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07/06/2019

Étude n°11 : Familles de foi, Actes 10. 24-48 (15 06 19)

Étude n°11 : Familles de foi, Actes 10. 24-48 (15 06 19)

 «Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement et  courons avec persévérance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus qui est l’auteur de la foi et qui la mène à la perfection…» Héb 12.1-2a

Observons

Le contexte :

À Jaffa, Pierre a ressuscité Dorcas et est demeuré quelque temps dans cette ville (9.36-43). À Césarée, un officier militaire de l’armée romaine, Corneille, homme « pieux et craignant Dieu », a eu une vision où il lui fut demandé d’envoyer chercher Pierre, pour lui parler de Dieu. Pendant ce temps à Jaffa, Pierre a aussi une vision lui présentant une nappe remplie d’animaux impurs. Il reçoit l’ordre de les manger, même si cela lui demande d’enfreindre les règles alimentaires rituelles : « Ce que Dieu a déclaré pur, ne doit pas être regardé par lui comme souillé ». (10.15). Alors que Pierre s’interroge sur le sens de cette vision, les envoyés de Corneille arrivent, et sur l’ordre de l’Esprit, il accepte de les suivre chez Corneille.

Le texte :

v 24-27 : arrivée de Pierre et accueil respectueux de Corneille et sa maisonnée De qui est composée la maisonnée de Corneille ? Comment Pierre est-il accueilli ?

v 28-33 : Explications mutuelles sur cette rencontre inusitée. De quels sentiments Pierre fait-il preuve ?

V 34-43 : témoignage de Pierre et proclamation de la Bonne Nouvelle du pardon en Jésus-Christ (43). Qu’a compris Pierre de sa vision ? De quoi témoigne-t-il ?

V 44-48 : Onction de l’Esprit et baptême de Corneille et sa famille. Sur qui tombe le St Esprit ? Quel sens donner au verbe « écouter » (v 44)

Par cinq fois est répétée l’idée que Dieu ne fait pas de distinction entre les croyants, circoncis ou païens pour leur accorder le pardon et  l’Esprit (v 28, 34-35, 43, 44-45, 47).Pierre chez Corneille.jpg

 Comprenons

(Gustave Doré, 19è, Pierre prêche chez Corneille)

A- Les préjugés

 Maintenant que l'Église s'étend hors de Palestine, que l'apôtre des Gentils (non juifs) a été choisi par Dieu (ch 9), que l'Église vit en paix, le Saint-Esprit entreprend de rompre les barrières mises par les Juifs entre eux et les non juifs.

 Depuis le retour de l'exil à Babylone, les Juifs sont devenus très chatouilleux sur la préservation de leur pureté de peuple élu, qu'ils assimilent à leur identité, tant ils craignent de retomber dans les erreurs idolâtres qui avaient provoqué la destruction de Jérusalem et l'exil de 70 ans à Babylone aux 6è-5è siècles av JC. Ils avaient donc établi mille interdictions de contact avec ceux qui n'adoraient pas Dieu et qui pouvaient par là, selon eux, les entraîner à abandonner Dieu.

Ils seraient alors impurs à ses yeux, impropres à le servir, donc exclus du peuple. L'impureté physique de certains aliments, des morts, des malades, des hémorragiques, des fous, définie selon la loi, avait été étendue par les Pharisiens à l'impureté sociale et spirituelle, qui ne permettait pas de lier d'autres relations que professionnelles avec des non juifs ou des étrangers incirconcis, considérés comme rejetés par Dieu (Jean 18.28).

 L'oeuvre du Saint-Esprit va être, entre autres, de libérer les disciples de leurs préjugés, à l'exemple de Jésus qui n'hésitait pas à entrer sous le toit de non juifs, à toucher des malades et à annoncer le salut à tous, juifs et païens. Il va falloir convaincre les disciples que la foi en Jésus réunit tous les croyants en une même famille.

 B- Corneille

 Officier romain, amené à la foi, Corneille fut, avec l'Éthiopien (Ac 8), les prémices de la moisson parmi les non-juifs. Il avait eu connaissance du vrai Dieu par son séjour en Palestine. Cette connaissance avait produit des fruits de piété et de charité, de crainte et de respect pour Dieu (Actes 10.2), sans qu'il aille jusqu'à la circoncision ou la pratique de tous les rites juifs. Il restait impur pour les Juifs pieux.

 La 9ème heure (15h) était une heure de prière chez les Juifs. Corneille était lui aussi en prière à ce moment-là, quand un ange de Dieu lui apparut (v. 30). Dieu n'hésite pas à envoyer un messager céleste chez un non-juif, à écouter sa prière, à répondre à ses attentes et ses désirs de connaissance du salut (v. 33), affirmant ainsi aux Juifs son désir de sauver quiconque croit en Lui (43).

Ce n'est pas par l'ange que Dieu fait annoncer l’Évangile à Corneille. Nul ne peut le faire aussi bien que des pécheurs qui ont éprouvé la puissance de la grâce de Dieu, qui y ont trouvé la paix du cœur et qui en conséquence peuvent considérer l’officier romain comme leur frère.

 Pierre en tournée, n'était pas loin de Césarée, où habitait Corneille. Dieu prévient ce dernier de la présence de l'apôtre pour qu'il l'envoie chercher. Après avoir préparé Corneille à cette rencontre, il faut aussi préparer Pierre.

 C- la vision de Pierre. (Livre d’Heures d’Henri II, 16è)Pierre et nappe.jpg

 La tâche est plus difficile avec Pierre, car il est encore rempli de préjugés sur les relations avec les autres, et de désir de servir Dieu selon les coutumes juives. Alors Dieu emploie les grands moyens :

- Une vision symbolique répétée trois fois pour attirer l'attention de Pierre sur son origine divine et sur l'importance de son enseignement.

- Une déclaration solennelle de Dieu de ne pas appeler impur ce qu'il déclare pur (v. 15).

- La simultanéité de la vision et de l'arrivée des envoyés de Corneille, pour que Pierre comprenne le sens symbolique de sa vision d'animaux impurs.

- Un ordre et une explication immédiate de l'Esprit, pour effacer les dernières réticences de Pierre à suivre les envoyés de Corneille.

 Pierre comprend que la vision n'est pas à interpréter comme un ordre d'abolir une loi alimentaire, mais qu'à travers cette image adaptée au moment de la journée et à l’état physique de Pierre (il avait faim à midi v 10), Dieu lui demande d'aller vers ceux que les Juifs considéraient comme impurs (10.28).

La présence des frères de Joppé auprès de Pierre était nécessaire pour qu'il ait des témoins de ce qui allait se passer, car il devra rendre compte de son action à l’Église-mère de Jérusalem. L’église est une grande famille où tous doivent se comprendre et s’accepter  pour qu’y règne l’harmonie.

 D- La conversion de Corneille.

 Corneille avait voulu partager avec sa parenté et ses amis ce moment de révélation de la Parole de Dieu. Le texte ne parle pas d’enfants mais d’adultes, capables d’écouter et comprendre le discours de Pierre, de respecter Dieu et de pratiquer la justice (v 34-35). Comme les Orientaux pour rendre hommage à un haut personnage ou pour adorer un dieu, Corneille se prosterne devant Pierre. Avec humilité, Pierre refuse d'être idolâtré. Seul Jésus accepta cet hommage (Luc 8.41, 47; Marc 3.11 ; Jean 9.38).

En entrant sous le toit de Corneille l'incirconcis, Pierre pour la première fois accepte la loi de liberté et de charité que Dieu lui a révélée par la vision.

 Dans son discours, Pierre ne reconnaît pas que toutes les religions se valent (il n'y aurait plus de nécessité d'évangéliser), mais que partout Dieu sait reconnaître ceux qui le respectent et agissent en conséquence avec justice (v. 34-35). Jésus étant le Seigneur de tous offre son salut à tous (v. 36), aux Juifs à qui il s’est adressé en premier comme aux autres hommes.

Afin de persuader les auditeurs de la réalité des faits racontés, miracles, mort et résurrection de Jésus, Pierre déclare que les apôtres et lui en ont été témoins (41), et ont reçu l'ordre, dans la lignée des prophètes anciens, d'annoncer le pardon des péchés pour quiconque croit en Jésus-Christ (v. 43), seul juge suprême désigné par Dieu (42).

Inspiré par l’Esprit pour s’adresser à des non-Juifs, Pierre nous offre un exemple de prédication de la Bonne Nouvelle. Cette prédication s’appuie à la fois sur les prophéties de l’Ancien Testament réalisées en Jésus-Christ et sur le témoignage du vécu du prédicateur qui confirme la réalité des événements. (Comparer avec la réponse de Jésus aux disciples de Jean-Baptiste emprisonné (Mat 11.2-5) : ils doivent témoigner de ce qu’ils ont entendu et vu des œuvres de Jésus qui réalisent les prophéties d’Esaïe 35.5 et 61.1).

 Les auditeurs préparés par ce discours à recevoir l'Esprit, s'en trouvent remplis au point de louer le Seigneur en langues étrangères, comme les premiers disciples juifs à la Pentecôte (Ac 2). Corneille et ses proches, premiers non-juifs convertis, sont rendus capables de devenir aussi les premiers témoins  de Christ parmi les peuples étrangers. Les Juifs convertis qui accompagnaient Pierre en sont vivement étonnés : leurs préjugés tenaces tombent, les barrières sont brisées. Si la grâce que le baptême signifiait était accordée par l'Esprit, comment les hommes pouvaient-ils refuser le signe lui-même ? (v. 47). Pierre ne les baptise pas lui-même, mais ordonne à ses compagnons de le faire, pour éviter l'attachement des nouveaux convertis à la personne de l'apôtre.

Dieu est absolument libre dans la dispensation de ses dons, il est indépendant des structures et des rites humains. Pourtant ces rites chargés de symboles du salut (baptême, sainte cène) restent nécessaires comme sceaux visibles de la grâce invisible et de la régénération par l'Esprit et comme ciment de l’unité en Christ que vit la famille des croyants de toutes origines.

 Pierre est le premier apôtre à porter l’Évangile à des incirconcis, et à les considérer comme bénis de Dieu à égalité avec les Juifs. Cela lui a demandé de renoncer à ses préjugés pour rencontrer ceux vers qui Dieu l’envoyait.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Quels préjugés nationaux, racistes, sexistes, religieux, nous empêchent d’aller parler aux autres du Sauveur Jésus-Christ et de les accueillir dans notre famille spirituelle ?
  • Dieu nous envoie souvent des signes auxquels nous ne prêtons pas toujours assez d'attention, pour nous inviter à sortir de nos schémas de pensée et à témoigner de Jésus. Comment y être sensible et comprendre la volonté de Dieu ?
  • Nous nous contentons souvent d’enseigner les Écritures, de façon cognitive et cérébrale, mais de quelle œuvre de Jésus-Christ en moi puis-je témoigner, pour rendre crédible la puissance de l’amour de Dieu pour chacun ?
  • Manifestons-nous la même humilité que Pierre face à ceux à qui nous portons la Bonne Nouvelle? Comment échapper au culte de la personnalité dans nos relations avec les autres, au sein de l’Église comme dans notre entourage ?
  • Quelles conditions mettons-nous au baptême de quelqu’un ? Quelle réflexion sur le baptême et peut-être quelle révision de nos exigences nous demande ce récit ?
  • Pouvons-nous considérer les autres chrétiens comme faisant partie de la même famille de Dieu que nous ? Pourquoi ?

 

 

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31/05/2019

Étude n°10, Moments difficiles dans les relations familiales, Col 3.17-25 (08 06 19)

Étude n°10, Moments difficiles dans les relations familiales, Col 3.17-25 (08 06 19)

« Si vous vous  mettez en colère, ne péchez pas ; que le soleil ne se couche pas sur votre irritation » Eph 4.26colère-(Capitaine Hadok).jpg

Observons

Le contexte : v 12-15, 17 : Qu’est-ce qui distingue la conduite du chrétien parmi son entourage ? Quelle en est la source ? (v 13)

Le texte :

  • Quelles personnes sont concernées par l’exhortation de Paul ? (sachant que la « famille » d’autrefois était composée de tous ceux qui vivaient sous le même toit, et constituaient la « maisonnée »). Que demande Paul à chacune de ces personnes et pourquoi ?
  • Relever les répétitions de mots ou d’expressions que l’on retrouve à chaque personne.
  • Qu’est-ce qui rapproche esclave et maître (v 24-25) ?
  • Quel lien peut-on faire entre ce passage et le précédent ?

Comprenons

Voilà un texte (ainsi que ses parallèles :Eph 5.22-6.9 ; 1 Pie 2.18 et 3.1-7) qui a bien du mal à passer aujourd’hui, parce que pris à la lettre, il va à l’encontre de toutes les conquêtes sociales de notre Occident moderne sur la condition de la femme et l’esclavagisme. Il a servi et sert encore  dans certains pays, à justifier la dépendance et l’infériorité par rapport à l’homme, mari ou maître, d’une grande partie de l’humanité maintenue dans l’abaissement, l’exploitation et le mépris !

Comment en retirer un enseignement conforme à l’Esprit et aux Écritures pour nos foyers modernes ?

Il faut remarquer que

  • ce texte vient en exemple d’application pratique des recommandations de l’apôtre Paul sur la conduite de celui en qui habitent le Christ et son Esprit. (V 13-14) : les élus de Dieu suivent l’exemple de Christ qui les a aimés et pardonnés, comme Lui, ils supportent (= sont un support), et pardonnent dans la douceur et l’humilité, ceux qui les ont offensés. S’épaulant réciproquement, ils cherchent avant tout à agir « au nom du Seigneur »(v 17), c’est-à-dire en se référant toujours à la personne de Jésus dont ils portent le nom, et qu’ils doivent représenter et honorer dignement, à tous moments, même les plus difficiles et conflictuels au sein du foyer familial (et/ou ecclésial !).
  • La soumission de la femme à son mari (ou des esclaves à leur maîtres), que la société civile exigeait alors et encore dernièrement, n’est pas remise en cause socialement par l’apôtre (Ni lui, ni Christ, n’est directement un révolutionnaire social). Paul l’explique spirituellement par la haute valeur symbolique qu’il attribue au couple (Eph 5.22-25) : le couple est l’image et l’expression concrète de l’alliance de Dieu avec son peuple (Israël et l’Eglise). Si Christ est la tête (= le chef) du corps qu’est l’Eglise, l’Epoux aimant, dirigeant et protégeant son épouse, celle-ci ne peut que suivre sa volonté dans l’amour et l’humilité (v 14a). Il ne s’agit pas d’une soumission imposée et servile, mais d’une acceptation volontaire et raisonnée de ce que le mari propose dans la bienveillance et l’amour (v 19)…si ce n’est pas contraire à la volonté divine (Act 4.19 et 5.29) !).
  • La répétition de l’idée d’aigreur et d’irritation (v 19, 21), et l’opposition avec l’action faite de « bon cœur » (v 21), convenable, agréable dans le Seigneur et pour lui, sont peut-être une clé de compréhension de ce passage demandant des relations apaisées et apaisantes au sein du foyer.colère-taureau.png

La colère, réaction inévitable dans l’homme, ne devient péché que lorsqu’elle passe à l’action contre l’autre. Elle peut et doit être maîtrisée, si l’homme vit « dans le Seigneur », s’il accepte de la remettre à Christ, s’il se réfère à l’exemple de Christ qui a toujours pratiqué la « règle d’or » (Mat 7.12) des relations humaines transformées par son Esprit : « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, vous aussi faites-le de même pour eux ».

Il est si courant dans un foyer de s’aigrir les uns contre les autres, de laisser échapper des paroles (commentaires, ordres, critiques) qui blessent l’autre ou le révolte, quel que soit son rôle dans la maisonnée (époux, épouse, enfant, serviteur et maître). A ces blessures et ces injustices répondent alors colère, révolte, désir de vengeance, aspiration à une liberté conquise par la force, hypocrisie (v 22) cachant les sentiments réels du cœur, écrasement, découragement, ou accablement des plus faibles. En contraste, Paul invite à regarder toujours au Seigneur, à chercher dans la simplicité de cœur et l’esprit de service, à obéir à sa loi d’amour et de justice envers tous (v 23-24), sans considération des positions sociales de chacun, car tous decoeur aimant.jpgvant Dieu sont de la même façon aimés, pardonnés, et traités avec justice par  le Seigneur Dieu. Les paroles, les attitudes et les actes dans la famille chrétienne ne sont plus le fruit des pulsions, des émotions, des réactions spontanées, émanant toutes de la nature pécheresse, mais ils sont inspirés et dirigés par l’Esprit Saint qui habite le cœur de ceux qui ont donné leur vie à leur Sauveur Jésus-Christ

 Questions pour une application dans la vie chrétienne.

- Quelle atmosphère règne entre les membres de ma famille et de mon église ? Quelle y est ma part de responsabilité ?

- Que puis-je être et faire pour rétablir des relations apaisées et apaisantes autour de moi ?

- Dans un conflit familial ou ecclésial où je suis impliqué, qui dirige mes pensées et mes sentiments ? Quel objectif essayé-je d’atteindre : ma défense personnelle, ma justification, l’abaissement de l’autre, la reconnaissance de la part des autres de mon autorité, de ma propre volonté, de ma place ? Qu’est-ce qui change quand je me réfère à l’exemple de Christ (Phil 2.4-8) ?

- la colère est-elle toujours néfaste ? Quand peut-elle être bénéfique ou nécessaire ? Quand devient-elle destructrice ?

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