22/06/2018
Étude n°13 Le retour du Seigneur Jésus Mat 24.14, 23-31 ; Ap 19.16 (30 06 18)
Étude n°13 Le retour du Seigneur Jésus Mat 24.14, 23-31 ; Ap 19.16 (30 06 18)
« En effet comme l’éclair part de l’orient et brille jusqu’en occident, ainsi sera l’avènement du fils de l’homme »Mat 24.27
Observons Mat 24.14, 23-31
- Quel sujet est abordé par Jésus dans ce ch 24 ? (voir v 3)
- V 14 : Où se situe ce verset dans le chapitre ? Quel est le dernier signe précurseur du retour de Jésus ?
- Dans les v 15 à 22, quel évènement historique est prophétisé par Jésus en préfiguration de ce qu’il adviendra à son retour ?
- V 23-26 : Quel signe précurseur Jésus reprend-il ici pour la 3ème fois (v4-5 et 11) ? Pourquoi cette insistance ?
- V 27 : A quoi est comparé l’avènement du Seigneur ? Sur quoi porte cette comparaison ?
- V 28 Quel sens a cette image devenue proverbiale : Que désigne-t-elle par rapport au retour de Jésus ? (voir Mat 13.41-42 ; Ap 6.8 ; 19.17-18). Que représente symboliquement l’aigle dans la Bible dans ce contexte ?(voir Ap 4.7b ; Job 39.30 ; Luc 17.37).
- V 29 : A quels versets précédents se rattache celui-ci (voir 9-10) ? Quels signes cosmiques précèderont le retour de Jésus ? Quelle interprétation spirituelle peut-on en faire ?
- V 30 : Quel peut être le signe du Fils de l’Homme selon les textes parallèles? (voir Mat 8.38c ; Luc 21.27 ; Ap 1.7a). Où apparaîtra-t-il ? Quel effet produira-t-il sur la terre ? Que signifie spirituellement cette opposition de lieux ?
- V 31 : Qui rassemblera les élus, et quand ? (Ap 11.15-19 ; 19.6-9 ; Mat 13.30,39)
La Parousie (Ap 19. 11-16)
- Relever tous les détails symboliques physiques et spirituels qui permettent d’identifier le Cavalier du cheval blanc.
- Qui l’accompagnent ? Pourquoi ?
- V 15 : expliquer les symboles de ce verset ? Dans quel rôle apparaît Christ dans ce tableau ? Pourquoi cet aspect est-il relevé par Jean en opposition au festin des noces de l’Agneau des v 1-10 ? En quoi est-ce un encouragement pour l’Eglise ?
Comprenons
a) Les signes du retour de Jésus (Mat 24.14, 23-31)
L’ensemble du chapitre 24 répond aux deux questions posées à Jésus par les disciples (v 3) : « Dis-nous quand cela (= la destruction du temple de Jérusalem) arrivera et quel sera le signe de ton avènement et la fin du monde ». Jésus ne répond pas directement à ces deux questions, car « pour ce qui est du jour et de l’heure personne ne les connaît ni les anges des cieux ni le Fils mais le Père seul » (v 36).
Jésus envisage la seconde question relative à son avènement en y incluant la réponse à la première question : la chute de Jérusalem sera un des signes précurseurs, en préfiguration de son retour. Dans son discours les deux événements sont étroitement mêlés, hors de toute chronologie logique. Nous ne pouvons retenir dans cette étude que quelques signes annonciateurs sans préciser leur succession dans le temps. Une image peut nous faire saisir cet apparent désordre : un observateur situé au sommet du Jura contemple la chaîne des Alpes à l’horizon, il en voit tous les sommets principaux mais ne distingue pas les distances qui séparent réellement les différents plans. Ainsi Jésus offre à ses disciples un panorama de l’avenir dans lequel il sélectionne certains pics importants sans s’attarder à leur environnement ni à leur éloignement les uns des autres !
Le premier signe sur lequel il revient trois fois (v 5,11,23-26), c’est la profusion des séducteurs, faux messies contre lesquels il met ses disciples en garde en leur demandant avec insistance de veiller (v 4,13,42, ainsi que les paraboles du chapitre 25). Il sait en effet que la foi est fragile au point de se demander s’il en trouvera sur terre à son retour (Luc 18.8).
Pour conclure le tableau d’introduction des signes précurseurs (v4-13 : guerres, famines, tremblements de terre, persécutions, faux prophètes, iniquités, haines), Jésus précise le dernier signe, positif cette fois : l’Évangile sera prêché sur toute la terre ! Ce signe invitait les disciples à participer à l’avènement en le hâtant (2 Pie 3.12) par leur prédication universelle et en toute occasion (2 Tim 4.2). Grâce au développement extraordinaire des moyens de communications modernes depuis un demi-siècle, ce signe n’est-il pas en train de s’accomplir : la Bonne Nouvelle peut être entendue et lue partout dans le monde malgré les censures et les interdits des pays hostiles au christianisme.
Après cette première séquence de la prophétie, Jésus revient sur le signe le plus proche dans le temps, la chute de Jérusalem (v 15-22), vraie préfiguration des temps de la fin avec ses menaces extérieures (v 15), son tri intérieur entre croyants et sceptiques ou indifférents (v 16-18), l’urgence du choix à faire, ses tribulations pour tous (v 19-21) et sa promesse de protection sur les élus (v 22). (Prise de Jérusalem par Titus en 70 ap JC.)
Avec le v 23 et son « alors » d’introduction, Jésus passe à une autre perspective au-delà de la chute de Jérusalem. Il répète son avertissement contre les faux christs ou faux prophètes dont les séductions accompagnées de prodiges miraculeux (2 The 2.9-10) (à l’exemple des apparitions de Fatima ou de Lourdes à la fin du 19ème siècle), qui sèment le doute et attirent tous ceux dont la foi ne repose pas sur la grâce de Dieu en Jésus-Christ seul, et qui par-là échappent à la protection du Seigneur (v 24b).
Le verset 25 est une mise en garde de Jésus : sa Parole est vraie, ce qu’il prédit est une certitude Il est nécessaire d’y prêter attention pour ne pas se laisser égarer. Aller chercher le Christ dans le désert, comme Moïse ou Jean-Baptiste ou les ascètes et les moines des premiers siècles du christianisme, croire le trouver et l’attendre dans les endroits secrets des maisons, dans des groupes plus ou moins sectaires et mystiques (v 26) est totalement inutile, car sa venue sera inopinée, à un moment inattendu(v 42), rapide, éclatante et visible de tous comme l’est un éclair (Ap 1.7b). Cette apparition universelle de Jésus marquera aussi la fin du jugement préliminaire qui aura déterminé ceux qui auront la Vie éternelle et ceux qui, morts spirituellement, sont des « cadavres » destinés à être éliminés par les « aigles-vautours ». Cet animal symbolise en effet la qualité de Dieu d’aller jusqu’au bout de ses jugements en éliminant le mal et ses auteurs, comme le représente le chérubin à tête d’aigle, assis sur ou portant le trône d’où Dieu juge la terre (Ap 4.7 ; 6.8)[1]. Jean voit dans sa vision du retour de Jésus (Ap 19), l’illustration précise du verset 28 de Matthieu 24, dans le festin des oiseaux (Ap 19.17-18), image très forte et impressionnante, destinée à avertir les impies et à encourager l’espérance des croyants en la disparition du mal.
Après ces signes moraux et spirituels, Jésus aborde des signes cosmiques en les reliant aux tribulations dues à l’accroissement des persécutions et des iniquités dans le monde dont il a parlé précédemment aux versets 9 à 12. Les grands événements de l’histoire du salut sont dans la Bible toujours accompagnés de manifestations spéciales de la Nature (Es 34.6 ; Ez 32.7 ; 2 Pie 3.7) : au Sinaï où Dieu donne sa Loi, la terre tremble, les éclairs jaillissent, le tonnerre gronde (Ex 19.16-19) ; à la croix, les ténèbres tombent sur la terre (Luc 23.44-45), les rochers se fendent (Mat 27.51) ; à la résurrection de Jésus, la terre tremble à l’ouverture du tombeau par un ange (Mat 28.2). L’univers entier réagit à ce que vit son Créateur et Maître.
Pourtant on peut aussi interpréter ces signes symboliquement ou allégoriquement : ceux qui comme le soleil, la lune et les étoiles, éclairent la terre de leurs philosophies humaines perdront de leur influence, de leur crédit au point que le monde sera plongé dans l’obscurité spirituelle et la confusion qui caractérisent Babylone. Les puissances spirituelles (= des cieux) qui dominent la terre (au pluriel elles représentent les pouvoirs démoniaques) trembleront (Jacques 2.19) à l’approche du retour glorieux du Sauveur et Seigneur, qui mettra fin définitivement à leur domination sur les hommes.
Au milieu de tous ces bouleversements que font vivre à la terre entière la confusion et la chute de Babylone (Ap 17-18), le Fils de Dieu apparaîtra dans toute sa gloire. Son « signe » ne désigne pas d’autre « miracle » que celui de sa venue en personne, entouré de la nuée de ses anges, au son de la trompette. Cet instrument servait à rassembler le peuple autour du Tabernacle, lors des fêtes solennelles de la Pentecôte et du Jour des Expiations. Cette dernière trompette représenterait la résurrection des élus déjà morts et la transformation des élus encore vivants à cette date (1 Cor 15.52 ; 1 The 4.16-17 ; Es 27.13), afin qu’ils entrent tous ensemble dans le Royaume Eternel.
b) La Parousie (Ap 19. 11-16) : Il est indispensable d’examiner ce texte de l’Apocalypse pour parler du Retour en gloire de Jésus, que le texte de Matthieu ne décrit pas.
v 11: Le ciel ouvert : Après la porte (4.1) et le temple (11.19 c’est maintenant le ciel tout entier qui s’ouvre. La communication est totale entre le ciel et la terre, entre le monde spirituel et invisible et le monde concret, visible : tous, croyants et incroyants, peuvent voir arriver le cheval blanc et son cavalier (1.7)
Le cheval blanc, comme celui du premier sceau (6.2), porte un cavalier qui combat et qui juge. Le premier partait pour vaincre les accusations portées par Satan contre le peuple de Dieu. Maintenant à la fin des jugements, le cavalier a une fonction différente : il vient juger, c’est-à-dire délivrer son peuple et combattre avec justice les forces du mal pour les éliminer.
Les deux qualificatifs Fidèle et Véritable sont ceux du Christ s’adressant aux deux églises des derniers temps, Philadelphie (3.7) et Laodicée (3.14). Ils s’opposent directement à ceux de Babylone, infidèle et mensongère.
Les diadèmes indiquent sa royauté sur le monde des êtres célestes et sur son peuple terrestre. Il peut les porter maintenant que tout a été manifesté au grand jour et que sa royauté est effective.
v 12 : Dans la Bible, révéler son nom à quelqu’un, c’est se mettre sous sa dépendance. Christ n’est sous la dépendance d’aucune créature, il tire son autorité de lui-même.
v 13 : L’identité de ce cavalier est enfin connue : Parole de Dieu (Jean 1.1, et Gn 1.3). Sont rappelées ainsi la divinité et la faculté de communication créatrice de Christ. Le vêtement du cavalier est le seul à être teinté de sang. Seul Christ a donné sa vie pour le salut (Es 63.1).
v 14 : les armées célestes désignent dans la Bible, les êtres angéliques qui entourent la cour royale de Dieu. Ils participent à son combat contre Satan (Ap 12.7) et à sa gloire à son retour. Ce sont eux qui exécutent les sentences divines : ils rassemblent les élus et éliminent les impies. Leur pureté est désignée par leur vêtement blanc et pur : ils n’ont jamais cédé aux séductions de Satan, ni avant ni après la Croix.
V 15 l’épée tranchante sortant de la bouche est le symbole de la Parole de Dieu (Héb 4.12 ; Ap 1.16) qui juge l’être intérieur de chacun. Les nations représentent les impies, en opposition au peuple de Dieu. Au lieu du bon Berger qui fait paître ses brebis (Ps 23), Christ apparaît ici comme le roi qui soumet à sa loi (sceptre de fer) les impies et exécute ses jugements contre eux (fouler la cuve du vin de sa colère). L’indignation de Dieu contre l’injustice qui a dominé le monde arrive à son terme avec l’élimination de tout le mal de la terre. (Cavalier au cheval Blanc, Fresque de St Laurent en Royans)
v 16 : La seigneurie de Christ lui était déjà attribuée, en tant qu’Agneau, par les anges et les élus (17.14), maintenant elle lui est reconnue, bon gré mal gré, par toute la terre.
Le retour de Christ règle les problèmes : Preuve a été faite de l’inanité de tous les pouvoirs humains, et de l’attachement à Dieu des élus qui sont reconnus publiquement par tous. Preuve est faite de la justice de Dieu qui les sauve et élimine les auteurs du mal (v 15). Alors que les élus chantent les Alléluia pour la grâce qu’ils reçoivent de Christ d’entrer dans le Royaume éternel (= festin des Noces) qu’ils attendaient, le monde impie tremble et se lamente car il reconnaît enfin en Christ le juge et le Roi qui les laisse aller au sort qu’il a choisi par son refus permanent de la grâce divine.
Cette exécution des jugements de Dieu renforce la foi et l’espérance des croyants d’être réhabilités et délivrés définitivement de Satan.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quel crédit accordé-je à ces prophéties de Jésus ? Provoquent-elles en moi agacement, impatience, peur, scepticisme, espérance, confiance ? Pourquoi ?
- Comment résister aux séductions spirituelles de ce monde ?
- Comment mon Eglise et moi-même hâtons-nous le retour de Jésus ? En scrutant fébrilement la réalisation des signes dans le monde politique, religieux et économique ? En dénonçant tout ce qui nous paraît être « Babylone » ? En vivant comme des hommes et des femmes fidèles aux principes de vie donnés par Dieu dans les Ecritures ? En témoignant partout de l’amour de Dieu pour tous les hommes ?
- Suis-je prêt à recevoir Christ à son retour ? Comment m’y préparer concrètement ?
[1] Pour plus de détails sur les chérubins, voir d’E.Zuber « L’Arbre de vie » p 62-67 (Ed. Vie et Santé), ou « Le message d’espérance de l’Apocalypse »p 63-66 (Ed. BoD)
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15/06/2018
Étude n°12 Babylone et Harmagedon, Ap 16.13-16 (23 06 18)
Étude n°12 Babylone et Harmagedon, Ap 16.13-16 (23 06 18)
« Sur son front était écrit un nom, un mystère : Babylone la grande, la mère des prostituées et des abominations de la terre. » Ap 17.5
(Versement des coupes, la 6ème plaie. 15ès)
Observons
- A quelle séquence de l’Apocalypse appartient cet extrait ? Quelle est sa place dans la séquence ?
- V 12 : Qui agit et où ? A quel événement historique est-il fait référence ? Que représente l’Orient dans le langage biblique ?
- V 13 Qui sont les trois personnages mentionnés ? Qu’est-ce qui émanent d’eux ?
- V 14 et 16 : Que cherchent-ils à faire et contre qui ?
- V 15 : A qui s’adresse cette parenthèse ? Qui parle ? Que représente la nudité ici ? Que signifie cette recommandation à ce moment ?
Comprenons
Cet extrait fait partie de la séquence des plaies ou coupes, qui s’enchaine au-delà de la séquence centrale (12-14) à la séquence des trompettes. La fin des trompettes marque la fin du tri ou jugement préliminaire du peuple de Dieu, qui est désormais scellé pour le royaume (7.3 ; 14.1). Ainsi, encore sur terre, il est épargné des effets néfastes des plaies qui s’abattent sur l’humanité, suite à ses dérèglements de conduite et ses blasphèmes contre Dieu (16.2, 8-11). Le peuple de Dieu fortifié par l’Esprit glorifie Dieu et reste en paix (16.2), tandis que les impies refusent de se repentir. Le temps où ils pouvaient encore saisir la grâce de Dieu est passé. Ils ne sont plus protégés, car ils ont refusé de répondre à l’appel au repentir des trompettes. La section des 7 plaies insiste par trois fois (v 9, 11, 21) sur l’endurcissement des cœurs rebelles, sur leur refus volontaire de Dieu : ils ont conscience de l’existence, de l’autorité et du jugement de Dieu sur eux à travers les plaies qu’ils subissent, sans pour autant vouloir revenir à Celui dont les saints leur ont annoncé la venue proche, pendant la période d’avertissement des trompettes.
Après une succession de plaies qui frappent la terre dans ses sources de vie, mer, fleuves et eaux douces (v 3-4), et les hommes dans leur santé physique ou spirituelle (v 2,8-11), les deux dernières plaies désignent nommément les responsables de ces fléaux.
Les sixième et septième plaies sont liées et nous donnent de précieux renseignements sur Babylone, déjà citée au ch 14.8, et mentionnée à nouveau au v 19, avant d’en avoir une plus ample explication dans la sixième section, celle des jugements (ch 17-18).
a) L’Euphrate (v 12) : la 6ème coupe versée par un des sept anges sortis du sanctuaire pour exécuter les jugements de Dieu (ils sont en effet en tenue du grand prêtre du Jour des Expiations, (15.6) jour considéré par les Juifs comme un jour de jugement), assèche le fleuve, comme la 6ème trompette en avait délié les 4 anges. L’Euphrate, est interprété littéralement comme représentant le Moyen Orient, et symboliquement comme représentant les peuples de la terre plongés dans l’idolâtrie et la confusion politico-économico-spirituelle que représente Babylone (17.15 en parallèle avec 13.15-17). Comme Cyrus assécha le lit du fleuve et en détourna les eaux pour pénétrer dans la Babylone antique, en ce temps de la seconde venue du Christ, les puissances dominatrices du monde seront privées de ce qui leur donnait vie et sécurité, c’est-à-dire la soumission des peuples à leur autorité (17.16-18)
b) les rois de l’Orient (16.12)
On a cru longtemps que cette expression, lue littéralement, désignait les puissances de l’Est asiatique, et on a craint le « péril jaune », l’affrontement de l’Est et de l’Ouest, grâce à la disparition des puissances du Moyen-Orient.
Or dans la Bible, ce n’est pas d’Orient que vient l’ennemi pour Israël, mais du Nord : de Babylone pour atteindre Jérusalem, on remontait vers le Nord par la vallée de l’Euphrate, puis on redescendait vers le Sud sur Israël.
Dans la Bible, l’Orient a une valeur symbolique : c’est de là que vient la Lumière.
Ez 43.2 « la gloire du Dieu d’Israël s’avançait de l’Orient »
Es 41.2 « Qui a suscité de l’Orient le salut ? »
41.25 « Il est venu de l’Orient celui qui invoque mon nom...mon élu que j’ai appelé pour le salut » (Es 42.6).
Comme Cyrus, venu de l’Orient, a pris la ville antique de Babylone, et a ainsi permis au peuple Juif en exil depuis 70 ans de rentrer à Jérusalem, ce serviteur appelé de l’Orient pour le salut, c’est Christ apparaissant sur les nuées, entouré de ses armées angéliques (19.11-14), pour délivrer son peuple de la domination de la Babylone des derniers temps. La venue des rois de l’Orient préparée par la chute de Babylone symboliserait le retour du Christ avec ses anges.
c) Les trois esprits impurs (v 13-14) nous indiquent de qui est constituée Babylone :
- du dragon, symbole du pouvoir de Satan à travers l’Empire Romain antique (ch 12), donc des puissances politiques païennes, athées ou laïques du monde,
- de la bête, symbole du pouvoir politico-religieux de l’Empire Romain Chrétien (13.1-8), dans lequel on peut reconnaître le système de la papauté,
- du faux-prophète, que l’on peut identifier à l’image de la bête capable d’imposer l’adoration d’elle-même ou de l’Homme (13.15-18), de contrôler l’économie mondiale (13.16), et parler au nom d’un dieu (13.15). Il séduit par ses prodiges, et subit le même sort que la bête qu’il imitait (19.20). On peut y voir le symbole d’un mouvement politico-économico-religieux, nourri de violence contre le Dieu des chrétiens (17.14), capable d’entrainer les hommes dans de fausses doctrines, et d’imposer sa loi à toute l’humanité. A notre époque n’y a-t-il pas des analogies avec l’islamisme radical, dont nos frères chrétiens d’Orient ont tant à souffrir, quand ce n’est pas sur nos territoires occidentaux !?
Leur « impureté » désigne ces esprits comme démoniaques qui font des pouvoirs politiques de la terre leurs serviteurs et leurs soldats dans leur lutte contre Dieu. Au moment des plaies, ces trois formes de la puissance de Satan sont alliées pour constituer Babylone, rassembler les peuples soumis à leur autorité et faire la guerre à Dieu à travers ses saints, dans un dernier combat. Elles se sépareront à la 7ème plaie (v 19), ce qui constituera la chute de Babylone décrite aux ch 17-18.
c) v 15 : Christ intervient pour réconforter son peuple au moment du dernier assaut des rebelles contre Dieu. Face à la coalition d’Harmaguédon seront « Debout et en marche » (traduction de A. Chouraqui du mot « heureux »), « ceux qui veillent et gardent leurs vêtements ». Les saints qui persévèrent dans la foi de Jésus, qui se confient dans la justice que Christ leur a offerte dans sa grâce pour cacher leur nudité ou leur état de péché (Za 3.4), peuvent rester en esprit « debout sur la montagne de verre, avec des harpes de Dieu » (15.2), glorifiant leur Sauveur qui vient « comme un voleur », à l’heure où les impies ne s’y attendent pas.
d) Harmaguédon (v 16)
Ce nom mystérieux associe « Har », la Montagne, et « Meguiddo », la ville de la plaine de Jizréel, où se sont déroulés des combats sanglants depuis le début de l’histoire d’Israël. Zacharie (12.11) de même rapproche Jérusalem et Méguiddo : « En ce jour-là le deuil sera grand à Jérusalem, comme le deuil d’Hadadrimmon, dans la vallée de Méguiddon ».
Nous reproduisons ici un extrait de l’étude que fait de cette expression J. Doukhan dans son livre « Le cri du ciel », p 214-216 :
L’apôtre Jean a l’intention « de révéler par le nom le sens profond de l’affrontement... Le prophète parle de montagne de Méguiddo (Har-Maguédon) parce qu’il pense spécifiquement à Jérusalem. Le lieu de la bataille n’est pas la vallée de Jizréel, mais bien comme le prophète Daniel l’avait prévu (11.45), la glorieuse et sainte montagne. Tous les rois de la terre, tous les pouvoirs ici rassemblés, ne visent qu’un seul objectif : le contrôle de Jérusalem. » « Dans l’Ancien Testament comme dans le Nouveau, Jérusalem est devenu le nom de la cité d’en-haut (Ga 4.26), chargée de tous les bonheurs et de la présence souveraine de Dieu (Hb 12.22). C’est cette Jérusalem-là que les forces de la terre veulent prendre d’assaut...dans un rejet délibéré et définitif du royaume d’en-haut. » Or sur terre, cette Jérusalem spirituelle est représentée par le peuple des élus, des saints de Dieu.
Harmaguédon symboliserait donc le combat spirituel, avec ses conséquences matérielles, que la coalition des impies sous la domination des puissances de Babylone, livrera au peuple de Dieu des derniers temps (Ap 16.14, 16), pour leur propre destruction (v 19).
e) Le cri « C’en est fait ! » (v 17) marque l’intervention de Dieu pour arrêter ce combat contre son peuple. Dieu prend l’initiative de la fin des souffrances de son peuple. Il intervient avec puissance avant qu’il ne soit détruit par les hommes impies. En délivrant son peuple, il abandonne les rebelles à leurs luttes internes qui vont provoquer la chute rapide de Babylone par autodestruction (v 19-20), comme l’avaient prévu les prophètes Esaïe (14.20) en s’adressant au roi de Babylone « Tu as détruit ton pays, tu as tué ton peuple », et Ezéchiel à propos du roi de Tyr, (28.18) : « Je fais sortir du milieu de toi un feu qui te dévore ».
Questions pour une application dans la vie chrétienne
Plutôt que de chercher à identifier avec précision les trois puissances hostiles aux saints et à Dieu, demandons-nous :
- Sur quoi la béatitude du v 15 nous appelle-t-elle à veiller dans notre vie personnelle et/ou dans la vie de notre église ?
- De quel vêtement suis-je revêtu spirituellement : les feuilles de figuier de mes propres œuvres, ou de celles de ma famille naturelle ou spirituelle, ou le manteau de la justice que Dieu m’accorde par Jésus-Christ ? Quelles différences cela provoque-t-il dans mon comportement avec les autres et vis-à-vis de Dieu ?
- Comment être prêt à recevoir Jésus dès maintenant et à son retour ?
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