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15/06/2018

Étude n°12 Babylone et Harmagedon, Ap 16.13-16 (23 06 18)

Étude n°12 Babylone et Harmagedon, Ap 16.13-16 (23 06 18)

« Sur son front était écrit un nom, un mystère : Babylone la grande, la mère des prostituées et des abominations de la terre. » Ap 17.5

(Versement des coupes, la 6ème plaie. 15ès)Apoc flamande 15è 7coupes versées.jpg

Observons

  • A quelle séquence de l’Apocalypse appartient cet extrait ? Quelle est sa place dans la séquence ?
  • V 12 : Qui agit et où ? A quel événement historique est-il fait référence ? Que représente l’Orient dans le langage biblique ?
  • V 13 Qui sont les trois personnages mentionnés ? Qu’est-ce qui émanent d’eux ?
  • V 14 et 16 : Que cherchent-ils à faire et contre qui ?
  • V 15 : A qui s’adresse cette parenthèse ? Qui parle ? Que représente la nudité ici ? Que signifie cette recommandation à ce moment ?

 

Comprenons

Cet extrait fait partie de la séquence des plaies ou coupes, qui s’enchaine au-delà de la séquence centrale (12-14) à la séquence des trompettes. La fin des trompettes marque la fin du tri ou jugement préliminaire du peuple de Dieu, qui est désormais scellé pour le royaume (7.3 ; 14.1). Ainsi, encore sur terre, il est épargné des effets néfastes des plaies qui s’abattent sur l’humanité, suite à ses dérèglements de conduite et ses blasphèmes contre Dieu (16.2, 8-11). Le peuple de Dieu fortifié par l’Esprit glorifie Dieu et reste en paix (16.2), tandis que les impies refusent de se repentir. Le temps où ils pouvaient encore saisir la grâce de Dieu est passé. Ils ne sont plus protégés, car ils ont refusé de répondre à l’appel au repentir des trompettes. La section des 7 plaies insiste par trois fois (v 9, 11, 21) sur l’endurcissement des cœurs rebelles, sur leur refus volontaire de Dieu : ils ont conscience de l’existence, de l’autorité et du jugement de Dieu sur eux à travers les plaies qu’ils subissent, sans pour autant vouloir revenir à Celui dont les saints leur ont annoncé la venue proche, pendant la période d’avertissement des trompettes.

Après une succession de plaies qui frappent la terre dans ses sources de vie, mer, fleuves et eaux douces (v 3-4), et les hommes dans leur santé physique ou spirituelle (v 2,8-11), les deux dernières plaies désignent nommément les responsables de ces fléaux.

Les sixième et septième plaies sont liées et nous donnent de précieux renseignements sur Babylone, déjà citée au ch 14.8, et mentionnée à nouveau au v 19, avant d’en avoir une plus ample explication dans la sixième section, celle des jugements (ch 17-18).

 a) L’Euphrate (v 12) : la 6ème coupe versée par un des sept anges sortis du sanctuaire pour exécuter les jugements de Dieu (ils sont en effet en tenue du grand prêtre du Jour des Expiations, (15.6) jour considéré par les Juifs comme un jour de jugement), assèche le fleuve, comme la 6ème trompette en avait délié les 4 anges. L’Euphrate, est interprété littéralement comme représentant le Moyen Orient, et symboliquement comme représentant les peuples de la terre plongés dans l’idolâtrie et la confusion politico-économico-spirituelle que représente Babylone (17.15 en parallèle avec 13.15-17). Comme Cyrus assécha le lit du fleuve et en détourna les eaux pour pénétrer dans la Babylone antique, en ce temps de la seconde venue du Christ, les puissances dominatrices du monde seront privées de ce qui leur donnait vie et sécurité, c’est-à-dire la soumission des peuples à leur autorité (17.16-18)

b) les rois de l’Orient (16.12)

On a cru longtemps que cette expression, lue littéralement, désignait les puissances de l’Est asiatique, et on a craint le « péril jaune », l’affrontement de l’Est et de l’Ouest, grâce à la disparition des puissances du Moyen-Orient.

Or dans la Bible, ce n’est pas d’Orient que vient l’ennemi pour Israël, mais du Nord : de Babylone pour atteindre Jérusalem, on remontait vers le Nord par la vallée de l’Euphrate, puis on redescendait vers le Sud sur Israël.

Dans la Bible, l’Orient a une valeur symbolique : c’est de là que vient la Lumière.

Ez 43.2          « la gloire du Dieu d’Israël s’avançait de l’Orient »

Es 41.2          « Qui a suscité de l’Orient le salut ? »

     41.25         « Il est venu de l’Orient celui qui invoque mon nom...mon élu que j’ai appelé pour le salut » (Es 42.6).

Comme Cyrus, venu de l’Orient, a pris la ville antique de Babylone, et a ainsi permis au peuple Juif en exil depuis 70 ans de rentrer à Jérusalem, ce serviteur appelé de l’Orient  pour le salut, c’est Christ apparaissant sur les nuées, entouré de ses armées angéliques (19.11-14), pour délivrer son peuple de la domination de la Babylone des derniers temps. La venue des rois de l’Orient préparée par la chute de Babylone symboliserait le retour du Christ avec ses anges.

 c) Les trois esprits impurs (v 13-14) nous indiquent de qui est constituée Babylone :

- du dragon, symbole du pouvoir de Satan à travers l’Empire Romain antique (ch 12), donc des puissances politiques païennes, athées ou laïques du monde,

- de la bête, symbole du pouvoir politico-religieux de l’Empire Romain Chrétien (13.1-8), dans lequel on peut reconnaître le système de la papauté,

- du faux-prophète, que l’on peut identifier à l’image de la bête capable d’imposer l’adoration d’elle-même ou de l’Homme (13.15-18), de contrôler l’économie mondiale (13.16), et parler au nom d’un dieu (13.15). Il séduit par ses prodiges, et subit le même sort que la bête qu’il imitait (19.20). On peut y voir le symbole d’un mouvement politico-économico-religieux, nourri de violence contre le Dieu des chrétiens (17.14), capable d’entrainer les hommes dans de fausses doctrines, et d’imposer sa loi à toute l’humanité. A notre époque n’y a-t-il pas des analogies avec l’islamisme radical, dont nos frères chrétiens d’Orient ont tant à souffrir, quand ce n’est pas sur nos territoires occidentaux !?

Leur « impureté » désigne ces  esprits comme démoniaques qui font des pouvoirs politiques de la terre leurs serviteurs et leurs soldats dans leur lutte contre Dieu. Au moment des plaies, ces trois formes de la puissance de Satan sont alliées pour constituer Babylone, rassembler les peuples soumis à leur autorité et faire la guerre à Dieu à travers ses saints, dans un dernier combat. Elles se sépareront à la 7ème plaie (v 19), ce qui constituera la chute de Babylone décrite aux ch 17-18.

c) v 15 : Christ intervient pour réconforter son peuple au moment du dernier assaut des rebelles contre Dieu. Face à la coalition d’Harmaguédon seront « Debout et en marche » (traduction de A. Chouraqui du mot « heureux »), « ceux qui veillent et gardent leurs vêtements ». Les saints qui persévèrent dans la foi de Jésus, qui se confient dans la justice que Christ leur a offerte dans sa grâce pour cacher leur nudité ou leur état de péché (Za 3.4), peuvent rester en esprit « debout sur la montagne de verre, avec des harpes de Dieu » (15.2), glorifiant leur Sauveur qui vient « comme un voleur », à l’heure où les impies ne s’y attendent pas.

d) Harmaguédon (v 16)

Ce nom mystérieux associe « Har », la Montagne, et « Meguiddo », la ville de la plaine de Jizréel, où se sont déroulés des combats sanglants depuis le début de l’histoire d’Israël. Zacharie (12.11) de même rapproche Jérusalem et Méguiddo : « En ce jour-là le deuil sera grand à Jérusalem, comme le deuil d’Hadadrimmon, dans la vallée de Méguiddon ».

 Nous reproduisons ici un extrait de l’étude que fait de cette expression J. Doukhan dans son livre « Le cri du ciel », p 214-216 :

L’apôtre Jean a l’intention « de révéler par le nom le sens profond de l’affrontement... Le prophète parle de montagne de Méguiddo (Har-Maguédon) parce qu’il pense spécifiquement à Jérusalem. Le lieu de la bataille n’est pas la vallée de Jizréel, mais bien comme le prophète Daniel l’avait prévu (11.45), la glorieuse et sainte montagne. Tous les rois de la terre, tous les pouvoirs ici rassemblés, ne visent qu’un seul objectif : le contrôle de Jérusalem. » « Dans l’Ancien Testament comme dans le Nouveau, Jérusalem est devenu le nom de la cité d’en-haut (Ga 4.26), chargée de tous les bonheurs et de la présence souveraine de Dieu (Hb 12.22). C’est cette Jérusalem-là que les forces de la terre veulent prendre d’assaut...dans un rejet délibéré et définitif du royaume d’en-haut. » Or sur terre, cette Jérusalem spirituelle est représentée par le peuple des élus, des saints de Dieu.

Harmaguédon symboliserait donc le combat spirituel, avec ses conséquences matérielles, que la coalition des impies sous la domination des puissances de Babylone, livrera au peuple de Dieu des derniers temps (Ap 16.14, 16), pour leur propre destruction (v 19).

e) Le cri « C’en est fait ! » (v 17) marque l’intervention de Dieu pour arrêter ce combat contre son peuple. Dieu prend l’initiative de la fin des souffrances de son peuple. Il intervient avec puissance avant qu’il ne soit détruit par les hommes impies. En délivrant son peuple, il abandonne les rebelles à leurs luttes internes qui vont provoquer la chute rapide de Babylone par autodestruction (v 19-20), comme l’avaient prévu les prophètes Esaïe (14.20) en s’adressant au roi de Babylone « Tu as détruit ton pays, tu as tué ton peuple », et Ezéchiel à propos du roi de Tyr, (28.18) : « Je fais sortir du milieu de toi un feu qui te dévore ».

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

Plutôt que de chercher à identifier avec précision les trois puissances hostiles aux saints et à Dieu, demandons-nous :

  • Sur quoi la béatitude du v 15 nous appelle-t-elle à veiller dans notre vie personnelle et/ou dans la vie de notre église ?
  • De quel vêtement suis-je revêtu spirituellement : les feuilles de figuier de mes propres œuvres, ou de celles de ma famille naturelle ou spirituelle, ou le manteau de la justice que Dieu m’accorde par Jésus-Christ ? Quelles différences cela provoque-t-il dans mon comportement avec les autres et vis-à-vis de Dieu ?
  • Comment être prêt à recevoir Jésus dès maintenant et à son retour ?

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