UA-111710466-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/02/2014

Etude n°10 : Faire des nations des disciples Esaïe 56.1-8 (08 03 14)

 

 

« Je les amènerai sur ma montagne sainte, je les réjouirai dans ma maison de prière, leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agréés sur mon autel, car ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples »

Es 56.7 (Illustration : Quai de gare : www.oasisdesartistes.com)foule dans gare.jpg

 

Observons

Le contexte : Le salut acquis par le serviteur de l’Eternel (ch 53) a été couronné par la restauration glorieuse de Sion (ch 54). Il est accessible à tous par la foi et non par les œuvres (55), car l’Eternel pardonne à celui qui l’invoque (55.6-7).Le texte est suivi d’invectives contre les conducteurs infidèles d’Israël qui ne voient pas qu’ils courent à leur perte, tandis que les justes sont protégés du châtiment et consolés par l’Eternel (56.9-57.21).

 Le texte : Chercher les répétitions de mots ou d’idées, en parallèles ou en oppositions  pour découvrir la construction en chiasme (parallélisme concentrique) de cet appel au salut. Qu'est-ce qui est mis en valeur au centre ?


Comprenons

Voici le parallélisme concentrique de la construction du texte

a) v 1 Pratiquez la justice car mon salut vient

b) v 2 : Heureux le fils d’Adam qui fait cela en gardant le Sabbat

c) v 3 : étrangers et eunuques se considèrent comme exclus du peuple

d) v 4 : Aux eunuques qui sont fermes dans l’alliance en gardant le Sabbat...

e) v 5 :... est promis un nom éternel

d’) v 6 : Aux étrangers fermes dans l’alliance en gardant le Sabbat...

c’) v 7a : ...est promise la réunion dans la maison de l’Eternel.

b’) v 7b : La maison de prières de L’Eternel est ouverte à tous les peuples.

a’) v8 : L’Éternel réunit à son peuple tous les exclus.

 L’observation du texte révèle 3 mentions (v 2,4,6) du mot Sabbat, associé à l’idée d’alliance (v 4, 6), dans une perspective de salut pour tous (v 1, 4,7-8).

En outre, la construction fait ressortir deux priorités :

1- Le salut de Dieu qui apporte nom éternel et réunion dans la maison de Dieu, est sur le point d’arriver et est offert à tous. Nous pouvons y voir à la fois l’annonce universelle de l’Évangile Éternel et la venue du Christ.

2- L’observation du sabbat est la manifestation concrète de l’entrée dans l’alliance de Dieu, et d’un nouvel état d’esprit de droiture et de justice entre les hommes.

 Le salut et la justice étant proches (v 1), il y a exhortation à pratiquer le droit et le juste, en concrétisant cette pratique par l’observation du sabbat dans la foi (ne pas profaner) et l’action (garder sa main du mal. v 2).

Deux catégories de personnes pourraient se penser exclues (v 3-5) les étrangers et les eunuques, les uns parce qu’ils sont "incirconcis", les autres parce qu’ils sont infirmes et ne peuvent procréer : selon la pensée juive, la descendance permettait d’avoir son nom inscrit dans l’éternité.

Mais le salut n’exclut personne de ceux qui veulent entrer dans l’alliance avec Dieu. Le sabbat devient, pour tous les fils d’Adam, l’expression de l’attachement à Dieu.

Les enseignements doctrinaux, tels que le Sabbat, que nous considérons souvent comme une coupure avec les autres, comme une particularité spécifique, sont situés ici dans le cadre du rassemblement (v 8). Cela nous invite à essayer de voir  l’ancrage de nos spécificités dans l’Évangile éternel, et à considérer la volonté d’ouverture à tous que manifeste l’Éternel, envers tous ceux qui veulent entrer dans sa maison, dans son alliance, et le manifestent  en pratiquant, par le sabbat, le droit et la justice selon Dieu.

Pourquoi le Sabbat devient-il signe de l’alliance avec Dieu ? La référence au v 2 à Adam suggère l’universalité humaine concernée par le sabbat, mémorial de la Création : le sabbat est un retour à l’Éden. Le choix d’observer le sabbat, qui dans sa pratique est droit et justice, est le choix de faire la volonté de Dieu, et d’entrer dans son alliance.

Ce texte intègre l’approche globale du salut et la spécificité par laquelle il s’exprime. Comment l’appliquer à notre époque où la spécificité est une séparation des autres? Parler d’abord du sabbat ferme l’écoute. Le texte d’Esaïe commence par le salut, avant de parler du sabbat !

Le message de Christ sera  libérateur dans notre société s’il répond à l’attente d’affection, de fraternité, de justice, d’acceptation des exclus. Voir Jean 13.35 : « A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres ». La relation d’amour se manifeste concrètement par des pratiques spécifiques qu’il faut valoriser comme expressions nécessaires de l’acceptation du salut offert par Dieu. Dans un environnement d’incertitude et de crainte générale, le message de paix et d’amour doit passer en premier. (Foule cosmopolite Anne Salle)foule Anne Salle.jpg

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Quel message ce texte m’invite-t-il à proclamer en priorité, par ma vie et mes paroles?

 

- Le sabbat est-il pour moi l’occasion de me croire « saint », différent des autres, ou de vivre dans la droiture,( c’est-à-dire d’être vrai avec moi-même et avec les autres), et dans la justice,( c’est-à-dire de considérer les autres sans préjugés et avec amour) ?

 

- Ma communauté est-elle prête à accueillir « l’étranger » qui désire s’attacher à l’Éternel ? Comment lui présenter le sens et  l’importance de l’observation du sabbat sans en faire une condition du salut ?

 

- Quel est mon regard sur celui qui est différent de moi dans ses pratiques ou dans ses croyances religieuses ? Comment éviter de prendre la place de Dieu en  le jugeant « perdu » à cause de ses différences ?

21/02/2014

Etude n°9 : Faire de gens influents des disciples Luc 7.1-10 (01 03 14)

 

 

« La parole de Dieu se répandait, le nombre des disciples se multipliait beaucoup à Jérusalem, et une grande foule de sacrificateurs obéissaient à la foi ». Actes 6.7

 (Jésus et le centenier, Polyptique de Monbéliard, 16è)Jésus guérit serviteur centenier Polyptique Montbéliard 16è.jpg

Observons Luc 7.1-10

Le contexte (v 1)

Jésus vient de prononcer les paroles du Sermon sur la Montagne où il présentait la charité comme la disposition essentielle de ceux qui font partie du royaume de Dieu.

 

Le texte

V 2-5 : Qui le centenier envoie-t-il comme intercesseur ? Pourquoi ? Comment les Juifs présentent-ils le centenier romain ? Pourquoi ?

V 6-8 : Qui le centenier fait-il intervenir ensuite ? Quelles qualités du centenier mettent-ils en valeur ?

Quel mot répété (v 4 et 7) révèle le fonctionnement des solliciteurs ?

 v 9-10 : A l'inverse des solliciteurs, qu'admire Jésus chez le centenier ? Que signifie alors la guérison du serviteur du centenier ?

 

Comprenons

La guérison d’un serviteur du centenier romain intervient après le sermon de Jésus sur le royaume comme une illustration à la fois de l’amour de Jésus pour tout un chacun même non-juif, et de la foi agissante qui est demandée au candidat au royaume, quels que soient son origine et ses mérites humains. Aux mérites (2-5) du centenier, le texte oppose sa foi (9-10) qu’il a manifestée par son attitude et ses paroles (6-8).

 

V 2-5 : Luc insiste sur

-          l’affection et la compassion du soldat romain pour un de ses serviteurs,

-          l’humilité de ce chef romain qui n’ose pas venir lui-même auprès du juif Jésus, et qui envoie des anciens des Juifs pour intercéder en sa faveur,

-          l’amour de ce romain pour la nation juive et sa religion, puisqu’il a bâti une synagogue.

Cette insistance veut mettre en valeur les bonnes dispositions de cœur et d’esprit du centenier : dans son souci, il se tourne vers Jésus, simplement parce qu’il a reconnu dans les propos rapportés à son sujet quelqu’un capable de l’aider ; mais est aussi mise en valeur la conception du salut par les mérites qu’ont les anciens des Juifs. Cette conception toute humaine va être bouleversée à la fin du récit.

 

V 6-8 : Jésus répond à la sollicitation d’aller chez le centenier, malgré son état d’incirconcis qui le rendait impur aux yeux des Juifs ; mais il est arrêté en chemin par l’ambassade des amis : le centenier scrupuleux et respectueux de l’autre ne veut pas imposer une souillure à Jésus en le forçant à entrer chez un non Juif. Il exprime ainsi son sentiment profond d’indignité, pas seulement sociale ou rituelle, mais spirituelle. Face à Jésus, il se sent pécheur. Fort de son expérience de chef militaire, il sait la puissance de la parole du chef sur ses subordonnés, et il attribue à la parole de Jésus une puissance sur la maladie de son serviteur, pour le moins équivalente, voire supérieure à la sienne qui ne s’exerce que sur des hommes.

À l’humilité se joint la foi chez un homme qui n’est pas du peuple juif et qui n’a pas ses connaissances bibliques sur Dieu. Ce que le centenier a entendu dire de Jésus lui a suffi pour éveiller en lui ces deux éléments indispensables au salut.

 

V 9-10 : l’admiration de Jésus pour la foi de cet homme non-juif est une vraie interpellation pour le peuple juif qui l’écoute et pour nous qui croyons connaître Dieu et en oublions de placer notre confiance en lui. Matthieu (8.11-12) ajoute à l’admiration pleine de tristesse de Jésus, un sérieux avertissement aux « fils du royaume » : ils croient être ceux qui ont la connaissance des promesses divines mais ils n’y ajoutent pas foi, pensant que leur appartenance au peuple de Dieu et leurs mérites personnels leur acquièrent automatiquement le salut.

En guérissant le serviteur malade de ce centenier romain par sa seule parole et à distance (Mt 8.13), Jésus contredit de façon éloquente les croyances de son peuple, et affermit la foi du centenier.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 - Que signifie l’humilité face à Jésus ? Quel lien y a-t-il entre l’humilité et l’obéissance ? (v 7-8) ?

 - Face à la maladie, en qui est-ce que je place ma confiance en priorité :

          -          dans le traitement médical

          -          dans le médecin

          -          dans la puissance de guérison de Christ

          -          dans l’intercession de mes amis ou du pasteur

          -          dans mes mérites à l’attention de Jésus sur moi

          -          dans l’amour de Christ quelle que soit l’issue de la maladie ?

Dans cette liste quelle est la proposition à exclure, le reste étant compatible ?

 

- Comment aborder les gens influents dans notre société pour leur parler de l’Évangile ? Comment les amener à l’humilité sans les blesser ?