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17/02/2017

Étude n°8, Dons de l’Esprit, 1 Co 12.4-13 (25 02 17)

Etude n°8, Dons de l’Esprit, 1 Co 12.1-13 (25 02 17) (Reliquaire de St Austremoine, Effusion de l’Esprit)

« Il y a diversité de dons, mais le même Esprit, diversité de services, mais le même Seigneur, diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous. » 1 Cor 12.4-6feu de l'Esprit.jpg

 

Observons

Le contexte : A une église divisée (1.11-12) sans discipline (6.12a) et livrée à l’idolâtrie et l’inconduite (ch 10-11), Paul va rappeler que tout dans l’église dépend de l’Esprit (12.11).

Le texte  (1-14) constitue la première partie de l’ensemble du chapitre traitant des dons de l’Esprit, et introduit la métaphore du corps de Christ que forme l’Église.

1-3 : Quel est le signe de l’absence, puis de la présence de l’Esprit ?

4-7 : Quel rôle remplit chaque expression de la Divinité ? Qu’accorde-t-elle à l’Église ? Précisez la différence entre les termes employés par Paul. Dans quel but l’Esprit se manifeste-t-il dans l’Église ?

8-10 : exemples de neuf dons, classés en trois catégories déterminées par l’emploi de deux pronoms qui signifient « un autre » : « éteros » (v 9 et 10b) et « allos » partout ailleurs :

a- v 8: Que concernent ces deux dons ?

b- v 9-10a : (premier « eteros ») Quels sont les cinq dons groupés ici sous le titre de la foi ? (la foi et ses effets miraculeux : guérisons, miracles, prophétie, discernement des esprits)

c- v 10b : (second « eteros ») Quels sont les deux dons qui terminent la liste ? Qu’implique le pluriel du mot « langues » ?

11-13 : Relever les répétitions dans ces 3 versets : Quelle est la liberté de l’Esprit ?

Sur quoi insiste Paul dans sa comparaison avec le corps ? Qui est mis en valeur au verset central (12) ? Quel est le rôle de l’Esprit dans le corps de Christ que constitue l’Église, v 27 ?

Comprenons

Les effets de l’effusion de l’Esprit à la Pentecôte sur l’Église apostolique se sont fait sentir aussi à Corinthe. Ces dons et en particulier celui des langues, avaient aux yeux des Corinthiens peu sanctifiés, une valeur proportionnée à la gloire personnelle qu’ils pouvaient en retirer. Paul essaie de faire comprendre le but des dons et leur rapport entre eux : ils sont les moyens distribués par le baptême de l’Esprit à l’Église pour son unité et la puissance de son témoignage. Dans le ch 13, Paul établit que ce qui permet à ces dons d’être efficaces, c’est l’amour- agapê ; dans le ch 14, il développe l’usage du don des langues, si cher aux Corinthiens, mais placé en dernier dans la liste qu’il établit au chapitre 12.

Ce chapitre commence par préciser ce qui fonde l’Église. Paul ne parle pas ici du baptême d’eau, qui est le signe extérieur et public de l’engagement individuel du croyant. L’image du « baptême dans l’Esprit »(v 13) exprime l’action intérieure de l’Esprit dans le cœur du converti, pour faire mourir en lui sa nature païenne, idolâtre et dévoyée (v 2) et lui permettre de proclamer la seigneurie du Christ (v 3) dans une vie nouvelle et transformée. Sa profession de foi, impossible sans l’Esprit, le fait entrer alors comme membre dans le « corps » de Christ qu’est l’Église (v 12-13).

Les dons naturels sanctifiés par l’Esprit, et les dons particuliers que l’Esprit accorde librement (v 11), servent alors à faire vivre dans l’unité les diverses nationalités, races, et conditions sociales des croyants (v 13). Le « comme il veut » exclut toute manipulation ou toute prétention humaine à maîtriser le Saint-Esprit !

Aux versets 4-7, Paul différencie les opérations de la trinité divine dans l’Église : les dons viennent de l’Esprit et seront développés aux v 8-11, les services ou ministères sont à l’image de celui du Seigneur Jésus, ils sont repris aux v 28-30, et les miracles manifestent la puissance de Dieu. Ainsi, l’unité et la diversité de la personne divine sont visibles dans l’unité et la diversité de ce qu’Elle apporte à l’Église, comme le corps est constitué de membres diversifiés mais unis pour son bon fonctionnement v 12-13.

La traduction des v 8-10 ne permet pas de saisir la classification en trois catégories que Paul fait des dons. En grec, il introduit la liste par « à l’un » auquel répondent deux mots qui signifient « à l’autre » : ετέρω (éterô) pour introduire les deux catégories suivantes (v 9 et 10b), et άλλω à l’intérieur de chaque division pour détailler les dons. Ainsi, dans la première division, nous trouvons le don de la parole (= discours), différencié entre sagesse = capacité de vivre pratiquement la révélation divine,  et science = connaissance profonde de la vérité divine et capacité pédagogique de l’enseigner. Ce sont les qualités qui distinguent les ministères des  «apôtres, des prophètes et des docteurs » (v 29). Les prophètes dans le sens de « porte-parole » de Dieu, possèdent ces dons spécifiques de la parole : la sagesse et la science, puisque « celui qui prophétise parle aux hommes, les édifie, les exhorte, les console » (1 Co 14.3), car il est poussé par l’Esprit à parler de la part de Dieu (2 Pi 1.21)

Dans la deuxième division, Paul parle du don de la foi, non la confiance qui habite le cœur de tout croyant, mais celle qui manifeste occasionnellement les fruits de la puissance divine : guérisons, miracles spectaculaires, prophéties (= dans le sens ici de prédictions), discernement des esprits (1 Jn 4.1). Ces dons de foi ont pour but de « soigner » le corps et l’âme des individus et de l’Église. On pourrait penser qu’ils s’adressent plus particulièrement aux ministères de services, diaconat, anciennat (v 5 et 28b).

En dernier viennent les dons qui concernent les langues, sur le modèle de ce qui s’est passé à la Pentecôte à Jérusalem. Paul en reparlera au ch 14, pour les placer à leur véritable rang dans l’utilité pour édifier l’Église. Ces deux dons visent plus à évangéliser à l’extérieur de l’Église.

v 11-13 : Ces trois versets encadrent le nom de Christ par le mot Esprit (répété trois fois) : Ce n’est pas n’importe quel esprit qui agit dans l’Église, c’est celui du Sauveur, du Christ =(Oint) de Dieu. Il y a unité de la Divinité dans la diversité des rôles et des manifestations, pour unir en un seul corps les membres si divers de la communauté de L’Église.Eglise corps du Christ.jpg

Ce que Paul avait attribué à Dieu au v 6 est maintenant le fait de l’Esprit-Saint. Pour l’apôtre, la personne divine est bien Une, et agit selon les temps, et les besoins différemment. Le Père Créateur Tout-Puissant œuvre dans le monde en manifestant sa puissance créatrice et son amour ; le Fils, Jésus-Christ, a accompli l’œuvre de salut par son incarnation, sa mort, sa résurrection et poursuit cette œuvre de salut par son intercession, maintenant qu’il est revenu dans la gloire divine ; il agit auprès des fidèles par son Esprit en eux, qui les qualifie pour leurs ministères dans l’Église et leur témoignage à l’extérieur.

Ce qui importe à l’apôtre, c’est de faire comprendre que le baptême de l’Esprit n’avantage pas l’un ou l’autre des membres de l’église, mais qu’il unit toutes leurs diversités, pour le bien commun, et pour la propagation de l’Évangile. La recherche de l’Esprit et de ses dons est vaine si c’est dans un autre but ! (1 Co 14.12)

 Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Quelle est l’action sensible de l’Esprit  dans mon église locale ?

- Comment mon église respecte-t-elle la diversité des dons et des talents ? Sont-ils identifiés et reconnus par tous ? Comment contribuent-ils à l’édification spirituelle de chacun des membres ?

- Que puis-je être ou faire personnellement pour que le corps de mon église croisse harmonieusement ? Comment mes dons spécifiques servent-ils ma communauté ?

- Comment éviter que les dons de l’Esprit qui se manifestent dans l’Église ne deviennent un sujet d’orgueil, de jalousie, de vanité, et finalement de discorde entre membres ?

10/02/2017

Étude n°7 : Le fruit de l’Esprit, Gal 5.13-26 (18 02 17)

Étude n°7 : Le fruit de l’Esprit, Gal 5.13-26 (18 02 17)

Le fruit de l’Esprit est amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, maîtrise de soi, la loi n’est pas contre ces choses. »Gal 5.22-23

 

Observons

Le contexte : (1-13) La liberté chrétienne consiste à vivre soumis non à sa nature charnelle ou à la loi de la circoncision, mais à la loi d’amour du prochain, que l’Esprit met dans le cœur confiant dans la grâce de Dieu.chemin éclairé.jpg

 

Le texte :

Relever les répétitions et les oppositions de mots : qu’est-ce qui est le plus employé ? Pourquoi ?

16-18 : la vie par l’Esprit affranchit de la chair et de la loi : Que représente la chair pour Paul dans ce texte ? et la Loi, par rapport à ce qu’il en dit au v 4 ?

19-23 : les œuvres de la chair et le fruit de l’Esprit sont évidents : Essayer de classer les œuvres de la chair selon leurs domaines d’action. A quoi exposent-elles celui qui les pratique (v 21)? Quelle différence Paul fait-il entre œuvres et fruit ? Pourquoi ? En quoi la loi n’est-elle pas opposée au fruit de l’Esprit (v 23, 14) ?

24-26 : Que signifie « crucifier la chair » ? Qu’implique la présence de l’Esprit dans sa vie, et dans celle de la communauté ?.

 

Comprenons

Dans une opposition absolue et coutumière du Nouveau Testament entre chair et Esprit (Mt 15.9, Rom 1.19 ; 2 Co 12.20 ; Eph 5.3 ; 2 Ti 3.1 ; Tite 3.3), Paul révèle l’antinomie totale entre la vie de l’impie (ou du judaïsant) et celle du croyant. Les fondements de ces deux modes de vie sont exprimés par les mots chair et esprit. (7 fois le mot Esprit, 4 fois le mot chair, et 3 fois le mot loi).

Que signifie la chair pour Paul ? La liste des œuvres qu’il dresse aux v 19 à 21, montre que ce mot ne désigne pas seulement le « corps », l’enveloppe matérielle de l’être intérieur. Il englobe tout ce qui a trait à la nature pécheresse, tout l’être intérieur, désirs, pensées, pulsions, sentiments qui conduisent l’homme à vivre sans Dieu, soumis à ses réactions aux circonstances extérieures, ou esclave de son orgueil, de son égoïsme, et de sa violence. Une telle vie « animale », « naturelle », charnelle est contraire à l’Esprit. Elle est même condamnée par la loi d’amour de Dieu (v 14, 18, 23).

On a souvent interprété le mot « esprit » (majuscules et minuscules ne sont pas distinctes en grec) comme désignant l’esprit de l’homme, tant on reste influencé par le dualisme platonicien qui oppose le corps à l’esprit qui représente intellect, affectivité et spiritualité. Mais c’est ignorer l’unité profonde de l’homme selon la Bible. Tel qu’il y est présenté, esprit (spiritualité), âme (psychisme), corps (physique), sont entièrement touchés par le péché, et constituent l’être charnel.

Les péchés appelés « œuvres de la chair » parce qu’ils rendent visibles l’état du cœur et sa dispersion, sont rassemblés par Paul en quatre catégories : la sensualité, l’idolâtrie, la haine et ses dérivés, les excès de la table. Tous ces péchés, si l’Esprit de grâce ne les chassent pas, conduisent à l’exclusion du Royaume (voir Ap 21.8) et de la communion avec Christ, donc de son corps qui est l’Église. Cette affirmation péremptoire de Paul répond à ceux qui pourraient croire que la liberté chrétienne conduit à la licence ou l’anarchie morale (v 13). L’homme esclave de ses sens et de ses passions, de la mentalité ambiante et de la nature, ne peut être libéré que par l’Esprit de Dieu qu’il accueille en lui et auquel il se soumet.

Aux œuvres de la chair, Paul oppose le fruit de l’Esprit, au singulier, parce que l’Esprit de Dieu n’agit que dans un seul sens : rétablir l’union avec Dieu. L’Esprit qui est opposé à cette nature charnelle (v 17), c’est celui de Dieu qui libère des désirs charnels, pécheurs (v 16) et de la condamnation de la loi (v 18), et qui conduit à obéir à la volonté de Dieu. L’Esprit produit un fruit saint dans l’être et la vie du croyant (v 22) ; il lui donne la faculté et la force de marcher dans l’humilité et l’amour fraternel (25-26). Ce fruit a de multiples facettes, et marque la transformation totale de la nature humaine lorsqu’elle est dirigée par l’Esprit. A sa base, il y a l’amour de Dieu et des autres, qui permet de développer dans le cœur les vertus qui étaient en Jésus-Christ, et qui accomplissent parfaitement la Loi (v 23). C’est dire que l’obéissance à la loi ne découle pas des efforts vains de sainteté, mais de l’œuvre de l’Esprit dans le cœur régénéré. Au lieu d’être tourné vers lui-même et vers sa propre satisfaction, le chrétien est tourné vers Dieu et vers les autres. Par là, il est en harmonie avec la volonté divine et la communauté fraternelle (v 26).

 
                                                     

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En conclusion, Paul revient au centre de son message : le Christ crucifié a fait mourir les œuvres de la chair, le vieil homme, en ceux qui sont attachés à Lui. Crucifier la chair ne signifie pas perdre sa personnalité, mais abandonner ce qui sépare de Dieu. La puissance du péché ne domine plus dans le cœur, ni dans la vie du croyant lié à Christ (Rom 6.11-14). Son désir d'indépendance vis-à-vis de Dieu a laissé la place au désir de communion avec Christ. Si l’Esprit a créé réellement une vie nouvelle (v 25a), ce n’est pas pour que l’homme en jouisse égoïstement, ou reste à attendre passivement le retour de Christ, c’est pour « marcher », être en mouvement, en croissance, dans la foi et la connaissance de Dieu, en action d’amour pour les autres. La grâce sauve et libère, mais aussi pousse en avant dans une recherche non de la vaine gloire de soi qui provoque jalousie et querelles, mais dans un développement continu de l’image de Christ en soi (2 Cor 3.18).

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Qu’est-ce qui en moi manifeste que le vieil homme est toujours vivant ? Comment influence-t-il ma vie de couple, de famille, d’église, de travail ? Comment le « crucifier » ?
  • Pourquoi Paul dit-il que le vieil homme est « sous la loi » ?
  • Comment laisser l’Esprit produire son fruit en moi et en mon église ?
  • Comment puis-je aujourd’hui marcher par l’Esprit et faire croître l’image de Christ en moi ?
  • Comment mon église peut-elle contribuer à cette croissance spirituelle ?