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28/12/2018

Étude n°1 L’Évangile de Patmos Ap 1.1-8 (05 01 19)

Introduction générale

Au moment où nous abordons ce trimestre d’étude de l’Apocalypse, nous tenons à informer les amis lecteurs de notre blog, que nos interprétations des symboles de ce livre ne sont issues que de la Bible, selon le principe de la SOLA SCRIPTURA = l’Ecriture seule, sans l’aide d’aucun commentateur.

Ainsi chaque image est recherchée dans les livres bibliques, et interprétée en tenant compte de leurs contextes littéraires, culturels et historiques. Puis elles sont comparées aux confirmations qu’apportent les événements de notre histoire, sans spéculations hasardeuses sur l’avenir.

Étude n°1 L’Évangile de Patmos Ap 1.1-8 (05 01 19).

« Heureux celui qui lit et ceux qui écoutent les paroles de la prophétie et gardent ce  qui s’y trouve écrit car le temps est proche ! » Ap 1.3Saint Jean à Patmos - Hans Memling (1475).jpg (Memling 1475 : le visionnaire de Patmos)

Observons

V 1-2 : Par quel mot débute le livre ? Qui fait cette révélation et à qui ? Que révèle-t-il ? Quel est le chemin de transmission ? Quelles sont les caractéristiques du serviteur Jean, v 2,9 ?

V 3 : Première béatitude du livre : Qui concerne-t-elle ? Quelle est la condition de leur bonheur ? A quel genre littéraire biblique appartient le livre ? Quel lien est établi entre le bonheur et la fin du monde ?

V 4-6 : A qui est adressé le livre ? Qui est au centre de ces trois versets ? Relever toutes les caractéristiques de Dieu et de Jésus. Que deviennent les croyants pour Dieu ? Que signifie cette fonction ?

V 7 : Qu’annonce le livre ? De quelle envergure est cet événement ? Qui touche-t-il négativement ? Pourquoi ? Que signifie l’expression « ceux qui l’ont percé » ? Que signifie le « Oui, amen » qui termine le verset ?

V 8 : Qui signe cette bénédiction ? Que signifie l’image des lettres de l’alphabet grec, pour la compréhension du livre et du personnage central ?Chrisme.jpg

Comprenons

V 1-3 : Il est de coutume dans la Bible de donner comme titre à un livre son premier mot. Le livre devrait donc s’appeler en français « Révélation » (voir l’anglais). Mais on a pris le parti de conserver le mot grec « apocalypse » qui au sens propre signifie « dévoilement ». Comme ce qui est dévoilé et doit « arriver bientôt », apparaît catastrophique et terrifiant aux yeux du lecteur, le mot Apocalypse a pris le sens d’événement épouvantable et catastrophique spécifique de la fin du monde.

Pour comprendre le livre, gardons à l’esprit ces premiers mots : « révélation de Jésus-Christ » qui peuvent avoir deux sens selon que Jésus est considéré comme le sujet : c’est lui qui révèle, ou comme l’objet : c’est lui que le livre révèle à travers les événements de la fin !

La révélation est destinée aux serviteurs de Dieu, donc à l’Église représentée dans son ensemble par les sept églises d’Asie Mineure (v 4, 11). La transmission du message se fait dans un ordre précis : Dieu, Jésus, un ange, Jean, les serviteurs. L’ange intermédiaire entre la divinité et les hommes apparaît plusieurs fois dans le livre mais n’est qu’un messager porteur des visions données à l’apôtre Jean exilé pour sa foi à Patmos. Lorsque Jean cherchera à se prosterner devant lui pour l’adorer, l’ange l’en empêchera vigoureusement : « Je suis ton compagnon de service et celui de tes frères qui ont le témoignage de Jésus. Adore Dieu ! » (Ap 19.10).

Jean se qualifie lui-même de témoin, c’est-à-dire de transmetteur de « ce qu’il a vu et entendu », la Parole de Dieu, et le témoignage de Jésus, qui est l’Esprit de la prophétie (9.10) (remarquer ici la mention des trois apparences ou fonctions de la Divinité) Jean n’a aucun doute sur l’origine de la vision. Le fond de la Parole de Dieu, c’est ce que Jésus a fait, dit et annoncé. C’est son Eprit qui inspire la compréhension de ce qui doit arriver. Au début comme au centre de ces trois versets, Jésus-Christ est mentionné ; de même pour les versets suivants (4-6). Il est donc le personnage principal de tout le livre, dont nous devrons discerner sous les événements futurs, la présence et l’action en faveur des serviteurs, destinataires de la vision. Lue dans les assemblées par un lecteur, et écoutée par les membres de l’assemblée, elle leur apportera à l’un comme aux autres le bonheur, s’ils savent garder la Parole dans leur cœur et lui obéir (v 3). Cette lecture attentive est nécessaire pour comprendre et supporter les temps de la fin, annoncés par Jean comme proches. Cette idée de la proximité de la fin est destinée à soutenir la foi et l’espérance des chrétiens, en leur rappelant qu’individuellement le temps de leur vie est court pour se préparer à leur rencontre avec Dieu (Amos 4.12).

Tout le développement du livre concerne ce temps de la fin que Jean précise un peu plus loin (v 10) comme étant  le « Jour du Seigneur », c’est-à-dire selon l’Ancien Testament, le jour du jugement où Dieu rendra justice à ses serviteurs en les délivrant de leurs oppresseurs et en les rassemblant pour son Royaume glorieux. (Sophonie 1.14-16 ; 3.14-20). Il nous faut donc considérer les tableaux de ce livre comme déroulant le fil de l’histoire des hommes depuis l’époque de l’apôtre jusqu’à la fin du monde, sans oublier de chercher sous les métaphores fantastiques la présence et l’action mystérieuse (= révélée par l’Esprit) de Jésus-Christ le « souverain », le maître des rois de la terre. Cette recherche remplira le cœur de bonheur et fortifiera la foi et l’espérance du croyant.

V 4-6 : La bénédiction adressée aux sept Églises allie les salutations grecque (charis) et juive (schalom) puisqu’elles étaient composées de membres de ces deux origines. Elle mentionne les trois « personnes » de la divinité : l’Eternel « Celui qui est qui était et qui vient », encadre (v 4, 8)  les sept esprits devant le trône et Jésus-Christ au centre (v 5). Le Dieu éternel, père de Jésus, siège sur son trône (v4), symbole de l’autorité royale et de l’exercice de la justice. Il est donc souverain et juge. L’Esprit l’assiste dans cette tâche qui requiert toutes (7 = chiffre de la plénitude) les qualités définies par Esaïe 11.2 : éternité, sagesse et intelligence, conseil et vaillance, connaissance et respect de Dieu. Enfin au centre de la bénédiction, Jésus est décrit avec ses spécificités : fils de Dieu (= représentant de son père), à qui reviennent gloire et pouvoir après avoir accompli sa mission sur terre ; il y a porté le témoignage fidèle de l’amour du Père, dont il a été l’image parfaite (Col 1.15). Il est mort par amour pour nous pour nous libérer du poids de nos fautes (5b) en les prenant à son compte, il est ressuscité et a retrouvé son pouvoir divin sur toutes les autorités humaines ; il règne sur ses sujets qu’il établit comme prêtres au service de Dieu. En deux versets nous avons une véritable profession de foi, qui devait être utilisée dans les services religieux de la première église, pour déclarer sa foi en Celui qui se nomme l’Alpha et l’Ômega, l’origine et la fin (= le but) de la Création et de la Révélation (Ap 22.13), Jésus et Dieu ne faisant plus qu’un.

V 7 : Après la bénédiction du Dieu trinitaire, Jean exprime l’espérance du chrétien dans le retour proche de son Seigneur. Le « Voici » est à prendre au sens propre « Vois, ici et maintenant » dans ce livre, le Fils de Dieu qui vient. L’image des nuées venue de l’AT, a plusieurs sens : a) le Christ revient du ciel : il sort du monde invisible, spirituel, pour rejoindre le monde terrestre et visible, de sorte que tous peuvent le voir, croyants et incroyants qui par leur impiété n’ont cessé de lui percer le cœur[1]. b) Les nuées au sens propre servaient d’écran entre la majesté glorieuse de Dieu et la condition pécheresse de l’homme (voir au Sinaï, Exode 19. 9, 16, l’ascension de Jésus Act 1.9, ou la transfiguration, Mat 17.5). Ces nuées symbolisent peut-être l’armée des anges qui entourera Christ à son retour (Ap 19.14). Maranatha.jpg

Les lamentations des impies (= les nations dans le langage biblique par rapport à l’Israël des croyants) suggèrent leur réaction à la fin du jugement qui aura mis en lumière leurs iniquités et leurs choix de mort dont ils vont subir la conséquence. Ils se lamenteront en vain sur leur sort, prenant conscience trop tard de leur entière responsabilité personnelle de leur rejet du Royaume (voir les vierges folles de la parabole de Matthieu 25). Au lieu de les apitoyer sur leur destin, cette perspective est une joie pour les élus, libérés de leurs persécutions. Ils en approuvent la révélation par un « Oui, amen » vigoureux et enthousiaste.

V 8 : Un mot encore sur le titre donné à Dieu le « Tout-Puissant » : il exprime la puissance suprême de Dieu sur tous les souverains de la terre et sur l’Histoire humaine qu’Il maîtrise, mais aussi la puissance de l’amour divin[2], qui s’est manifesté en Jésus-Christ. L’amour de Dieu va jusqu’à abdiquer de sa puissance pour respecter la liberté de l’homme, et ne pas le forcer à une soumission de marionnette.

En huit versets, l’apôtre nous introduit dans ce livre mystérieux et fermé pour les profanes, en nous donnant des clefs de compréhension pour décrypter les images et y découvrir les œuvres du Seigneur, cachées sous les événements terrestres et spirituels, mais capables de remplir le cœur des croyants de bonheur, de grâce de paix et d’espérance.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Dans quel état d’esprit ouvrons-nous le livre : la curiosité de découvrir l’avenir, la crainte des catastrophes annoncées et du jugement, le désir de découvrir l’œuvre de Christ dans le monde et l’histoire, et de comprendre les images symboliques, l’espérance réveillée de voir le Seigneur face à face, la fièvre d’interpréter les événements contemporains à la lumière de la prophétie ? Qu’est-ce qui domine en nous ?
  • Que signifie d’être les  "prêtres de l’Éternel" ?
  • Comment être des serviteurs qui témoignent de la Parole de Dieu et de Jésus dans ces temps de la fin ?
  • Quelle(s) Bonne(s) Nouvelle(s) apprenons-nous dans ce texte ?

 

[1] Une résurrection anticipée des auteurs de sa Passion, reste plus qu’improbable, l’Apocalypse ne parlant que de deux résurrections, celle des justes au retour de Jésus et celle des impies à la fin des mille ans pour entendre leur condamnation (20.11-15)

[2] En effet, dans une sorte de jeu de mots dont l’hébreu est coutumier, le vocable (El Schaddaï) fait entendre le mot « sein maternel » (schad) en son centre avec le redoublement emphatique du « d », ce  qui pourrait se traduire « tout sein », ou  « tout amour maternel » !

 

08:00 Publié dans Apocalypse | Lien permanent | Commentaires (0)

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