01/12/2017
Étude n°10 : Enfants de la promesse Rom 9.1-13, 30-33 (09 12 17)
Étude n°10 : Enfants de la promesse Rom 9.1-13, 30-33 (09 12 17)
« Ainsi Dieu fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut. »(9.18)
Observons
Nous sommes dans la section centrale (9-11), pivot de l’épitre, entre la partie doctrinale et la partie pratique.
Le chapitre comprend une introduction exprimant les sentiments de Paul à l’égard de son peuple (v 1-5), suivie de trois paragraphes :
6-13 : Enfants de la chair et enfants de la promesse
14-29 : Miséricorde de Dieu pour les élus, Juifs ou païens
30-33 : Raisons de l’échec d’Israël dans la recherche de la justice.
Comprenons
V 1-5 Préambule : Certains pensent que les trois chapitres concernant le sort d’Israël ont été à la source du développement doctrinal précédant sur la justification par la foi. C’est fort probable, étant donné la douleur exprimée par Paul devant l’échec de son peuple dans sa quête du salut. Paul préfèrerait être lui-même exclu du salut (v 3), comme Moïse l’avait aussi exprimé au Sinaï (Ex 32.32), si cela permettait aux Juifs de sortir de leur endurcissement, et de reconnaître leur Messie en Christ. Son émotion lui fait prononcer une sorte de serment en invoquant Christ et sa conscience éclairée par l’Esprit (v 1), pour affirmer la vérité de ses paroles et de ses sentiments. Son amour pour Israël l’oblige à essayer de répondre au problème que pose son rejet de Jésus-Christ : Dieu serait-il infidèle aux promesses faites à Israël, en modifiant par la Bonne Nouvelle du salut par la foi en Jésus-Christ, les révélations de l’Ancien Testament (v 6a), ou en annulant les privilèges accordés à Israël (v 4-5) ?
Il énumère ces privilèges : d’abord le nom d’Israël, qui signifie « lutteur, vainqueur de Dieu » (Gen 32.28) et porte le nom de Dieu, ensuite son adoption comme fils aîné parmi les nations (Ex 4.22 ; Dt 14.2), représentant et héritier de Dieu, puis la gloire, c’est-à-dire la manifestation de l’amour et de la présence de Dieu, dans des visions (Ex 33.18-19) ou dans la "schékina" au dessus de l’arche du temple (Ex 40.34-35) et enfin en Jésus-Christ lui-même. Autres privilèges : les alliances (au pluriel parce que l’alliance faite avec Abraham s’est renouvelée avec Isaac, Jacob, Moïse) ont uni le peuple à la grâce de Dieu ; la loi et les rites du culte lui ont révélé la volonté et le plan de salut de Dieu ; les promesses divines étendaient pour tous les siècles les bénédictions de Dieu sur Israël (Dt 30.1-16). Les deux derniers privilèges sont des personnes, les patriarches qui ont fondé le peuple, et Christ qui, né selon la chair dans ce peuple, est « Dieu avec nous », Emmanuel, béni éternellement, selon l’Esprit.
Après l’introduction exprimant son émotion et son amour pour ses compatriotes, Paul va démontrer la liberté de Dieu de choisir qui il veut, parmi les descendants d’Abraham (6-13), et parmi les païens (14-29).
V 6-13 : Enfants de la chair et enfants de la promesse
Tous ceux qui descendent d’Abraham selon la chair ne sont pas forcément enfants d’Israël, affirme Paul en prenant l’exemple historique des enfants de Sara (Isaac) et de Rebecca (Jacob-Israël) qui sont seuls héritiers de la promesse faite à Abraham. Par là Paul veut faire entendre à ses frères d’Israël que, spirituellement, seuls ceux qui fondent leur salut sur la grâce de Dieu et non sur leurs privilèges humains ou leurs mérites, sont des enfants de Dieu. Paul prépare ainsi son argument suivant qui oppose la justice que l’on cherche par soi-même en se réclamant d’œuvres moralement correctes (= recherche charnelle, dit Paul), et la justice que l’on reçoit de la grâce de Dieu, parce qu’on se confie en Lui (= élection de la grâce, v 11).
V 14-29 : Il n’est pas question ici d’efforts ou de volonté de la part de l’homme (v 16) qui reste incapable de se sauver lui-même, mais du dessein arrêté de Dieu qui dans sa miséricorde sauve qui il veut (v 15-16) selon sa déclaration à Moïse (Ex 33.19). Cet argument veut défendre la liberté de Dieu contre la prétention d’Israël d’être sauvé systématiquement par son appartenance au peuple élu. Paul n’envisage pas ici ce qu’on peut trouver d’arbitraire dans cette affirmation que Dieu sauve qui il veut. Pour cela il faut se référer à d’autres textes qui explicitent la volonté de Dieu de salut pour tous (2 Pi 3.9 ; 1 Tim 2.4).
Pour appuyer son affirmation, Paul donne trois exemples tirés des Écritures : Pharaon, le potier et ses vases, les prophètes Osée et Esaïe.
Pharaon et les vases de colère sont des illustrations de la liberté souveraine de Dieu. A cause son endurcissement Pharaon va servir contre son gré à faire éclater la puissance et la patience de Dieu (v 17,22). Remarquons au sujet de Pharaon que lors des premières plaies le texte répète 7 fois (Ex 7.13,22 ; 8.11,15,28 ; 9.7,35) que « Pharaon endurcit son cœur » par son refus d’obéir à Dieu. Mais à partir de la 6ème plaie (les ulcères 9.12), et aux trois dernières plaies (sauterelles 10.20 ; ténèbres 10.27 ; et mort des premiers-nés (11.10), c’est « l’Éternel qui endurcit le cœur de Pharaon ». Pour comprendre cette expression de l’AT où le bien et le mal sont considérés comme venant de Dieu, il nous faut reprendre Rom 1.24,26,28 : l’endurcissement volontaire de Pharaon a fermé son cœur aux appels de Dieu, au point qu’il ne les entend plus et se trouve livré par lui-même à son égarement, à sa « mentalité réprouvée ». Dieu malgré tout ne l’abandonne pas puisqu’il le prévient que sa résistance même servira à Le faire connaître parmi les nations. Elle donnera un renom à la délivrance du peuple d’Israël, d’autant plus grand qu’il s’y sera opposé farouchement jusqu'au bout ! Par cet exemple, Paul réfute les prétentions des Juifs à restreindre la liberté de Dieu en affirmant que Dieu ne peut pas exclure Israël de son alliance et le priver des bienfaits de la promesse. Paul répond en quelque sorte : « Si l’endurcissement du Pharaon païen l’a conduit naturellement à la mort, même en servant à la gloire de Dieu, que sera-ce de leur endurcissement à eux qui se disent peuple élu ? Leur responsabilité en est d’autant plus grande et Dieu est libre de leur laisser subir le même sort ».
S’élève alors l’objection : Si Dieu endurcit qui il veut, pourquoi se plaint-il ? Par l’image du potier et ses vases (v 21-24), tirée de Jérémie (18.1-10) et d’Esaïe (29.16 ; 45.9), Paul rappelle que le Créateur n’a de compte à rendre à personne. Que sa créature soit rebelle ou fidèle, Il use de patience (2 Pi 3.9) et de miséricorde envers tous, pour faire de toute façon éclater sa gloire, soit en amenant à la repentance par sa grâce ceux qui parmi les Juifs et les païens entendent son appel et y répondent, soit en accordant aux rebelles la liberté de contester, mais aussi la responsabilité de leur choix de mort. C’est « leur cœur impénitent qui est l’artisan de leur ruine » (Rm 2.4-5).
Paul n’a pas terminé sa phrase commencée par les « si » des versets 22 et 23, parce qu’il est entraîné par la grande idée de l’appel au salut adressé aux Juifs et aux païens. Il tire des prophéties d’Osée et d’Esaïe la preuve du dessein universel dû à la grâce de Dieu et contesté par les prétentions orgueilleuses d’exclusivité d’Israël. Enfin Paul avertit Israël qu’un reste seulement sera sauvé (v 27) par la grâce de Dieu en Jésus-Christ le germe, et non par privilège de nombre ou de naissance (v 29).
V 30-33 :
Par une question toute rhétorique, Paul fait une conclusion sur le sort d’Israël, qui sert de transition pour le développement suivant (ch 10). Paul constate les raisons de la réussite des non-juifs et l’échec des Juifs dans leur quête du salut : les uns se sont appuyés sur la grâce de Dieu, les autres sur leur connaissance de la loi de Dieu et sur leurs mérites. Cela les a rendus incapables de reconnaître leur Messie, qui est devenu pour eux une occasion de chute (Paul combine deux citations du prophète Esaïe : 28.16 et 8.14) la pierre angulaire devient pierre d’achoppement et rocher de scandale, pour ceux qui ne la reconnaissent pas, mais elle est promesse et assurance de stabilité et de salut pour ceux qui y ajoutent foi.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- À la place du mot "Israélites" (v 4), lisons le texte avec le mot « chrétiens », en contraste avec le monde, puis le mot « Adventistes » en contraste avec les autres chrétiens. Qu’est-ce qui dans ces deux cas distingue les « enfants de la chair » et les « enfants de la promesse » ? Ne cherchons pas de noms de dénominations, mais des caractéristiques de foi, à la lumière des paraboles de Matthieu 25.
- De quels privilèges avons-nous tendance à nous enorgueillir en tant qu’adventistes ? Comment en faire des moyens de glorifier et d’honorer Dieu aux yeux de notre entourage ?
- Puis-je affirmer que je suis sauvé(e) ? Si oui, sur quoi s’appuie cette certitude ou si non pourquoi suis-je dans cette incertitude ?
08:00 Publié dans Romains | Lien permanent | Commentaires (0)
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