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24/10/2025

Étude n°5 Dieu combat pour nous Josué 5.13-6.27 (01 11 25)

Étude n°5 Dieu combat pour nous Josué 5.13-6.27 (01 11 25)

« Josué prit en même temps tous ces rois et leur pays, car l’Éternel, le Dieu d’Israël, combattait pour Israël ». Josué 10.42Jéricho trompettes.jpg

Nous reprenons le texte de la prise de Jéricho, dont nous avons eu une première lecture la semaine dernière, pour essayer d’en découvrir les enseignements spirituels et messianiques, utiles pour aujourd’hui.

Le texte est riche en enseignements spirituels pour le croyant et l’Église. 

1 - La vision du vrai Maître du combat de la foi est nécessaire pour éviter soit l'orgueil dans la victoire, soit le découragement dans la faiblesse. L’Église ne peut rien décider d'elle-même. C'est de Dieu qu'elle tient ses objectifs et ses moyens de les atteindre. Elle ne doit pas se confier dans ses éventuels talents, ni désespérer de ses faiblesses, elle ne peut qu'avoir une attitude d'écoute et de soumission à Dieu, en s'appropriant les mots de Josué Qu'est-ce que mon Seigneur dit à son serviteur ”. Ce qui lui est demandé, c'est l'adoration et la confiance, car c'est Dieu qui agit.

2 - La stratégie divine n'est pas celle des hommes. Dieu utilise ce qui est méprisé, faible, pour manifester sa puissance. L’Église et le croyant devraient se souvenir, dans leurs plans d'évangélisation, par exemple, des mots de Paul (2Co 12.9 et 10) : “ Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse...Quand je suis faible, c'est alors que je suis fort ”. Au lieu de faire étalage de nos propres forces, en nombre, en œuvres, en connaissances bibliques ou théologiques, en art oratoire, nous sommes appelés seulement, par  le Seigneur,  à témoigner par notre esprit de prière, par notre fidélité à sa Parole, par notre confiance dans ses promesses et notre espérance en lui, car “ la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes ”.(1Co 1.24)

Dieu ne révèle de son plan que ce qui est nécessaire dans l'instant. Il demande à chacun de lui faire confiance. Au fur et à mesure de l'action et de l'engagement, la révélation augmente, la foi s'affermit, l'obéissance persévère, et la victoire est assurée. D'expérience en expérience avec Dieu, la relation avec lui s'approfondit et se solidifie.

Dieu accomplit son plan avec la collaboration de chacun et de tous ensemble. C'est le peuple tout entier qui est à la fois participant et spectateur de la victoire de Dieu. Dans l’Église, tous sont solidaires et responsables de l'unité d'esprit et d'action pour l'accomplissement de l'œuvre de Dieu. De l'obéissance, de la persévérance, de la prière de chacun dépend le sort de toute la communauté !

3 - Les armes ne sont pas matérielles mais spirituelles. Nous luttons contre les puissances des ténèbres et non contre les hommes (Ep 6.12). Les armes de Josué complètent ou expliquent celles de Paul (Ep 6.13-18) : le recueillement ou l'écoute de Dieu (= le silence) ; l'obéissance à Jésus (= la marche derrière l'arche) ; le témoignage (= les trompettes) ; la foi (le cri de victoire anticipateur) ; l'engagement (= les hommes équipés devant).

4 - Par son témoignage, l’Église porte aussi une odeur de vie ou ...de mort à ceux qui l'entourent. (2Co 2.16). Que cela nous fasse plaisir ou non, il faut reconnaître que nous sommes les instruments de Dieu pour porter le message du salut et, indirectement, de la condamnation pour ceux qui le refusent. En cela, l’Église, comme le peuple hébreu, est, sans le vouloir, le bras de la justice de Dieu et scelle le sort éternel de ceux auprès de qui elle témoigne et avertit (Mt 16.19) sans se donner le droit de condamner, car Dieu seul connaît les cœurs. Que cela ne nous conduise pas à l'inquisition, mais à une humble soumission au Dieu d'amour qui veut sauver le plus grand nombre possible !

L'interdit, depuis Jésus et aujourd'hui, est spirituel : il est demandé au croyant de rejeter ce qui peut l'induire à s'éloigner de Dieu, à composer avec le mal, à discuter les ordres de la Parole de Dieu. Le texte invite à ne pas considérer l'or, l'argent, les biens précieux, comme mauvais en soi (ils ne sont pas voués à la destruction à Jéricho), mais comme destinés au service de Dieu avant tout.

5 - Compter sur les moyens humains de protection est vain, et l'endurcissement aux appels de Dieu ne conduit qu'à la mort. Toutefois même parmi les plus dépravés, il se trouve des gens qui aspirent à un changement de vie et peuvent répondre aux appels de Dieu. Comme pour Rahab et les siens, tenus temporairement hors du camp, un temps de mise en ordre de leur vie, d'enseignement de leurs responsabilités et des instructions de Dieu, est nécessaire aux nouveaux convertis, avant d'être intégrés par le baptême au peuple des croyants.

6 - Ce que Dieu a détruit dans la vie et le cœur de chacun ne doit pas être reconstruit par l'homme. C'est à rapprocher de “ l'opprobre de l’Égypte ” : on ne doit pas revenir à l'idolâtrie, que la foi en Dieu a détruite, sinon on retombe sous la condamnation du péché, et son espérance de vie éternelle (le premier et le dernier né) est détruite à jamais. Sa condition est pire qu'avant (Mt 12.45 ; 2Pi 2.20).

Lecture messianique

La victoire de Dieu sur Jéricho préfigure la victoire de Jésus sur les puissances sataniques. Par son obéissance à Dieu, sa foi totale en sa Parole, sa dépendance fidèle au Saint-Esprit, sa persévérance (= les 7 tours de ville), et sa ténacité pour cerner  l'adversaire et ne prêter le flanc à aucune de ses attaques, par le moyen, le plus méprisé et apparemment sans pouvoir, de la croix,(= procession silencieuse, trompettes et arche), Jésus a vaincu irrémédiablement l'adversaire, tout en sauvant ceux qui mettent leur confiance en lui, comme Rahab et le peuple hébreu.

Lecture eschatologique

Tout le récit est un type de ce que l'Apocalypse décrit pour la fin des temps et le retour de Jésus. On peut lire la séquence des trompettes d'Ap 8-9 et 11.15-19, à la lumière du récit de la prise de Jéricho. On y retrouve les mêmes éléments :

-7 anges (= 7 sacrificateurs) qui sonnent

-7 trompettes

-les deux aspects du jugement : libération et condamnation (Ap 11.18)

-la prière des saints (= le silence des Hébreux) (Ap 8.3-4)

-l'endurcissement des hommes (Ap 9.20-21)

-la protection de Dieu sur son peuple ayant reçu le sceau (Ap 9.4) (= le cordon rouge à la fenêtre et l'arche au milieu, au cœur du peuple)

-la foi des croyants qui anticipent l'évènement de la prise de possession du  Royaume (Ap 11.15-17)

-les hommes d'élite ou les prophètes en avant (Ap 11.15b) : Ces hommes qui ont reçu déjà une part de l'héritage, qui montent au front, et préparent le chemin au Christ (l'arche) ne seraient-ils pas ces prophètes des temps de la fin, qui ont reçu la pluie de l'arrière-saison et qui en proclamant le message du retour de Jésus avertissent les nations et encouragent le reste des croyants ? Ne seraient-ils pas ces 144000 croyants, scellés du Saint-Esprit, trouvés spirituellement irrépréhensibles parce qu'au milieu de l'idolâtrie mondiale, ils adorent le Dieu Créateur et Rédempteur (Ap 14.1-7), qui seront transmués et s'uniront à tous les croyants ressuscités qui ont suivi le Christ, pour assister à la victoire définitive du Seigneur sur Satan et ses puissances (Ap  14.5; 1Th 4.17 ; Ap 20.7-10)?

Le récit de la prise de Jéricho enseigne au peuple de Dieu ce qui lui permettra de voir le retour en gloire du Seigneur et sa victoire définitive : c'est la persévérance dans l'obéissance aux commandements de Dieu et dans la foi de Jésus (Ap 14.12). Obéir, c'est suivre l'arche, c'est à dire l'Agneau partout où il va (Ap 14.4), dans la confiance, l'assurance du salut, l'engagement fidèle et le témoignage direct de la Parole d'amour et d'avertissement de Dieu (= les trompettes).

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Quel témoignage est-ce que mon Église (ou moi-même) porte : un message de salut ou de condamnation ? Une attitude de confiance et de joie ou d'incertitude et d'angoisse ? Un esprit de communion ou d'individualisme dans l'action ? Une atmosphère de recueillement et de prière ou de vains bavardages ?

- Ai-je conscience de ma solidarité et de ma responsabilité personnelle dans l'état et l'action de mon Église ? Comment puis-je concrètement les améliorer ?

-Dans les difficultés que je rencontre, comment fortifier ma confiance en Dieu qui dirige toutes choses ?

Annexe

Interprétations spirituelles et prophétiques du texte de la prise de Jéricho Josué 5.13-6.5

Le titre du passage « Dieu combat pour nous », tiré de Ex 14.25 et Josué 10.14, peut prêter à confusion lorsqu’on le prend à la lettre : soit Dieu est à nos côtés et justifie les guerres armées que nous avons à subir ou à mener (voir le célèbre et funeste « Gott mit uns »de la Grande Guerre de 14-18), soit il sert d’excuse à l’attentisme et au fatalisme pour ne pas s’engager. Or le récit  de la prise de Jéricho par Josué va à l’encontre de ces deux interprétations, lorsqu’on en cherche le sens spirituel et prophétique.

La vision du Chef des armées apparaissant à Josué avant le combat, l’épée nue à la main et lui ordonnant d’ôter ses souliers car il est sur une terre sainte (en référence au Buisson ardent vu par Moïse avant la sortie d’Egypte) invite Josué à considérer que derrière le combat réel contre Jéricho, il y a un autre combat mené par l’Eternel et ses armées angéliques contre les forces du mal symbolisées par Jéricho et les Cananéens ! Josué est appelé à quitter ses certitudes et ses sécurités humaines (= les sandales) qui font obstacle au contact direct avec la terre devenue sainte par la présence de Dieu ; il est invité à adorer puis à obéir en confiance dans Celui qui vient donner ses directives.

Les directives de Dieu impliquent l’action, l’engagement des hommes qui vont contribuer à faire éclater la « gloire et la puissance » de Dieu, aux yeux des Cananéens. Ce que Dieu demande à son peuple ce n’est pas de s’armer pour conquérir la ville par ses propres forces ! Celles –ci sont ridiculement faibles face à un ennemi puissamment armé et protégé dans sa forteresse. Dieu choisit les choses faibles du monde pour confondre les « sages » ou « fortes » (1 Corinthiens 1.27).              Par son  obéissance, sa solidarité, sa confiance en Dieu et son assurance d’être conduit, protégé et exaucé par Dieu (voir le cri de victoire avant la chute des murs !), le peuple hébreu permet à Dieu d’intervenir, par un tremblement de terre (?) en tant que Maître de la nature, et de manifester ainsi à la fois sa protection sur son peuple et son jugement sur les Cananéens rebelles, arrivés au comble de l’iniquité après 1800 ans d’appels vains à se repentir (Genèse 15.16).

Les armes du peuple ne sont pas des armes guerrières concrètes, mais spirituelles comme l’apôtre Paul les définira en Éphésiens 6.10-18 car le combat contre le mal n’est pas physique mais spirituel (Éphésiens 6.12 : nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang…, mais contre les esprits du mal dans les lieux célestes !). Christ nous donne un exemple de ce combat contre Satan qu’il mena toute sa vie depuis la tentation jusqu’à la croix, sans utiliser la violence physique, mais se servant de sa connaissance des Écritures pour discerner les pièges de l’Adversaire (symbole des tours autour de Jéricho), se confiant entièrement pour toutes choses en son Père, persévérant dans la prière et la dépendance à l’Éternel, il a remporté la victoire et sauvé ceux qui croient en Lui et au salut apporté par la croix (symbolisée par le cordon rouge à la fenêtre de Rahab.

Enfin, une comparaison entre ce récit et l’Apocalypse nous amène à comprendre notre place et notre rôle dans ces temps de la fin où le combat spirituel fait rage et s’exprime dans les multiples guerres qui nous affligent.  Le tableau de comparaison suivant est un essai pour résumer les enseignements prophétiques du récit de Josué.

Ainsi « toute écriture y compris l’Ancien Testament) est inspirée de Dieu pour enseigner, convaincre, redresser et éduquer dans la justice  afin que l’homme de Dieu soit adapté et préparé à toute œuvre bonne » (2 Tim 3.16). Et « Tout ce qui  a été écrit d’avance l’a été pour notre instruction afin que par la patience et la consolation que donnent les Écritures nous possédions l’espérance. » (Romains 15.4)

« Cela leur est arrivé à titre d’exemple et fut écrit pour nous avertir, nous pour qui la fin des siècles est arrivée. »1 Corinthiens 10.11

Josué                      

                                                  Parallélisme                                                                            

Apocalypse                      

5.13-25

6.10

 

Préparation au combat : 7 sacrificateurs = 7 anges   7 trompettes                

 silence dans la marche = Prières des saints 

 

8.2-6

8.3

6.17

 

Double jugement, destruction et salut                                                        

9.17, 20-21 ; 11.18

6.22-23

Protection de Dieu sur Rahab // les scellés

7.3-4

2.18 ; 6.8-9

Présence de Dieu (cordon rouge= Croix, et arche au milieu)

11.11,19 ;7.7

6.20

Cri anticipant la victoire // cris des trois anges avant retour de Jésus

14.6-12 ; 11.15-17

6.9, 13

Avant-garde en armes // prophètes et 144000

11.15b ; 14.1-5

6.21,24

Chute et destruction de Jéricho//destruction définitive du mal

20.10, 14

6.26

Impossibilité de reconstruire les murs de la forteresse//plus de mort ni souffrances, Jéricho ville ouverte// Nlle Jérusalem portes ouvertes

21.4

21.25

 

 

 

17/10/2025

Étude n°4 le conflit derrière tous les autres, Josué 5.13-6.27 (25 10 25)

Étude n°4 le conflit derrière tous les autres, Josué 5.13-6.27 (25 10 25)

Exode 14.13-14 : «  Soyez sans crainte ; restez en place et voyez comment l’Éternel va vous sauver aujourd’hui…l’Éternel combattra pour vous, et vous gardez le silence ».Jericho bas relief.jpg

Verset : 6.20 : « On sonna de la trompette, dès que le peuple l’entendit, il poussa un formidable cri de guerre et les murailles s’écroulèrent ».

 Le texte étant assez long et fourni, nous ne verrons cette semaine que son aspect historique et les leçons qu’on peut en tirer. La semaine prochaine nous le reprendrons pour en étudier les enseignements spirituels et messianiques.

Informations

La conquête du pays commence. Elle durera environ sept ans, et comprendra trois grands événements : la prise de Jéricho et d'Aï, la victoire sur les rois du midi (ch 10), la victoire sur les rois du nord (ch 11).

Nous n’avons gardé de ces trois grands événements que la partie de la prise de Jéricho, comme exemple de la confiance que le Seigneur demandait à son peuple. En outre, la prise de Jéricho peut être  considérée comme un « type » de la victoire spirituelle de la foi contre les puissances démoniaques, telle qu’Apocalypse 12.7-9 le révèlera plus tard.

Les autres récits manifestent combien la conquête du pays se fit cahin-caha, par la grâce de Dieu (victoire d’Aï, révélation de la loi au Mont Ebal, victoires sur les rois du Midi et du Nord), malgré les faiblesses du peuple (Infidélité d’Acan, du peuple et de Josué à Aï, erreur de jugement de Josué avec les Gabaonites).

Observons

1 - Plan du texte :

a) 5.13 - 6.5 Vision accordée à Josué et plan de bataille dressé par l’Éternel

b) 6.6-14 Marche silencieuse au son des trompettes

c) 6.15-21 La chute de Jéricho

d) 6.22.25 Le salut de Rahab

e) 6.26-27 Malédiction sur Jéricho

2 - Identité du personnage de la vision

Comment se fait-il reconnaître ?

- C'est un homme qui a une épée nue à la main,

- Il n'est ni Israélite ni Cananéen,

- Il se dit Chef des armées de l'Éternel,

- Il accepte l'adoration de Josué et le titre de “ Mon Seigneur ”

- Il révèle sa Sainteté (terre où il se trouve est sainte, v 5.15) : Il utilise le même geste qui avait été demandé à Moïse au buisson ardent (Ex 3.5)

- Il est nommé enfin “ L'Éternel ” (6.2)

C'est bien l'Ange de l’Éternel, ou la manifestation de Dieu aux hommes, celui qui sera le Christ du Nouveau Testament, qui apparaît à Josué, au début de la conquête. 

3 - Stratégie ordonnée par Dieu

- Faire le tour de la ville  une fois par jour

- En silence mais au son de sept trompettes

- Faire sept tours le septième jour toujours en silence

- Rompre le silence par un cri de victoire

- Contempler l'écroulement de la muraille

- Après l'écroulement  des murs, monter dans la ville droit devant.

La participation humaine à cette victoire de Dieu réside dans la foi et l'obéissance.

4 - Ordre de marche

- En tête de la colonne, les hommes équipés (v 7)

- puis les 7 sacrificateurs aux 7 trompettes (v 4)

- l'arche portée par les sacrificateurs (v 8, 12)

- l'arrière garde constituée de tout le peuple (v 9, 13)

5 - Camp de base durant la conquête

Chaque soir, les soldats rentraient à Guilgal, où se trouvaient le Tabernacle avec l'arche et les 12 pierres tirées du Jourdain. Au Tabernacle, Josué pouvait consulter l’Éternel avant de prendre une décision.

6 - Sort dévolu à Jéricho

v 17 elle est dévouée par interdit à l’Éternel : c'est à dire que toute vie doit y être exterminée, et tout objet précieux doit être consacré au Trésor du Tabernacle. Rien ne doit revenir aux hommes, aucun butin ni en hommes, ni en troupeaux, ni en objets.

v 24 : elle est incendiée, pour être purifiée de sa souillure

v 26 : elle doit rester ville ouverte, sans fortifications ni portes, comme le signifie l'expression « rebâtir la ville ». Ce n'est pas une interdiction d'y demeurer, mais d'en faire une forteresse.

7 - Conséquences d'une éventuelle désobéissance

6.18 : mettre tout Israël en interdit et semer le trouble dans le camp. De l'attitude de chacun dépend le sort de la communauté toute entière.

8 - Salut de Rahab

v 22-25 : Toute sa famille, ceux qui s'étaient réfugiés sous son toit, furent épargnés. Placés temporairement hors du camp, comme étrangers impurs (Nb 5.3), ils furent intégrés au peuple après la circoncision des hommes et la purification des femmes. (Gn 34.15 ; Nb 19). Rahab épousa Salmon et devint mère de Booz. Elle est citée parmi les cinq femmes de la généalogie de Jésus (Mt 1.5)

COMPRENONS

1- la vision : Avant toute bataille un général étudie le terrain et la stratégie à suivre. Josué considère la ville (5.13a) et s'aperçoit de sa fermeture hermétique (6.1). A sa perplexité devant l'obstacle pour entrer dans la ville et de là dans tout le pays, le Seigneur répond en se faisant connaître comme le « chef des armées de l’Éternel ». Cette expression ne désigne pas l'armée d'Israël, mais une armée supérieure, celle des êtres célestes, celle des anges. Ainsi, Dieu fait comprendre à Josué qu'il envoie tous ses anges combattre  pour son peuple, sous sa propre direction. N'étant ni un Israélite, ni un Cananéen, ce chef n'est pas manipulable, il est indépendant, Josué ne peut que lui obéir, dans le respect de son autorité et de sa sainteté.

Josué reconnaît dans cet être céleste, celui qui a parlé à Moïse dans le buisson ardent, l’Éternel lui-même, qui se présente avec l'aspect et les attributs adaptés à la situation et à l'état d'esprit de Josué. Ôter ses souliers en sa présence est symbole de son humilité et de sa soumission totale à son autorité sainte par abandon de ses droits à celui à qui on remet sa chaussure, abandon de ses propres sécurités et de ses prétentions (2 S 15.30 ; Es 20.2-6 ; Ruth 4.7-8) .

Cette vision est destinée

- à sonder la soumission et l'humilité de Josué : il doit accepter que le vrai chef de cette conquête ne soit pas lui, mais Dieu à qui il suffit d'obéir.

- à fortifier la foi de Josué : Dieu en personne est présent et dirige tout. Il n'y a rien à craindre.

2- La stratégie :

Dieu en révèle d'abord l'essentiel, les détails sont ensuite précisés, au fur et à mesure de l'action. C'est humainement fou ! La ville sera prise par des armes incongrues : le silence, les trompettes, l'arche, la marche autour de la ville, un cri de triomphe avant l'écroulement !Jericho-chute des murs.jpg

Chacun a un rôle à jouer et une responsabilité qui engage toute la communauté. L'obéissance ou la désobéissance de chacun aura des conséquences sur tout le peuple (6.18).

Dans la ville assiégée ne seront épargnés que ceux et ce qui appartiennent à l’Éternel, Rahab et sa famille, qui ont manifesté leur foi, les métaux précieux qui serviront de prémices du butin offerts à Dieu.

3- Les armes :

a) Les trompettes : d’après Nb 10 les trompettes servaient à

- appeler en assemblée devant le Tabernacle (v 3,7) par une sonnerie sans éclat (v 7)

- ordonner le départ du camp par une sonnerie avec éclat (v 5-6)

- marcher au combat avec une sonnerie éclatante (v 9)

- manifester à Dieu sa joie (v 10)

- se rappeler au bon souvenir de Dieu (v 10)!

En outre dans Ps 98.6 et 9, et dans Lev 25.9, les trompettes éclatantes sont associées au Jour des Expiations, jour du jugement de Dieu sur son peuple, et sur les nations. Remarquez dans  le psaume combien le son des trompettes est lié aux chants et aux cris de joie : le jugement de Dieu est un événement heureux, car il manifeste le salut de Dieu (v 2), sa bonté et sa fidélité envers son peuple (v 3), sa justice et son équité envers les nations (v 2b, 9b).

Ici, devant Jéricho, les trompettes devaient sonner avec éclat pour :

- exprimer la foi du peuple en la puissance salvatrice de Dieu

- avertir les Cananéens de leur jugement imminent

- appeler Rahab et les siens à demeurer dans leur demeure, à l'abri du cordon rouge, symbole du sang de Jésus qui assure le salut.(rappel du sang de l'agneau répandu sur le linteau des portes à la 1ème plaies avant la sortie d’Égypte).

b) L'arche : elle avance au milieu du cortège. Dieu manifeste ainsi qu'il est au milieu de son peuple à qui il demande simplement de le suivre.

c) Le silence : toute discussion pourrait distraire ou semer le doute. Tous doivent être unis dans l'action obéissante (la marche), la méditation et la prière (le silence), et la confiance totale en Dieu.

d) Le tour de la ville : le chiffre 7 répété marque la perfection, l'achèvement, la plénitude. Dieu demande ces tours de la ville pour :

-inciter son peuple à faire le tour du problème ; en être bien conscient sous tous ses aspects, s'apercevoir que par ses propres forces, il ne peut rien faire.

- faire appel à sa foi : chaque jour il fallait se tourner vers Dieu pour recommencer une marche apparemment vaine et ridicule !

- éprouver l'obéissance et la persévérance du peuple. Ce n'est qu'en comptant sur Dieu qu'ils purent obéir et persévérer.

-avertir les Cananéens, comme Noé avertit pendant 120 ans les hommes antédiluviens, en construisant un bateau sur la terre ferme (Hb 11.7).

- prévenir Rahab de se tenir prête avec les siens.

e) Le cri de victoire : Ils doivent le pousser avant de voir la muraille s'écrouler. C'est l'expression la plus forte de la foi des Hébreux en la Parole de Dieu qui leur dit “ Je vous ai livré la ville ” (v 16). Ils croient qu'ils ont déjà ce que Dieu leur a promis !(Marc 11.24 ; Mat 21.22 ; Jean 14.13)

f) L'ordre de marche : Les hommes d'élite à l'avant, sont sans doute les trois tribus trans-jordaniennes, qui remplissent leur engagement. Fortes de ce qu'elles ont déjà reçu, elles entraînent les autres et leur montre le chemin et l'exemple, tout en préparant la voie pour les sacrificateurs aux trompettes et pour l'arche. Ces hommes du front sont pour tous un encouragement puissant et une exhortation vivante.

Ces armes sont dérisoires, humainement parlant, par rapport à la puissance des défenses de Jéricho, et des armes de guerre des Cananéens. Les mêmes procédés seront utilisés pour David contre Goliath ! Le miracle sera dans la concordance (=la synchronicité) entre l'utilisation de ces armes de la foi et le tremblement de terre probable qui abattit les murs de Jéricho.

4 - L'interdit : Il faut remarquer que l'interdit est d'abord une consécration à l’Éternel (6.17a). Or la seule façon de réserver à l’Éternel quelque chose d'impur, c'est de la détruire, car la sainteté de Dieu ne cohabite pas avec le péché. La première ville cananéenne est offerte à Dieu pour plusieurs raisons :

- C'est Dieu qui a remporté la victoire par sa seule puissance.

- Les prémices de tout ce que récolte Israël sont offertes  à Dieu, du premier né du foyer et des troupeaux, jusqu'aux fruits de la terre, en passant donc par le butin de guerre.

- L'ignominie des Cananéens a atteint son comble. Leur temps de grâce est terminé. Il n'existe, parmi eux, plus aucune vie qui puisse être désolidarisée du péché, car il n'y a plus de repentance ; or le péché doit être détruit. Ce sera pour les autres Cananéens un signe et un avertissement sur ce qui les attend s'ils ne se repentent pas.

Pédagogiquement par cet interdit, Dieu veut enseigner son peuple

- sur son droit de propriétaire du pays : il est le Seigneur, premier servi. Tout ce qui se trouve dans le pays lui appartient, c'est lui qui en décide le sort.

- sur le devoir absolu d'éviter ce qui peut conduire à l'idolâtrie. Pactiser avec les Cananéens serait  courir le risque de tomber sous le même jugement qu'eux. L'interdit a valeur d'exemple, d'avertissement pour le peuple hébreu aussi (v18).

- sur les limites de la patience de Dieu : elle a duré plus de 1800 ans, depuis la malédiction de Noé sur Canaan (Gn 9.25). Dieu envoya à ces peuples des témoins, Melchisédek, Abraham, pour les appeler à la repentance ; le sort de Sodome et Gomorrhe les a avertis, les récits des miracles de la Mer Rouge, du désert et du Jourdain ont pu les interpeller, mais leur iniquité les rendit sourds et aveugles, et Dieu ne supporte plus qu'elle dure plus longtemps et risque de corrompre son peuple.

- sur l'incompatibilité de sa sainteté, de son amour, de sa justice avec le mal : Dieu ne peut ni approuver, ni encourager, ni supporter éternellement le mal. Il ne peut laisser le croyant qui a confiance en lui, éternellement bafoué et persécuté. Sa justice réclame de le réhabiliter, et son amour de le sauver, comme il le fit avec Rahab. Et cela implique la destruction de l'auteur du mal!

- sur son utilisation des hommes pour témoigner de son amour et aussi de sa justice. Les Hébreux fidèles seront le bras de Dieu contre les Cananéens impies, comme plus tard les Assyriens et les Babyloniens seront les instruments de la justice de Dieu envers les Hébreux infidèles.(Attention ici de ne pas faire de ce texte un prétexte pour justifier les massacres commis actuellement en 2025, à Gaza et en Palestine)

5 - Les Cananéens

Le texte ne nous dit rien sur les sentiments et les actes des Cananéens : ils se sont tellement éloignés de Dieu par leurs mœurs sociales et religieuses dépravées (Dt 18.9-14), qu'ils sont déjà considérés comme “ morts ”(Mt 8.22). “ Et leur amour, leur haine, et leur envie ont déjà péri. Ils n'auront plus jamais aucune part à tout ce qui se fait sous le soleil ” (Ecc 9.6). “ Il n'y a ni oeuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse, dans le séjour des morts... ”(Ecc 9.10). La miséricorde de Dieu ne peut plus agir en leur faveur, sauf pour ceux qui se sont placés sous sa protection, dans la maison de Rahab.

Le problème est envisagé ici collectivement. On ne doit pas exclure que, dans cette collectivité, la grâce de Dieu agisse individuellement, pour le salut éternel des nouveau-nés par exemple, ou de ceux qui dans leur cœur se sont vraiment repentis à la dernière heure (voir le brigand sur la croix, ou la parabole des ouvriers de la dernière heure (Lc 23.43 ; Mt 20.15). Seul Dieu sait ce qui se passe dans les cœurs !

La ville entourée de hautes et épaisses murailles paraissait imprenable et les habitants réfugiés à l'intérieur pouvaient soutenir un long siège : au moment de l'attaque, les récoltes venaient d'être rentrées et le bétail avait été mis à l'abri des envahisseurs. L'archéologie a retrouvé des jarres remplies de grains, datant du 15è siècle av JC, et entourées de traces d'incendie et de tremblement de terre, confirmant les données du texte biblique.

Les Cananéens connaissaient l'art du bronze puis du fer, inconnu des Hébreux nomades. Cet art fit leur supériorité guerrière pendant de longs siècles, du temps des Juges et des Rois. Pour travailler les métaux, les Phéniciens allaient s'approvisionner jusqu'en Espagne. On explique ainsi que le prophète Jonas ait trouvé si facilement un bateau pour s'enfuir à Tarsis, au sud de l'Espagne.

Les métaux nombreux et précieux trouvés à Jéricho furent réservés pour le Trésor de l’Éternel, comme prémices du butin. Dans les autres villes, les soldats purent prendre leur part de butin. La ville fut incendiée selon la coutume antique qui voulait ainsi faire disparaître toutes traces du peuple vaincu. Josué empêchait les Cananéens de s'installer à nouveau près des gués du Jourdain et ainsi entraver la circulation, et il empêchait les Hébreux de s'arrêter dès le début de la conquête, dans les délices et les tentations de possession et de confort, après 40 ans d'errance.

6 - La malédiction

Elle n'atteint pas celui qui habitera à nouveau dans la ville, mais celui qui rebâtira des fortifications et des portes. La ville doit rester ouverte à tous, et ne pas présenter d'obstacle à la réalisation du plan de Dieu. Cette malédiction tombera sur Hiel de Béthel, qui, du temps du roi impie Achab, rebâtira les murailles et les portes, au prix de ses fils premier et dernier nés (1R 16.34).

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Devant une difficulté de relation avec un proche ou un frère dans la foi, comment est-ce que je réagis : en m'enfermant dans ma forteresse ? En entourant mon vis-à-vis d'attentions, d'amour, d'appels au pardon, de prière ? En attaquant de front par des reproches ou des jugements, au risque de me heurter à un mur ? En faisant preuve d’humilité dans le ton et l’attitude ?

- Dans les problèmes à résoudre, en quoi ou en qui est-ce que je place ma confiance : en mes propres forces, en celle de mon entourage, parents, amis, pasteur, etc..., en Dieu ? A quelle attitude cela me conduit ?

- Comment puis-je participer à la mission confiée à mon Église de "conquérir" spirituellement des “ places-fortes ” ?