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18/01/2019

Étude n°4, L’Agneau sur le trône ou Les symboles d’Apocalypse 4 et 5 (26 01 19)

Étude n°4, L’Agneau sur le trône ou Les symboles d’Apocalypse 4 et 5 (26 01 19)

 

Ch 5.6 : « Et je vis au milieu du trône et des quatre êtres vivants et au milieu des anciens, un Agneau debout, qui semblait immolé. Il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu envoyés par toute la terre. »

A partir de ces chapitres 4 et 5 de la vision, nous délaisserons l’interprétation « historiciste » traditionnelle dans les Églises Adventistes : elles voient en effet dans les séquences des sceaux et des trompettes une répétition des révélations faites aux 7 Églises sur le déroulement de l’Histoire du monde (sur le modèle des prophéties de Daniel, ch 2, 7 et 8). Nous préférons donner aux images symboliques de la vision de Jean le sens que nous suggèrent les textes bibliques qui les emploient par ailleurs. D’autre part, les lieux où se déroulent les scènes des sceaux  et des trompettes (ciel et terre) nous invitent à  voir une simultanéité entre elles, le spirituel (=ciel) et le temporel (=terre) étant liés.

Observons

  • Sur quels mots se fait le lien avec la lettre à Laodicée ? (3.20-21 et 4.1)
  • Où se situe la nouvelle scène ? Que doit-elle révéler ? (v 1)
  • Que nous indique la mention « je fus ravi en esprit » (v 2) sur l’orientation du sens à donner à la séquence ?

Ces deux chapitres donnent une clé pour comprendre l’Apocalypse, si nous sommes attentifs aux nombreux symboles qu’ils contiennent. Nous vous invitons à les relever, en observant leur répétition, leur place dans le texte, et leurs rôles respectifs.

A l’aide des textes parallèles de la Bible où nous retrouvons les mêmes symboles, nous tenterons ensuite d’en saisir le sens.

Comprenons

Nous ne connaissons Dieu qui est Esprit, Infini, et Éternel, que par analogie. Or aucune connaissance ne peut nous parvenir que par le moyen des sens. Dieu pour révéler les réalités spirituelles utilise donc des symboles (objets, paraboles, images, visions, etc.) perceptibles pour ses interlocuteurs du moment, ouverts à ses révélations. Les symboles de l’Apocalypse sont puisés dans ceux de l’Ancien Testament que Jean comprenait facilement, mais qu’à notre époque il faut décrypter grâce à la Bible, afin de saisir l’enseignement que Dieu veut nous dispenser (Rm 15.4).

Le chapitre 4 se relie à la lettre à Laodicée par deux mots repris en écho de la fin de la lettre, la porte (3.20) et le trône (4.1). Cette répétition indique que les deux scènes sont liées : elles se passeraient en même temps, l’une sur terre, dans le monde visible, l’autre dans le ciel, monde invisible où, par simplification, Dieu est localisé. Le nom de Laodicée signifiant étymologiquement en grec : Jugement du peuple, la porte qui s’ouvre aux yeux de Jean l’introduirait en esprit (v2) dans ce monde invisible où le jugement du peuple se déroule. Comme au Agneau et chérubins.jpgch 1.10, Jean est « ravi en esprit », il est transporté et intégré au sein même des événements spirituels (ou « célestes[1] ») futurs qui lui sont dévoilés. Il a besoin de ce transport en esprit car ces événements ne concernent pas son époque, celle de la lettre à Éphèse, mais le temps de Laodicée, Jugement du peuple, à la fin de l'Histoire de l’Église ! Nous avons là une indication précieuse pour saisir le sens de la scène qui va suivre. Ses symboles vont-ils le confirmer ?

Voici quelques exemples des symboles présents dans les ch 4 et 5 de l’Apocalypse :

Ap 4.6-8 :« Devant le trône, c’est comme une mer de verre, semblable à du cristal. Au milieu et tout autour du trône, quatre êtres vivants remplis d’yeux devant et derrière. Le premier être vivant est semblable à un lion, le second est semblable à un veau, le troisième a comme un visage d’homme, et le quatrième être vivant est semblable à un aigle en plein vol. Les quatre êtres vivants ont chacun six ailes et ils sont remplis d’yeux tout autour et en dedans. Ils ne cessent de dire jour et nuit : Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant qui était, qui est et qui vient ! »

  • La mer de verre semblable à du cristal, se retrouve en Ap 15.2, où les vainqueurs de la bête peuvent se tenir debout et chanter le cantique de Moïse et de l’Agneau.

Ap 21.18  décrit la ville d’or pur de la nouvelle Jérusalem semblable à du verre pur.

Ex 24.10 : les anciens montés avec Moïse sur le mont d’Horeb « virent le Dieu d’Israël : sous ses pieds c’était comme un ouvrage de saphir étincelant, comme le ciel lui-même dans sa pureté. »

     L’ensemble de ces textes insiste sur l’idée de pureté et de transparence de ce lieu, situé sous et devant le trône de Dieu porté par les quatre êtres vivants. Son qualificatif de mer renvoie à la Mer de bronze ou de fonte de 1 Rois 23,44 qui désigne le grand bassin des ablutions du parvis du temple, où les sacrificateurs se purifiaient avant d’entrer dans le Lieu-Saint. La cuve des ablutions du Tabernacle du désert avait été fabriquée avec les miroirs des femmes (Ex 38.8), en bronze poli, pour refléter à la fois le ciel même et le visage du sacrificateur qui cherchait à être purifié.

      Ainsi, les vainqueurs de la bête grâce au sang de l’Agneau (Ap 15.2 ; 12.11) peuvent se tenir debout devant Dieu, car ils ont été purifiés (eau de la mer) et justifiés (voir plus loin le rôle des êtres vivants ou chérubins). Ils sont dans une relation de totale transparence (cristal) avec Dieu, car le péché ne fait plus obstacle entre eux et la sainteté de Dieu, à cause du pardon reçu.

Si la relation de chacun d’eux est transparente avec Dieu, quelles doivent être leurs relations mutuelles entre eux ? Les rachetés, scellés du sceau de l’Esprit (Ap 7.3 ; Ep 4.30) sont appelés à vivre dans la même transparence, la même authenticité de cœur et de conduite pour que, par leur amour manifesté dans le pardon mutuel, on puisse reconnaître qu’ils sont disciples de Christ (Jean 13.35).

  • Les 4 êtres vivants : Outre la description des chérubins du temple (Ex 25.19 ; 1 R 6.23-28), de nombreux textes de l’ancien testament nous parlent de ces êtres appelés tantôt animaux (Ez 1.5-14, 22, 26), tantôt chérubins (Ez 10.1-7), tantôt séraphins (Es 6.1-3), tant leur allure est fantastique, semblable à celle des sphinx qui gardaient les temples et les palais de Babylone.

Tous ces textes de visions présentent les quatre êtres portant sur leurs têtes l’étendue de cristal, ou mer de verre, sur laquelle repose le trône de Dieu, dont ils sont indissociables. Ils assistent Dieu, assis sur son trône en qualité de roi et de juge, dans une œuvre de purification des lèvres du prophète Esaïe, ou d’apposition d’une marque protectrice sur les fidèles de Dieu à Jérusalem (Ez 9.2-4 ; 10.1-7).

Les êtres vivants sont au nombre de quatre pour symboliser que Dieu dans cette œuvre de jugement s’occupe de la terre (Ap 7.1), lieu donné à l’homme en gérance et en habitation (Gn 1.28). Seuls les habitants humains de la terre sont concernés par le jugement de Dieu puisqu’ils sont seuls à avoir péché et à avoir entraîné la terre sous la domination de Satan.

Les nombreux yeux de ces êtres symboliques représentent la faculté de Dieu de discerner les choses cachées, invisibles et spirituelles (2 R 6.17 ; Luc 24.31).

Examinons leurs faces :

Le lion est dans la bible, symbole d’assurance (Pr 28.1), de force (Jg 14.18), de bravoure (2 S 17.10) qui font de lui un héros victorieux (Pr 30.30-31).  Cette qualité de vainqueur confère au lion de Juda, rejeton du roi David, la dignité d’ouvrir le livre aux sept sceaux (Ap 5.5) Ainsi le lion devient-il symbole de la majesté victorieuse de Jésus, qui donne à ses rachetés la victoire sur la bête du péché et de la mort.

Le veau (ou un bovidé) est l’animal des sacrifices d’alliance entre Dieu et l’homme (Gn 15.9 ; Jé 34.18-20) ou celui de l’eau d’expiation et de purification (vache rousse = couleur du sang, Nb 19.2-6). Ce chérubin personnifie la miséricorde, la compassion, l’amour du Christ qui a donné sa vie et son sang pour le pardon des péchés des hommes, et qui a ainsi scellé alliance avec ceux qui acceptent de bénéficier de ce sacrifice.

L’homme est la seule créature « à l’image de Dieu », donc douée de discernement, d’intelligence, de capacité à choisir ses lois de vie (Pr 12.8 ; 1 Co 2.14-16 ; Dt 30.19-20). Le chérubin à tête d’homme évoque la capacité du Grand Législateur et Juge (Dieu sur son trône) à discerner le bien du mal, à faire le tri, et à décider qui appartient ou non à son peuple.

L’aigle (= rapace, vautour dans la bible) exécute (Es 46.11) avec rapidité (Ha 1.8) les sentences  divines sur les violateurs de la Loi (Os 8.1). Ce chérubin symboliserait la détermination et le pouvoir de Dieu d’éliminer le mal et ceux qui le commettent (Ap 11.18), dernière phase du jugement de Dieu libérateur (Jg 2.16) et réhabilitateur (1R 3.27-28) de son peuple.

Ainsi les 4 êtres vivants, porteurs du trône, symboliseraient les qualités que Dieu met en œuvre pour juger les hommes et que l’on retrouve dans Es 33.22, ou Ps 89.15 et 97.2 : justice (lion), miséricorde (veau), équité (homme), droiture (aigle), ou dignité royale du vainqueur de Satan, grâce du pardon acquis par le sacrifice de Jésus, discernement équitable du juge et pouvoir d’exécution des sentences divines.

Dès le jardin d’Eden, Dieu a annoncé son plan de salut à l’homme pécheur (Gn 3.24) : un chemin (= Jésus, Jn 14.6) vers l’arbre de vie (= la vie éternelle, Gn 3.22) lui était gardé (= conservé, même mot en Gn 2.15), montré de façon visible par l’épée de la Parole (Hb 4.12), flamboyante du feu et de la lumière de l’Esprit (Ac 2.3-4 ; Jn 16.7-14). Sur ce chemin, le pécheur ne peut éviter de rencontrer les chérubins, c’est-à-dire la justice de Dieu qui lui accorde son pardon s’il accepte le sacrifice de Christ pour lui, et qui lui donne la victoire sur le mal. Le pécheur justifié et purifié peut alors vivre une relation d’authenticité et de transparence avec son Sauveur (mer de verre, Ap 4.6), et avec ses frères rachetés (Ap 15.2) jusque dans la vie éternelle.

Il peut aussi répondre à l’appel des quatre êtres vivants en proclamant la sainteté de Dieu. Le Seigneur est trois fois Saint, d’abord parce qu’il est Éternel : « il était, il est, il vient ». L’éternité et l’incorruptibilité lui appartiennent en propre et le mettent totalement à part de la création soumise à la mort. Il est aussi trois fois saint, car il est Créateur (Dieu le Père), Sauveur (Dieu le fils) et Consolateur (Dieu l’Esprit).

  • Le trône

Introduit par la promesse au vainqueur dans la lettre à Laodicée (Ap 3.21), le trône est mentionné 14 fois dans le chapitre 4, et 5 fois dans le chapitre 5. C’est dire son importance à ce moment de la vision, lorsqu’après la lettre à Laodicée (dont le nom signifie « Jugement du peuple »), une porte s’ouvre sur le monde spirituel, invisible à l’œil, mais révélé au prophète.

Classiquement le trône est le siège de l‘autorité royale. Sur ce trône est assis un personnage dont toutes les caractéristiques le désignent comme le Seigneur Dieu, créateur du ciel et de la terre (4. 11). Le personnage est tellement extraordinaire que Jean ne peut le nommer, selon le respect hébraïque dû à l’Éternel. La description qu’il en fait, à l’aide des pierres précieuses et de l’arc en ciel, est à rapprocher d’Ezéchiel 1. 26-28, où le prophète est en présence de « l’image de la gloire de l’Éternel ».

Au verset 6, viennent le rejoindre sur le trône les 4 êtres vivants, personnifications comme nous l’avons vu plus haut, des qualités de Dieu dans sa fonction de Juge. Enfin au ch 5.6 celui qui est assis aussi sur le trône, c’est l’Agneau ! La majesté divine dans toutes ses dimensions se présente aux yeux émerveillés du prophète.

Que signifie la répétition si fréquente du mot « trône » au singulier puis au pluriel, dans nos deux chapitres ? Une des fonctions du roi est de juger son peuple, pour libérer l’innocent des accusations portées contre lui, et faire appliquer ses sentences contre les coupables.

Tous les textes qui parlent de trônes au pluriel, sont situés dans un contexte de jugement :

Dn 7. 9-10 : « Je regardais pendant que l’on plaçait des trônes. Et l’Ancien des jours s’assit...Dix mille millions se tenaient en sa présence. Les juges s’assirent et les livres furent ouverts. »

Mt 19. 28 : « En vérité quand le Fils de l’homme, au renouvellement de toutes choses, sera assis sur le trône de sa gloire, vous qui m’avez suivi, vous serez de même assis sur 12 trônes et vous jugerez les 12 tribus d’Israël. »

Lc 22. 30 : « ...afin que vous soyez assis sur des trônes pour juger les 12 tribus d’Israël. »

Ap 20. 4a : « Et je vis des trônes, et à ceux qui s’y assirent fut donné le pouvoir de juger. »

Ap 11. 16 et 18 : «  Les 24 vieillards qui étaient assis devant Dieu sur leurs trônes disaient...le temps est venu de juger les morts... ». La suite du texte du ch 11 indique que ce temps est celui de l’exécution des sentences qui viennent d’être rendues : le jugement a déterminé les serviteurs qui vont recevoir leur récompense, et les destructeurs de la terre, qui vont être détruits.

La répétition du mot trône au singulier et au pluriel donne donc à la scène son sens d’installation d’une sorte de tribunal où prennent place les acteurs (Dieu, les quatre êtres vivants, l’Agneau) et les témoins (les 24 anciens et les anges, 5.11) d’un jugement, placé dans le ciel pour signifier son caractère spirituel, invisible à tout un chacun, mais perçu par les yeux de la foi du visionnaire ou du croyant lecteur du livre.

  • L’Agneau

L’Agneau apparaît au moment où Jean se désole que personne ne soit digne d’ouvrir le Livre aux sept sceaux (v 4), que tient Celui qui est assis sur le trône dans la scène de mise en place d’un jugement (ch 4). En réponse à ses pleurs, un ancien lui présente oralement (v 5) celui qui est digne d’ouvrir le livre, en le désignant comme le Lion de Juda, le rejeton de David. Ce sont des images utilisées par les prophètes pour symboliser les qualités du Serviteur, Fils de Dieu, Jésus : la puissance et la prééminence sur les peuples avec le lion (Ge 49.9-10 ; Hé 7.14) ; et la royauté éternelle avec le rejeton de David (Es 11.10 ; 9.6 ; Jér 23.5). Ce lion « a vaincu » pour ouvrir le livre (v 5) : Jean (16.23) fait dire à Jésus qu’il a vaincu le monde ! Le premier cavalier du 1er sceau (Ap 6.2) est parti « en vainqueur et pour vaincre ; l’Agneau en 17.14 vaincra la coalition des rois avec la bête qui le combattra.

Ce ne sont pas les seules qualités qui rendent ce personnage digne d’ouvrir le livre. Jean voit en effet ce personnage sous la forme d’Agneau assis au milieu du trône et des personnages présentés au ch 4.4, 6, comme les anciens entourant le trône et les êtres vivants siégeant au milieu du trône. Cet Agneau est donc assimilé à Celui qui est assis sur le trône (4.3), Dieu lui-même en tant que juge (voir plus haut le symbole du trône). Il partage les prérogatives de Dieu, au centre de la cour céleste, et reçoit la même adoration que lui (4.11 et 5. 8-9,12-13). C’est donc lui qui seul peut lever le secret de l’avenir et diriger les événements qui vont suivre (4.1), « conduire aux sources de la vie » ses serviteurs (ch 7.17).

 En outre il possède la plénitude de la puissance (7 cornes, Zach 1.1821 ; Dan 7.24 ; 1 Pi 2.9), de la perspicacité (7 yeux) et de l’Esprit de Dieu (7 esprits de Dieu = Es 11.2) pour juger.

Pourquoi l’appeler l’Agneau immolé ?Agneau reçoit livre et l'ouvre15ès.jpg Ce nom lui donne un aspect sacrificiel, cultuel : dans l’AT, l’agneau faisait partie des sacrifices d’expiation (= d’élimination du péché) à toutes les grandes fêtes, ou quotidiennement (Lévitique 1.4). A la Pâque, fête de la délivrance de la mort et de l’esclavage d’Israël, le sang de l’agneau aspergé sur les linteaux des portes, rappelait la protection de Dieu sur les premiers-nés hébreux (Ex 12.24), et était le « signe » de l’alliance de Dieu avec son peuple. Dans ce sens Paul dit que « Christ, notre Pâque, a été immolé » (1 Co 5.7) L’Apocalypse emploie cette image 28 fois entre les ch 5 et 22, pour désigner le Christ  caractérisé par son œuvre pour le salut du peuple (Ap 5.9), qu’Esaïe 53 avait prophétisée ainsi (Es 53.7). Cet Agneau divin a l’humilité, la patience, la douceur, l’innocence (1 Pi 1.19), que l’on prête à la jeune bête des sacrifices, et comme elle, il a été frappé « pour » l’humanité, = « à cause d’elle », « à sa place », et « en sa faveur » (Jn 1.29, 36 ; 1 Pi 1.19).

Toutes ces qualités font de lui le seul qui puisse dévoiler les noms écrits sur le livre de vie, noms qu’il connaît depuis la fondation du monde, et pour lesquels il a donné sa vie. Ces noms vont être révélés aux anges et aux anciens de la cour céleste, avant le retour de Christ en gloire. Scellés par l’Esprit (Ap 7) les derniers vivants, portant le nom de Christ, pourront subsister dans les épreuves qui appelleront la terre à se repentir (= trompettes, ch 8-11).

Pour ouvrir le livre, il ne faut ni force, ni savoir, ni puissance armée, mais la dignité que confère le sacrifice de soi par amour ! Ce ne sont ni nos mérites personnels ou ecclésiaux, ni notre connaissance des Écritures, qui nous rendent dignes du royaume, c’est le sacrifice de Christ pour nous, accepté par la foi de tout notre cœur.

L’adorer (v 10), c’est le reconnaître comme Roi et Sauveur, et c’est le servir comme « sacrificateur » (= prêtre purifié et sanctifié, Rom 12.1 ; 1 Pi 2.5,9 ; Ap 20.6) pour rendre témoignage par la louange, la prédication et une vie sanctifiée, de l’œuvre d’amour de l’Agneau qui ôte le péché du monde (Jean 1.29) et qui intercède pour les siens.

  • Le livre scellé de sept sceaux, écrit en dedans et en dehors (5.1-8)Agneau reçoit livre scellé.jpg

Le mot principal de ce passage est le livre (7 x). Le livre a plusieurs caractéristiques :  

v 1 : il est écrit en dedans et en dehors

v 1 : il est scellé de 7 sceaux

v 3-4 : personne dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, n’est digne de l’ouvrir ni de le regarder (c’est-à-dire de le lire).

v 5-7 : seul l’Agneau immolé peut le prendre et l’ouvrir.

Que signifie ce livre ?

a) Ecrit en dehors et en dedans : les tables de la loi, écrites du doigt même de Dieu, étaient elles aussi gravées des deux côtés, donc ineffaçables : Exode 32.15 : « Les tables étaient écrites des deux côtés, elles étaient écrites de l’un et l’autre côté. » De même, les prescriptions de l’Éternel devaient être écrites à la fois dans le cœur, à l’intérieur, et, comme un signe sur les mains et le front, à l’extérieur : Deutéronome 11.18 : « Mettez dans votre cœur et dans votre âme ces paroles que je vous dis, vous les lierez comme un signe sur vos mains et elles seront comme des fronteaux entre vos yeux. » Ezéchiel (2.8-10) voit un livre « écrit en dedans et en dehors » contenant « des lamentations, des plaintes et des gémissements ». L’écriture sur les deux faces du rouleau ou de la table de pierre, est indélébile : on ne peut rien y ajouter, ni en retrancher. Ce que Dieu a écrit est vrai, inaltérable, indestructible.

b) scellé de 7 sceaux : Dieu a donc fait alliance avec les élus, les a inscrits dans son livre, dès la fondation du monde, parce que dans son omniscience, il sait à l’avance qui sera sauvé et fera partie du royaume éternel. Pourquoi ce livre est-il scellé ? Pour répondre à cette question il nous est nécessaire de nous reporter à la coutume antique des contrats d’achat dont nous parle Jérémie 10.11 : « J’écrivis un contrat, que je cachetai, je pris des témoins, et je pesai l’argent dans une balance. Je pris ensuite le contrat d’achat, celui qui était cacheté, conformément à la loi et aux usages, et celui qui était ouvert. » Ce texte est situé dans un contexte de transaction commerciale. Jérémie, à quelques mois de la chute de Jérusalem, conseille de se rendre aux Chaldéens. Mais pour adoucir ce message défaitiste, il achète un champ, pour montrer au peuple que l’espoir renaîtra. L’achat du champ se conclut par un contrat d’acquisition en deux exemplaires : l’un est scellé, signé par les deux parties et les témoins, l’autre reste ouvert, donc consultable à tout instant. Au fil du temps, cet exemplaire ouvert peut être altéré et modifié, tandis que l’exemplaire scellé servira de preuve de la véracité du contrat, en cas de contestation.

Or dans Apocalypse 5. 9 : « Tu as racheté, pour Dieu, par ton sang, des hommes de toute tribu...» il est aussi question d’un rachat par l’Agneau immolé. Alors qu’apparemment tout est perdu pour l’homme, Christ, Agneau de Dieu, rachète son droit à la vie, par son sang. On peut alors comprendre que ce contrat de rachat est écrit en deux exemplaires : un livre scellé qui correspond à la prescience de Dieu, et un livre ouvert où s’inscrivent les noms de ceux qui font alliance avec Dieu.

Dans le grand conflit qui oppose Satan et l’homme à Dieu, Dieu laisse l’homme libre de ses choix, libre de s’effacer du livre de vie ou de s’y maintenir. Lorsque le livre scellé des 7 sceaux sera ouvert, il apportera la preuve de la véracité ou du mensonge des écrits du livre ouvert de la vie des croyants. L’effacement du nom se fera au vu de notre vie et cet effacement ne peut se faire que dans un jugement, lorsque  le livre scellé de 7 sceaux s’ouvrira.

Comme nous venons de l’examiner, tous les symboles principaux de la scène décrite dans les chapitres 4 et 5, nous incitent à y voir une scène d’installation d’un jugement de Dieu sur le peuple qui se réclame du sacrifice de Jésus, « l’Agneau qui ôte le péché du monde ». L’ouverture des sept sceaux se fera dans la séquence suivante que nous aborderons la semaine prochaine.

 

Questions pour une application dans la vie quotidienne 

  • Quel message d’espérance retirer de ce tableau d’installation du jugement spirituel commencé  par le Seigneur avant son retour ?
  • Quels symboles m’interpellent plus particulièrement ? Pourquoi ?
  • Comment ma vie confirme-t-elle mon alliance avec Dieu ?
  • Qu’est-ce qui me donne l’assurance que je ne serai pas effacé du Livre de Vie ?

[1] Le ciel dans le langage biblique représente le monde spirituel invisible aux yeux de la chair, quand il est en opposition à la terre, monde visible et concret. Voir 1 Cor 15.44-49, où céleste et spirituel sont synonymes, en opposition au terrestre et naturel

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