19/05/2017
Etude n°9 Soyez ce que vous êtes 2 Pie 1.1-11 (27 05 17)
Etude n°9, Soyez ce que vous êtes, 2 Pierre 1.1-11 (27 05 17)
« Faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la connaissance, à la connaissance la maîtrise de soi, à la maitrise de soi la persévérance, à la persévérance la piété, à la piété la fraternité, à la fraternité l’amour » v 5-7.
Observons
V 1 : - Comment Pierre se présente-t-il ? (voir Luc 5.8 ; Mat 16.16 ; Jean 21.15-18)
- Que révèle cette association de noms, puis de titres, sur l’image de soi que se fait Pierre ?
- Qui sont les destinataires de sa lettre ? Qu’ont-ils en commun avec Pierre ?
- D’où vient la foi ? Quel est son objet, et son prix « égal à celui des apôtres » ?
- Comment Pierre appelle-t-il Christ ?
V 2 : - Comment la grâce et la paix peuvent-elles être multipliées par l’homme, alors qu’elles viennent de Dieu ?
- Quelle est la connaissance dont il s’agit (5 fois dans le texte) ? Pourquoi Dieu et Jésus sont-ils séparés dans ce verset à la différence du v 1 ?
V 3-7 : Dans cette longue phrase, distinguer
- les motifs que le chrétien a pour agir (v 3-4)
- le programme d’activité spirituelle personnelle (v 5-7)
- Quelles qualités de Dieu sont à l’origine de ses dons et de son appel ?
- Qu’a donné Dieu au chrétien ?
- Quelles sont les promesses (= choses promises réalisées ou à réaliser) données au chrétien.
- A quoi Dieu appelle-t-il le croyant ? A quoi cela demande-t-il de renoncer ?– Comment le croyant doit-il chercher à développer sa vie intérieure ? Pourquoi cette exhortation ?
- Comment sont présentées les différentes facettes de la vie spirituelle ? Quel lien y a-t-il entre elles (énumération, progression, cause à effet, simple accumulation, etc…) ?
- Précisez le sens de chacune d’elles ? Quel rapport ont-elles avec la sanctification, voir Héb 12.14 ?
V 8-9 : - A quoi aboutit la richesse de la vie intérieure ? En contraste quelle est la condition de l’homme qui néglige la vie spirituelle ?
V 10-11 : Pour la seconde fois Pierre invite à l’effort ? Sur quoi porte ce 2ème effort ? Les deux mots employés sont-ils synonymes ? Expliquez-en le sens en tenant compte de leur place l’un vis-à-vis de l’autre dans la phrase de Pierre.
- Comment les « affermir » ? Comment le verset 9 explique-t-il la fin du v 10 ?
- A quoi rattacher la promesse du v 11 : à la possession et l’accumulation des vertus chrétiennes, à l’empressement à affermir sa foi, au fait de ne pas « broncher », à la « connaissance » du Seigneur Jésus ?
- Le Royaume se gagne-t-il, se mérite-t-il ? Quelle en est la seule condition d’entrée ? voir Jean 3.16, Marc 16.16 ; Rom 10.9. Comment expliquer l’apparente contradiction entre ces textes et les versets de Pierre et Héb 12.14 ?
Comprendre
Introduction : La seconde lettre de pierre, bien que souvent considérée comme inauthentique est l'écrit d’un apôtre assuré de sa mort prochaine (1.12-14), qui exhorte les Églises de la seconde moitié du 1er siècle à être vigilantes au sujet d’ennemis non plus extérieurs comme dans la première lettre, mais intérieurs. Il les met en garde pour que par la sainteté de leur vie et leur attention à la Parole de Dieu, elles soient prêtes pour le proche avènement de Christ.
V 1 : Pierre se présente avec son nom d’origine, Simon, suivi de son nom d’apôtre : il reste ainsi l’homme simple, pêcheur, que le Seigneur a appelé et auquel il obéit humblement comme un serviteur obéit à son maître. Il a reçu sa mission d’apôtre avec son pardon, seulement après la résurrection de Jésus (Jean 21.15-18). Pierre ne se met pas en avant, surtout qu’il ajoute que la foi de ses destinataires a le même prix que la sienne ; tous croient comme lui que la foi leur a été donnée par la grâce de Dieu qui dans sa justice l’a accordée aux Juifs comme Pierre (= nous),et aux païens (= majorité des destinataires). Le prix de leur foi, c’est la vie éternelle, accessible à tous grâce au sacrifice de Jésus-Christ le Sauveur. La formule assez rare utilisée par Pierre pour désigner Jésus, Dieu Sauveur, reconnaît à Jésus sa pleine divinité, et en fait l’auteur de la justice et du saut offerts à tous.
V 2 : La salutation grecque et juive de la grâce et la paix est complétée par le moyen qui permet de les obtenir : la connaissance, c’est-à-dire la relation intime avec le Père et Celui qui l’a fait connaître, Jésus-Christ. Ici Jésus n’est plus Sauveur mais Seigneur. En effet lorsqu’on a reconnu en Lui le seul être capable de sauver du péché et de la mort éternelle, on se soumet à son autorité et on conforme sa vie à sa volonté. On l’admet comme le seul directeur de sa vie.
V 3-7 : Lorsque Dieu demande quelque chose à ses serviteurs ou enfants (c’est le même mot en grec), il leur accorde par sa puissance les moyens de l’accomplir. La gloire de son amour (voir la définition de la gloire de Dieu dans Ex33.18-19), et sa force appellent l’homme à « participer à sa nature divine » ! Quel objectif de vie peut-il y avoir de plus exaltant ! Dieu aime tellement sa créature humaine qu’Il désire partager avec elle son éternité et sa sainteté ! Il lui propose de grandir « jusqu’à la stature parfaite de Christ » (Eph 4.13).
Ce programme n’est possible que par l’action de l’Esprit saint en nous, car « seuls nous ne pouvons rien faire » (Jean 15.5). Ce qui nous appartient, c’est de nous détourner volontairement – cela demande tous nos efforts- de la façon d’agir et de penser du monde où règnent convoitises et corruptions de toutes sortes. Alors l’Esprit pourra faire mûrir en nous son fruit aux multiples facettes ou grains (v 5-7) (grenade). Il ne s’agit pas d’une liste de vertus à acquérir, ou d’échelons à gravir pour être dignes du royaume ! Ces neuf vertus constituent un tout indissociable (comme les quartiers de l’orange forment le fruit), que l’Esprit développe et multiplie en celui qui cherche à connaître Christ de plus en plus intimement. Selon les circonstances et les besoins, l’Esprit mettra l’accent sur l’une ou l’autre de ces vertus, chacune s’appuyant sur les autres et leur permettant aussi de se développer à leur tour. C’est ce développement progressif que l’on appelle la sanctification (Héb 12.14, et qui est l’œuvre de l’Esprit.
Le mot « vertu » dans le texte (v 5) est à comprendre au sens de force d’âme, courage, fermeté, endurance, toutes qualités que réclame l’exercice pratique de la foi dans un monde impie, sans foi ni loi ! La « piété » est équivalente à la pratique de la vie spirituelle tournée vers Dieu.
La culture intérieure de ces vertus pousse le croyant à agir concrètement et fait grandir en lui une communion de plus en plus intime avec son Seigneur. Il reste « les yeux ouverts » (v 9) sur le monde dont il décrypte les événements à la lumière du Saint-Esprit grâce aux prophéties bibliques; et surtout il voit clair en lui-même, reconnaissant qu’il reste un pécheur à qui la grâce de Dieu est indispensable chaque jour pour ne pas retomber dans ses erreurs passées (v 9).
Le second effort que Pierre demande au croyant, c’est de ne pas oublier que Dieu l’appelle (vocation) au salut. S’il répond à cet appel, il manifeste son choix (= son élection), en se démarquant du monde par une vie sanctifiée par l’Esprit, obéissante à la loi divine. L’exercice de la foi la fortifie et lui permet de rester ferme dans les difficultés (v 10). Le royaume de Dieu est promis non à ceux qui se sont efforcés de gravir une échelle de vertus pour atteindre la perfection par eux-mêmes, mais à ceux qui sont restés fermement attachés à la foi en la grâce de Jésus-Christ, Sauveur et Seigneur, en approfondissant leur relation avec Lui.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quelles promesses déjà réalisées ou à réaliser fortifient ma foi en Christ ?
- Comment réagissons-nous à ce projet divin de nous faire « participer à sa nature divine » ? Quel sens a pour nous cette expression ?
- Sur quoi portent mes efforts de vie spirituelle ? Dans quel but ?
- Comment augmenter ma connaissance de Jésus ?
- Dans ma vie spirituelle qu’est-ce que je regarde en pemier : les grâces de Dieu, mes fautes, les promesses, ce qui me manque, les objectifs que Dieu m’offre, le royaume futur, mes besoins, ceux de mon entourage, les exigences de la loi, etc…
- Comment grandir dans la foi et la sanctification ?
08:00 Publié dans Pierre | Lien permanent | Commentaires (1)
12/05/2017
Etude n°8 Jésus dans la première lettre de Pierre 2.21-25 (20 05 17)
Étude n°8, Jésus dans la première lettre de Pierre, 2.21-25 (20 05 17)
« Il a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts à nos péchés nous vivions pour la justice, Lui dont la meurtrissure vous a guéris » 2.24 (Évangile et Peinture, 21è)
Observons
Le contexte :
- Où se situe ce passage dans la lettre ? A qui était destinée cette lettre ? (2. 18-19) ?
- Qu’est-ce qui est une grâce devant Dieu ?(v 20)
Le texte
- A quoi sont appelés les disciples de Christ ? (v 21)
- Que doivent-ils imiter chez Jésus : relever les attitudes de Christ données en exemples v 21-23 ?
- Qu’est-ce qui justifie ces attitudes de Christ, v 24 ? Quel objectif poursuivait-il ?
- A quoi fait allusion l’expression « Il a porté nos péchés en son corps sur le bois » ? voir Gen 22.2, Jac 2.21, Esaïe 53, Lév 16.
- Quels sont les effets de la mort de Christ sur la vie du croyant ?v 24-25
- Expliquez avec vos mots la métaphore du v 25. Que signifie « vous vous êtes retournés » ?
Comprenons
Le passage de notre étude est véritablement l’axe de la lettre, situé en son centre, et justifiant tous les développements théologiques ou pratiques qui l’entourent. Nous avons là peut-être une des premières professions de foi de l’Église apostolique.
S’adressant à des croyants humiliés et persécutés injustement, Pierre leur propose de regarder à Jésus pour supporter leurs souffrances sans murmure et avec patience. C’est la grâce que Dieu leur offre de puiser dans l’exemple de Christ les forces de surmonter l’épreuve, et l’espérance d’être un jour réhabilités. Cette patience dans l’épreuve et cette persévérance dans la foi ont été considérées par les philosophes comme « l’opium du peuple » qui condamnait toute rébellion contre les injustices sociales. Ce sont pourtant les vertus du chrétien qui veut suivre l’exemple de son Maître et vivre selon Dieu et non selon le monde. Jésus a été un modèle de douceur, de patience et de confiance en son Père, le Dieu juste Juge, qui saura rendre justice à ses enfants persécutés (Ap 6.10). Alors qu’il était sans péché ni fraude, il n’a rendu ni insulte, ni menace de vengeance et a préféré garder le silence (Es 53.7). Il n’avait pas comme objectif de « sauver sa peau » ou d’éviter la souffrance comme tout homme le désire, mais son but était d’un autre ordre, hautement plus spirituel et universel, c‘était de manifester l’amour de Dieu qui veut sauver du péché et de la mort éternelle sa créature sous l’emprise du péché. C’est pourquoi Pierre tout en donnant l’exemple du comportement de Christ, précise bien que le but de sa patience et de son silence dans la souffrance ne peut être celui du chrétien persécuté : sa souffrance ne sauve personne, même pas lui-même, contrairement à ce que certains croient encore. Christ est le seul à avoir accompli le salut de l’homme, en allant jusqu’au comble de son amour pour eux : il s’ est donné lui-même sur la croix accomplissant ainsi les rites prophétiques des sacrifices du culte juif. En effet, l’expression « il a porté nos péchés en son corps sur le bois » est la traduction de l’expression hébraïque d’origine « il a fait monter » nos péchés que l’on retrouve dans l’ordre divin donné à Abraham (Gen 22.2) pour l’inviter à « offrir en sacrifice » son fils Isaac. Le mot a pris ce sens à la suite du récit de la Genèse, pour désigner les sacrifices d’expiation (= de pardon) des rites du temple et du Yom Kippour en particulier. Dans ces sacrifices, l’animal innocent prenait sur lui les péchés du fidèle qui imposait les mains sur lui, et dans sa mort sanglante, il éliminait ces péchés. Le pécheur se considérait alors comme pardonné. Christ en revêtant comme un vêtement notre nature pécheresse l’a effectivement tuée dans sa mort physique sur la croix, pour effacer le péché qui séparait l’homme de Dieu, et le réconcilier avec Lui. Ainsi Pierre peut dire comme Paul (Rom 6.6,11,13,18), que par Christ nous sommes libérés de l’emprise du péché, que nous sommes considérés comme justes devant Dieu et que nous pouvons vivre pour la justice une vie conforme à sa volonté. Les « meurtrissures » de Christ (= sa passion et sa mort) ont permis la guérison spirituelle des hommes qui, atteints par la contamination du péché, errent « comme des brebis sans berger », ne sachant plus où ni comment se diriger. Si grâce à ce sacrifice de Jésus en leur faveur, qui efface leur péché, ils se « retournent » vers Dieu,(= ils se convertissent), ils deviennent des brebis bien gardées, soutenues, nourries, par un Berger plein de sollicitude et d’amour.
Cette profession de foi de Pierre éclaire pour les croyants de tous les temps le sens de la mort de Jésus-Christ, comme Paul l’avait aussi compris (Rom 3.23-25 ; 6.8-11 ; Gal 3.13). Il ne s’agit pas d’une apologie de la souffrance : celle-ci n’est pas voulue par Dieu et ne sert pas à gagner son salut. Christ seul a accompli une fois pour toute sur la croix cette œuvre de pardon et de guérison de la condition humaine, comme Esaïe 53 l’avait prophétisé. La gratuité du salut dérange l’esprit humain si prétentieux qu’il croit pouvoir échapper à la mort par lui-même ou acheter son salut par ses mérites.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Dans les souffrances que je subis injustement (peut-être à mes seuls yeux !) la pensée de ce qu’a souffert Christ pour moi, me revient-elle à l’esprit ? Si oui, comment m’aide-t-elle à supporter sans insulte ni rancune ce qu’on m’inflige ?
- Christ a été le premier exemple humain de communication non-violente : Comment nous en souvenir dans les relations interpersonnelles au sein de la société et de l’Église ? Pourquoi ne pas demander à organiser dans l’église une formation de Communication non-violente (CNV) ?
- Ai-je conscience d’avoir été libéré par Christ de l’emprise du mal sur moi ? Comment cela détermine-t'il mon comportement ?
08:02 Publié dans Pierre | Lien permanent | Commentaires (0)