01/08/2025
Étude n°6 Passage de la Mer Rouge Exode 14 (09 08 2025)
Étude n°6 Passage de la Mer Rouge Exode 14 (09 08 2025)
« Soyez sans crainte, restez en place, et voyez comment l’Éternel va vous sauver aujourd’hui!...L’Éternel combattra pour vous et vous, gardez le silence ! »Ex 14.13-14
Observons
Contexte (13.17-22)
- Quels soins pour son peuple prit Dieu à la sortie de l’Égypte ? v17-18 ; 20-22
- Que fit Moïse ? Pourquoi ? v 19. Pourquoi ce verset est-il placé au centre des actions de Dieu ?
Texte ch14
-Distinguer les parties de ce chapitre :
v 1-9 : l’itinéraire du peuple : qu’y a-t-il d’insolite dans la direction indiquée par Dieu ? Dans quel but ? (v 4). Comment réagit Pharaon ?
v 10-18 : Détresse du peuple et encouragement de Moïse : Quelle est la peur du peuple ? v 10-12. Comment Moïse y répond-il ? v 13-14. Qu’ordonne Dieu à Moïse ? que lui promet-il ?v17-18.
V 19-28 : Passage de la mer : Comment Dieu protège-t-il son peuple ?v 19-20. Comment fait-il éclater sa puissance et sa gloire ?v 21-28.
V 29-31 : Conclusion : Que produisit cet événement sur les Hébreux ? Que peut-il symboliser spirituellement ? Quels enseignements en tirer pour nous ?
Comprenons
Contexte : Dieu conduit la marche
La route ordinaire pour Canaan longeait la Méditerranée et aboutissait chez les Philistins en une douzaine de jours. Dieu estime que c’était trop rapide : devant l’esprit belliqueux des Philistins, le peuple n’aurait eu en tête qu’un repli rapide et facile vers l’Égypte. Habitué à la servitude et faible dans la foi, le peuple n’aurait pas supporté l’épreuve de la guerre. De Genèse 15.19-21 et Exode 3.8, on déduit que l’heure de la défaite pour les Philistins n’avait pas encore sonné !
Dieu fait prendre le chemin le plus inattendu, le plus illogique, à l’opposé du but promis, mais qui va mener le peuple au lieu de rendez-vous fixé par Dieu au Sinaï (Exode 3.12). Souvent les chemins de vie que nous fait prendre le Seigneur nous paraissent incompréhensibles et même illogiques. Mais Dieu fait appel à notre confiance, il sait où il nous mène et ce que nous apprendrons en chemin !
Ce détour apparemment inexplicable aux yeux de Pharaon va l’aveugler une fois de plus après son premier mouvement de terreur (14.5). Il va chercher à récupérer sa main-d’œuvre soit -disant perdue dans le désert, à l’ouest de la mer Rouge, ou Mer des Roseaux. On ne sait trop où localiser cette étendue d’eau. Ce peut être au sud entre les lacs Amers, et le fond du golfe de Suez, où s’étendait un bras de mer peu profond. La mer Rouge tire son nom des algues et coraux colorés que la transparence de l’eau laisse admirer. Ces algues auraient donné le nom de mer des Roseaux.
Le Seigneur prend soin de conduire le peuple de façon visible par la nuée ou la colonne de feu, comme il le fera tout le long du séjour au désert, pour que le peuple soit rassuré et ne cesse pas de progresser !
Au centre du parallélisme concernant les actions de Dieu, se trouve le souci de Moïse de rapporter les restes de Jacob en Canaan, selon la promesse faite à Joseph par leurs pères, tant était ferme leur espérance d’un retour en Canaan. La place de cet acte de Moïse au centre du parallélisme confirmerait que la volonté de Dieu du retour de son peuple au pays promis est bien en train de s’accomplir !
Le texte :
- La poursuite
Le Pharaon savait que par cette route il n’y avait pas d’issue pour le peuple : à l’Ouest se trouvait le désert d’Égypte, au Sud le désert de la mer Rouge, à l’Est la mer, au Nord ses chars poursuivant les Hébreux. Moïse connaissait aussi par sa propre fuite et son séjour dans le désert, les pièges de la contrée, il ne pouvait donc pas avoir choisi lui-même cette voie périlleuse. Seul Dieu savait où il menait son peuple et par quelles expériences il allait passer pour comprendre qui Il est.
Dès leur départ, Dieu répond à leur besoin de signes concrets de sa présence, en marchant devant eux dans une colonne de feu la nuit, de fumée le jour. Il était ainsi leur général et leur guide insaisissable, mystérieux et protecteur, mais bien présent !
A Moïse, il révèle en plus les réactions que cette apparente errance dans le désert va provoquer chez Pharaon (14.1-4). Pharaon prend tous ses chars. On sait que ceux-ci avaient été introduits en Égypte par les Hyksos, plusieurs siècles avant, et qu’ils étaient devenus la gloire et la force de l’Égypte. On comprend l’affolement et la peur des Hébreux à leur vue (v 10).
Commencent alors les premières récriminations contre Moïse et les premiers regrets de l’Égypte, d’une longue série ! Moïse encourage le peuple par des paroles qui révèlent tout le plan de Dieu : « Tenez bon, et vous verrez comment le Seigneur interviendra aujourd’hui pour vous sauver...Le Seigneur va combattre à votre place. Vous n’aurez pas à intervenir ! » C’est un appel puissant à la foi, qui, s’il avait été entendu, aurait évité aux Hébreux bien des combats dans le désert et en Canaan !
Moïse ne connaissait pas encore ce que Dieu allait faire et il semble avoir éprouvé lui aussi de l’angoisse, puisque Dieu s’adresse à lui au v 15 en ces mots de reproche (?) ou d’apaisement : « Pourquoi m’appelles-tu à l’aide ? » ce qui peut signifier « Ne crains pas, je t’ai déjà exaucé !». En lui révélant ce qu’il va faire, Dieu fait de Moïse son prophète, son instrument conscient et libre d’entrer ou non dans son projet (Amos 3.7).
2- Le passage de la mer Rouge
v 19 : Aussitôt dit, aussitôt fait. L’ange de Dieu entre en action : la colonne de feu qui marquait sa présence, passe à l’arrière, formant écran entre les chars de Pharaon et la foule des Hébreux. Le vent d’est, chaud et sec, venant du désert, joint au reflux de la marée, peut avoir asséché le bras de mer peu profond et marécageux entre les lacs Amers et la mer Rouge, de façon à laisser passer le peuple à pied sec.
Faut-il prendre à la lettre l’indication des murailles d’eau de chaque côté, ou y voir le symbole de la protection que représentaient pour les Hébreux, les étendues d’eau des Lacs Amers au Nord et de la mer Rouge au Sud ? A l’ouest, la colonne de fumée empêchait les Égyptiens de voir ce qui se passait jusqu’à ce que tout le peuple ait atteint la rive Est. A ce moment la colonne de feu se déplace pour guider vers l’avant les Hébreux, les Égyptiens peuvent apercevoir le chemin à travers les eaux et s’y engager imprudemment. Seulement la marée remontait, le sol piétiné par la foule des Hébreux, et gorgé d’eau, était devenu plus meuble : les chars s’y enfoncèrent et s’enlisèrent. Les Égyptiens pris de peur comprirent trop tard la protection de Dieu dont jouissait Israël. Un brusque changement de direction du vent venant du Sud, provoqua un flux rapide de l’eau qui les engloutit. On a un aperçu de ce phénomène en France au passage du Goïx à Noirmoutier, et au Mont Saint Michel, où les grandes marées provoquent la montée des eaux dans la baie ensablée à "la vitesse d’un cheval au galop" !
Cette explication rationnelle du miracle ne l’annule pas : Dieu peut très bien avoir utilisé des éléments naturels, puisqu’il en est le maître. Le miracle ne tient pas à cette utilisation mais au concours de circonstances, qui fait que la mer s’ouvre au crépuscule quand Moïse tend son baton, et se referme à l’aube quand le peuple entier a passé, après que Moïse eut levé à nouveau son bâton. Il n’est pas dit que Pharaon mourut, mais que la puissance de Pharaon fut irrémédiablement atteinte par la perte de tous ses chars. Les Juifs d’aujourd’hui rappellent cet épisode avec compassion pour la foule de morts Égyptiens, dans le repas de la Pâque : ils trempent le doigt dans une coupe de vin (le vin = signe de joie), et en secoue les gouttes à terre, comme des larmes sur les Égyptiens, pour tempérer la joie de leur délivrance.
3- Enseignement du passage de la mer Rouge
- Un enseignement de foi : Dieu délivre de situations apparemment sans issue ceux qui lui font confiance.
- Un enseignement symbolique : la naissance à une vie nouvelle avec Dieu se fait à travers l’eau, comme la naissance naturelle ; l’eau efface symboliquement les fautes de la vie précédente. C’est le symbole du baptême : 1 Corinthiens 10.1-2 « Ils furent baptisés en Moïse » comme nous le sommes en Jésus-Christ. Ce fut en effet l’événement qui marqua la naissance historique du peuple de Dieu indépendant, comme notre baptême marque notre entrée dans le peuple spirituel de Dieu.
- Un rappel du salut opéré par Dieu à travers l’eau du déluge : antédiluviens et Égyptiens subissent le même sort, tandis que sont sauvés la famille de Noé et le peuple hébreu par la seule intervention de la grâce de Dieu. De même seront sauvés au dernier jour ceux qui auront mis leur confiance en Dieu et auront suivi son fils Jésus-Christ.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- L’observation du texte relève les détails concernant le choix de l’itinéraire et les réactions des uns et des autres. La compréhension du texte permet de saisir l’objectif et les moyens de Dieu. L’application cherche à actualiser le récit : quels signes de la puissance divine de salut et de bénédiction avons-nous aujourd’hui dans les difficultés de la vie ?
- Le passage de la Mer rouge marqua définitivement le peuple hébreu, qui s’y référa continuellement pour se souvenir des bénédictions de l’Éternel et de leur délivrance de l’Égypte. Quelle expérience avec Dieu nous rappelons-nous pour fortifier notre foi en sa bonté ?
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25/07/2025
Étude n°5 La Pâque (Le Passage) Exode 12.21-28 (02 08 25)
Étude n°5 La Pâque (Le Passage) Exode 12.21-28 (02 08 25)
« Lorsque vos fils vous diront : Que signifie pour vous ce rite, vous répondrez : c’est le sacrifice de la Pâque en l’honneur de l’Éternel qui a passé par-dessus les maisons des Israélites en Égypte, lorsqu’il frappa les Égyptiens et qu’il préserva nos maisons ».Ex 12.26-27
Observons
Contexte 12.1-14 : institution de la Pâque
V 2 : à quelle date doit être célébrée cette fête ?
V 3-6 Quel animal devait être sacrifié et mangé ? Où ? Qu’est-ce qui le différencie des sacrifices institués plus tard ?
V 7-11 Comment devait se dérouler le repas ? Pourquoi ?
V 12-14 : De quoi le sang de l’agneau devait-il protéger les Israélites ?
12.15-20 : Les pains sans levain
- Qu’est-ce qui fait de cette prescription un ajout ultérieur à celle de la Pâque ?
- Pourquoi le pain devra-t-il être sans levain ? (sens physique et spirituel)
Le texte : 12.21-28 : Sens de la Pâque
V 21 : A quoi se rattache ce nom de Pâque, voir v 11 ? Que signifie-t-il ? (v 23 et 27 ; Ésaïe 31.5c)
V22 : Pourquoi l’aspersion se faisait-elle avec de l’hysope ? Où se faisait-elle ? De quel ordre de Dieu s’accompagne-t-elle ?
V23 : Que fera l’Éternel en ce qui concerne l’Égypte et les Israélites ? Qui est le Destructeur ?
V 24-26 : Quelle prescription institue ce rite ?
V 27 : Quel événement historique rappelle ce rite ? Quel sens prophétique prend-il ?
Comprenons
Contexte
Devant l’endurcissement obstiné de Pharaon qui refuse de laisser partir les Israélites, l’Éternel prévient Moïse et Aaron de la dixième plaie décisive qui frappera toute l’Égypte, la mort des premiers-nés en une seule nuit (Ex 11.4-6). Mais il révèle à Pharaon que les Israélites échapperont à ce malheur et sortiront, chassés par les Égyptiens terrifiés (11.7-10). Le chapitre 12 concentre les prescriptions données par Dieu pour la première Pâque (v 1-14 et 21-28), et celles des pains sans levain (15-20) données postérieurement qui accompagneront la Pâque. Puis il se termine par le récit de la dernière nuit des Israélites en Égypte (12.29-50) avec la dixième plaie.
La date de la Pâque est fixée par Dieu au printemps au mois de la première pleine lune (Mars-Avril). Cette fête débutera l’année liturgique. Un agneau sera sacrifié dans chaque famille où il aura passé 4 jours. Ce temps d’intimité en fera un sacrifice familial (il n’y avait ni Tabernacle ni Temple), où chacun se sentira concerné. L’agneau sera rôti (c’est-à-dire cuit en entier à la broche), et le repas partagé par tous devra être pris « sur le pouce », dans la hâte, debout et prêt à partir, sans laisser de restes (v9).
En effet chacun devra rester sous la protection du sang de l’agneau, aspergé sur le linteau et les montants de la porte de la maison, pour que l’ange de la mort passe au-dessus de la porte et n’entre pas dans les maisons ainsi marquées. Tel est le sens du mot « pessah » qui désigne ce rite. L’hysope (v22) était employée pour l’aspersion, car c’est une plante très velue (= qui retient le sang dans lequel on la trempe) et aromatique pour purifier (Lev 14.4 ; Ps 51.9) Asperger de sang les portes des maisons indiquait qu’elles étaient purifiées et que leur péché était effacé, expié de sorte que la mort ne devait pas les atteindre.
Les pains sans levain rappelaient aux Israélites le pain qu’avaient mangé leurs pères à la première Pâque, qu’ils n’avaient pas eu le temps de faire lever à cause de leur départ imminent.
Le texte
V 22 : L’ordre de Dieu de ne pas sortir de la maison jusqu’au matin était destiné à protéger ceux qui se mettaient à l’abri du sang aspergé sur la porte. Ceux du dehors, les Égyptiens et les incrédules seraient touchés par la mort. On a longtemps discuté sur l’identité du Destructeur qui apporte la mort. Ce nom ne peut s’appliquer qu’à un être vivant, ange identifié à Dieu (v 23) dans l’Ancien Testament, où on ne pouvait concevoir l’existence d’autres puissances face au Dieu Unique et Éternel. Dieu donc apportait le bien et le mal, la vie et la mort. A la lumière de Job 1, de Daniel 10.13, 21 et surtout de l’histoire de Jésus qui a dû lutter toute sa vie contre Satan (Mat 4.3-10), on peut interpréter ce Destructeur comme Satan apportant la mort aux pécheurs endurcis qui refusent le moyen de salut offert par l’Éternel, c'est-à-dire le sang versé par Jésus-Christ pour effacer les péchés de ceux qui l’acceptent et demeurent sous sa protection. Tel est le sens spirituel de ce rite institué par Dieu comme perpétuel (v 24-27), en symbole préfiguratif du sacrifice de Jésus, Agneau de Dieu mort pour le pardon des péchés. Chaque détail de l’animal et des pains sans levain préfigurait la pureté de Jésus (tache et levain devenant les symboles du mal et du péché des hommes).
Ce rite prophétique a trouvé son accomplissement dans la mort de Jésus sur la croix. Jésus lui a donné son sens spirituel au repas de la Cène, que les chrétiens ont repris comme mémorial de leur libération du péché accomplie par Jésus, et dans l’attente du jour où ils pourront prendre ce repas en présence de Christ dans son royaume (Luc 22.17-20 ; Mat 26.26-29).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Qu’est-ce que ce récit nous fait comprendre du plan du salut des hommes conçu par Dieu?
- De quelle mort sommes-nous protégés par Dieu ?
- Participer au repas de la Sainte Cène est-ce une protection contre le péché et le malheur ? Qu’est-ce que la Sainte Cène nous apporte dans notre relation à Dieu et aux autres ?
08:00 Publié dans Exode 3/25 | Lien permanent | Commentaires (0)