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28/03/2014

Etude n°1 : Les lois à l’époque du Christ, Romains 2,12-16 (05 04 14)

 

« Quand les païens qui n’ont pas la loi, font naturellement ce que prescrit la loi -eux qui n’ont pas la loi- ils sont une loi pour eux-mêmes, ils montrent que l’œuvre de la loi est écrite dans leur cœur » Rom 2.14-15a.

 

 

Observons  tables décalogue 1.jpg

 

Le contexte

Après avoir décrit dans les ch 1 à 3.20 la détresse des païens et des Juifs à cause de leur culpabilité devant Dieu, Paul montrera la justification, par la grâce de Jésus-Christ, possible pour  tous ceux qui croient. Notre texte s’inscrit donc dans la démonstration de l’universalité du péché qui engendre l’angoisse du jugement de Dieu. Il s’adresse aussi bien aux Juifs qui se croyaient justes à cause de leur connaissance de Dieu et de sa loi, qu’aux païens qui pouvaient se sentir exclus du salut  à cause de leur ignorance de la loi révélée de Dieu.

 

Le texte :

La répétition du mot « loi » (11 fois) donne à ce texte une connotation juridique renforcée par la répétition des mots concernant le jugement : jugés (12), justes et justifiés (13), accuser et défendre (15), Dieu jugera (16).

v 12-13 : Rôle de la loi dans le jugement de Dieu : le seul critère, c’est la mise en pratique ou non de la loi connue.

V 14-15 : les païens n’ont pas la loi révélée à Moïse, mais une « loi naturelle », inscrite dans leur conscience et qui les juge.

V 16 : le jugement final révèlera la justice de Dieu qui tient compte de ce que chacun fait de la loi qu’il connaît, la loi révélée pour les croyants, ou la loi de la conscience morale pour les non-croyants.

 

Comprenons

 

Ce texte est un puissant encouragement pour les non-croyants et une leçon d’humilité et d’ouverture pour les croyants. Il veut montrer que face au jugement de Dieu la connaissance de la loi mosaïque dont se prévalent les Juifs (et les chrétiens adventistes) ne sert pas pour être considéré comme juste devant Dieu. Connaître ne suffit pas, il faut pratiquer ce que l’on connaît pour révéler sa foi. Tous les croyants ont à pratiquer la loi révélée de Dieu et par cette obéissance ont à montrer quelle est leur foi en Dieu (Ja 1.22-25 et 2.18b).

Les non-croyants qui n’ont pas la connaissance de la loi de Dieu révélée à Moïse, sont pourtant à égalité avec les croyants devant Dieu, car Dieu a mis en eux une conscience qui leur parle de ce qui est bien ou mal, et qui constitue en eux une loi naturelle selon laquelle ils seront jugés (voir comment sont jugées les nations = les païens, dans Mat 25.31-46). Dieu tiendra compte de ce qu’ils auront fait de cette loi qui les accuse ou les défend intérieurement.

Dieu nous a donné l’exemple d’Abimélec (Gn 20.4-7), pour nous faire comprendre sa justice : Abimélec proteste de son ignorance de la situation de Sara et de l’intégrité de son cœur dans son appropriation de la femme d’Abraham. Dieu tient compte de l’état d’esprit sincère d’Abimélec, en accord avec les coutumes et son droit de roi, et lui accorde sa grâce, pour autant qu’il ne s’entête pas dans son projet, maintenant qu’il en connaît l’erreur et les conséquences mortelles. Dieu ainsi tient compte du degré de connaissance du bien que chacun possède et de la mise en pratique qu’il en fait, qu’il soit croyant ou non.

À tous ceux qui s’inquiètent du sort final des incroyants, ou des non adventistes, trouvant injuste une condamnation à cause de leur ignorance de Dieu ou de sa loi, Dieu répond ici que tous sont égaux devant lui, que connaître Dieu ou sa loi ne constitue pas un mérite, que chacun est responsable devant lui de la mise en pratique de ce qu’il connaît, loi de la conscience ou loi révélée. L’une et l’autre conduisent à désirer la délivrance de la culpabilité qu’engendre leur transgression (Ga 3.24), délivrance que tous peuvent trouver par la foi en Jésus-Christ (Jn 14.6), et dont tous bénéficieront au jour du jugement de Dieu, pour peu qu’ils aient été conséquents et fidèles à leur foi.

Les luttes intérieures de chacun, restant secrètes aux hommes, ne leur permettent pas d’établir un jugement sur le salut des uns ou la perdition des autres (2.1-2). La bonté de Dieu s’exerce sur tous également, tout en tenant compte des différences de connaissance, de compréhension, d’état d’esprit et de pratique du bien de chacun ; il appelle également les uns et les autres à se tourner vers lui (se convertir, v 4), et à marcher dans  la droiture, la justice et la miséricorde (Michée 6.8), quels que soient leur point de départ et leur chemin, dans ou hors du peuple des croyants.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-          En quoi ce texte est-il une consolation et une espérance au sujet des non-croyants ou des non adventistes que je côtoie ? En quoi est-il un appel à changer mon regard sur les autres qui ne sont pas adventistes ?

 

-          Quel est mon regard sur le non chrétien ou sur les autres chrétiens qui ne connaissent pas le Sabbat ? Est-ce celui du propre juste (moi, je suis dans la bonne voie, je connais tous les commandements …) ? J’ai alors besoin de relire la suite du texte : Rm 2.17-29. Est-ce un regard indifférent, sous prétexte de respecter les choix de vie de l’autre, qui ne me regardent pas ? Ou est-ce un regard compatissant et solidaire, qui désire partager la joie de la délivrance de la culpabilité, que j’ai découverte dans la foi en Jésus-Christ ?

 

-          Quelle place dans ma vie tient la loi du décalogue et des prescriptions enseignées dans mon Église, dans la perspective de mon salut ?

 

21/03/2014

Etude n°13 : Le prix d’être disciple, Luc 14.25-35 (29 03 14)

 

« Notre espérance à votre égard est ferme, car nous le savons : comme vous avez part aux souffrances, vous avez part aussi à la consolation » 2 Cor 1.7

 

Observons

Le contexte : Depuis le chapitre 9, Jésus est en marche pour la dernière fois vers Jérusalem, où il donnera sa vie et ressuscitera. En chemin, il enseigne ceux qui le suivent, par des instructions et des paraboles. Notre texte se situe à peu près au milieu de cet enseignement, avant l’entrée à Jérusalem (ch 19).

Le ch 14 a commencé avec la guérison d’un malade le jour du Sabbat, qui a permis à Jésus de confondre les docteurs de la Loi et les Pharisiens qui y assistaient. Le repas pris chez un des chefs religieux est l’occasion pour Jésus de rappeler la loi d’humilité de son royaume (v 7-14), et l’extension universelle de l’invitation au repas du Maître, à la suite du refus des premiers invités (v 15-24). Jésus avertit alors la foule des conditions d’entrée dans la marche à sa suite.Cordée d'alpinisme.jpg

 

Le texte s’organise autour de deux paraboles :

1-     v 25-27 : Comment devenir disciple de Jésus

2-     v 28-32 : Deux paraboles sur l’importance de la prévoyance

3-     v 33-35 : L’importance du rôle du disciple.

Comment les versets 27 et 33 qui  encadrent les deux paraboles orientent-elles leur sens ?(répétitions, parallélisme entre croix et renoncement)

 

Comprenons

La montée à Jérusalem pour célébrer la Pâque était l’occasion de rencontres nombreuses parmi les pèlerins enthousiastes. Jésus profite de ces instants pour avertir la foule trop facilement et superficiellement entraînée à le suivre. Devenir son disciple n’est pas une décision à prendre à la légère !

 

1- Comment devenir disciple : Jésus emploie à dessein des expressions sévères et exagérées pour frapper l’attention des auditeurs.

V 26 : Nous ne pouvons pas donner au verbe « haïr » le sens premier de « détester » comme un ennemi, qui rendrait l’injonction de Jésus en complet désaccord avec son enseignement de l’amour même des ennemis (Mt 5.44), ou avec le 5ème commandement : « tu honoreras ton père et ta mère » (Ex 20.12). Le verbe « haïr » est employé ici dans le sens de « aimer moins », par opposition avec « aimer plus, préférer », la langue araméenne, que parlait Jésus, ne possédant pas cette nuance. Jésus veut dire que celui qui vient à lui doit l’aimer plus que sa famille, plus que sa propre vie (Mt 16.25 ; Luc 9.24), comme les martyrs « qui n’ont pas aimé leur vie au point de craindre la mort » (Ap 12.11). Jésus doit avoir la priorité sur toutes les affections de son disciple.

V 27 : L’image de la croix avait déjà été employée après la profession de foi de Pierre (Luc 9.23), en parallèle avec le renoncement à soi. La croix n’est pas ici le symbole du fardeau, de la souffrance physique ou morale, que l’on porte dans l’épreuve. Elle représente plutôt l’abandon total de sa volonté propre, sur laquelle nous dirions qu’il faut « faire une croix » !

Suivre Jésus demande un renoncement, douloureux certes, à l’indépendance, à « l’auto décision » de ce qui est bien ou mal, telles que les choisit l’homme naturel, d’Adam à nos jours. Ce renoncement à soi ne signifie pas la perte de sa personnalité comme d’aucuns le craindraient. Chacun garde personnalité, tempérament, histoire et culture, mais se soumet volontairement et par amour à la volonté divine et à l’action régénératrice et transformatrice de son Esprit, confiant dans la promesse que « Dieu fait tout concourir au bien de ceux qui l’aiment » (Rm 8.28).

Jésus a eu cette attitude toute sa vie, jusque dans son supplice à la croix. En tant qu’être humain, il a renoncé à utiliser son pouvoir divin à son profit (voir ses tentations au désert) et à sa volonté de vivre pour lui-même (voir Géthsémané). Sur la croix, il a accepté de mettre à mort la nature humaine coupée de Dieu qu’il avait accepté d’endosser, pour revêtir pleinement la nature divine à la résurrection, ouvrant ainsi le chemin de la vie éternelle à tous ses disciples.

Porter sa croix et suivre Jésus, c’est donc accepter de faire mourir en soi « les actions de la chair » non régénérée, pour vivre et être conduit par Lui comme un fils de Dieu (Rm 8.13-14).

 

2- Deux paraboles

La décision de suivre Jésus n’est pas à prendre à la légère car il y va de la crédibilité du disciple (v 29) ou même de sa vie (v 31). Jésus le fait entendre par deux paraboles, celle du bâtisseur de tour, et celle du roi en guerre.Thessalonique remparts.jpg

a)     De même que le bâtisseur ne se lance pas dans sa construction de tour sans avoir examiné l’état de ses finances pour la mener à terme et éviter déshonneur et moqueries, de même celui qui veut construire sa vie comme disciple de Jésus, doit savoir ce qu’il lui en « coûtera » en engagement de sa personne et en persévérance, pour ne pas devenir une cause d’ironie sur l’Evangile, ou même de blasphème contre Dieu, de la part des incroyants, comme Nathan le reprocha à David après son crime et son adultère avec Betsabé (2 Sa 12.14).

b)     La parabole du roi qui part en guerre contre un ennemi plus puissant présente l’engagement avec Jésus de façon paradoxale. Le roi fort de ses dix mille soldats serait une image de « l’homme naturel » qui compte sur ses propres forces, sur sa propre volonté, et qui lutte contre Dieu pour les conserver. On pense à la lutte de Jacob avec l’Ange au gué de Jabbok (Gn 32.25-33). Quand il se rend compte de son impuissance et de la supériorité des forces de celui contre lequel il lutte en le considérant comme un ennemi, il abandonne toute prétention, et se soumet pour rester en vie et en paix. D’ennemi l’autre roi devient alors son allié ! De même pour suivre Jésus, l’homme naturel doit « renoncer à tout ce qu’il possède » (v 33), c’est-à-dire sa prétention à être libre et autonome, son orgueil et sa vanité ; il passe  alors par les conditions de paix avec Dieu que Jésus a remplies lui-même parfaitement durant sa vie terrestre : humilité devant Dieu et obéissance à sa volonté.

 3- L’importance du disciple (Illustration : cristaux de sel en coupe)cristaux sel naturels.jpg

Une dernière comparaison avec le sel donne à la foule le sens du rôle de disciple. Cette image a été utilisée par Jésus dans un autre contexte (Mt 5.13), dans le Sermon sur la Montagne, juste après l’énoncé des lois du Royaume qu’on a l’habitude de nommer les Béatitudes. Le disciple devient le sel spirituel de la terre, conservant sa vie spirituelle, empêchant sa corruption et donnant une saveur exceptionnelle à l’existence terrestre par sa simple présence au monde et son lien avec le Prince de la Vie. Mais si le disciple se laisse influencer par les intérêts terrestres de son naturel, il perd sa fonction de sel, et n’a plus aucune utilité dans le monde. Son sort est pire qu’avant, comme dans la parabole de la maison nettoyée mais laissée vide, où s’établissent des esprits encore plus mauvais que les premiers occupants (Mt 12.43-45).

V 35b : La dernière injonction de Jésus à ses auditeurs veut attirer leur attention sur l’importance de ses derniers enseignements. On ne devient pas disciple de Jésus sur un coup de tête enthousiasmé, ni superficiellement. Suivre Jésus engage la vie entière du disciple et lui donne une grande responsabilité vis-à-vis du monde qui l’entoure. En devenant son disciple, il devient son représentant là où il vit, et son témoignage y porte des fruits en l’honneur de Dieu ou pas.

 

Ce passage qui insiste sur la responsabilité de l’homme dans ses choix de vie et sur le renoncement à soi du disciple est heureusement suivi des paraboles de la brebis, de la drachme perdues et du fils prodigue, qui mettent en lumière la puissance de la grâce et de l’amour de Dieu, sans qui le disciple ne pourrait persévérer ni garder sa saveur et sa fonction de « sel » de la terre.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-          Qu’est-ce qui est prioritaire pour moi et pour mon église ? Cela vient-il en conflit avec les exigences ou l’exemple de Jésus ? En quoi devons-nous modifier notre échelle de priorités pour mettre Jésus à la première place dans notre vie ?

 

-          Que signifie pour moi être disciple de Jésus ? Soyons honnêtes avec nous-même et envisageons cette question dans tous les domaines d’application : social, familial, professionnel, amical, ecclésial, spirituel !

 

-          A quoi suis-je amené à renoncer si je veux être le sel bienfaisant de la terre, sans brûler ni devenir fade ?

 

-          Quels engagements puis-je prendre dans ma marche avec Jésus et avec l’aide de son Esprit ?