31/12/2021
Étude n°2 Le message aux Hébreux, Héb 1.5-14 (08 01 22)
Étude n°2 Le message aux Hébreux, Héb 1.5-14 (08 01 22)
« Or voici le point capital de ce que nous disons : nous avons un souverain sacrificateur qui s’est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux » Héb 8.1
(Christ en majesté Mosaïque 4è siècle)
Observons :
Contexte v1-4 :
v 1 à 4 : par qui Dieu nous parle-t-il ? :
1-3 : Quelle sont ses qualités ?
4 : quel est son rang parmi les êtres célestes ? A cause de quoi ?
v 5 à 14 : Qu’est-ce qui justifie la supériorité du Fils sur les anges ?
5-Quelle est sa relation à Dieu ?
6- Dans quel sens est-il « premier-né » ? Rom 8.29
7 et 14 : Quelles différences y a-t-il entre le Fils et les anges ?
8-13 : Comment le Fils est-il appelé ? Quelles sont ses prérogatives en tant que tel ? Que signifie « être à la droite de Dieu ?
Comprenons
Le contexte
Introduction de la lettre
Les chrétiens de Jérusalem, à qui très probablement s’adresse ce sermon, convertis du judaïsme et attachés aux rites de l’Ancienne Alliance (Ac 15.1, 5), avaient été réduits au silence par Pierre, Paul et Jacques au concile de Jérusalem en 51 ou 52 ap JC. Après le départ des apôtres, ils reprirent de l’influence et ils étaient tentés de retourner au judaïsme dont ils ne s’étaient pas encore détachés, car le temple existait encore (voir l’épisode d’Ac 21.20-24, situé en 59 ap JC). L’auteur, un juif hellénique lettré, comme l’attestent le grec très classique de l’exposé et les citations bibliques tirées de la Septante (traduction en grec de la Bible datant du 2ème siècle av JC), peut avoir été Apollos d’Alexandrie (Ac 18.24-28), ce qui expliquerait les légères erreurs sur le mobilier du sanctuaire (Hé 9) dans lequel ne pouvaient pénétrer que les prêtres. Cet auteur sentait le danger d’un retour au judaïsme et tenta de démontrer la supériorité de la nouvelle alliance et du ministère de Christ sur l’ancienne alliance et ses rites.
V 1-4 : Préambule
Comme Jean dans son Évangile, l’auteur de cet écrit destiné aux Hébreux affirme la volonté de Dieu de se révéler par la Parole, celle des prophètes au cours des siècles passés, de façon variée, dans l’Ancien Testament, puis celle du Fils pour la période présente jusqu’à la fin des temps. La première Église désignait ainsi la période située entre l’ascension de Jésus et son retour qu’elle estimait très proche. Ce Fils a des attributs divins :
Héritier du Père, le Fils est à la fois dépendant de lui, représentant de sa personne, et souverain sur toutes choses : comme créateur, soutien et rédempteur (purifiant du péché), il a droit à la domination et à la gloire de la majesté divine. Élevé à la droite du Père, c’est-à-dire associé à son action et son règne, après l’accomplissement de sa mission terrestre de salut et de purification des péchés (v 3), il se trouve bien supérieur aux anges (v4) et il peut continuer son œuvre de médiateur en faveur des siens. Ce sera le développement du sermon.
Le texte
Deux expressions du préambule sont à retenir pour marquer la différence du Fils par rapport aux anges : Il est le « rayonnement de la gloire et l’expression de l’être de Dieu » : En Christ se reflète la lumière de la gloire de Dieu : Christ nous transmet l’éclat de ses perfections, de sa majesté et surtout de son Amour (Ex 33.18-19). « Empreinte de son être » Il est la manifestation visible de la nature de Dieu, de son caractère, qu’il révèle parfaitement, comme l’empreinte d’un sceau reproduit le sceau dans tous ses détails.
C’est pourquoi il est appelé Dieu (v 8 et 9), Seigneur créateur éternel (v 10-12) et rédempteur ou sauveur (1.3 et 2.3). Les Juifs se glorifiant d’avoir reçu la loi par le ministère des anges (2.2 ; Ac 7.53 ; Ga 3.19), il fallait montrer combien Christ était supérieur à ces esprits célestes, serviteurs soumis à Dieu. Les anges sont des serviteurs, le Fils est Dieu. Sa supériorité se mesure à celle du nom de « Fils » dont il a hérité, et qui le place au-dessus de toutes les créatures terrestres ou célestes(4).
Par sa résurrection, il a été mis en possession de toutes les prérogatives divines : adoration des anges (v 6), exercice de la royauté et de la justice, éternité du créateur, et victoire sur les ennemis (v 5-12).
Le titre de premier-né (Col 1.15,18) avait dans la pensée juive non un sens chronologique et biologique, mais un sens de prééminence sur les autres enfants et de consécration à Dieu (Ex 13.11-16). Christ n’est pas le premier être créé, ni même ressuscité, mais il est celui qui préside à la création et à la résurrection, en tant que personne reconnue par Dieu comme sa révélation privilégiée auprès des hommes (v 5). Cette position supérieure aux autres créatures le rend égal à Dieu (il est appelé lui-même Dieu v8-9, et Seigneur v10, pour régner éternellement et juger (images du trône et du sceptre) avec justice (v 8-9).
L’onction de Dieu sur le Fils (v9) fait de lui le roi, le prophète et le sacrificateur par excellence (ces trois fonctions étaient attribuées par une onction d’huile). Son nom de Christ (= Oint, Messie) lui est donné par cette onction dite « d’allégresse » car elle annonce la joie qui caractérise le royaume de Dieu.
Quant aux anges, appelés vents (v7) serviteurs de Dieu, créatures spirituelles (esprits) ils sont envoyés auprès de ceux qui ont accepté ou accepteront le message du salut en Jésus-Christ. En tant que serviteurs ils n’ont aucun droit à l’adoration des fidèles (Ap 19.10). Celle-ci revient à l’Agneau de Dieu, au Fils rédempteur (Ap 5.12-13)
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quelle place dans ma journée et dans ma semaine tiennent l’étude et la méditation de la Parole de Dieu ? Comment en faire une référence et un appui solide dans mes doutes et dans la conduite de ma vie ?
- Jésus est présenté ici comme le Fils de Dieu, la seule image perceptible par l’homme de la nature et du caractère de Dieu. Comment me parle-t-il personnellement de Dieu ? Est-ce un encouragement et /ou une exhortation à modifier mon adoration de Dieu et ma relation avec lui ?
- Qu’est-ce que cela changerait à ma foi et à ma vie de ne voir en Christ qu’une créature, même plus excellente que les autres ?
08:00 Publié dans Hébreux | Lien permanent | Commentaires (0)
24/12/2021
Étude n°1 La lettre aux Hébreux et nous Héb 10.32-39 (01 01 22)
Étude n°1 La lettre aux Hébreux et nous Héb 10.32-39 (01 01 22)
Voici un plan de la structure du livre à afficher ou distribuer dans vos groupes pour le trimestre, afin de replacer les extraits étudiés dans l’ensemble du livre
Première partie : ch 1 à 7 : Jésus, médiateur d’une nouvelle alliance
1- ch 1 à 4.13 :Jésus, fils de Dieu, apôtre et souverain sacrificateur des chrétiens :
*1.2-4 : le Fils révélateur de Dieu supérieur aux anges
*1.5-2.18 : l’abaissement temporaire du Fils fait de lui le Sauveur de ses frères.
*3.1-4.13 : Exhortation à considérer Christ comme supérieur à Moïse.
2- 4.14-7.28 : Jésus notre souverain sacrificateur selon l’ordre de Melchisedek
*4.14-5.10 : Jésus souverain sacrificateur établi par Dieu et élevé à la perfection par la souffrance.
*5.11-6.20 : Répréhension, avertissement, encouragement.
*7.1-28 : le sacerdoce de Jésus selon l’ordre de Melchisedek.
Seconde partie : ch 8 à 10.39 : l’œuvre médiatrice de la nouvelle alliance
*8.1-10.18: Exposé doctrinal : symbolisme du culte de l’ancienne alliance et œuvre de Christ dans le sanctuaire céleste.
*10.19-39: Exhortation, avertissement, encouragement à la persévérance.
Troisième partie : ch 11-13 : la foi
*ch 11 : la foi et ses témoins de l’ancienne alliance
*ch 12-13 : la vie de foi sous la nouvelle alliance
Étude du texte de Héb 10.32-36
« Vous avez besoin de persévérance, afin qu’après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis » Héb 10.36
(illustration : l’espérance indestructible de la foi, Apocalypse de Beatus, 12ès)
Observons
Le contexte
- Comment l’auteur résume-t-il tout son sermon adressé aux chrétiens Hébreux ? 10.19-21
- Quelles exhortations en découlent : v 22-25 (relever les verbes) ?
- Quel sort entraine le reniement volontaire et persistant de la grâce de Jésus ? v 26-31
Le texte v 32-39
- Qu’est-ce qui a suivi la conversion de ces Hébreux ? v 32-34
- Qu’est-ce qui a soutenu les Hébreux dans les épreuves ? v 34b
- A quoi sont-ils exhortés, v 35 ? Pourquoi, v 36 ?
- Quelle est l’espérance du croyant fidèle ? v 37-38
- Quelles oppositions concluent ce passage ? v 39
- Quel rapprochement peut-on faire pour nous à notre époque ?
Comprenons
Introduction
La lettre aux Hébreux se présente plutôt comme un sermon, une prédication avec un développement doctrinal sur l’œuvre de salut de Christ, le grand prêtre de la Maison de Dieu (nous verrons ce trimestre en quoi cela consiste), suivi par des exhortations pratiques pour les fidèles. Au début de cette année, nous sommes invités à nous approprier ces exhortations afin de tirer profit des enseignements de cet écrit.
Le contexte dans le ch 10
Dans l’épreuve qui suit toute conversion, le fidèle est exhorté à s’approcher de Dieu avec foi en sa libération du péché par Christ (v 22), à confesser son espérance et sa confiance en la fidélité de Dieu (v 23), à rester solidaire de ses frères pour les encourager à un amour fraternel actif dans l’attente du retour proche du Seigneur, (v 24-25).
Cette attente déjà exprimée plusieurs années auparavant par Paul dans la première lettre aux Thessaloniciens (4.15-17, premier écrit du Nouveau Testament), était vivante dans la première église. En effet les croyants pensaient voir se réaliser ce retour déjà de leur époque ! Cette espérance contribuait à soutenir la persévérance dans la foi des fidèles persécutés à la fois par les Juifs et par les Romains (On date la lettre aux Hébreux peu de temps avant la chute de Jérusalem et la destruction du temple en 70).
Le passage qui suit (v 26-31) par sa sévérité et sa condamnation irrévocable du rejet volontaire de la grâce divine, marque l’indignation et la douleur de l’auteur à l’idée du sort funeste qui attend ceux qui choisissent de renier Jésus-Christ et de persister dans ce rejet. On a ici l’explication du péché contre le Saint-Esprit (Mat 12.31 ; Marc 3.29 ; 1 Jean 5.16). Le pécheur invétéré, qui ne veut pas reconnaître son péché et se détourne de Dieu est le seul responsable de son choix, que le jugement de Dieu ne fera qu’entériner, qu’accepter par respect de ce choix.
Le texte
Pour éviter un tel sort, l’auteur exhorte ses lecteurs peut-être affaiblis dans leur foi par les persécutions, à se souvenir du combat qu’ils ont dû mener après leur conversion. D’un côté, ils étaient livrés aux souffrances de la persécution (Mat 5.10-12), de l’autre, ils se rendaient solidaires des frères persécutés et exerçaient leur compassion envers les prisonniers pour leur foi, ne s’attachant pas aux biens matériels et cultivant la pensée que leur trésor est au ciel (Mat 6.20), c’est-à-dire dans la présence éternelle de leur Sauveur Jésus. La persévérance dans la foi au milieu des épreuves, l’obéissance à la volonté de Dieu et l’espérance de la venue en gloire du Seigneur auront pour résultat de voir s’accomplir les promesses de Dieu à leur égard : la justification de l’être, la participation à la gloire de la Maison de Dieu (Héb 3.6 ; 1 Pie 5.4) et la vie éternelle (Luc 21.19 ; Jean 3.15).
Pour l’auteur le choix entre la vie et la mort (Deut 30.19) est clair : renier la foi en Jésus c’est se perdre définitivement, persévérer dans la foi c’est sauver sa vie !(v39).
Comme les Hébreux du premier siècle nous sommes dans l’attente du retour de Jésus qui a tardé jusqu’à aujourd’hui, mais s’avère de plus en plus proche 2000 ans plus tard ! Les exhortations de l’auteur de la lettre nous concernent d’autant plus que notre patience et notre persévérance ont pu se dégrader ! Notre espérance nous projette-t-elle dans un avenir lointain ou incertain, ou augmente-t-elle notre compassion pour nos frères persécutés dans le monde pour leur foi ? Nous détache-t-elle de nos préoccupations matérielles au profit de la recherche d’une communion plus étroite avec la Parole et la présence de Dieu ?
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quelle est mon attente pour l’avenir :
*une attente angoissée de ce qui arrivera pour la terre ?
* une crainte d’être jugé indigne du Royaume ? Voir les 5 vierges folles de la parabole de Mat 25.1-13)
* une confiance paisible dans l’amour et la grâce de Dieu ?
* une indifférence totale doublée d’une attention au seul présent ?
* un étourdissement dans les « divertissements » de ce monde ?
- Quelle place tiennent mes biens matériels ou culturels dans ma vie de chrétien ? Comment être prêt à y renoncer pour garder ma foi ?
- Quelle est ma solidarité avec mes frères et sœurs persécutés pour leur foi ? Comment leur faire savoir ma compassion ?
08:00 Publié dans Hébreux | Lien permanent | Commentaires (0)