10/11/2017
Étude n°7 : Victoire sur le péché Romains 6.1-14 (18 11 17)
Étude n°7 : Victoire sur le péché Romains 6.1-14 (18 11 17)
« Le péché ne dominera pas sur vous, car vous n’êtes pas sous la loi mais sous la grâce » (Rom 6.14)
Observons
Le contexte
Paul vient de comparer l’œuvre d’Adam et celle de Christ (5.12-21), montrant combien la grâce de Christ a surpassé la faute d’Adam : Christ a introduit dans le monde la justice et la vie éternelle au lieu du péché et de la mort (5.21).
Le ch 6 développe les conséquences sur la vie de l’homme pécheur de cette œuvre de salut de Christ en sa faveur.
Le texte
On distingue deux grandes parties :
A- 1-11 : Affranchissement du péché par l’union avec Christ
a) v 1-5 : par le baptême nous sommes morts au péché pour vivre en nouveauté de vie avec Christ.
b) v 5-7 : Crucifixion en Christ de notre nature pécheresse pour vivre avec Dieu
a') v 8-10 : Nous sommes morts au péché et vivants avec Christ pour Dieu
v 11 : transition : notre regard sur nous-même détermine notre vie
B- 12-23 : Exhortation à une vie libre du péché mais esclave de Dieu
a) v 12-14 : vivre soumis non au péché mais à Dieu
b) 15-19 : libérés du péché et esclaves de la justice (v 18)
a’) v 20-23 : Fruits du péché et fruits de la justice
Tout le chapitre est construit sur l’opposition entre péché et justice, mort et vie, esclavage et liberté, loi et grâce (v 15), salaire du péché et don gratuit de Dieu (23). Trois images dans la première partie rendent compte de la communion avec Christ : le baptême, la plante, la crucifixion. Dans la seconde partie l’image du roi, ou du maître et de l’esclave rend compte du lien qui unit l’homme au péché ou à Dieu. Au centre, le verset 11 sert de transition entre la partie doctrinale et la partie pratique.
Comprenons
(Dessin de Zabou : Dis, maman, explique-moi…le baptême; Ed Vie &Santé)
Affirmer que « là où le péché abonde, la grâce surabonde », pourrait soulever l’objection souvent entendue : « continuons à pécher, à vivre selon nos pulsions égoïstes et orgueilleuses, Dieu qui est très bon, nous pardonnera toujours ! » Paul réfute cet argument fallacieux par l’affirmation que le chrétien, en passant par le baptême, a changé de Maître, de Seigneur. Par le baptême il s’est identifié à la mort et à la résurrection de Christ-Jésus. Il a reconnu que sur la croix, Jésus a fait mourir la nature pécheresse de l’homme, afin de lui donner par la résurrection, la possibilité de vivre une vie nouvelle. « Christ a affronté une mort réelle et physique. La mort du croyant est réelle aussi, mais psychologique et spirituelle, non biologique » (Ph. Augendre, De la peur à la paix et la joie, Essai sur la possession démoniaque et la vie chrétienne, p 129, Ed V&S).
Le symbolisme du baptême par immersion est extrêmement parlant : le plongeon dans l’eau représente l’ensevelissement et la purification de tout ce qui éloigne de Dieu, de tout ce qui, dans notre être, est dominé par le désir d’indépendance de Dieu, par l’égoïsme et l’orgueil, par les aspirations à la gloire, au pouvoir, au profit. Ce qui meurt symboliquement et spirituellement, ce n’est pas la personnalité du baptisé, c’est son vieil homme sans Dieu (Rm 6.6), son naturel non régénéré par l’Esprit.
La sortie de l’eau est une image de la résurrection de Christ qui a vaincu la mort définitivement, et s’est rendu maître de tout ce qui y conduisait. C’est aussi une image de la nouvelle naissance du baptisé, qui uni à Christ, se retrouve libéré de la domination du péché. Christ devient le Seigneur de son être intérieur, pardonné et purifié, et lui permet de marcher (= progresser) dans une vie sanctifiée par sa présence. Le baptisé devient alors un instrument de « justice » ; s’il reste dans la communion de Christ, il reçoit la grâce de vivre pour et par Dieu, en témoin des lois et des bienfaits de son royaume.
L’image de la plante, à peine esquissée au v 5, symbolise l’identification à Christ dans sa mort, nécessaire pour vivre de sa vie, comme la branche (greffon) qui a été greffée à la plante-racine (porte-greffe) va se nourrir de sa sève et vivre de nouveau pour donner du fruit (Rom 11.17-18).
La troisième image, celle du crucifiement du vieil homme, est encore plus parlante de l’œuvre de Christ sur la croix en notre faveur. Le vieil homme représente notre nature pécheresse, notre vie sans Dieu. Christ sur la croix avait endossé cette nature humaine faible et sous l’emprise du péché. Dans sa mort, il l’a mise à mort, pour nous donner par sa résurrection la possibilité d’avoir une nature régénérée par l’Esprit. (Crucifié et Ressuscité, Abbatiale de Goudargues, Gard).
Dans la faiblesse de notre foi, nous oublions trop souvent la promesse de Dieu au moment de l’engagement du baptême, de nous « ressusciter » réellement dès à présent. Accrochés à notre « vieil homme », nous le laissons surnager, manifestant par là notre difficulté à nous livrer au Seigneur ! Rappelons-nous que ce que Dieu promet, il l’accomplit, et que unis au Christ, nous sommes vivants pour Dieu ! Comment le manifesterons-nous dans notre vie personnelle et dans notre vie d’église ?
Au verset 11, le regard porté sur nous-mêmes devient primordial, car il conditionne notre conduite de vie. Si nous ne voulons pas nous regarder comme pardonnés et remplis de la force de vie de l’Esprit, nous ne pourrons jamais bénéficier des transformations qu’Il veut opérer en nous. Nous retomberons sous l’emprise de notre vieil homme sans Dieu.
La marche avec Dieu et pour Dieu réclame une décision de notre volonté, un don de soi à Dieu (v 13), pour qu’Il fasse de nous des « instruments, des armes » de justice, libérés de l’emprise du péché, affranchis de la condamnation de la loi, et dirigés par la grâce de Dieu dans un processus de sainteté, ou consécration, ou sanctification (v 19).
La faiblesse de notre nature charnelle nous livrait à nos penchants d’orgueil et d’égoïsme, à l’idolâtrie, appelée impureté et iniquité (Col 3.5), fruits du péché dont le croyant peut être honteux, et qui ont pour fin la pourriture et la mort.
La force de la résurrection en Christ permet au contraire au croyant soumis volontairement à Dieu, de vivre une vie nouvelle dans l’obéissance de cœur (v 16) et la justice (Col 3.12). Sa vie consacrée au service de Christ, est purifiée et transformée par la grâce de son Esprit pour la vie éternelle (Rom 8.13-14 ; 2 Co 3.18). Même si le péché peut subsister en lui, il ne règne plus en maître, il ne domine plus le croyant parce que celui-ci sert un autre Maître, Celui qui l’a libéré, et qui l’appelle à marcher uni à Lui.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quel regard est-ce que je porte sur moi (v 11) ? Suis-je un pécheur invétéré, toujours esclave de ses faiblesses, un pardonné affranchi de la loi, pouvant vivre à ma guise, un libéré de la domination et de la condamnation du péché, désireux de vivre avec Dieu à tout instant ? Quelles attitudes entraîne chacune de ces visions ?
- Qui domine mes désirs, mes souhaits, ma volonté ? Si Jésus est mon Seigneur, comment cela se manifeste-t-il concrètement dans ma vie (relations, affections, loisirs, usage du temps et de l’argent) ?
- Comment être aujourd’hui une arme de justice (= justesse, droiture, vérité, fidélité) dans la main de Dieu, une bénédiction pour les autres, un appel à une vie nouvelle avec Dieu ?
- L’union au Christ vécue dans le baptême est-elle acquise une fois pour toutes à ce moment-là ? Comment l’entretenir pour qu’elle demeure et transforme nos vies personnelles et notre vie d’église ?
- Quels éléments de mon vieil homme surnagent encore et freinent ma croissance en Christ ?
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03/11/2017
Étude n° 6 : Adam et Jésus : Romains 5.12-21 (11 11 17)
Étude n° 6 : Adam et Jésus : Romains 5.12-21 (11 11 17)
« « Rétablis au moyen de la justification par la foi dans une relation normale avec Dieu par Christ » (BAN = Bible Annotée de Neuchâtel), nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ ; c’est à lui que nous devons d’avoir eu accès par la foi à cette grâce dans laquelle nous demeurons fermes et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu » (5.1-2)
Observons
Le contexte
Dans le chapitre précédent, Paul a démontré combien l’exemple d’Abraham confirmait la justification du pécheur par la foi et non par ses mérites.
Le texte ch 5
Composition du contexte :
1-5 : Triple fruit de la justification par la foi : la paix, la grâce, l’espérance de la gloire
6-11 : L’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ nous garantit le salut
- a) 6-8 : la mort de Christ pour des impies prouve l’amour de Dieu
- 9 : le sacrifice de Christ nous assure justification et salut
a’) 10-11 : notre réconciliation avec Dieu nous assure le salut.
12-21 : Parallèles entre Adam et Christ (Michel Ange : la chute d’Adam et Eve)
a) 12-14 : La mort et le péché règnent sur l’homme depuis Adam
b) 15-17 : l’œuvre de Christ est plus puissante que celle d’Adam
c) 18-19 : par Christ la justification est proposée à tous
d) 20-21 : là où le péché a abondé, la grâce a surabondé.
Mots-clés et répétitions
- dans les versets 12-21 : péché (9x), faute (6x), transgression, désobéissance, en opposition à la grâce, au don gratuit, don qui vient de la grâce (8x), mort et condamnation, opposés à vie et justice, justification
Comprenons
Contexte (v 10-11) : Autrefois ennemis par nature, car rebelles à Dieu, nous sommes maintenant amis de Dieu, réconciliés, rétablis dans une relation de paix et d’amour avec Lui. Plus rien ne l’empêche de laisser libre cours à sa miséricorde envers nous, sans porter atteinte à sa sainteté. Le pécheur qui par la repentance accepte sa délivrance du péché comme une grâce offerte par Jésus, et non comme une récompense de sa propre « perfection », est pénétré d’amour et de reconnaissance pour Dieu. Il est transformé par la vie de Christ en lui, à son image, de façon à participer à sa gloire.
La répétition de « nous nous glorifions en Dieu par Jésus-Christ » (v 2,3,11) marque une gradation : de la justification par grâce pour le passé, on passe à l’assurance de la présence de l’amour de Dieu en soi pour le présent, et à l’espérance du salut futur. De la réconciliation obtenue à la conversion on passe à la réalité actuelle de l’œuvre de Dieu en soi, en vue de la gloire future. Porter dans le cœur dès maintenant la paix, la confiance et la joie, preuves de notre réconciliation avec Dieu grâce à Jésus-Christ, c’est ce que produit en nous l’amour de Dieu par la communion du Saint-Esprit. Paul appelle cela « se glorifier en Dieu par Jésus-Christ ». Nous avons une double preuve de l’amour de Dieu pour nous, une preuve historique : Jésus est mort pour nous pécheurs (v 8), et une preuve subjective : Il nous a donné son Esprit qui nous emplit de son amour.
v 12-21 : Jusqu’ici, Paul a montré les suites désastreuses du péché (ch 1 à 3.20), puis les conséquences réparatrices de la justification par la foi (3.21 à 5.11). Maintenant il va remonter à l’origine de ces deux mouvements de mort et de vie, dans une comparaison entre Adam et Christ. Il commence cette comparaison au v 12, l’interrompt par une parenthèse sur l’introduction de la mort dans le monde, et la reprend à partir du v 18.
Adam par sa désobéissance a entraîné toute l’humanité dans le péché (= la séparation avec Dieu) et la mort physique et éternelle. Pour l’Écriture l’humanité est une grande famille, dont les membres sont solidaires les uns des autres. En Adam la nature humaine a été blessée par sa séparation d’avec Dieu, et corrompue par le principe du mal qu’elle a laissé pénétrer en elle, elle subit la conséquence de cette corruption, c’est-à-dire la mort physique qui avertit de la mort spirituelle et éternelle qu’encourt l’homme s’il n’accepte pas d’être guéri et délivré du péché par Christ.
La fin du v 12 pose problème, à cause du sens de la conjonction. Paul emploie non un « parce que », mais un relatif « sur quoi », pour établir que du fait de l’introduction par Adam du principe du mal dans le monde, tous les hommes sont touchés par lui. Paul dans ce texte ne veut pas parler de la responsabilité individuelle devant Dieu, mais de l’origine de la mort qu’il fait remonter à Adam (v 14-16) comparée à l’origine de la vie qui est Christ.
Dans sa parenthèse, Paul sépare l’histoire de l’humanité en trois périodes : d’Adam à Moïse, même si les hommes ne le savaient pas, puisqu’il n’y avait pas de loi pour le leur révéler, ils péchaient. Avec Moïse et la promulgation de la loi, ils ont compris la raison de leur mort. Mais avec Christ la grâce et la libération du péché leur sont offertes (v14-17). « Adam est la figure de celui qui devait venir » peut s’entendre de deux manières : Adam représente l’humanité qui devait le suivre, et il préfigure Celui qui contrebalancerait son acte de désobéissance par son obéissance parfaite, Christ.
Christ par son obéissance offre gratuitement à tous la possibilité d’être considérés comme justes par Dieu et de recevoir la vie éternelle (v 15, 18-19). Le don de la grâce surpasse la fatalité du péché (v 20). Par Christ l’homme peut en être libéré, pour vivre une vie de justice et d’amour (v 17,21). (Sculpture de Notre Dame de Paris : Christ arrache le pécheur des griffes de Satan).
Il nous faut prêter attention ici à la différence qui existe entre le sort mortel et inévitable que subit l’humanité, sans qu’elle le veuille expressément, à la suite d’Adam, et le don gratuit de la vie et de la justice que reçoivent (v 17), par une démarche consciente et volontaire, ceux qui croient en Jésus-Christ. Si la condamnation est universelle par héritage « charnel », le salut ne l’est pas. La grâce est bien offerte à tous (v 18c), mais tous ne l’accueillent pas, ne la saisissent pas, ne se laissent pas transformer par elle.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Ai-je l’assurance d’être libéré de l’héritage spirituel d’Adam, et désormais être héritier de la Vie par Jésus-Christ ? À quoi cela se voit-il ?
- Avons-nous l’assurance du pardon de Dieu ? Si oui, comment cela se manifeste-t-il dans la vie quotidienne ? Si non, qu’est-ce qui nous inquiète encore, ou nous empêche de recevoir la grâce de Dieu ?
- Comment l’espérance du salut futur et déjà présent, transforme-t-elle dès aujourd’hui ma relation à Dieu et aux autres ?
- Puis-je m’engager à pardonner cette semaine à quelqu’un que je ne trouve pas particulièrement « aimable », et faire abonder sur lui la grâce que j’ai moi-même reçue de Dieu ?
08:00 Publié dans Romains | Lien permanent | Commentaires (0)