ci insiste sur le personnage du père. Il apparaît dans les trois parties du récit comme celui qui écoute, accueille et aime ses fils, quoi qu’ils aient fait ou dit.

 

L’offre de la liberté du choix :

Le silence du père au début en dit long sur sa maîtrise des sentiments et sur sa volonté de laisser son fils libre de son choix. Il ne veut en rien imposer sa volonté, pour permettre à son fils de découvrir par lui-même le bonheur que l’on a à la suivre. Il se contente d’attendre avec patience le retour du fils. Cette liberté de choix coupe court à toute possibilité de révolte contre une autorité ressentie comme imposée.

Les deux fils ont d’ailleurs la même attitude : ils n’ont pas compris qui était leur père et ont eu le sentiment d’être soumis de force à son autorité, simplement parce que, comme fils, ils habitaient la maison et contribuaient à sa vie. Le fils aîné semble accomplir sa tâche sans l’avoir choisie et du coup ne voit pas tout ce dont il peut disposer. Il ne sait pas l’apprécier et s’en réjouir, alors que le fils cadet, qui a eu la liberté de choisir son sort, reconnaît la valeur de ce que la maison du père lui offre, et peut entrer dans la joie de son père.

 

L’offre de la libération :

Le père accueille son fils sans un reproche, en allant en hâte à ses devants, et en interrompant la confession de son fils. Il le libère de sa culpabilité immédiatement, en n’y faisant aucune allusion et le réhabilite comme fils de la maison. Son bonheur de le retrouver se marque dans son accolade, ses mots affectueux « Mon fils », et par les préparatifs de fête qu’il ordonne, qui redonnent au cadet toute sa dignité et sa valeur de fils aimé du père. Ces ordres font penser à ceux de l’ange de l’Eternel pour le sacrificateur Josué dans la vision de Zacharie (3.3-5) : Vois, je t’enlève ton iniquité, et je te revêts d’habits de fête !

Le père offre aussi à son fils aîné la libération de ses sentiments négatifs vis-à-vis de lui et de son frère, en l’appelant avec amour « Mon enfant », en mettant tout à sa disposition, en l’invitant à participer à sa joie. On peut remarquer que là aussi il ne reproche rien à son fils et ne reprend aucune de ses paroles de colère.(Arcabas, le retour du fils prodigue)fils prodigue.jpg

 

L’attitude exceptionnelle de ce père révèle l’amour inconditionnel de Dieu envers chacun de nous, qui ressemblons un jour à l’un ou l’autre des fils. Jésus nous offre la liberté de choisir notre vie, suivre nos passions ou le suivre. En même temps il nous donne tout ce dont nous avons besoin pour faire le bon choix : comme le fils cadet a reçu à l’avance sa part d’héritage, nous recevons de Dieu son Esprit et ses bénédictions. A nous de les utiliser soit pour notre usage personnel, soit pour la gloire et le service de Dieu. Cette liberté de choix fait toute la dignité de l’homme et de l’enfant de Dieu en particulier. Nous ne sommes pas des marionnettes ou des robots programmés pour agir selon la volonté de Dieu. Nous sommes des créatures à son image, c’est-à-dire libres de l’aimer ou non.

Cet amour inconditionnel va jusqu’à restreindre sa propre autorité, sa propre liberté : Dieu pourrait agir avec puissance pour empêcher son fils de partir. Il préfère le laisser et attendre qu’il revienne de son propre mouvement. Dieu nous laisse faire nos expériences, même au prix de sa souffrance et de la nôtre, pour que le retour à lui soit volontaire et non imposé.

Enfin cet amour offre avant même que nous en ayons conscience  et que nous nous repentions, la libération de toutes nos culpabilités, de tous nos sentiments négatifs et corrosifs de jalousie et de rancœur, de tous nos aveuglements sur nous-mêmes et sur Dieu. Et c’est encore à nous de choisir d’être libérés ou non ! Comme le père de cette parabole, Jésus est venu dans le monde, à nos devants, pour nous chercher et nous faire entrer dans sa maison !

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Savons-nous apprécier ce que Dieu nous offre ? Avons-nous saisi son pardon ? Nous sentons-nous aimés inconditionnellement par lui ? Quels sentiments nourrissons-nous vis-à-vis de Dieu : la crainte du jugement, l’intérêt pour ses bénédictions, le sentiment du devoir à accomplir, la reconnaissance, l’amour profond ?

 

- Suis-je réjoui d’être enfant de Dieu libre et aimé ? Comment cela se manifeste-t-il dans ma vie personnelle et dans la vie de mon Eglise ?

 

- Le regard que je porte sur moi et sur les autres est-il aimant ou critique ? Qu’est-ce qui me permet de m’aimer et d’aimer les autres ? Suis-je capable dans mes relations avec mes proches d’avoir la même attitude que le père ? Qu’est-ce qui m’en empêche ?

 

- De quoi ai-je encore besoin d’être libéré par Dieu, pour entrer dans la joie de son amour ?

 

 

08/05/2015

Etude n°7 : Jésus, l’Esprit et la prière, Luc 11.1-13 (16 05 15)

Etude n°7 : Jésus, l’Esprit et la prière, Luc 11.1-13 (16 05 15)

« Si donc vous qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il l’Esprit-Saint à ceux qui le lui demandent » Luc 11.13

(Evangile et Peinture, Berna : Prière de Jésus)Prière de Jésus2 (berna).jpg

Observons

Le contexte

La prière de Jésus (v 1) provoque la demande d’un disciple d’être enseigné à prier.

Le texte

Deux grandes parties encadrées par le mot « Père » (v 2,13).

A- v 2-4 : Modèle de prière : a) Père, que ton nom soit sanctifié

                                               b) Que ton règne vienne

                                                           c) Donne-nous chaque jour notre pain quotidien

                                               b’) Pardonne-nous, car nous pardonnons

                                         a’) Ne nous laisse pas entrer en tentation

B- v 5-13 : Efficacité de la prière

                                         a) v 5-8 : Parabole de l’ami sollicité de nuit,

                                               b) v 9-10 : Enseignement de l’efficacité de la prière

                                        a’) v 11-13 : Questions comparant les attitudes paternelles humaines avec l’attitude de Dieu.

Remarquer

- la progression entre l’ami égoïste, le père humain, et le Père céleste,

- dans le v 8, le contraste entre : s’il ne se lève pas par amitié, il se lèvera à cause de son importunité,

- la place des versets 9-10, au centre du texte, encadrés par une parabole et une série de questions.

- dans les v 9-10, le vocabulaire suggéré par la parabole : demander, chercher, frapper, auquel répondent donner, trouver, ouvrir. Que suggère ce vocabulaire sur la prière ?

- dans le v 10 la reprise du v 9 en répétition insistante.

- les oppositions fortes dans les questions des versets 11-12 : dans quel but ?

-A quoi se résume la prière du croyant ?

 

Comprenons

Le contexte

Matthieu avait placé dans le sermon sur la montagne, cette prière enseignée par Jésus comme modèle. Ici elle répond à une demande d’un ancien disciple de Jean, qui n’a sans doute pas encore l’intimité des apôtres avec Jésus, car il s’étonne de voir Jésus prier, et manifeste le désir d’apprendre, essentiel au progrès spirituel.

Le texte

A-   La prière du Notre Père,  abrégée chez Luc, contient les éléments essentiels : elle s’adresse au Père et établit d’emblée une relation affective avec Dieu, remplie d’amour filial, de respect, de soumission volontaire à son autorité. Elle sous-entend aussi une communion fraternelle entre les enfants du Père qui s’adressent à Lui ensemble en disant « Notre » Père et non  « Mon» Père.  La sanctification du nom de Dieu, c’est-à-dire la considération particulière de Dieu par le croyant, et la reconnaissance de sa sainteté, ont comme corollaire pratique la nécessité de l’honorer en ne tombant pas dans la tentation de s’éloigner de lui (v 4b).

.Prière (berna).jpgLa demande de la venue du règne de Dieu est d’abord individuelle et collective pour le présent, avant de concerner l’avenir eschatologique du monde. Le règne de Dieu s’établit dans la vie et le cœur de ses enfants, avant de s’instituer à la fin des temps dans le monde nouveau inauguré par le retour de son Roi, Jésus-Christ.

Souhaiter voir Dieu régner sur sa vie, c’est accepter son pardon et la force qu’il donne pour pardonner aux autres. Le v 4 est à comprendre dans le même esprit que le v 13 : si, nous qui sommes mauvais, nous pardonnons, nous pouvons prier avec assurance que le Père nous pardonne, car il est infiniment plus miséricordieux que nous !

Luc ne reprend pas la demande relevée par Matthieu : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ». Contrairement à ce qu’on en a fait, cette prière n’est pas fataliste et résignée à la venue d’un malheur. C’est plutôt un engagement d’obéissance du croyant, qui désire imiter l’obéissance à Dieu des êtres angéliques.

La demande de pain quotidien est reprise dans les exemples de la seconde partie du texte. Le v 13 nous donne le sens spirituel de cette demande de pain, l’élément indispensable à la vie : ce n’est pas seulement la vie matérielle et physique que Dieu peut et veut satisfaire, mais c’est la vie spirituelle qui transforme toutes choses par le Saint-Esprit et conduit à la vie éternelle.

Cette prière issue des prières juives, et proposée par Jésus en modèle de toutes les prières chrétiennes, n’était pas destinée à être « récitée » mécaniquement, mais à orienter les fidèles dans leur relation avec Dieu et avec leurs frères dans la foi. Elle est devenue un lien entre les chrétiens de toutes dénominations, par lequel ils s’unissent dans un même amour et témoignent d’une même foi en leur Père céleste.

B- a) la parabole de l’ami sollicité de nuit, renferme une promesse et une exhortation selon que l’on considère l’un ou l’autre des deux hommes :

- la promesse joue sur le contraste entre l’égoïsme de l’ami dérangé à minuit, qui finit par donner le pain par lassitude, pour se débarrasser d’un importun, et l’amour de Dieu qui connaît tous nos besoins et désire les satisfaire sans se lasser.

- l’exhortation est dans l’exemple du solliciteur : s’il ne craint pas d’importuner son ami si peu généreux dans des circonstances les plus défavorables, pourquoi ne pas faire de même envers Dieu qui est toujours prêt à accorder bien plus que ce qu’on lui demande ?

a’) la parabole du père : Comme il est impensable pour un père, pourtant imparfait et mauvais, de répondre à une demande de vie (pain, poisson, œuf) par un don de mort (pierre, serpent, scorpion), Jésus démontre l’amour du Père céleste, saint et parfait, qui donne à ses enfants qui le lui demandent, l’essentiel pour la vraie vie, le Saint-Esprit. Ainsi se résument toutes les demandes que l’on peut adresser au Père dans la confiance qu’Il prend soin des besoins matériels vitaux (pain = nourriture terrestre, mais aussi spirituelle en Jésus, pain descendu du ciel !). C’est en effet l’Esprit qui éclaire et guide les pas des disciples, et leur permet d’appeler Dieu leur Père (Gal 4.6).Il les enseigne et « vient au secours de leur faiblesse  parce qu’ils ne savent pas ce qu’il convient de demander dans leurs prières, en intercédant lui-même, selon Dieu, par des soupirs inexprimables» ( Romains 8.26-27)

 b) Le vocabulaire imagé des versets 9-10 cherchent à révéler l’efficacité de la prière faite dans un état d’esprit précis :

- la confiance dans l’amour inconditionnel du Père,

- le désir exprimé de recevoir la vie, la persévérance de ce désir, non pour forcer Dieu à exaucer, mais pour affiner et affermir le désir de celui qui prie,

- le sentiment de l’importance du don de l’Esprit qui permet de vivre dans la communion avec Dieu et avec les frères,

- l’assurance que Dieu écoute et exauce la prière de la foi.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Mes prières sont-elles des répétitions mécaniques de mots et expressions toutes faites, dont le sens réel m’échappe parfois ? Quel usage faisons-nous en église, en famille ou dans notre piété individuelle de la prière du Notre Père ? Comment la réhabiliter dans nos cultes ?

- Mes prières ont-elles le souci de la gloire de Dieu (nom sanctifié, venue de son règne, réalisation par moi de la volonté de Dieu), ou le souci de satisfaire mes besoins terrestres personnels ou ceux de mes amis ?

- Ai-je l’assurance que Dieu entend mes prières et veut y répondre comme un ami et un Père ? Quelle est ma réaction à l'absence d' exaucement de mes prières ?

- Pourquoi prier, si Dieu connaît tout de moi ?

- Ai-je demandé le don du Saint-Esprit ? M’a-t-il été accordé ? Qu’en fais-je ?

- Comment est-ce que je reflète sur les autres cet amour du Père pour moi ? Quel est mon comportement d’ami pour les autres ?

 

-Quels liens peut-on faire entre notre pardon des offenses reçues et celui de Dieu ? A quoi cela nous conduit-il ?