04/02/2022
Étude n°7 Jésus l’ancre de l’âme, Hébreux 6.9-13, 17-20 (12 02 22)
Étude n°7 Jésus l’ancre de l’âme, Hébreux 6.9-13, 17-20 (12 02 22)
« Cette espérance nous l’avons comme un ancre solide et ferme pour notre âme ; elle pénètre au-delà du voile là où Jésus est entré pour nous comme un précurseur » Héb 6.19
Observons
Le contexte :
Qu’a reproché l’auteur à ses lecteurs ? (5.11-12)
Qu’a-t-il recommandé ? (6.1)
De quel danger les a-t-il prévenus ? (6.4-8)
Le texte v 9-12
- Comment l’auteur s’adresse-t-il à ses lecteurs ?v 9
- De quoi est-il persuadé à leur sujet ? v 9
- Sur quoi fonde-t-il sa conviction ? v 10
- De quelle nonchalance ou paresse s’agit-il ici ?
- A qui fait-il allusion comme modèles à suivre ? v 12 (voir ch 11)
V 13-16 : Exemple d’Abraham : pourquoi a-t-il fait confiance à Dieu et a-t-il été patient ?
V 17-20
- V 17 : Que fit Dieu pour confirmer sa promesse ? Qu’est-ce que cela ajoutait à ses paroles ?
- V 18 : Dans quel but ? A quoi sommes-nous encouragés ? Quel est notre refuge dans l’épreuve ?
- V 19 : A quoi est comparée notre espérance ? Développez cette métaphore : que représente l’ancre pour un bateau et pour la foi ?
- Qui pénètre au-delà du voile ? Qu’est ce voile ?
- V 20 : A quoi est accrochée l’ancre de notre espérance ? Que signifie que Jésus est notre grand sacrificateur ? (5.9-10)
Comprenons
Le contexte
Les destinataires de cet écrit (traité, discours, lettre ?) étaient sans doute des judéo-chrétiens de Palestine ou du monde méditerranéen, ce qui justifie l’adresse aux Hébreux. Ils connaissaient les rites du temple de Jérusalem, mais leur persévérance chrétienne s’affaiblissait devant le retard du retour de Christ. Ils avaient perdu leur premier amour (Ap 2.4) et ils étaient tentés de retourner aux pratiques juives, oubliant d’affermir leur foi en Christ en se nourrissant de la Parole. L’auteur leur reproche leur foi infantile restée au stade élémentaire de la connaissance de Dieu et leur incapacité à discerner le bien et le mal (5.12-14). Il a l’intention de les pousser à se perfectionner (6.1-3), sans reprendre les fondements de la foi qu’il espère connus de ses destinataires. Toutefois c’est avec une grande sévérité qu’il les avertit du danger de s’endurcir aux appels de Dieu et aux enseignements spirituels de la Parole (6.4-8). Le refus de changer de conduite équivaudrait à crucifier de nouveau le Fils de Dieu (v 6) et les entrainerait à leur perte éternelle (voir Héb 10.29).
Le texte
V 9-13 : Pour atténuer ces propos sévères, pour la première et unique fois dans son écrit, l’auteur s’adresse à ses lecteurs comme à des « bien-aimés ». Il veut ainsi leur manifester tout l’amour fraternel qu’il leur porte, son désir de leur révéler des « choses » ou paroles (c’est le même mot en hébreu, même si cet écrit est en grec) favorables à leur salut, et son assurance qu’ils sont tous en bonnes dispositions pour les recevoir (v 9). L’auteur fonde sa conviction sur la serviabilité et l’amour envers les frères dont ils ont fait preuve, et que le Seigneur saura récompenser par d’autres bénédictions (Mat 10.40-42). Il ne dit pas que ces qualités sont des mérites que Dieu considèrera, mais sont des preuves de leur foi et des bénédictions qu’ils ont reçues et recevront encore de la part de Dieu. L’auteur invite ces croyants à rester fidèles jusqu’à la fin (leur mort ou le retour de Jésus) dans une foi active et pleine d’espérance dans la réalisation des promesses divines. La nonchalance ou la paresse qu’il refuse ne sont pas du domaine de l’action, c’est plutôt celles de leur état d’esprit lent à comprendre (5.11) et de la tiédeur de leur foi et de leur espérance. On pense ici aux reproches adressés à l’Église de Laodicée (Ap 3.15).
Les Hébreux sont invités à imiter (v 12) tous les héros de la foi (dont il sera question au ch 11).
V 13-16 : Comme Abraham, tous ces héros se sont appuyés sur les promesses que Dieu avait confirmées par un serment solennel (Gen 22.15) : pour les hommes jurer par quelqu’un de cher ou de supérieur à soi, c’est certifier la vérité et l’inviolabilité de son serment.
V 17-20 : Dieu entre dans cette façon humaine de prêter serment, en jurant par lui-même, puisqu’il n’y a personne de plus grand que lui, il engage son honneur et certifie la réalisation de la promesse. Les héros de la foi se sont appuyés sur ces deux facteurs, promesse et serment de Dieu (v 18), pour attendre avec patience et espérance la réalisation lointaine du salut en Jésus-Christ. Comme eux, les Hébreux – et nous-mêmes – sont invités à être sûrs de la promesse divine du salut offert par Jésus et à trouver réconfort et refuge en Lui pendant les périodes de difficultés.
V 19 : L’auteur utilise une belle métaphore pour expliquer le rôle de l’espérance dans la vie du fidèle : comme l’ancre d’un bateau lui permet en s’accrochant au fond de la mer de rester fixe au milieu des flots agités, l’espérance du chrétien pénétrant dans les profondeurs spirituelles de la révélation de la Parole divine, derrière le voile de notre condition humaine pécheresse, lui permet de comprendre l’œuvre qu’accomplit en sa faveur le Christ depuis qu’il officie comme grand prêtre auprès de Dieu. Pour la troisième fois dans son écrit, l’auteur parle de Jésus comme d’un « sacrificateur selon l’ordre de Melchisedek » (5.6 et 10), pour le différencier des sacrificateurs humains qui recevaient leur fonction par hérédité et consécration humaines. Melchisedek, rencontré par Abraham après sa victoire sur les agresseurs de Sodome (Gen 14.18) n’avait pas de généalogie à laquelle le raccrocher, et officiait comme sacrificateur du Très-Haut, tout en étant « roi de Justice et de Paix », préfigurant ainsi la personne même de Jésus !
Quel était le rôle du grand sacrificateur le jour où il pénétrait dans le Lieu Très Saint, derrière le voile du temple qui cachait l’arche de l’Alliance contenant la Loi de Dieu aux yeux des prêtres officiant dans le lieu Saint ? (Voir Lévitique 16, qui concerne le Jour des Expiations).
Au jour des expiations le grand prêtre répandait sur le couvercle de l’Arche le sang pur d’un bélier sacrifié sans imposition des mains, pour « effacer » (= expier) virtuellement les fautes commises contre la Loi divine par le peuple pendant l’année écoulée. Ce rite préfigurait et révélait par des gestes concrets, l’action de pardon qu’accomplit Jésus depuis son ascension auprès du Père. Dans ces lieux invisibles car spirituels, en présentant son sacrifice sur la croix pour le salut des hommes, Jésus s’oppose aux accusations de Satan contre le pécheur, enlève ses habits sales et le revêt de sa justice (Voir Zacharie 3.1-5). Le croyant peut être assuré ainsi de son pardon et espérer fermement que la promesse de retrouver Christ dans le Royaume, au-delà du voile de sa condition présente, se réalisera pleinement. Cette espérance solide lui permet de vivre et de patienter, sans être « balloté à tout vent de doctrine » ou de vicissitudes (Eph 4.14).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Où en sommes-nous dans notre croissance spirituelle : des nourrissons au lait maternel ? des adolescents instables, capricieux et contestataires ? des adultes solidement nourris de la Parole ?
- Par quels services montrons-nous notre amour pour Dieu et les autres ?
- Quelle est véritablement l’espérance qui nous soutient dans l’épreuve ?
- Sur quoi s’appuie-t-elle ? A quoi nous raccrochons-nous pour ne pas être emportés à tout vent ?
- Sommes-nous assurés d’être pardonnés par Jésus ? comment manifester cette assurance ?
08:00 Publié dans Hébreux | Lien permanent | Commentaires (0)
28/01/2022
Étude n°6 Jésus, le prêtre fidèle Héb 7.20-28 (05 02 22)
Étude n°6 Jésus, le prêtre fidèle Héb 7.20-28 (05 02 22)
Comme ce thème sera examiné sur plusieurs de nos études, pour éviter trop de répétitions, nous vous invitons à vous concentrer cette semaine sur ce que l'Ancien Testament nous révèle sur le ministère du grand-prêtre, dans la figure de Melchisedek (Genèse 14.17-20, Voir l'annexe de cette note).
«C’est bien un tel souverain sacrificateur qui nous convenait : saint, innocent, immaculé, séparé des pécheurs, et plus élevé que les cieux ». Héb 7.26
Observons
Le contexte
Le chapitre 7 de l’épître aux Hébreux est consacré à la démonstration de la supériorité du sacerdoce de Jésus « selon l’ordre de Melchisédek » (Ps 110.4). Dans les versets 1 à 10, l’auteur comparant Jésus à Melchisédek, établit sa supériorité par rapport à Abraham et aux Lévites. Puis du v11 au v19, l'auteur examine le changement de sacrificature qu'opère Jésus-Christ.
Le texte
V 20-22 : Christ institué sacrificateur par un serment divin
V 23-25 : Christ seul sacrificateur éternel, sauveur parfait et intercesseur
V 26-28 : le Fils par sa sainteté est un sacrificateur parfait.
Toute l’argumentation tourne autour du rôle du souverain sacrificateur, préfiguré par Melchisedek
Comprenons
Le contexte
En tant que sacrificateur du Très-Haut, et roi de Salem (= paix), Melchisédek (= roi de justice) est considéré très tôt, par David lui-même, comme un « type » du Messie à venir. Jésus le confirme en rappelant le Psaume 110, composé par David « animé par l’Esprit », et en s’appropriant la prophétie de ce psaume (Mat 22.43-44).
Melchisédek, apparu sans généalogie ni descendance, pour recevoir la dîme des mains d’Abraham, lui fut donc supérieur, ainsi qu’aux Lévites qui, issus d’Abraham, furent consacrés au sacerdoce (Hé 7.4-11). Tous furent mortels et faillibles, alors que Christ fut institué sacrificateur, par la puissance d’une vie impérissable (v 16) et sans péché, sans être issu d’une tribu sacerdotale ; il a donc supprimé le sacerdoce lévitique, devenu inutile (v 18) et a introduit une meilleure espérance « par laquelle nous nous approchons de Dieu » (v 19).
Dès cette introduction à notre texte, apparaît un des bienfaits du sacrifice expiatoire et rédempteur de Christ : sa médiation comme sacrificateur, pour nous permettre l’accès à Dieu.
Le texte
Pour comprendre l’intercession de Jésus, il faut se souvenir que le sacrificateur de l’ancienne alliance était consacré au service du temple comme représentant du peuple auprès de Dieu, en présentant les prières du peuple sur l’autel des parfums et en en aspergeant les cornes, du sang des victimes sacrifiées ; outre cette représentation, il était aussi représentant de Dieu auprès du peuple, surtout le Jour des Expiations, où, après avoir purifié le sanctuaire, il en ressortait pour éliminer symboliquement le mal, en le transférant sur le bouc émissaire, envoyé mourir au désert.
Le sacrificateur œuvrait donc pour transmettre aux fidèles de la part de Dieu l’assurance du pardon. L’auteur de l’épître aux Hébreux compare Jésus-Christ à ces sacrificateurs humains pour montrer combien le sacerdoce de Jésus dépasse celui des nombreux hommes mortels qui l’ont précédé.
Alors qu’il n’est pas de la tribu de Lévi d’où sortaient les sacrificateurs, Jésus a été institué sacrificateur, non selon une loi humaine, mais selon un serment de Dieu (v 6.17 ; Ps 110.4). Le serment n’a de valeur que s’il est garanti par une autorité, une personne supérieure à celui qui le prononce. On prête serment sur son père, sa mère, le roi, le temple, un objet ou une personne sacrée, pour attester de la vérité de ses mots. Dieu rend sa parole sûre en jurant par lui-même, car il n’y a personne de plus grand que Lui ! Il y a peu de serments de Dieu dans la Bible. Notre texte fait allusion au premier serment de bénédiction par l’ange de l’Éternel à Abraham après le sacrifice d’Isaac (Genèse 22.16).
Esaïe 45.22b-23 rapporte le serment de Dieu appelant les hommes à se tourner vers lui : « Tournez-vous vers moi et vous serez sauvés, car je suis Dieu, et il n’y en a pas d’autre. Je le jure par moi-même, la vérité sort de ma bouche, et ma parole ne sera pas révoquée… ».
Dans Apocalypse 10.5-7, l’ange debout sur la mer et sur la terre (= image du Christ intercesseur) jure par l’Éternel et le Créateur qu’il « n’y aura plus de délai » pour l’accomplissement du mystère de Dieu.
Dans notre texte aux Hébreux, Dieu s’engage solennellement à accomplir par Jésus une œuvre de salut et de médiation en faveur de son peuple. Parce que Christ est ressuscité et saint, il vit éternellement ; son rôle de sacrificateur médiateur entre les hommes et Dieu, est unique (il ne peut avoir de successeurs) et parfait : il sauve vraiment et intercède (v 24-25).
On peut se demander en quoi consiste l’intercession de Christ auprès de Dieu. Comment imaginer un Dieu séparé en deux, le Père, juge qui a besoin d’être supplié par son Fils qui lui présente son sacrifice pour le rendre favorable aux pauvres humains ? C’est une dichotomie absolument contraire aux Evangiles et aux paroles de Christ (Jean 17.21-22), disant ne faire qu’un avec son Père !
Selon notre habitude, cherchons dans la Bible une explication de l’intercession divine à travers des épisodes où interviennent des sacrificateurs, « types » du Christ.
Le premier texte se situe en Nombres 17.6-15 : A la suite de la révolte de Koré et de son châtiment le peuple murmure contre Dieu, Moïse et Aaron. Une plaie décime les tribus. Moïse ordonne à son frère le sacrificateur Aaron de parcourir le camp en offrant le parfum de l’autel d’or pour « faire l’expiation » du peuple (= effacer son péché). « Aaron se plaça entre les morts et les vivants, et la plaie fut arrêtée » (v 13). Aaron avec son encensoir brûlant les parfums symbolisant les prières de repentance du peuple, fut le médiateur qui au nom de Dieu purifia le peuple, effaça son péché et ainsi conserva la vie à ceux qui étaient pardonnés. De même Christ, dans son sacerdoce éternel, se place entre ses fidèles repentants et celui qui les accuse devant Dieu et cherche à les perdre. Il les défend, les protège, les purifie et leur accorde le feu de l’Esprit pour vivre et persévérer dans la foi, au sein d’un monde où se déchaînent les puissances des ténèbres.
Le second texte d’intercession (Zacharie 3.1-5) est encore plus précis, puisqu’il met en scène l’Ange de l’Éternel, Satan, l’Éternel, devant lequel comparaît le sacrificateur Josué, en vêtement sales. Dieu récuse les accusations de Satan et sous la forme de l’Ange, purifie Josué en le revêtant d’habits précieux, en signe de son pardon !
Un troisième texte biblique nous montre sous forme d’images symboliques l’intercession de Christ pour son peuple de la fin des temps. Dans Apocalypse 8.3-5, un ange à l’encensoir (rappel d’Aaron et de sa fonction sacerdotale d’intercesseur) est placé sur l’autel d’or : ce qui signifie qu’il est à la fois sacrificateur (le sacrificateur seul pénétrait dans le lieu Saint où se situait l’autel d’or des parfums, mais se tenait devant et non dessus !) et victime (dont le sang était aspergé sur les cornes de l’autel. (Dessin de Zabou)
Cet ange représente Christ, qui seul est à la fois prêtre et victime, opposant le don de sa vie sur la croix en faveur des croyants en son sacrifice, aux accusations de culpabilité proférées par Satan. Son intercession les libère de son emprise maléfique et sournoise, les assure de son pardon et de la transmission de son Esprit (Ap 8.5) en jetant le feu de l’autel sur la terre. Ils en sont fortifiés et scellés (7.3), pour persévérer dans la foi au milieu des fléaux avertisseurs qui tombent sur la terre, véritables trompettes appelant les hommes à se repentir (Ap 8.21).
Ainsi ces trois textes nous permettent d’approcher la compréhension de la rédemption et de l’intercession parfaites de Christ. Sa mort sur la croix efface le péché de notre nature humaine sans Dieu, son sang (= sa vie), donné volontairement en notre faveur (v 27), nous donne la possibilité d’une autre vie, une vie nouvelle guidée par l’Esprit qu’il répand sur ceux qui s’approchent de Dieu avec un cœur contrit, son intercession nous défend et nous protège contre les fausses culpabilisations suggérées à notre esprit par l’adversaire ; le feu de son Esprit Saint nous purifie et nous anime d’une nouvelle ardeur pour le servir auprès de nos frères les hommes, il nous éclaire dans les dédales et les embûches d’un monde déboussolé et agité de violences.
V 28 : Établi par Dieu sous le sceau d’un serment solennel, dans ce ministère après sa résurrection et son ascension, Jésus-Christ, vivant pour l’éternité, sauve ceux qui s’approchent de Dieu par lui (v 25), le médiateur d’une alliance plus excellente que celle de l’ancien culte terrestre, qui n’était que « l’image et l’ombre des choses célestes. » (Hé 8.5)
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comment intégrer à ma vie personnelle et à celle de mon église la révélation de ce texte sur l’intercession de Christ ? En quoi cette intercession peut-elle modifier nos prières, nos projets d’action dans le monde, nos relations avec les autres, et avec Dieu ?
- Pourquoi ne pas demander au Seigneur de nous éclairer dans l’étude des textes difficiles de sa Parole, pour comprendre comment il agit en notre faveur à travers les événements du monde et de notre vie ?
- Ai-je l’assurance du pardon parfait acquis pour moi par Christ sur la croix ? Comment sa puissance de résurrection et d’intercession agit-elle en mon cœur et ma conscience ? Un sentiment de culpabilité subsiste-t-il toujours ? Pourquoi ? et Comment l’éliminer ?
Annexe
(Extrait d'une étude de Genèse 14.17-20)
Après la victoire d'Abram qui possède maintenant tous ses biens, le roi de Sodome, sorti du bitume où il s’était enfoncé (symbole de la déroute complète de Satan ?) vient chercher à sauver son titre de roi en récupérant sinon ses biens, du moins ses sujets, sans lesquels il n’a plus de royauté ! A l’opposé Melchisédek (dont le nom signifie : roi de justice, et qui est roi de Salem = paix, Hb 7.2), manifeste la présence incarnée du Dieu Très-Haut dont il est le prêtre ou sacrificateur, au moment où Abram est placé devant un choix important : prendre les richesses cédées par le roi de Sodome, ou reconnaître sa dépendance de Dieu. Melchisédek ne demande rien, mais offre la bénédiction de Dieu et le partage du pain et du vin (symboles prophétiques du repas de la Cène, donc du sacrifice de Christ pour sauver et pardonner l’homme pécheur). Ce geste , signe d’accueil, de communion, de relation et de partage, est aussi un acte physique pour rassasier, désaltérer, soutenir la vie. Les bénédictions prononcées par Melchisédek concernent d’abord Abram à qui est rappelé la Seigneurie de Dieu sur le ciel et la terre : le Dieu Créateur est donc le maître qui bénit (= veut du bien à) Abram. Celui-ci peut ainsi comprendre à qui il doit la victoire qu’il vient de remporter. Ensuite la seconde bénédiction explicite clairement cette pensée. Par trois fois, Dieu est appelé Très-Haut pour bien marquer la supériorité de sa majesté et de sa royauté universelle.
Abram réalise l’abondance des bénédictions divines ; et c’est dans ce sens qu’on peut interpréter la promesse de Mal 3.10 : discerner la main de Dieu derrière tout ce que nous recevons, remplit le cœur de reconnaissance, de confiance et d’adoration. Abram manifeste aussitôt sa reconnaissance à Dieu et sa dépendance totale du Dieu propriétaire de l’univers, de sa propre vie et de ses biens, en remettant à Melchisédek, son représentant terrestre, la dîme de toutes ses ressources.
Dans le culte d'Israël, le grand sacrificateur, ou grand prêtre, sortait de la lignée de Lévi consacrée au service du temple. Melchisedek n'a aucune ascendance, préfigurant ainsi l'origine divine de Jésus. Il sert le Très-Haut en étant intermédiaire entre les hommes fidèles à Dieu et Dieu lui-même, comme Jésus le sera sur terre comme au ciel. Il offre la bénédiction de Dieu, et par le partage du vin et du pain (symboles de l'action de salut et de pardon de Jésus), il accueille dans une relation nouvelle d'hospitalité et d'amitié, l'homme qui vient à lui en se détournant, comme Abram, des attraits du matérialisme.
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