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05/12/2025

Étude n°11 Vivre dans le pays, Josué 22 (13 12 25) 

Étude n°11 Vivre dans le pays, Josué 22 (13 12 25) 

“ Aimez l’Éternel, votre Dieu, marchez dans toutes ses voies, gardez ses commandements, attachez-vous à lui et servez-le de tout votre cœur et de toute votre âme ” (22.5b)

« Une réponse douce calme la fureur, mais une parole blessante excite la colère » Prov 15.1 

OBSERVONS 

- A quel moment eut lieu l'épisode rapporté au ch 22 ?

22.1-5 : à la fin de la conquête et de la répartition des terres de Canaan.

- De quoi se composent les paroles de Josué aux tribus transjordaniennes ?

v 2-3 : Félicitations pour leur obéissance et leur conduite envers les chefs, les frères et l’Éternel

v 4 :  Congé des trois tribus

v 5 :  recommandations de Josué

v6-7b : bénédiction de Josué

- Quelles sont les recommandations de Josué ?

v 5 : Obéissez à l’Éternel, aimez-le et attachez-vous à lui

v 8 : Partagez le butin.

- Comment se compose le récit ? (v 10-34)

v 10 : Établissement de l'autelJosue-22-autel desTransjordaniens.jpg

v11-15 : Réactions violente d'Israël

v 16-20 : Enquête des délégués

v 22 : Invocation à L’Éternel

v 23-29 : Réponse des trois tribus

v 30-33 : Unité d'esprit de toutes les tribus

v 24 : Conclusion, le nom de l'autel.

Au centre de ce récit, se trouve l'invocation à l’Éternel, pivot de toute l'histoire.

- Où se situe l'autel-témoin ?

v 10 : dans les districts du Jourdain qui appartiennent à Canaan = la rive occidentale =Cisjordanie

v 11 : “ en face ” de Canaan, ou plutôt littéralement, “ sur le devant ” de Canaan, dans les districts cisjordaniens du Jourdain, du côté des enfants d'Israël.

- Quelles caractéristiques avait cet autel ?

v 10 : sa grandeur, sa hauteur frappait les regards

v 28 : sa forme, qui n'en faisait pas un autel à sacrifices ou offrandes, mais un témoin, un monument-souvenir.

- Quelles sont les réactions des tribus cisjordaniennes ?

v 11-12 : indignation et violence : elles s'assemblent pour la guerre.

v 13-15 : délégation d'enquête

- Quel est le malentendu entre les tribus ?

L'autel paraît aux tribus de Canaan un crime religieux : v 16,18 c'est une infidélité, une révolte contre l’Éternel, v 17-18 c'est une séparation d'avec le reste des tribus.

- Quelle proposition est faite aux trois tribus ?

v 19 : s'établir en Canaan, s'ils jugent leur territoire impur pour y adorer Dieu. 

- Quels sont les deux crimes contre l’Éternel rappelés par Phinées ?

v 17 : le crime de Peor (Nb 25.3) = l'idolâtrie sexuelle et religieuse

v 20 : le crime d'Acan (Jos 7) = l'infidélité

- Comment les transjordaniens invoquent-ils Dieu ? (v 22-29)

v 22 : “ Dieu, Dieu, l’Éternel ” répété deux fois, = “ El, Elohim, Yahveh ”

v 22-29 :“ L’Éternel ” répété 14 fois (=2x7, le chiffre du divin)

                “  Dieu ” répété 6 fois (6= le chiffre de l'humain)

- Quels sont les éléments de leur réponse ?

a) v 22-23 : Imprécations contre eux-mêmes : ce n'est ni de la rébellion, ni de l'infidélité, ni de l'idolâtrie.

b) v 24-25 : Souci de l'unité de culte d'Israël en Canaan et en Transjordanie

c) v 26-27 : L'autel = témoin de fidélité à l’Éternel

b') v 28 : Souci de laisser un signe-souvenir de leur foi en l’Éternel

a') v 29 : Respect de l'autel qui est devant la Demeure de l’Éternel = le Tabernacle

- Comment est reçue cette réponse ?

v 30 : Satisfaction des délégués

v 31 : Soulagement des délégués et acquittement  des accusés.

v 32 : Rapport des délégués au peuple

v 33 : Paix générale et bénédiction. 

COMPRENONS 

Lecture historique

Après 7 ans de dévouement et d'engagement pour la cause commune, les deux tribus et demie qui constituaient l'avant-garde de l'armée, peuvent rentrer dans leurs foyers. Le pays a été conquis et pacifié, leur présence n'est plus nécessaire. Chaque tribu doit maintenir sa souveraineté sur les terres qui lui ont été allouées.

Josué agit envers ces 3 tribus avec reconnaissance pour leur fidélité, bienveillance et sollicitude pour leur foi (ils ont droit au repos, il les bénit),. Ce qu'il leur recommande, c'est de ne pas rompre l'alliance. Par trois fois, il insiste sur l'amour pour Dieu manifesté par l'obéissance (v5) : "aimez l'Eternel = attachez-vous à lui = de tout votre cœur et de toute votre âme ; marchez dans ses voies = gardez ses commandements = servez-le"

Remarquez que l'amour précède et engendre l'obéissance. Le terme “ attachez-vous ” est plus actif que “ aimez ”. Il implique, en plus de l'affectivité, la volonté, la décision. Il ajoute une idée de lien resserré entre les deux partenaires. Jésus le reprendra dans l'image du cep et des sarments (Jn 15.4)

Josué rappelle aux tribus que tout en étant fidèles à la première table de la loi qui concerne l'amour pour Dieu, ils doivent l'être aussi envers la deuxième table de la loi qui concerne l'amour pour le prochain.

Les trois tribus s'en retournent de Silo, au centre de Canaan, vers la Transjordanie, par les gués du Jourdain au nord de Jéricho.

L'autel a souvent été mal localisé. On a cru qu'il avait été bâti en Transjordanie. Le texte est clair : l'autel a été dressé sur la rive ouest du Jourdain, sur les pentes des Monts d'Ephraïm qui font face au Jourdain, et que les Transjordaniens aperçoivent de leur territoire. Le mot “ en face de ” est mal traduit, il signifie plutôt “ qui est sur le devant de, sur les flancs de ”. Les Transjordaniens l'ont construit là, avant de quitter Canaan, de façon à se souvenir, en le regardant de loin, de leur appartenance à Canaan et à l’Éternel, et pour que les descendants d'Israël de Cisjordanie se rappellent leur solidarité avec les Transjordaniens. Par ce monument trop élevé pour qu'on y fasse des sacrifices, mais de forme semblable à l'autel de Silo, ils voulaient montrer leur attachement au culte de l’Éternel, centre de leur protestation d'innocence, et leur souci de le transmettre aux descendants de toutes les tribus.

D'où vient le malentendu ?

1 - ils ont oublié de parler de leur projet à Josué et au sacrificateur. Sans doute, ce projet s'est-il élaboré dans la marche vers les gués, après les recommandations de Josué qui portent là leur premier fruit (ils se souviennent de l’Éternel)! En arrivant au bord du fleuve qui va les séparer de leurs frères, ils veulent affirmer concrètement leur foi et leur solidarité avec eux.

2 - les tribus cisjordaniennes ont été traumatisées par les conséquences terribles de l'infidélité en Moab, et après l'échec d'Aï. Elles redoutent “ la colère ” de Dieu, elles craignent de “ payer ” dans l'ensemble du peuple la faute de quelques-uns. Les tribus manifestent par cette réaction rapide leur sentiment d'unité nationale : ce que font les Transjordaniens les concerne aussi, leur sentiment d'unité de foi : tous ont le même Dieu, l’Éternel, et leur sentiment d'unité de culte : il n'y a qu'un seul autel des sacrifices, celui qui est devant la demeure de l’Éternel, le Tabernacle.

Toutefois, leur première réaction est la condamnation immédiate : il faut punir et éliminer ceux qu'on juge coupables. On ne sait pas comment ce premier mouvement fanatique se transforme en envoi d'une délégation d'enquête. Comme l'assemblée se réunit à Silo (v 12), où se trouve le Tabernacle, on peut légitimement supposer que Josué et Eléazar ont été consultés et ont interrogé l’Éternel qui a conseillé cette mesure sage d'enquête préliminaire.

Phinées fut choisi pour le zèle pour l’Éternel qu'il avait manifesté en Moab (Nb 25, 7,11). S'il avait su écarter d'Israël la plaie qui avait suivi l'idolâtrie sexuelle et religieuse du peuple, il saurait écarter encore une fois les conséquences néfastes de ce qu'on jugeait être une autre idolâtrie. De plus, l’Éternel n'avait-il pas conclu une alliance de paix avec cet homme (Nb 25.12) ? Il était donc tout désigné pour “ apaiser ” l’Éternel dans une situation qui pouvait l'avoir irrité !

Ce raisonnement peut paraître sage : on utilise les hommes selon les dons de l'Esprit qu'ils ont reçus pour le bien de la communauté toute entière, mais il est aussi imprégné d'une certaine superstition : pour ne pas subir les conséquences néfastes d'un péché, il faut “ apaiser ” Dieu par certains actes d’élimination des fautifs.

Phinées mène la délégation avec conviction, fermeté, clarté, mais aussi générosité. Il expose les griefs, rappelle les antécédents qui expliquent la crainte généralisée, et propose une solution généreuse : accueillir les tribus transjordaniennes en Canaan, donc céder une partie du territoire déjà distribué. Cette proposition découle d'une interprétation fausse de l'acte des trois tribus. S'ils ont construit un autel sur la terre de Canaan, à la frontière de leurs terres, c'est qu'ils jugent, croit-on, leur propre territoire “ impur ”, inapte à recevoir un autel à l’Éternel. On réglerait le problème, en les intégrant à la terre sainte de Canaan.

Prêter une telle pensée aux Transjordaniens révèle de la part des tribus Cisjordaniennes de Canaan déjà un certain esprit de supériorité nationale et religieuse : eux sont dans une terre sainte, qui porte le Tabernacle, eux pratiquent le vrai culte ! Sous la proposition généreuse se cachent peut-être des sentiments moins nobles !

Les Transjordaniens protestent de leur innocence avec vigueur et manifestent

- leur foi en l’Éternel, Dieu d'Israël (le nom “ Yahveh ” est répété 14 fois, donc deux fois le chiffre 7 de la plénitude divine, celui de Elohim ou El est répété 6 fois, chiffre de la faiblesse humaine) : ils reconnaissent par-là que dans leur faiblesse et leur humilité, ils dépendent du seul vrai Dieu “ Yahveh ”.

- leur souci de l'unité avec les Cisjordaniens : ils sont de même foi, de même peuple (v 24-25)

- la solidarité entre les tribus : ce que soupçonneraient et diraient les Cisjordaniens à leur sujet pourrait entrainer l'infidélité et la séparation des Transjordaniens (v 24-25,27).

- leur fidélité à l'autel du Tabernacle (v 29)

- leur souci de transmission des valeurs auxquelles ils tiennent (v27-28) jusque dans la forme de l'autel. Celle-ci, en effet, témoigne, par son aspect d'autel, qu'un culte doit être rendu à l’Éternel, et par sa taille énorme, que ce culte ne peut pas être rendu sur cet autel, mais uniquement sur celui auquel il ressemble, situé devant la Demeure de l’Éternel, à Silo.

Phinées (v 30-31)se révèle vraiment homme de paix et de réconciliation dans son attitude à la suite de la réponse des Transjordaniens. Son enquête était vraiment motivée par le désir de ne pas rompre les ponts avec eux, sans avoir approfondi leurs intentions. Il reconnaît que celles-ci étaient bonnes, donc qu'il n'y a pas eu d'offense à l’Éternel, même si de part et d'autres les formes n'ont pas été satisfaisantes : d'un côté, les Transjordaniens ont agi avec indépendance et impulsivité : sous le coup de leur émotion, ils n'ont pas mesuré les conséquences possibles et les mauvaises interprétations qu'on pouvait donner à leur acte. De l'autre, les Cisjordaniens ont agi aussi avec impulsivité et émotion : ils ont soupçonné leurs frères de noires intentions. Cela les a conduits à porter un jugement prématuré et à prononcer une condamnation violente qui excluait les deux tribus et demie de leur sein. Phinées se montre donc comme le médiateur dans ce grave malentendu qui se termine par la paix et la louange à Dieu (v33).

Le nom de l'autel n'est pas cité (“ ed ” signifie “ témoin ”), simplement parce que ce n'est pas un lieu de culte et de sacrifices comme ceux qu'érigeaient les patriarches là où ils passaient (Gen 12.7,8 ; 13.18 ; 22.9 ; 26.25 ; 33.20). Il est seulement un signe, un témoin, un mémorial de leur engagement pour l’Éternel et de leur unité avec le reste d'Israël.

Lecture spirituelle

Cet épisode nous est rapporté pour nous servir d'exemple dans la vie de l'Eglise, où se présentent bien souvent des situations de conflits et de malentendus entre frères.

Combien de fois est-il arrivé que les actes de frères soient mal perçus et soient condamnés sans enquête préalable, simplement parce qu'ils sont non-conventionnels et indépendants, et que chacun agit selon ses impulsions  et ses émotions. Combien de fois aussi l'orgueil ou la peur d'un “ châtiment divin ” ont-ils empêché des frères, les uns de s'expliquer sur leurs motivations, les autres d'écouter les explications et de reconnaître leurs préjugés ?

Phinées et les dix chefs de tribus sont un exemple pour les équipes pastorales (pasteurs, anciens, responsables de département) des églises déchirées par les soupçons, les calomnies, les critiques mutuelles. Ils se portent au-devant des accusés, font appel à leur sens de la responsabilité pour la communauté, offrent une solution d'apaisement, et écoutent les explications. Ils savent aussi reconnaître les erreurs de jugement, sans chercher à se justifier en accusant les autres de leurs erreurs ou en réclamant une réparation : Phinées aurait pu réagir en disant “ Tout ceci est de votre faute, à cause de votre précipitation, de votre indépendance, il faut revenir à une pratique plus conforme, et détruire ce monument équivoque, etc... ”

Enfin, leur rapport à l'ensemble de la communauté est fidèle, véridique, et conduit à la paix, à l'unité et à la louange à L’Éternel, parce que tous reconnaissent comme seul autel, celui du Tabernacle.

L'unité de tout Israël se fait seulement autour de l'autel du Tabernacle, lieu des sacrifices d'expiation et d'actions de grâces. Cet autel pour l’Église, c'est Jésus-Christ sur la croix. Le mémorial que dresse l’Église pour marquer son unité de foi et d'esprit n'est-il pas la Sainte-Cène, qui rappelle le sacrifice de Jésus, et lie le peuple de Dieu dans une même communion ?

Phinées a appris ce qu'était le véritable zèle pour l’Éternel : l'acte de fanatisme violent qu'il avait accompli pour “ purifier ” le peuple de son péché d'idolâtrie sexuelle (Nb 25.7-8), et que le peuple voulait reproduire, s'est transformé en acte de fermeté pacifique, grâce à l'influence dans son cœur de “ l'alliance de paix ” conclue par Dieu avec lui (Nb 25.12). Devant la montée des sentiments et des réactions fanatiques dans nos Églises, examinons à la lumière de ce texte ce qu'est le véritable zèle pour l’Éternel, et demandons à l'Esprit de transformer notre violence en ardeur à rechercher la paix et l'unité dans l'amour et l'écoute mutuels.

D'autre part, pour une vie communautaire harmonieuse, il faudrait apprendre de ce texte la nécessité - de contrôler ses impulsions, - d'expliquer ses intentions, - de s'écouter mutuellement, - de prendre conscience de la solidarité d'une communauté (tout acte individuel a des répercussions sur l'ensemble), - de transmettre clairement les valeurs de la foi, - de ne pas s'attacher aux apparences, - de ne pas attribuer aux signes et symboles un autre sens que celui que leur a donné leur auteur. Par exemple quel sens a la croix dressée dans les édifices religieux et les carrefours, ou portée en bijou ? Quel sens ont la Sainte Cène, le Sabbat, le baptême, signes de la foi de notre Église ? 

Lecture messianique

L'attitude de Josué envers les Trans-Jordaniens annonce l'attitude de Jésus envers ses serviteurs : il les félicite et les encourage à la fidélité dans l'amour pour Dieu et le prochain, il leur donne le repos de l'esprit et du cœur. Phinées aussi se révèle comme un type de Jésus dans son rôle de médiateur et d'avocat des accusés (1Jn 2.1).

L'autel du Tabernacle représente la croix de Christ, qui donne son sens à toutes les croix dressées comme symboles du christianisme, et à la Sainte Cène célébrée dans les Églises. 

Lecture eschatologique

L'union et la paix retrouvées dans le peuple de Dieu, après un jugement où l'innocence des accusés est reconnue publiquement, sont les « types » de ce que Jésus nous a promis à son retour : la réhabilitation des élus, et leur réunion en un seul peuple, dans la présence de Dieu et la louange éternelle.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Quelle est notre réaction individuelle ou collective devant un acte indépendant et non-conventionnel dans l'Eglise? 

- Quelle est ma réaction devant le soupçon et la critique sans fondements des autres à mon égard ou à l’égard d’un autre membre ? 

- Quelle forme prend mon zèle pour l’Éternel ? (fanatique, intolérant, brûlant d'amour et d'esprit de service, tiède, froid)

- Suis-je capable de maîtriser mes impulsions bonnes ou mauvaises ? (maîtriser ne signifie pas étouffer ou rejeter, mais dominer, examiner avant d'agir) Comment m'améliorer dans ce sens ? 

- Comment manifester ma solidarité avec le reste de la communauté ?

- Quelles valeurs aimerais-je transmettre à mes descendants ? 

- La croix est-elle un signe de mon union avec mon Sauveur et avec ses serviteurs, ou bien est-ce un signe de superstition et d'idolâtrie ?

- Que représente pour moi et ma communauté le témoignage de la Sainte-Cène ?

 

28/11/2025

Étude n°10 le vrai Josué, Josué 1.5-9 (06 12 25)

Étude n°10 le vrai Josué, Josué 1.5-9 (06 12 25)

 « Cela leur est arrivé à titre d’exemple et fut écrit pour nous avertir, nous pour qui la fin des siècles est arrivé » 1 Cor 10.11.

Hébreux 13.7 : Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé  la Parole de Dieu. Considérez l’issue de leur vie et imitez leur foi. »

 Introduction : Au point où nous en sommes arrivés dans la lecture du livre de Josué, avec les récits de la conquête de Canaan et la répartition des territoires entre les tribus, il est intéressant de tirer les enseignements de ces récits au point de vue spirituel et prophétique, selon l’affirmation de l’apôtre Paul à Timothée (2 Tim 3.16) : « Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour redresser, pour éduquer dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit adapté et préparé à toute œuvre bonne ».

Que nous apprend donc le personnage de Josué ?

Son nom « Yehoshua », de la même racine que celui de « Jésus », signifie : « l’Éternel sauve», nous incite à chercher dans sa vie ce qui fait de lui un « type » de Jésus, une « image et ombre » du vrai Sauveur (Héb 8.5).

En Deutéronome 31.14 et 23, Josué reçoit de Dieu la mission de « faire entrer le peuple dans le pays qu’Il a juré de donner à ses pères ». Dieu lui fait la promesse d’être lui-même avec lui, et l’encourage dans les mêmes termes qu’au début du livre qui porte son nom : « Fortifie-toi et prends courage, car c’est grâce à toi que le peuple héritera de ce pays…Nul ne tiendra devant toi tous les jours de ta vie, Je suis avec toi…je ne te délaisserai pas, je ne t’abandonnerai pas ! Fortifie-toi et prends courage en observant et en mettant en pratique toute la loi. » (Josué 1.6, 5, 7). De même Jésus reçoit de son Père la mission de « proclamer aux captifs la délivrance et aux aveugles le recouvrement de la vue, de renvoyer libres les opprimés » (Esaïe 61.1 et Luc 4.18). A son baptême, il est encouragé par Dieu qui le reconnaît comme son Fils bien-aimé (Luc 3.22).

En Josué 11.23, à la fin de la conquête du pays, Josué le donna en héritage à Israël…et le pays fut tranquille sans guerre. De même, Paul confie les anciens d’Ephèse à Dieu et à la Parole de sa Grâce (= Jésus) "qui a la puissance d’édifier et de donner l’héritage parmi tous ceux qui sont sanctifiés" (Act 20.32). Si l’auteur de la lettre aux Hébreux reconnaît que Josué n’avait pas donné le véritable repos au peuple, c’est pour attribuer à Jésus ce don du vrai repos dans son Royaume (Héb 4.8), où il n’y aura plus ni mort ni guerre (Ap 21.4).

Ces textes font implicitement de l’action de Josué une préfiguration humaine, un « type », de l’action divine de Jésus. Nous pouvons reprendre quelques-uns des commentaires précédents sur les actions accomplies par Josué préfigurant celles de Jésus.

Josué 1.5-9 : Fortifie-toi et prends courage : Relisons ces versets en les appliquant à Jésus. Comme Josué avant de commencer sa mission, Jésus, au début de son ministère, reçut la confirmation de Dieu d'être accompagné et fortifié par lui tous les jours (Mt 3.17 ; 4.11). Jésus apprit ainsi qu'il était “ celui qui mettrait le peuple en possession de son héritage ” et que la réussite de sa mission de salut dépendait de sa relation intime avec son Père, dans la foi, la méditation de la Parole, et l'obéissance, comme le prouvent ses réponses aux tentations dans le désert.

De même Jésus demande à ses aides de camp, les responsables de l'Eglise, de préparer le peuple à la conquête de la Vie éternelle, en lui fournissant des aliments à sa foi, en l'exhortant à la méditation et à l'obéissance à la Parole de Dieu.

Enfin Jésus demande aux disciples assurés de leur salut, affermis dans la foi et l'expérience avec Dieu, de marcher devant ceux qui hésitent, ont besoin de secours et d'affermissement, non pas pour les dominer, mais pour les encourager, les protéger, les soutenir, les entrainer dans leur marche de la foi. Jésus reste le chef de l'Eglise qui pénétrera tout entière et en même temps dans son royaume éternel.

Josué 2 Les espions à Jéricho :

Comme Josué, Jésus avant d'exécuter ses jugements, envoie à tous, ses messagers de salut. Celui qui accueille ses appels favorablement trouve sa bouée de sauvetage, mais celui qui les rejette, se coupe de la source de la vie et va vers la mort.

Comme les espions, Jésus ne méprise ni ne repousse personne. Les espions ont promis le salut à Rahab sans tenir compte ni de sa race, ni de son sexe, ni de son métier, ni de sa condition sociale ou morale. Jésus dira aux pharisiens que les gens de mauvaise vie les précèderont dans le Royaume, à cause de leur désir ardent de la Vie et de leur confiance en sa Parole. Ce que Rahab avait entendu de Dieu a engendré la foi dans son cœur, ce que Jésus vient témoigner de Dieu, éveille la foi dans le cœur réceptif. Les espions étaient prêts à mourir pour que Rahab ait la vie sauve, comme Jésus le fut, et l'accomplit pour nous sauver.

Le cordon rouge donné par les espions, fait allusion au sang de l'agneau de la Pâque, qu'il fallut répandre sur les linteaux de la porte, pour protéger de la mort les habitants de la maison. Il annonce  donc aussi le sang de Jésus cloué sur la croix, qui donne la vie éternelle à celui qui croit en lui et se place sous sa protection. Les moyens humains de protection (la corde = le rite religieux) ont une efficacité très relative, mais le moyen divin (cordon rouge = Jésus), malgré son apparence faible et déraisonnable, est absolument efficace pour donner la vie éternelle.

 Jésus a déjà tout accompli pour notre salut, il nous a déjà livré son royaume, et les puissances spirituelles ennemies tremblent, car elles savent qu'elles sont déjà vaincues et vont être anéanties !

Josué 3 et 4 : Passage du Jourdain

Le type du Messie est ici essentiellement l'arche : 3.10 “A ceci  vous reconnaîtrez que le Dieu vivant est au milieu de vous...voici l'arche de l'alliance du Seigneur de toute la terre va passer devant vous dans le Jourdain ”. Or le Messie est appelé “ Emmanuel, Dieu avec nous ”. Il est le guide qui marche devant son peuple, il entrera lui aussi dans le Jourdain devant et avant son peuple de disciples, au moment de son baptême. Comme l'or de l'arche était couvert du voile pour être présenté au peuple, le Messie glorieux a caché sa divinité en prenant le voile de sa chair (Héb 10.20) pour descendre au niveau des hommes (Ph 2.7).

L'arche marcha devant le peuple pour passer le Jourdain, de même Jésus, comme un berger (Jn 10.4), marcha devant son peuple pour le faire entrer dans son royaume éternel.

Comme l'arche entra dans les eaux du Jourdain, symbole de séparation et de mort, Jésus entra dans les eaux de la mort à la croix. Comme l'arche écarta ces eaux séparatrices, Jésus écarta la condamnation du péché qui séparait l'homme de Dieu, afin que son peuple puisse avoir accès au royaume de la vie.

Comme les eaux refluèrent dès l'entrée de l'arche dans le fleuve, Satan fut vaincu et le voile du temple se déchira à l'instant où Jésus pénétra dans la mort. L'accès à Dieu était ouvert à tous.

L'arche s'arrête au fond du lit de la rivière comme Jésus sur la croix atteignit le fond de l'angoisse et de la souffrance d'être “ fait péché pour nous ” et d'être ainsi séparé de Dieu. C'est là qu'il s'arrêta pour nous sauver.

Quiconque se fiait à l'arche pouvait passer sans encombre, de même quiconque croit au Fils est délivré de la condamnation et passe de la mort à la vie (Jn 5.24).

Enfin, l'arche, sortie du fleuve, prend la tête du peuple qui est passé en Canaan, comme Jésus, ressuscité, prend la tête de ceux qui s'en remettent à lui pour guider leur nouvelle vie.

Josué 5 Prise de Jéricho :

Identité du personnage de la visionJosué et Jésus.jpeg

Comment se fait-il reconnaître ?

- C'est un homme qui a une épée nue à la main,

- Il n'est ni Israélite ni Cananéen,

- Il se dit Chef des armées de l'Éternel,

- Il accepte l'adoration de Josué et le titre de “ Mon Seigneur ”

- Il révèle sa Sainteté (terre où il se trouve est sainte, v 5.15) : Il utilise le même geste qui avait été demandé à Moïse au buisson ardent (Ex 3.5)

- Il est nommé enfin “ L'Éternel” (6.2)

C'est bien l'Ange de l'Éternel, ou la manifestation de Dieu aux hommes de l'Ancien Testament, celui qui sera le Christ du Nouveau Testament, qui apparaît à Josué, au début de la conquête.

Avant toute bataille un général étudie le terrain et la stratégie à suivre. Josué considère la ville (5.13a) et s'aperçoit de sa fermeture hermétique (6.1). A sa perplexité devant l'obstacle pour entrer dans la ville et de là dans tout le pays, le Seigneur répond en se faisant connaître comme le « chef des armées de l'Éternel ». Cette expression ne désigne pas l'armée d'Israël, mais une armée supérieure, celle des êtres célestes, celle des anges. Ainsi, Dieu fait comprendre à Josué qu'il envoie tous ses anges combattre  pour son peuple, sous sa propre direction. N'étant ni un Israélite, ni un Cananéen, ce chef n'est pas manipulable, il est indépendant, Josué ne peut que lui obéir, dans le respect de son autorité et de sa sainteté. Josué reconnaît dans cet être céleste, celui qui a parlé à Moïse dans le buisson ardent, l’Éternel lui-même, qui se présente avec l'aspect et les attributs adaptés à la situation et à l'état d'esprit de Josué. Ôter ses souliers en sa présence est symbole de son humilité et de sa soumission totale à son autorité sainte par abandon de ses droits à celui à qui on remet sa chaussure, abandon de ses propres sécurités et de ses prétentions (2 S 15.30 ; Es 20.2-6 ; Ruth 4.7-8).

La vision du vrai Maître du combat de la foi est nécessaire pour éviter soit l'orgueil dans la victoire, soit le découragement dans la faiblesse.

L’Église ne peut rien décider d'elle-même. C'est de Dieu qu'elle tient ses objectifs et ses moyens de les atteindre. Elle ne doit pas se confier dans ses éventuels talents, ni désespérer de ses faiblesses, elle ne peut qu'avoir une attitude d'écoute et de soumission à Dieu, en s'appropriant les mots de Josué Qu'est-ce que mon Seigneur dit à son serviteur ”. Ce qui lui est demandé, c'est l'adoration et la confiance, car c'est Dieu qui agit. 

La victoire de Dieu sur Jéricho préfigure la victoire de Jésus sur les puissances sataniques.Par son obéissance à Dieu, sa foi totale en sa Parole, sa dépendance fidèle au Saint-Esprit, sa persévérance (= les 7 tours de ville), et sa ténacité pour cerner  l'adversaire et ne prêter le flanc à aucune de ses attaques, par le moyen, le plus méprisé et apparemment sans pouvoir, de la croix,(= procession silencieuse, trompettes et arche), Jésus a vaincu irrémédiablement l'adversaire, tout en sauvant ceux qui mettent leur confiance en lui, comme Rahab et le peuple hébreu.

Josué 7 : histoire d’Acan

Le texte annonce le Messie dans la mesure où la mort d'Acan suffit à renouer la relation avec Dieu. De même Jésus, en devenant péché (2Co 5.21), malédiction (Ga 3.13) pour nous, en subissant le châtiment à notre place (Es 53.5-6), a rétabli pour nous la relation avec Dieu. Acan, représentant à la fois Satan et l'homme pécheur, fut incapable de rendre gloire à Dieu en revenant de tout cœur vers lui ; seul Jésus, le Fils de l'Homme, rendit gloire à Dieu par sa mort volontaire pour que nous puissions vivre avec Dieu.

Josué 8 : Adoration dans la vallée de Sichem

Ce texte annonce le Messie par la situation de l'autel dans la vallée entre le mont des malédictions et celui des bénédictions. Jésus, dans son sacrifice sur la croix, devint malédiction en prenant sur lui notre péché, afin que tous puissent jouir des bénédictions du salut (Gal 3.13-14).

Josué 14 et 19 : Josué et Caleb annoncent tous deux Jésus :

Josué manifeste les sentiments qui seront en Jésus-Christ (Ph 2.3-8) : humilité, dévouement, désintéressement.

Josué a vaincu la puissance des Cananéens, comme Jésus a vaincu celle de Satan à la croix. Les Cananéens sont restés en vie, comme une menace pour Israël, les forces du mal sont toujours actives contre le croyant, jusqu'à leur anéantissement total.

Comme Josué, Jésus, après avoir combattu victorieusement contre Satan, partage entre ses disciples les dons de son Saint-Esprit, selon les besoins de l’Église dans sa lutte contre les puissances spirituelles adverses.

Comme Caleb, Jésus accomplit sa mission jusqu'au bout avec persévérance et foi, et fut victorieux des obstacles “ gigantesques ” que Satan lui opposait.

Comme lui il se montre généreux envers ceux qui lui adressent  des requêtes justifiées, et leur accorde toutes les “ sources ” de son Esprit pour les rendre fructueux, sans discrimination.

Comme Josué et Caleb, il ne considère pas les femmes comme indignes de recevoir les mêmes dons spirituels ou les mêmes responsabilités que les hommes, si c'est nécessaire au bien de l’Église. 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Qu’est-ce que ces récits du livre de Josué m’ont appris sur Jésus et sur la relation qu’il veut avoir avec moi ?
  • Si Josué préfigure par certains côtés le Sauveur Jésus, il reste un homme pécheur face à son Dieu : que puis-je apprendre de son exemple pour remporter la victoire dans les combats de la vie ?