19/04/2024
Étude n°4 Debout pour (contre) la Vérité Ap 12. 6, 13-18 (27 04 24)
Étude n°4 Debout pour (contre) la Vérité Ap 12. 6, 13-18 (27 04 24)
« Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut que le Fils de l’homme soit élevé afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle. » Jean 3.14-15.
Observons (Tapisserie de l'Apocalypse d'Angers : la Femme et le Dragon)
Contexte : Que nous rapportent les versets 1 à 5 sur la femme contre qui lutte le dragon ? Que représente-t-elle et que lui arrive-t-il ?
Texte :
- V 6 : Où s’enfuit la femme ? Qui lui a choisi ce lieu et pourquoi ? Quelle est la durée de son séjour ?
- V 13 A quel moment reprend le récit de la femme ? Que représente le désert ?
- V 14 Que lui fut-il donné ? Quel symbole contient cette image de l’aigle ? Dt 32.10-11
Comment est exprimé ici le temps indiqué déjà au v 6 ?
- V 15 Quelles sont les armes du dragon, dans quel but sont-elles utilisées ?
- V 16 Qui vient au secours de la femme ? par quels moyens ? Qu’est-ce qui est mis en opposition dans ce verset ? Quel en est le symbole ?
- V 17 Comment le dragon exprime-t-il son irritation ? Que sont les restes de la descendance de la femme ? Que gardent-ils ?
- V 18 Où se tient le dragon ?
Comprenons
Le contexte (voir dans la colonne de gauche de la page, les « Archives » et le texte du 1e Avril 2023 : Victoire de Jésus sur Satan) : Le premier (v 1-5) des trois tableaux du ch 12 de l’Apocalypse a présenté une femme debout dans le ciel, enveloppée de la lumière du soleil, les pieds reposant sur la lune, couronnée d’étoiles, enceinte et enfantant un fils qui est enlevé vers Dieu, pour échapper aux attaques du dragon. Nous y voyons une représentation symbolique du peuple de Dieu éclairé de la lumière protectrice de Dieu, et fondant sa foi sur les Écritures, reflet de la personne divine (comme la lune reflète la lumière du soleil). Le Fils de Dieu naît dans ce peuple et aussitôt est en butte aux attaques de Satan.
L’histoire de la femme reprend au verset 6. La femme s’enfuit dans le désert ; le désert est dans la Bible le lieu où Dieu appelle son peuple à le rencontrer, pour faire alliance avec lui (Exode 3.18 ; Osée 2.16). C’est aussi le nom que les Huguenots donnèrent au lieu de refuge qu’étaient les montagnes cévenoles où ils pouvaient célébrer leur culte, à l’abri des persécuteurs. Par extension, ce fut le nom donné aux pays de refuge des protestants pourchassés, qu’Ap 12.7 et 13.11 appelle la terre. Dans le désert, la femme est nourrie par Dieu pendant 1260 jours(v 6 et 14).. Ce temps correspond aux années de persécutions des croyants fidèles à la Parole, pendant le Moyen-âge, annoncées par la prophétie de Daniel sous la formule « un temps, des temps et la moitié d’un temps». Dans cette prophétie, le mot« temps » représente une année, il s’agit donc de trois ans et demi, ou 1260 jours. Dans le langage prophétique, les indications de durée s’interprètent selon les paroles de Dieu à Moïse (Nb 14.34) « Vous porterez vos fautes 40 ans dans le désert, une année pour chaque jour » et à Ezéchiel (4.5-6) : « Tu porteras la faute de Juda 40 jours ; je t’impose un jour pour chaque année ». La sollicitude de Dieu est inépuisable : pendant cette longue durée de 1260 ans, où son peuple dans le désert souffre de la solitude et des dures conditions de vie, Dieu le nourrit de sa Parole Il le fortifie ainsi contre les attaques du « dragon » Satan, qu’incarnent les puissances persécutrices décrites au chapitre 13.
Versets 13-18 : Après le tableau central, qui donne l’explication des personnes et des enjeux du combat céleste (voir l'étude n°1 du 06 04 24), le troisième tableau du chapitre 12 (v 13-18) reprend l’histoire là où nous avait laissés le premier tableau. Le verset 6 qui parlait de la fuite de la femme au désert, est développé par les versets 13-14. On y retrouve les mêmes personnages, la femme qui avait enfanté, et le dragon, les mêmes lieux, le désert, les mêmes temps, 1260 jours /années. Des détails sont pourtant ajoutés : « Les deux ailes du grand aigle sont données à la femme » : l’aigle est un oiseau de proie, qui dans la Bible, peut être symbole de protection des siens : « L’Éternel a entouré son peuple, il en a pris soin, il l’a gardé comme la prunelle de son œil, pareil à l’aigle qui éveille sa couvée, voltige sur ses petits, déploie ses ailes, les prend, les porte sur ses plumes » (Dt 32.10-11).
Verset 14 : Dans Daniel 7.25, qui parle de la même période, il s’agit d’une époque d’oppression des saints pendant un temps, des temps, la moitié d’un temps. Dans Apocalypse 12.14, il s’agit d’une époque de protection de Dieu sur son peuple réfugié au désert. Les protestants persécutés des 16ème et 17ème siècles se sont reconnus dans cette femme protégée par Dieu au désert, que ce soit dans les montagnes cévenoles ou dans les terres de refuge étrangères. Daniel 12.7 limite le temps d’oppression sur le peuple, qu’Apocalypse 11.2-3 rappelle en disant que « les nations fouleront aux pieds la ville sainte pendant 42 mois » et «les deux témoins auront le pouvoir de prophétiser, revêtus de sacs, pendant 1260 jours ». On sait que le sac était le vêtement du deuil le plus profond.
Le temps d’oppression du peuple de Dieu fut aussi le temps de proclamation de sa Parole par les « deux témoins » (Apocalypse 11.3-12). Le peuple de Dieu dans sa souffrance étudie la Parole pour y trouver réconfort et sens à sa vie, et la diffuse autour de lui. La femme est nourrie au désert « loin de la face du serpent » : Cette expression évoque l’affrontement direct des forces sataniques, ou encore la fascination hypnotique du serpent qui risque de faire tomber dans la tentation, ou dans la séduction spirituelle. Le désert serait alors le lieu de purification, loin de ces séductions, où Dieu attire son Église : « Voici, je veux l’attirer et la conduire au désert, et je parlerai à son cœur » (Os 2.16-20).
Verset 15 : « De sa gueule le serpent lança de l’eau comme un fleuve derrière la femme » : en plus des persécutions physiques, les flots tumultueux des paroles mensongères et séductrices de Satan tenteront de noyer la foi des fidèles,
Verset 16 : Le combat spirituel est acharné car « La terre engloutit le fleuve que le dragon avait lancé de sa bouche » (v 16) : le serpent trop éloigné, attaque par d’autres moyens, mais les moyens de Dieu pour protéger son peuple sont illimités ; ils sont symbolisés d’abord par le désert, puis par la bouche de la terre avalant le fleuve lancé par Satan contre la Femme, c’est-à-dire l’éloignement du peuple dans les montagnes et l’accueil à l’étranger, en particulier dans le nouveau monde des Amériques, que les foules de réfugiés ont contribué à peupler. Les eaux, en effet, sont d’après Ap 17.15 « les peuples, les nations, les foules et les langues ». Elles peuvent être symbole de purification et de vie : les eaux avalées par la terre seraient alors les réfugiés, qui furent facteurs de développement des pays d’accueil. Mais les eaux sont aussi symbole de destruction et de mort lorsqu’elles sont en crue : les eaux crachées par le dragon seraient les persécutions et les oppressions lancées contre le peuple de Dieu, mais qui disparurent dans les terres de refuge. Le rapprochement en contraste de la bouche de la terre et de la bouche du dragon nous invite peut-être à y voir sur le plan spirituel, un symbole de la vérité de la Parole divine remportant la victoire sur les mensonges sataniques qui essaient de détruire la foi des croyants fidèles depuis cette époque de la Réforme et de la Contre-Réforme.
Verset 17 : « Le dragon irrité contre la femme alla faire la guerre aux restes de sa postérité » (v17) : malgré la protection divine et le refuge à l’étranger, le peuple de Dieu s’est réduit comme cette expression « les restes » semble l’indiquer. De la descendance du peuple persécuté ne subsistent que « des restes » (Le mot est au pluriel neutre dans le texte grec). La « Femme » fidèle d’Apocalypse 12 serait-elle devenue la « prostituée » d’Apocalypse 17 ? En s’institutionnalisant et en devenant majoritaire, l’Église court le danger de ne plus s’appuyer sur ses caractéristiques spirituelles « les commandements de Dieu et le témoignage de Jésus », mais sur sa structure. L’Église est un corps social de solidarité, nécessaire pour véhiculer la Parole, mais elle ne peut s’en prévaloir pour prétendre définir celui qui est sauvé et celui qui ne l’est pas, ou pour s’autoproclamer «Reste ». Seul Dieu connaît ceux qui constituent ses « Restes », éparpillés parmi tous les humains de ce monde, comme il l’a fait comprendre à son prophète Élie qui se croyait resté le seul fidèle, au sein des persécutions du roi Achab.
Le troisième tableau de ce chapitre 12 se termine au verset 18 par la vision du dragon qui « se tint sur le sable de la mer : c’est-à-dire entre la terre et la mer. C’est une position différente de celle de l’ange d’Apocalypse 10.5 : « l’ange que je voyais debout sur la terre et sur la mer ». Cet ange avait une position d’autorité puisqu’il était au-dessus de la terre et de la mer. Alors qu’ici le serpent, pâle imitateur de l’ange divin, a une position stratégique, prêt à intervenir d’un côté ou de l’autre, au milieu des événements qui agitent le peuple de Dieu (= terre) et les nations (= mer). Il guette sa proie, cherchant qui il va dévorer (1 Pi 5.8).
Ainsi le chapitre 12 fait comprendre aux croyants fidèles qu’ils ne sont jamais abandonnés par leur Père dans le combat dangereux que leur livre l’Adversaire. Il leur rappelle la victoire de Jésus remportée à la croix et à la résurrection, gage de leur propre victoire, pour autant qu’ils gardent les commandements de Dieu et le témoignage de Jésus, = la Loi et l’Évangile, pour avoir la sagesse et la force de refuser les tentations d’idolâtrie que les puissances du monde veulent leur imposer.
Questions pour une application dans la vie chrétienne :
- Qu’est-ce que ce tableau qui résume l’histoire de l’Église me permet de comprendre pour ma vie aujourd’hui ?
- Comment résister aux tentations pernicieuses ou aux persécutions physiques de l’Adversaire ?
- Comment s’est exercée la protection physique et/ou spirituelle de Dieu sur ma vie et celle de mon Église ?
08:00 Publié dans Grande controverse | Lien permanent | Commentaires (0)
12/04/2024
Étude n°3 : La lumière brille dans les ténèbres, 2 Thes 2.1-12 (20 04 24)
Étude n°3 : La lumière brille dans les ténèbres, 2 Thes 2.1-12 (20 04 24)
«Marchez pendant que vous avez la lumière afin que les ténèbres ne vous surprennent pas : celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va. Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière afin que vous deveniez des enfants de lumière » Jean 12.35-36.
Observons
Texte de style prophétique, construit en trois parties :
1-2 : Appel au bon sens dans l’attente du retour de Jésus
3-8 : Révélation de l’Antichrist avant le retour de Christ
9-12 : Caractéristiques et fin de l’Antichrist (à relever).
Comprenons
Au cœur de sa seconde lettre aux Thessaloniciens, Paul revient sur le sujet de l’avènement du Seigneur qui préoccupe cette église troublée par des prédicateurs excités et mensongers (v 2). Ce que l’apôtre avait annoncé dans sa première lettre n’a pas suffi à calmer les esprits. C’est pourquoi Paul les exhorte maintenant à conserver leur bon sens (v 2), et le discernement de la vérité (v 10-11). Dans les périodes de désarroi, de doutes, d’excitation mystique, d’interrogations eschatologiques, Paul rappelle que la modération, la maîtrise de ses pensées et l’esprit critique sont nécessaires pour démêler le vrai du faux, pour « examiner toutes choses et retenir ce qui est bon », par une confrontation avec les Écritures, car « l’esprit des prophètes est soumis aux prophètes », selon « l’analogie de la foi » (Actes 17.11 ; 1 Thes 5.21 ; 1 Cor 14.32 ; Rom 12.6). Nul ne peut prophétiser de la part de Dieu sans être en accord avec la foi, la conviction et les révélations des prophètes antérieurs. D’autre part, usurper l’identité de Paul pour annoncer des mensonges alarmants sur une seconde venue du Christ qui serait « déjà là » pour juger (c’est ainsi qu’on comprenait « le Jour du Seigneur », v 2), c’est manifester un manque d’amour de la vérité (v 10) et un égarement impie (v 11), qui ne doivent pas séduire les fidèles et les conduire au « désordre » et à l’agitation (3.6-8, 11).
La prophétie de Paul sur l’Antichrist a donné lieu à mille et une interprétations les plus fantaisistes selon les époques traversées par l’Église. Essayons de dégager les principales caractéristiques de cet Impie qui doit précéder l’avènement du Christ.
Paul le fait naître d’une apostasie dans l’église et/ou dans le monde. L’apostasie indique une infidélité, une révolte contre toute loi de Dieu ou des hommes, un rejet de la vérité divine (v10,12). Celui qui sera à la tête de cette révolte impie (= sans foi ni loi), sera « fils de la perdition » : il incarnera ce qui mène à la perdition spirituelle, « le mystère de l’iniquité » (v 6), en prétendant se faire adorer comme Dieu dans l’Église même (= temple du Seigneur, 1 Cor 3.16 ; 2 Cor 6.16 ; Eph 2.21). On a ici un écho des prétentions sataniques exprimées à travers les personnages des rois de Babylone et de Tyr (Es 14.13-14 ; Ez 28.16-17).
Que ce soit dans l’Église dans son ensemble, ou dans le cœur de chaque individu, la tentation est grande de se détourner de Dieu pour s’adorer soi-même, adorer l’Homme orgueilleux et égoïste qui cherche à s’imposer partout.
Jean dans l’Apocalypse aura la même vision pour la fin des temps. Il désignera cet Impie comme « l’image de la bête » dont le chiffre 666 est un chiffre d’homme : dans l’interprétation juive reprise par la Kabbale, 6 est le chiffre de l’imperfection humaine par rapport à la plénitude divine représentée par le 7. Répété trois fois, ce chiffre 6 (666) symbolise le désir de l’homme d’être semblable à la Trinité divine. L’image de la bête impose à la terre entière de l’adorer et la soumet à ses lois politiques, religieuses et économiques (Ap 13.15-18).
Deux autres caractéristiques nous interpellent : ce mystère d’iniquité était déjà à l’œuvre dans l’église à l’époque de Paul, et il sera encore là jusqu’à la fin puisque c’est Christ qui y mettra fin par « le souffle de sa bouche à son avènement » (v 8). (Souffle en hébreu comme en grec est le même mot qu’Esprit). « Le souffle de la bouche de Christ » est donc l’image de sa Parole inspirée par l’Esprit Saint, qui exercera son jugement sur l’Antichrist.
Qu’est ce qui était déjà à l’œuvre dans l’église apostolique et le monde d’alors, avec les caractéristiques mentionnées ? Les lettres de Paul mentionnent les mensonges, les impuretés, les injustices, les idolâtries, les dissensions et les luttes de pouvoir qui affligeaient la société et les communautés chrétiennes (Rom 1.24-25 ; 1 Cor 3.3-23), les plongeant dans l’aveuglement qui conduit au jugement-condamnation et à la destruction (Ap 9.11 ; 14.18-20).
L’apôtre Jean dit qu’il « y a plusieurs antichrists » (1 Jean 2.18) qui au cours des siècles ont préfiguré celui qui dans les derniers temps détiendra les pouvoirs religieux, politiques et économiques sur toute la terre, et imposera aux peuples adoration et soumission totale (Ap 13.16-18).
Au cours des siècles, on a donné à cet impie de multiples identités historiques (empereur romain, Mahomet, papauté du Moyen-Âge, dictateurs de tous bords,…) « Ce qui retient » la montée de cet antichrist à l’époque de Paul nous est inconnu. Le fait que cet obstacle doive disparaître pour permettre l’avènement de l’Impie (v 6-7) a fait penser que ce pouvait être le pouvoir de l’empire romain païen, dont la chute sera suivie, à partir du 4ème siècle, de la montée en puissance de l’empire romain chrétien qui allie politique et religion.
.Aujourd’hui même, sans pouvoir identifier avec précision cette puissance satanique (2 The 2.9), toujours à l’œuvre, nous en discernons la montée fulgurante à travers les événements politiques, économiques et religieux qui bouleversent le monde et font présager sa fin proche. « Quand vous verrez ces choses arriver, nous dit le Seigneur, redressez-vous et relevez vos têtes car votre délivrance approche » (Luc 21.28).
Au-delà de ces identifications, la prophétie de Paul a pour but de nous appeler à la vigilance pour ne pas nous laisser entraîner (église et individus) dans une adoration de nous-mêmes qui nous séparerait de Dieu. Elle nous invite à persévérer dans la foi, l’amour de la Vérité que la Bible nous fait connaître, et l’amour fraternel, que Dieu donne à ceux qui veulent les recevoir dans leur cœur (2 Cor 3.14-18).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comment réagissons-nous à cette prophétie de l’Antichrist : cherchons-nous à identifier à tout prix cet impie,... pour ne pas nous sentir concernés personnellement ?
-Tout en tenant compte de la situation dans le monde, examinons-nous aussi ce qui est «antichrist » en nous (goût du pouvoir, injustice, idolâtrie, mensonge), pour nous en repentir et nous ouvrir à l’Esprit et à la Parole de Dieu, seuls capables de nous éclairer pour les éliminer ?
- Comment se manifeste concrètement notre amour de la Vérité dans nos communautés et notre vie personnelle ?
08:00 Publié dans Grande controverse | Lien permanent | Commentaires (0)