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08/12/2017

Étude n°11 : l’élection de la grâce, Romains 10.1-13 ; 11.25-32 (16 12 17)

Étude n°11 : l’élection de la grâce, Romains 10.1-13 ; 11.25-32 (16 12 17)

 

« Je dis donc : Dieu a-t-il rejeté son peuple ? Certes non ! Car moi aussi, je suis Israélite, de la descendance d’Abraham, de la tribu de Benjamin. Dieu n’a pas rejeté son peuple qu’il a connu d’avance !...Aussi dans le temps présent, il y a un reste selon l’élection de la grâce ! » (Rm 11.1-2a, 5)

 

Observons

Après le chapitre 9 qui mettait l’accent sur le refus de la Bonne Nouvelle par Israël, pour avoir cherché le salut dans les œuvres d’obéissance à la loi, Paul, dans une seconde partie (10.1 à 11.10) de l’ensemble consacré à Israël,  exprime sa foi dans le salut par la grâce, toujours offert à Israël. La troisième partie (11.11-36) montre l’espoir de Paul dans l’élection d’Israël que Dieu ne renie pas, et qui sera sauvé s’il ne demeure pas dans l’incrédulité (11.23).

 

Plan des ch 10-11 : (nous mettons en italiques et gras les deux passages à développer dans les groupes)

  • 1-11.10 : le salut par la foi en la grâce
  1. a) 10.1-13 : Impossibilité du salut sans la foi au Christ, pour Juifs et Gentils (v 9-10)
  2. b) 10.14-21 : la foi vient de la prédication de la parole de Christ (v 17)
  3. c) 11.1-10 : En Israël existe un reste sauvé par grâce (v 5)
  • 11-36 : la grâce est pour tous, à cause de l’endurcissement temporaire d’Israël.
  1. 11-15 : l’endurcissement des Juifs a permis d’annoncer l’Evangile aux Nations
  2. 16-24 : métaphore de l’olivier greffé
  3. 25-36 : Prophétie du retour d’Israël à la foi en la grâce de Christ.

 

Comprenons

  • le salut par la foi en la grâce
    1. 1-13 : Avec le mot « frères », Paul semble s’adresser en priorité aux judéo-chrétiens qui pourraient s’étonner et s’attrister comme lui du refus du salut par la majorité d’Israël, tombé sur la pierre d’achoppement de Christ. La prière de Paul est la réponse remplie d’espérance au désarroi des judéo-chrétiens qui s’interrogeaient sur l’attitude de Dieu à l’égard du peuple d’Israël. Tout le paragraphe à partir de 9.30 jusqu’à 10.13 envisage l’histoire du salut du côté humain. Les Juifs se sont attachés avec zèle à une recherche du salut ou de la justice (= justification par Dieu) dans l’accomplissement de la loi (v 5), sans voir que cette loi menait à Christ (« fin » = but), comme l’esclave romain appelé « pédagogue » menait l’élève chez son maître dans le monde antique. Les Juifs n’ont pas compris non plus que Christ, en accomplissant parfaitement la loi, mettait « fin » (= un terme) au système judaïque, aux rites du temple dont il est « l’antitype » (= la réalisation), et à la recherche vaine du salut par ses propres œuvres.

Chercher le salut ailleurs (le ciel et l’abîme représenteraient-ils le mysticisme et le spiritisme ?) qu’en Christ, c’est anéantir l’œuvre de sa mort et de sa résurrection en faveur des hommes. C’est vouloir recommencer ce qu’il a déjà accompli une fois pour toutes (Héb 9.26-28a). Il est inutile de chercher le salut bien loin, c’est dans son cœur qu’on le trouve, le jour où l’on croit à Christ (v 9), et où on le confesse publiquement en paroles (v 10) et en actes. En effet la foi n’est pas à confondre avec la croyance ni avec la connaissance, qui sont du domaine de l’affectif et du cognitif. Le cœur, synonyme de l’être intérieur, comprend outre ces deux domaines, celui du spirituel par lequel on est en contact avec l’Esprit de Dieu.

L’être intérieur ne se révèle pas seulement par des paroles, mais par la transformation visible de l’être extérieur, comme Jacques (2.17-18) l’exprime avec force : « Il en est ainsi de la foi, si elle n’a pas d’œuvres, elle est morte en elle-même » (= elle ne vaut rien !), C’est en effet, « par mes œuvres que je montrerai ma foi ».

Le souci de Paul n’est pas ici d’expliquer cette apparente contradiction avec Jacques. Il veut seulement marquer l’opposition entre la recherche du salut dans la propre justice humaine (v 3), et l’acceptation du salut  par la foi en la grâce de Christ, seule voie offerte aux Juifs comme aux Gentils (= païens), (v 12-13).

 

  1. b) 10. 14-21: La bonne nouvelle du salut par grâce ne peut être connue des Juifs et des Gentils que par la prédication de la Parole par ceux qui l’ont acceptée (v 17). C’est leur responsabilité, même si le refus d’Israël d’entendre la Bonne Nouvelle était déjà prophétisé par Moïse et Esaïe. Dieu ne cesse pas pour autant d’appeler son peuple, « de tendre ses mains vers lui », par fidélité aux promesses faites aux patriarches.mains du crucifié.jpg

 

  1. c) 11.1-10: Dans ce chapitre trois sortes de personnes sont concernées : « moi », c’est-à-dire Paul représentant les juifs devenus chrétiens, constituant « le reste» (v 5), Israël qui désigne les Juifs ayant refusé Christ (v 7,25), et les païens (v 11) qui ont accès au salut à cause du refus des Juifs.

V 1 : Paul revient à l’objection éveillée déjà en 9.6 par le refus de la Bonne Nouvelle par Israël : Dieu aurait-il rejeté Israël à cause de ce refus ? Cette question reste encore valable de nos jours, face à la longue histoire de pogroms, de déportations, de persécutions et de la Shoah, qu’a subie Israël.

Paul essaie d’élever la vision humaine des choses qu’implique cette question, jusqu’au mystère de l’amour inconditionnel de Dieu, qu’on peut malgré tout discerner dans la pérennité du peuple d’Israël. Il s’appuie pour cela sur la révélation faite à Elie bien des siècles auparavant, qu’un reste demeure, selon l’élection de la grâce de Dieu. Alors que la situation d’endurcissement et de rébellion semble aux yeux humains désespérée et générale en Israël, Dieu sait qu’une minorité reçoit sa grâce et lui est fidèle.

Nous n’avons aucun droit de nous instituer juges de l’infidélité d’Israël et de nos églises, comme le faisait Elie. Nous n’avons pas plus le droit de nous déclarer nous-mêmes « le Reste » fidèle, parce que « nous gardons les commandements ». La Parole de Dieu est très claire à ce sujet : Dieu seul connaît ceux qui acceptent par la foi sa grâce en Jésus-Christ. Notre seule responsabilité est de nous situer individuellement dans ce « reste », en « écoutant » la Parole pour la pratiquer activement (Ja 2.25), et en « voyant » les choses d’en-haut (Col 3.1), sans nous assoupir, ni nous endurcir, ni nous désespérer comme Elie, parce que les choses d’en-bas nous choquent !

 11-36 : La grâce est pour tous

v 11-15: Après la question posée précédemment (v 1), voici une seconde question : « la chute d’Israël est-elle définitive ? » Impossible ! répond Paul aux pagano-chrétiens cette fois. En effet ceux-ci avaient compris l’incrédulité juive et la mise à l’écart d’Israël comme définitives, ce qui donna naissance à l’antisémitisme récurrent de l’Église à travers les siècles. Le refus d’Israël est un faux-pas qui permet à Paul de proclamer l’Evangile aux Gentils, et de sauver ceux des Juifs qui seraient interpellés par cette extension du salut à tous (v 14). Paul espère envers et contre tout (10.1), que son peuple tout entier se ressaisira dans une sorte de résurrection spirituelle (v 15).

 Paul semble prolonger la parabole du fils prodigue (Luc 15.11-32). Si la joie du Père est grande au retour du fils cadet (= les Gentils), que sera son allégresse au retour du fils aîné (Israël rebelle), et à la réunion de tous ses enfants !

 Abraham et Isaac montant au mont Morija.jpgb) v 16-24: Les prémices dont il s’agit ici représentent Abraham, racine et fondement du peuple d’Israël élu par la grâce de Dieu. L’offrande à Dieu des prémices de la récolte rendait sacrée, sainte, toute la récolte que le peuple pouvait consommer (Lév 23.10). Abraham ayant cru à la promesse de Dieu, est devenu le père des croyants sauvés par la foi en la grâce et mis à part (= saints) pour le servir. Ainsi tout le peuple d’Israël est mis à part pour servir Dieu, soit par le rejet de l’Évangile qui ouvre la porte du salut aux païens, soit par l’accueil de l’Évangile qui permet la réintégration dans le peuple des croyants.

Au milieu du verset 16, l’image change et introduit la métaphore suivante de l’olivier. Elle est destinée à rappeler aux pagano-chrétiens l’humilité et le respect envers Israël (v 17-18) qui reste la racine de leur foi. Comme Abraham sauvé par la foi (Gen 15.6) a été le père de tous les croyants et la racine d’Israël, l’Israël croyant est représenté par le tronc de l’olivier franc (v 24 ; Jér 11.16), le porte-greffe. Certaines de ses branches naturelles, stériles à cause de leur incrédulité, sont tombées et ont été retranchées (= les Juifs hostiles à l’Évangile), mais elles ont permis aux branches issues de l’olivier sauvage (= les païens) d’être entées, greffées à leur place sur le tronc de la foi. Paul utilise cette image contre nature (on ne fait pas de greffons à partir d’un plant sauvage !) pour montrer toute la puissance de la grâce divine pour sauver les païens (v 24).

D’autre part Paul avertit les pagano-chrétiens de ne pas tomber eux-mêmes par orgueil spirituel (v 20) ou par manque de persévérance dans la foi en la grâce (v 22 ; 1 Co 10.12).Toutefois, Paul affirme la puissance de Dieu pour enter de nouveau les Juifs rebelles s’ils renoncent à leur incrédulité, sur le tronc du peuple croyant (v 24). C’est le souhait profond de l’apôtre fondé sur la promesse de Jésus que « quiconque croit en lui a la vie éternelle (Rm 10.13 ; Jn 3.16).

 

  1. c) v 25-36 : Prophétie du retour d’Israël

Ce passage donne lieu à bien des discussions pour interpréter l’expression de Paul « Tout Israël sera sauvé » (v 26). Parle-t-il de la conversion massive du peuple Juif sauvé en entier lorsque la « totalité des païens sera entrée dans le royaume ? » (v 25). C’est ainsi que le comprennent les partisans du salut universel : Dieu est infiniment miséricordieux, il sauvera finalement tous les hommes ! Cela contredit malheureusement la liberté de choix laissée à chacun, et par là sa responsabilité de vie.

Paul sous-entend-il dans cette expression l’Israël spirituel auquel l’Église chrétienne se plait à s’identifier ? Ce serait croire que Paul voue son peuple Juif incrédule au rejet définitif du royaume, et qu’il suggère un transfert des promesses faites aux Juifs sur l’Église seule, comme on le prétend orgueilleusement encore trop souvent.

Or cette expression « tout Israël » est associée dans le texte à l’autre expression qui lui est opposée : « la totalité des païens ». Dans cette dernière expression, il est fort probable que Paul ne pense pas à tous les individus du paganisme, mais à la plénitude du nombre de ceux qui acceptent le salut par la foi. C’est à rapprocher du texte d’Ap 6.11, où l’ange demande aux martyrs impatients de recevoir justice, d’attendre que « soit au complet le nombre de leurs compagnons de service ».

De même en s’appuyant sur les prophéties de Moïse et d’Esaïe, Paul envisage dans le « tout Israël », le nombre complet des Juifs qui par leur foi en la grâce de Dieu saisissent le salut, en acceptant « le pardon de leurs impiétés » (v 26-27), et qui entrent ainsi dans l’Alliance de leurs pères, les patriarches (v 28).

« Les dons gratuits et l’appel de Dieu sont irrévocables » (v 29), car les dispositions Fils prodigue Retour Rembrandt.jpgmiséricordieuses de Dieu ne changent pas envers ses créatures à cause de leurs chutes : le Père attend avec impatience et amour le retour du fils prodigue (Luc 15.20) (Rembrandt). La bonté de Dieu s’étend à tous les pécheurs (v 32). Ses promesses toujours là et valables, se réalisent dans leur vie quand ils s’en emparent à leur conversion. Dieu laisse à chacun la liberté et la responsabilité de s’en saisir ou non. Il ne peut forcer personne à entrer contre son gré dans son Royaume ! Même son fils aîné reste libre d’entrer ou non dans la joie du Père (Luc 15.28-32)

Le salut accordé aux non-Juifs convertis provoquera de la part des Juifs un sursaut qui en amènera certains à la repentance et à la foi. Ils bénéficieront alors, à leur tour, des bénédictions de la miséricorde divine (v 31). Dieu poursuit ce but en dépit de la rébellion présente de la majorité du peuple Juif.

Il ne faut pas assimiler ce retour spirituel d’Israël au retour des Juifs en Palestine et à la constitution de l’Etat d’Israël. Pour toute prophétie, la réalisation matérielle n’est qu’un signe de la réalisation spirituelle qui n’est pas automatiquement simultanée ! Si l’Etat d’Israël actuel réalise les prophéties de retour au pays dans l’Ancien Testament, la conversion ou retour à Dieu ne se réalise que pour un nombre restreint mais croissant de Juifs qui reconnaissent Jésus comme le Messie annoncé par les prophètes.

Les trois chapitres sur Israël se terminent (v 33-36) par un chant de louange et d’adoration devant la sagesse et la richesse du plan de Dieu pour le salut de tous les pécheurs. Rempli d’admiration, Paul s’incline avec humilité devant la gloire et la profondeur insondable des pensées du Dieu Créateur et Sauveur.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • En quoi le peuple d’Israël accomplit-il encore malgré son endurcissement le projet de salut formé par Dieu pour tous ?
  • Comment éviter, en tant qu’adventistes (= « juifs » parmi les chrétiens) de nous assoupir, ou nous endurcir dans notre propre justice de « Reste » (Rom 9.27), peuple choisi pour la fin des temps (Ap 14.6-9), gardien des commandements de Dieu et de la foi de Jésus » ? (Ap 14.12)
  • Comment accueillir sans mépris ni jugement (Rom 11.18, 20b) nos frères Juifs convertis au  Messie ? Par exemple, quelle place leur donnons-nous pour les laisser adorer et prier selon leur sensibilité et leurs coutumes ? (voir la Revue Adventiste du mois d’Avril 2010)
  • Comment vivre les uns et les autres, selon « l’élection de la grâce » ?

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01/12/2017

Étude n°10 : Enfants de la promesse Rom 9.1-13, 30-33 (09 12 17)

Étude n°10 : Enfants de la promesse Rom 9.1-13, 30-33 (09 12 17)

 

« Ainsi Dieu fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut. »(9.18)

Observons

Nous sommes dans la section centrale (9-11), pivot de l’épitre, entre la partie doctrinale et la partie pratique.

Le chapitre comprend une introduction exprimant les sentiments de Paul à l’égard de son peuple (v 1-5), suivie de trois paragraphes :

6-13 : Enfants de la chair et enfants de la promesse

14-29 : Miséricorde de Dieu pour les élus, Juifs ou païens

30-33 : Raisons de l’échec d’Israël dans la recherche de la justice.

Comprenons

etoile de David.jpg

V 1-5  Préambule : Certains pensent que les trois chapitres concernant le sort d’Israël ont été à la source du développement doctrinal précédant sur la justification par la foi. C’est fort probable, étant donné la douleur exprimée par Paul devant l’échec de son peuple dans sa quête du salut. Paul préfèrerait  être lui-même exclu du salut (v 3), comme Moïse l’avait aussi exprimé au Sinaï (Ex 32.32), si cela permettait aux Juifs de sortir de leur endurcissement, et de reconnaître leur Messie en Christ. Son émotion lui fait prononcer une sorte de serment en invoquant Christ et sa conscience éclairée par l’Esprit (v 1), pour affirmer la vérité de ses paroles et de ses sentiments. Son amour pour Israël l’oblige à essayer de répondre au problème que pose son rejet de Jésus-Christ : Dieu serait-il infidèle aux promesses faites à Israël, en modifiant par la Bonne Nouvelle du salut par la foi en Jésus-Christ, les révélations de l’Ancien Testament (v 6a), ou en annulant les privilèges accordés à Israël (v 4-5) ?

Il énumère ces privilèges : d’abord le nom d’Israël, qui signifie « lutteur, vainqueur de Dieu » (Gen 32.28) et porte le nom de Dieu, ensuite son adoption comme fils aîné parmi les nations (Ex 4.22 ; Dt 14.2), représentant et héritier de Dieu,  puis la gloire, c’est-à-dire la manifestation de l’amour et de la présence de Dieu, dans des visions (Ex 33.18-19) ou dans la "schékina" au dessus de l’arche du temple (Ex 40.34-35) et enfin en Jésus-Christ lui-même. Autres privilèges : les alliances (au pluriel parce que l’alliance faite avec Abraham s’est renouvelée avec Isaac, Jacob, Moïse) ont uni le peuple à la grâce de Dieu ; la loi et les rites du culte lui ont révélé la volonté et le plan de salut de Dieu ; les promesses divines étendaient pour tous les siècles les bénédictions de Dieu sur Israël (Dt 30.1-16). Les deux derniers privilèges sont des personnes, les patriarches qui ont fondé le peuple, et Christ qui, né selon la chair dans ce peuple, est « Dieu avec nous »,  Emmanuel, béni éternellement, selon l’Esprit.

Après l’introduction exprimant son émotion et son amour pour ses compatriotes, Paul va démontrer la liberté de Dieu de choisir qui il veut, parmi les descendants d’Abraham (6-13), et parmi les païens (14-29).

V 6-13 : Enfants de la chair et enfants de la promesse

Tous ceux qui descendent d’Abraham selon la chair  ne sont pas forcément enfants d’Israël, affirme Paul en prenant l’exemple historique des enfants de Sara (Isaac) et de Rebecca (Jacob-Israël) qui sont seuls héritiers de la promesse faite à Abraham.  Par là Paul veut faire entendre à ses frères d’Israël que, spirituellement, seuls ceux qui fondent leur salut sur la grâce de Dieu et non sur leurs privilèges humains ou leurs mérites, sont des enfants de Dieu. Paul prépare ainsi son argument suivant qui oppose la justice que l’on cherche par soi-même en se réclamant d’œuvres moralement correctes (= recherche charnelle, dit Paul), et la justice que l’on reçoit de la grâce de Dieu, parce qu’on se confie en Lui (= élection de la grâce, v 11).

V 14-29 : Il n’est pas question ici d’efforts ou de volonté de la part de l’homme (v 16) qui reste incapable de se sauver lui-même, mais du dessein arrêté de Dieu qui dans sa miséricorde sauve qui il veut (v 15-16) selon sa déclaration à Moïse (Ex 33.19). Cet argument veut défendre la liberté de Dieu contre la prétention d’Israël d’être sauvé systématiquement par son appartenance au peuple élu. Paul n’envisage pas ici ce qu’on peut trouver d’arbitraire dans cette affirmation que Dieu sauve qui il veut. Pour cela il faut se référer à d’autres textes qui explicitent la volonté de Dieu de salut pour tous (2 Pi 3.9 ; 1 Tim 2.4).

Pour appuyer son affirmation, Paul donne trois exemples tirés des Écritures : Pharaon, le potier et ses vases, les prophètes Osée et Esaïe.Pharaon.jpg

Pharaon et les vases de colère sont des illustrations de la liberté souveraine de Dieu. A cause son endurcissement Pharaon va servir contre son gré à faire éclater la puissance et la patience de Dieu (v 17,22). Remarquons au sujet de Pharaon que lors des premières plaies le texte répète 7 fois (Ex 7.13,22 ; 8.11,15,28 ; 9.7,35) que « Pharaon endurcit son cœur » par son refus d’obéir à Dieu. Mais à partir de la 6ème plaie (les ulcères 9.12), et aux trois dernières plaies (sauterelles 10.20 ; ténèbres 10.27 ; et mort des premiers-nés (11.10), c’est « l’Éternel qui endurcit le cœur de Pharaon ». Pour comprendre cette expression de l’AT où le bien et le mal sont considérés comme venant de Dieu, il nous faut reprendre Rom 1.24,26,28 : l’endurcissement volontaire de Pharaon a fermé son cœur aux appels de Dieu, au point qu’il ne les entend plus et se trouve livré par lui-même à son égarement, à sa « mentalité réprouvée ». Dieu malgré tout ne l’abandonne pas puisqu’il le prévient que sa résistance même servira à  Le faire connaître parmi les nations. Elle donnera un renom à la délivrance du peuple d’Israël, d’autant plus grand qu’il s’y sera opposé farouchement jusqu'au bout ! Par cet exemple, Paul réfute les prétentions des Juifs à restreindre la liberté de Dieu en affirmant que Dieu ne peut pas exclure Israël de son alliance et le priver des bienfaits de la promesse. Paul répond en quelque sorte : « Si l’endurcissement du Pharaon païen l’a conduit naturellement à la mort, même en servant à la gloire de Dieu,  que sera-ce de leur endurcissement à eux qui se disent peuple élu ?  Leur responsabilité en est d’autant plus grande et Dieu est libre de leur laisser subir le même sort ».

S’élève alors l’objection : Si Dieu endurcit qui il veut, pourquoi se plaint-il ? Par l’image du potierPotier.jpg et ses vases (v 21-24), tirée de Jérémie (18.1-10) et d’Esaïe (29.16 ; 45.9), Paul rappelle que le Créateur n’a de compte à rendre à personne. Que sa créature soit rebelle ou fidèle, Il use de patience (2 Pi 3.9) et de miséricorde envers tous, pour faire de toute façon éclater sa gloire, soit en amenant à la repentance par sa grâce ceux qui parmi les Juifs et les païens entendent son appel et y répondent, soit en accordant aux rebelles la liberté de contester, mais aussi la responsabilité de leur choix de mort. C’est « leur cœur impénitent qui est l’artisan de leur ruine » (Rm 2.4-5).

Paul n’a pas terminé sa phrase commencée par les « si » des versets 22 et 23, parce qu’il est entraîné par la grande idée de l’appel au salut adressé aux Juifs et aux païens. Il tire des prophéties d’Osée et d’Esaïe la preuve du dessein universel dû à la grâce de Dieu et contesté par les prétentions orgueilleuses d’exclusivité d’Israël. Enfin Paul avertit Israël qu’un reste seulement sera sauvé (v 27) par la grâce de Dieu en Jésus-Christ le germe, et non par privilège de nombre ou de naissance (v 29).

V 30-33 :

Par une question toute rhétorique, Paul fait une conclusion sur le sort d’Israël, qui sert de transition pour le développement suivant (ch 10). Paul constate les raisons de la réussite des non-juifs et l’échec des Juifs dans leur quête du salut : les uns se sont appuyés sur la grâce de Dieu, les autres sur leur connaissance de la loi de Dieu et sur leurs mérites. Cela les a rendus incapables de reconnaître leur Messie, qui est devenu pour eux une occasion de chute (Paul combine deux citations du prophète Esaïe : 28.16 et 8.14) la pierre angulaire devient pierre d’achoppement et rocher de scandale, pour ceux qui ne la reconnaissent pas, mais elle est promesse et assurance de stabilité et de salut pour ceux qui y ajoutent foi.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • À la place du mot "Israélites" (v 4), lisons le texte avec le mot « chrétiens », en contraste avec le monde, puis le mot « Adventistes » en contraste avec les autres chrétiens. Qu’est-ce qui dans ces deux cas distingue les « enfants de la chair » et les « enfants de la promesse » ? Ne cherchons pas de noms de dénominations, mais des caractéristiques de foi, à la lumière des paraboles de Matthieu 25.

 

  • De quels privilèges avons-nous tendance à nous enorgueillir en tant qu’adventistes ? Comment en faire des moyens de glorifier et d’honorer Dieu aux yeux de notre entourage ?

 

  • Puis-je affirmer que je suis sauvé(e) ? Si oui, sur quoi s’appuie cette certitude ou si non pourquoi suis-je dans cette incertitude ?

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