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08/05/2015

Etude n°7 : Jésus, l’Esprit et la prière, Luc 11.1-13 (16 05 15)

Etude n°7 : Jésus, l’Esprit et la prière, Luc 11.1-13 (16 05 15)

« Si donc vous qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il l’Esprit-Saint à ceux qui le lui demandent » Luc 11.13

(Evangile et Peinture, Berna : Prière de Jésus)Prière de Jésus2 (berna).jpg

Observons

Le contexte

La prière de Jésus (v 1) provoque la demande d’un disciple d’être enseigné à prier.

Le texte

Deux grandes parties encadrées par le mot « Père » (v 2,13).

A- v 2-4 : Modèle de prière : a) Père, que ton nom soit sanctifié

                                               b) Que ton règne vienne

                                                           c) Donne-nous chaque jour notre pain quotidien

                                               b’) Pardonne-nous, car nous pardonnons

                                         a’) Ne nous laisse pas entrer en tentation

B- v 5-13 : Efficacité de la prière

                                         a) v 5-8 : Parabole de l’ami sollicité de nuit,

                                               b) v 9-10 : Enseignement de l’efficacité de la prière

                                        a’) v 11-13 : Questions comparant les attitudes paternelles humaines avec l’attitude de Dieu.

Remarquer

- la progression entre l’ami égoïste, le père humain, et le Père céleste,

- dans le v 8, le contraste entre : s’il ne se lève pas par amitié, il se lèvera à cause de son importunité,

- la place des versets 9-10, au centre du texte, encadrés par une parabole et une série de questions.

- dans les v 9-10, le vocabulaire suggéré par la parabole : demander, chercher, frapper, auquel répondent donner, trouver, ouvrir. Que suggère ce vocabulaire sur la prière ?

- dans le v 10 la reprise du v 9 en répétition insistante.

- les oppositions fortes dans les questions des versets 11-12 : dans quel but ?

-A quoi se résume la prière du croyant ?

 

Comprenons

Le contexte

Matthieu avait placé dans le sermon sur la montagne, cette prière enseignée par Jésus comme modèle. Ici elle répond à une demande d’un ancien disciple de Jean, qui n’a sans doute pas encore l’intimité des apôtres avec Jésus, car il s’étonne de voir Jésus prier, et manifeste le désir d’apprendre, essentiel au progrès spirituel.

Le texte

A-   La prière du Notre Père,  abrégée chez Luc, contient les éléments essentiels : elle s’adresse au Père et établit d’emblée une relation affective avec Dieu, remplie d’amour filial, de respect, de soumission volontaire à son autorité. Elle sous-entend aussi une communion fraternelle entre les enfants du Père qui s’adressent à Lui ensemble en disant « Notre » Père et non  « Mon» Père.  La sanctification du nom de Dieu, c’est-à-dire la considération particulière de Dieu par le croyant, et la reconnaissance de sa sainteté, ont comme corollaire pratique la nécessité de l’honorer en ne tombant pas dans la tentation de s’éloigner de lui (v 4b).

.Prière (berna).jpgLa demande de la venue du règne de Dieu est d’abord individuelle et collective pour le présent, avant de concerner l’avenir eschatologique du monde. Le règne de Dieu s’établit dans la vie et le cœur de ses enfants, avant de s’instituer à la fin des temps dans le monde nouveau inauguré par le retour de son Roi, Jésus-Christ.

Souhaiter voir Dieu régner sur sa vie, c’est accepter son pardon et la force qu’il donne pour pardonner aux autres. Le v 4 est à comprendre dans le même esprit que le v 13 : si, nous qui sommes mauvais, nous pardonnons, nous pouvons prier avec assurance que le Père nous pardonne, car il est infiniment plus miséricordieux que nous !

Luc ne reprend pas la demande relevée par Matthieu : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ». Contrairement à ce qu’on en a fait, cette prière n’est pas fataliste et résignée à la venue d’un malheur. C’est plutôt un engagement d’obéissance du croyant, qui désire imiter l’obéissance à Dieu des êtres angéliques.

La demande de pain quotidien est reprise dans les exemples de la seconde partie du texte. Le v 13 nous donne le sens spirituel de cette demande de pain, l’élément indispensable à la vie : ce n’est pas seulement la vie matérielle et physique que Dieu peut et veut satisfaire, mais c’est la vie spirituelle qui transforme toutes choses par le Saint-Esprit et conduit à la vie éternelle.

Cette prière issue des prières juives, et proposée par Jésus en modèle de toutes les prières chrétiennes, n’était pas destinée à être « récitée » mécaniquement, mais à orienter les fidèles dans leur relation avec Dieu et avec leurs frères dans la foi. Elle est devenue un lien entre les chrétiens de toutes dénominations, par lequel ils s’unissent dans un même amour et témoignent d’une même foi en leur Père céleste.

B- a) la parabole de l’ami sollicité de nuit, renferme une promesse et une exhortation selon que l’on considère l’un ou l’autre des deux hommes :

- la promesse joue sur le contraste entre l’égoïsme de l’ami dérangé à minuit, qui finit par donner le pain par lassitude, pour se débarrasser d’un importun, et l’amour de Dieu qui connaît tous nos besoins et désire les satisfaire sans se lasser.

- l’exhortation est dans l’exemple du solliciteur : s’il ne craint pas d’importuner son ami si peu généreux dans des circonstances les plus défavorables, pourquoi ne pas faire de même envers Dieu qui est toujours prêt à accorder bien plus que ce qu’on lui demande ?

a’) la parabole du père : Comme il est impensable pour un père, pourtant imparfait et mauvais, de répondre à une demande de vie (pain, poisson, œuf) par un don de mort (pierre, serpent, scorpion), Jésus démontre l’amour du Père céleste, saint et parfait, qui donne à ses enfants qui le lui demandent, l’essentiel pour la vraie vie, le Saint-Esprit. Ainsi se résument toutes les demandes que l’on peut adresser au Père dans la confiance qu’Il prend soin des besoins matériels vitaux (pain = nourriture terrestre, mais aussi spirituelle en Jésus, pain descendu du ciel !). C’est en effet l’Esprit qui éclaire et guide les pas des disciples, et leur permet d’appeler Dieu leur Père (Gal 4.6).Il les enseigne et « vient au secours de leur faiblesse  parce qu’ils ne savent pas ce qu’il convient de demander dans leurs prières, en intercédant lui-même, selon Dieu, par des soupirs inexprimables» ( Romains 8.26-27)

 b) Le vocabulaire imagé des versets 9-10 cherchent à révéler l’efficacité de la prière faite dans un état d’esprit précis :

- la confiance dans l’amour inconditionnel du Père,

- le désir exprimé de recevoir la vie, la persévérance de ce désir, non pour forcer Dieu à exaucer, mais pour affiner et affermir le désir de celui qui prie,

- le sentiment de l’importance du don de l’Esprit qui permet de vivre dans la communion avec Dieu et avec les frères,

- l’assurance que Dieu écoute et exauce la prière de la foi.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Mes prières sont-elles des répétitions mécaniques de mots et expressions toutes faites, dont le sens réel m’échappe parfois ? Quel usage faisons-nous en église, en famille ou dans notre piété individuelle de la prière du Notre Père ? Comment la réhabiliter dans nos cultes ?

- Mes prières ont-elles le souci de la gloire de Dieu (nom sanctifié, venue de son règne, réalisation par moi de la volonté de Dieu), ou le souci de satisfaire mes besoins terrestres personnels ou ceux de mes amis ?

- Ai-je l’assurance que Dieu entend mes prières et veut y répondre comme un ami et un Père ? Quelle est ma réaction à l'absence d' exaucement de mes prières ?

- Pourquoi prier, si Dieu connaît tout de moi ?

- Ai-je demandé le don du Saint-Esprit ? M’a-t-il été accordé ? Qu’en fais-je ?

- Comment est-ce que je reflète sur les autres cet amour du Père pour moi ? Quel est mon comportement d’ami pour les autres ?

 

-Quels liens peut-on faire entre notre pardon des offenses reçues et celui de Dieu ? A quoi cela nous conduit-il ?

 

01/05/2015

Étude n°6 La femme dans le ministère de Jésus, Luc 7. 36-50 (09 05 15)

Étude n°6 La femme dans le ministère de Jésus, Luc 7. 36-50 (09 05 15)

« Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Christ…Il n’y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni libre, ni homme ni femme, car vous tous, vous êtes un en Christ-Jésus. » Galates 3.26, 28 (Mosaïque de Monreale, Sicile : l’onction de Béthanie)

 onction de Bethanie.jpg

Observons

V 36-39 : Quels sont les personnes de ce récit ? Quelles sont leurs attitudes respectives ? Comment la femme est-elle  mise en valeur ?

-       Qu’a d’audacieux le geste de cette femme ? Que prouve-t-il sur son état d’esprit ?

-       Qu’est-ce qui choque le Pharisien ? Qui accuse-t-il ?

V 40-43 : - Comment Jésus s’y prend-il pour amener le Pharisien à réfléchir et à donner lui-même son propre jugement ?

-       Que révèle la parabole sur l’amour de Dieu et la reconnaissance des hommes ?

V 44-47 :- Par quelles oppositions Jésus fait-il comprendre à Simon la leçon de sa parabole ?

-       Comment comprendre le verset 47 à la lumière des versets 42-43 ? Quelle différence y aurait-il entre un « parce que » et un « puisque » dans cette phrase ?

V 48-50 : Pourquoi Jésus réaffirme-t-il son pardon  à la femme ?

-       Quelle réaction cela provoque-t-il chez les témoins ?

-       Que révèle la parole  finale de Jésus sur la quête intérieure de la femme, et la compassion de Jésus envers elle ?

 

Comprenons

 Deux jours avant la Pâque, à Béthanie, a lieu un évènement prémonitoire de la mort de Jésus. Simon le pharisien lépreux (Mat 26.6 ; Marc 14.3), sans  doute précédemment guéri par Jésus, le reçoit à sa table où se trouve présente la famille que Jésus aimait. La femme anonyme dont parlent les trois premiers évangiles est en effet appelée Marie, sœur de Lazare, par Jean (12.3). Depuis longtemps (Luc 10) elle avait accepté Jésus comme roi de sa vie, et en ces jours qu’elle pressent comme les derniers, (elle a sans doute longuement médité les paroles de Jésus annonçant sa fin toute proche) elle vient lui offrir ce qu’elle a de plus précieux, en reconnaissance du pardon obtenu (Luc 7.36) et de l’amour manifesté dans la résurrection de son frère. Le repas à Béthanie a lieu en présence de Lazare ressuscité, témoin vivant de la puissance et de l’amour du Sauveur. Marie est cette jeune femme qui avait choisi d’écouter Jésus plutôt que de l’accueillir selon les conventions sociales de l’hospitalité de son époque. Marie avait cherché de tout son cœur la relation avec Jésus et elle va manifester la joie et la reconnaissance qu’elle éprouve pour lui, en lui offrant ce qu’elle a de plus précieux : un parfum de grand prix.

Le parfum de nard venait d’Inde par les caravanes et coûtait fort cher, surtout quand il était pur, authentique, non mêlé à d’autres essences. Contenu dans un vase d’albâtre, il était donc un cadeau précieux. Pour Marie, c’était symboliquement le don de son cœur et de sa vie purifiés et valorisés par Jésus. Elle ne regardait à rien d’autre que l’élan d’amour qui la portait vers celui qui lui avait manifesté tant d’attention et de compassion, malgré son état de pécheresse.

Elle accomplit envers Jésus un geste d’hospitalité que les serviteurs du maître de maison accomplissaient pour honorer un hôte de marque : on lui offrait de l’huile odorante pour ses cheveux et de l’eau pour laver ses pieds. Marie accomplit les deux gestes d’oindre la tête et les pieds (Mat 26.7, 12) avec le même parfum, si généreusement répandu qu’elle doit utiliser ses cheveux pour essuyer les pieds de Jésus. Pour elle rien ne compte plus que cet amour qu’elle partage avec Jésus.

 Dans les deux premiers évangiles, devant les critiques terre-à-terre et méprisantes de quelques-uns sur ce gaspillage apparent, Jésus réhabilite le geste de Marie, se souciant de sa peine. Les esprits chagrins et matérialistes des disciples et de Judas en particulier, ne le comprennent pas, car ce mépris du coût du parfum est à leurs yeux une folie et un gaspillage inutile (Mat 26.8-9).Marie Madeleine au vase d'albâtre.jpg

Pour Jésus, au contraire, ce geste est une manifestation suprême des sentiments de Marie à son égard, une illustration de la consécration de la vie de Marie à celui qu’elle aime par-dessus tout. En même temps son geste embaume son entourage, comme la joie du salut rejaillit sur l’entourage de celui qui le découvre et le répand.

En outre Jésus distingue le sens spirituel de ce don qui lui est fait comme roi et sauveur, et le sépare de la charité faite aux pauvres : on peut être charitable envers les déshérités, sans pour autant avoir donné son cœur au Christ, alors que c’est ce don-là qui est le plus important.

Enfin Jésus voit dans ce geste un signe prophétique de son embaumement, donc de sa mort. Jésus lisait dans les cœurs et a exprimé tout haut l’intuition (féminine ?) dont Marie n’avait peut-être pas conscience elle-même (Mat 26.12 ; Marc 14.8). Marie se rendra d’ailleurs réellement au tombeau pour embaumer le corps de Jésus après la crucifixion, au matin de Pâques.

Le récit de Luc oppose plus nettement la femme  à Simon le pharisien : tous deux ont agi sans tenir compte des conventions. L’un n’a pas accompli les gestes usuels d’hospitalité, l’autre les a accomplis en brisant le tabou de sa condition de femme pécheresse qui lui interdisait d’approcher les « religieux ». L’un a manifesté indifférence à l’égard de Jésus et mépris à l’égard de la femme, l’autre a révélé son amour profond pour Jésus, sa reconnaissance envers le pardon qu’elle avait trouvé auprès de lui, et le don total et confiant de sa personne et de son existence (le parfum aurait pu lui assurer un avenir matériel sans souci). 

L’intervention inopinée de cette femme dans la maison de Simon devient pour Simon un test de l’identité prophétique de Jésus. Alors qu’il s’interroge sur ses capacités de prophète, qui doit deviner la personnalité de ses interlocuteurs, Jésus lui manifeste qu’il connaît le fond de son cœur ! Très pédagogiquement par une petite parabole, il l’amène à prononcer un jugement sur lui-même : celui qui a été gracié de plus de fautes manifeste plus d’amour envers son sauveur ! Jésus sous-entend ainsi qu’il a reconnu la situation de ses deux interlocuteurs, sans accuser directement ni l’un ni l’autre ! Toutefois, pour que Simon comprenne mieux, Jésus fait le parallèle entre les actes de Simon et de la pécheresse, pour valoriser cette dernière. Elle a agi ainsi, non pour se faire pardonner (il aurait fallu utiliser un « parce que », faisant de l’amour la condition du pardon), mais pour manifester sa reconnaissance et son amour à suite du pardon qu’elle avait obtenu de Jésus. Ses actes prouvent cet amour et la paix qui l’habitent. On pourrait plagier le v 47 ainsi : « Puisque tu vois qu’elle aime beaucoup, c’est qu’elle a conscience d’avoir été beaucoup pardonnée ». C’est une leçon à ce Pharisien au cœur sec, qui s’étonnait de la « méconnaissance » de Jésus à propos de cette femme méprisable à ses yeux. Il n’avait peut-être pas fait de lien entre sa guérison de la lèpre et le pardon offert pour ses péchés, puisqu’il ne se croyait pas pécheur ! Non seulement Jésus connaissait très bien le cœur humble et rempli d’amour de cette femme, mais il sondait aussi celui de Simon, et remettait à leur juste place toutes les femmes mal considérées dans la société ; la réhabilitation de Marie devant tous, par l’affirmation de son pardon (Luc 7.48, 50) et du souvenir qu’elle laissera dans tous les siècles (Marc 14.9 ; Mat 26.13) révèle combien Jésus accordait de valeur  aux femmes quelles qu’elles soient. Elles lui permettaient de montrer concrètement les dimensions de l’amour inconditionnel et de la grâce de Dieu, le Père de toutes ses créatures humaines.

La question des convives paraît curieuse : ils s’interrogent sur l’autorité de Jésus à « pardonner même les péchés » ! Les hommes ne peuvent se pardonner que leurs erreurs ou vexations mutuelles, mais seul Dieu peut pardonner les péchés qui coupent la relation avec Lui ! Jésus se prétendrait-il être comme Dieu ?

Jésus connaît leurs pensées et réitère sa déclaration de pardon, pour leur donner une réponse implicite : c’est à eux de se positionner face à Jésus et de décider qui ils voient en lui !

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-      Savons-nous comme Marie, suivre notre intuition spirituelle qui nous pousse vers le Seigneur, pour lui offrir notre être tout entier en reconnaissance de l’amour qu’il nous témoigne ?

-      Notre reconnaissance et le don de nous-mêmes au Seigneur se manifestent-ils autour de nous par un « parfum de bonne odeur », une démonstration concrète de la joie, de la paix et de l’amour, que nous avons trouvés dans la présence et le pardon de Dieu ?

-      De quel œil regardons-nous ceux qui répandent ce parfum ? Un œil critique, ironique, méprisant, envieux, ou un œil admiratif et désireux de partager et d’imiter ?

-      Quelle place est faite à la femme dans l’institution et les ministères  de notre Église ? Quels préjugés culturels et sociaux (place de la femme dans le mariage et la famille, dans les ministères de la Parole, la consécration au pastorat, par exemple)  demeurent encore en son sein sous différents faux prétextes théologiques ? Sans tomber dans les excès du féminisme agressif, comment remédier à cet état de fait déjà au sein de mon église locale ?