Étude n°8 : Une vie selon Christ et selon La Parole inspirée par l’Esprit Éph 4.20-24 (19 08 23)

Étude n°8 : Une vie selon Christ et selon La Parole inspirée par l’Esprit Éph 4.20-24 (19 08 23)

«(Vous avez appris) à être renouvelés par l’Esprit dans votre intelligence et à revêtir la nature nouvelle, créée selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité » Eph 4.23-24

Observons

Le contexte

Après son exposé doctrinal sur le salut offert à tous et l’unité de la foi au sein de l’Église (ch 1-4), Paul introduit la mise en pratique de ces vérités dans la vie du croyant à partir de 4.17. Il décrit alors (v 17-19) l’état spirituel et moral de l’homme privé de Dieu (= du païen) : ses facultés spirituelles (= l’intelligence selon la bible) sont obscurcies pour comprendre les choses de Dieu (1 Co 2.14), pour deux causes : l’ignorance de la vérité (= de la Parole, Jn 17.17b), et l’endurcissement du cœur, c’est-à-dire des facultés morales,  affectives et spirituelles. Ces ténèbres (v 18) lui font perdre « tout sentiment », ou toute conscience du bien et du mal, ce qui se traduit dans sa conduite par l’impureté ou licence des mœurs, et par la cupidité ou avarice, (le désir de prendre et de posséder).

Le texte

Il présente, en contraste avec ce qui précède, la vie nouvelle produite par la Parole de vérité, en trois étapes :

V 20-21 : Apprendre Christ selon la vérité

V 22 :  Se dépouiller du « vieil homme »

V 23-24 : Revêtir par l’Esprit une nouvelle nature. 

Au centre du passage, Paul insiste sur l’abandon total du passé grâce à l’action de la Parole de Christ dans le cœur et la vie du croyant.

Comprenons

Après avoir démontré combien l’ignorance de la Parole de Dieu et l’endurcissement du cœur conduisaient les hommes coupés de Dieu à une vie vide (vanité, 17), ténébreuse et moralement désaxée, Paul développe l’antidote de cette attitude : la connaissance de Christ transforme la vie du croyant.

Ce n’est pas un savoir doctrinal et intellectuel, mais une relation intime au sens biblique qui est symbolisée par celle des époux (Ep 5.25-32). Pour « apprendre Christ », pour vivre cette relation de communion personnelle et profonde avec Christ, il y a des étapes indispensables ; il faut :

1- avoir entendu parler de Lui (21a)

2- s’être mis à son écoute pour se laisser instruire

3- selon la vérité qui est en Jésus.

On ne peut s’empêcher de faire le rapprochement avec ce que Paul dit aux Romains (10.14-17) : « Comment croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu parler ?...La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la Parole de Christ. », ainsi qu’avec l’affirmation de Jésus à propos de la vérité : « Ta Parole est la vérité. » (Jn 17.17).

Ce n’est pas une vérité scientifique, objective et intellectuelle, qui ne peut changer ni la nature, ni le cœur, ni la conduite de celui qui la connaît. C’est une puissance de vie nouvelle dont Jésus est à la fois le modèle et la source. Tel un rayon laser, elle pénètre l’être profond (Hé 4.12), dans ses plus secrets retranchements. La Parole de Dieu reçue par un cœur sincère et attentif à ses enseignements a la puissance :

-de dévoiler ce qui meut l’inconscient et le conscient, de faire paraître au grand jour la vérité de la personne, cachée derrière les attitudes et les paroles. Non seulement elle découvre tous les faux-fuyants, les convoitises, les erreurs et les errances de l’homme naturel et corrompu, parce que sans Dieu,

-mais elle l’enseigne à s’en dépouiller (21), à se détourner des illusions de bonheur qu’il recherchait. C’est ce qu’on appelle en langage religieux «le repentir » qui permet «la conversion », le changement de cap, de vision sur la vie, d’objectifs à poursuivre.

-Ce désir de changement est éveillé par l’action de l’Esprit dans « l’intelligence » (23), c’est-à-dire dans la faculté donnée seulement à l’humain d’appréhender les « choses de Dieu ». La Parole de Dieu est l’instrument de l’Esprit Saint (Ep 6.17) pour ouvrir la compréhension et le cœur du chercheur assoiffé de Dieu, parce que la Parole seule lui révèle qui est le Dieu d’Amour manifesté en Jésus-Christ (Jn 1.14). Ce renouvellement de l’intelligence spirituelle, à l’opposé du vide spirituel et des convoitises du païen (17), va combler la vie du croyant de tous les bienfaits de l’action de l’Esprit (Ep 5.9 et Gal 5.22).

-La dernière étape de l’action puissante de l’Esprit par la Parole est, après l’instruction, le repentir, le renouvellement de l’intelligence, la croissance dans une nature nouvelle juste, sainte et vraie, qu’on appelle la sanctification « sans laquelle nul ne verra Dieu » (He 12.14).

Paul estime que cette œuvre est une véritable création spirituelle de Dieu, à l’image de la création physique du monde par la Parole. Comme Dieu avait revêtu d’une nouvelle peau, tirée du premier animal sacrifié (Ge 3.21), l’homme dénudé par le péché, livré à sa faiblesse et à sa honte de s’être séparé de Lui, de même, Dieu, grâce au sacrifice de Christ, revêt d’une nouvelle nature l’homme pécheur et repentant, pour restaurer en lui son image qui avait été brouillée, ou effacée, salie par le péché.

Les caractères principaux de cette seconde nature, cette deuxième peau, sont la justice et la sainteté produites par la Vérité de Jésus-Christ, tel qu’il est révélé dans la Parole (ou les Écritures). Rien ni personne d’autre que Jésus-Christ ne peut rétablir en l’homme cette image de Dieu. La justice qui est accordée, c’est d’abord le regard d’amour et de pardon de Dieu qui considère le croyant repentant comme juste (Rom 2.13 ; 4.3). C’est ensuite la grâce et la puissance de vivre dans la droiture ou justice, que la Parole enseigne (Tite 2.12 ; 2 Tim 3.16) par la Loi et le témoignage de Jésus (Es 8.20 ; Ap 12.17 ; 19.10). La Parole reconnue comme seule vérité révélée de Dieu pousse à marcher dans la justice, et par là met le croyant à part du monde, le « sanctifie » pour le service de Dieu, le fait grandir jour après jour dans la communion intime de Dieu, qu’on peut appeler la sainteté selon la Bible, (et non la perfection morale promue dans l’Église et le monde). La justice et la sainteté de l’être intérieur transformé par l’Esprit auront des effets concrets et visibles dans la conduite de la vie et des pensées, et dans les relations de l’homme avec ses semblables, comme l’explicite Paul dans la suite du texte (4.25 à 5.2). 

Questions pour l’application dans la vie chrétienne

• Comment ai-je entendu parler de Christ ? Dans quelle mesure me suis-je laissé instruire par la Parole?
  

• Quels domaines de mon être et de ma vie me suis-je réservés ? Pourquoi refusé-je encore d’y laisser pénétrer la lumière de la Parole? Quels sentiments, quelles pensées Jésus peut-il purifier en moi ? (Soyons lucides et honnêtes avec nous-mêmes devant Dieu !)

• Comment la Parole de Dieu éclaire-t-elle mon sentier quotidien (Ps 119.105) ? Comment dans l’église et dans ma vie personnelle prendre plus à cœur ses enseignements ?

• Comment puis-je manifester ma soif et ma joie d’être en communion intime avec Christ (lire Ep 4.25 à 5.2) ?

• Comment l’Église peut-elle favoriser les expériences de croissance spirituelle de ses membres ? Comment puis-je moi-même participer à cette œuvre de l’Esprit pour que se manifeste pleinement la nouvelle nature reçue de Dieu grâce à sa Parole ?

Étude n°07 : Unité dans la diversité du Corps de Christ Eph 4.1-16 (12 08 23)

Étude n°07 : Unité dans la diversité du Corps de Christ Eph 4.1-16 (12 08 23) 

« C’est lui qui a donné les uns comme apôtres, les autres, comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints. Cela en vue de l’œuvre du service et de l’édification du corps de Christ. » Eph 4.11-12

Éphésiens 4.1-16

Observons

Le contexte : Paul vient de prier (3.14-21) pour l’Église afin que Christ habite les cœurs (v 17) et que la plénitude de l’amour de Dieu les remplisse (v 19).

Le texte pourrait s’intituler : La marche en Christ dans l’unité et la diversité.

1-3 : Marcher d’une manière digne de la vocation chrétienne dans l’unité de l’Esprit

4-6 : Une même foi unit le corps de Christ

7-10 : Le Seigneur distribue sa grâce à chacun selon sa mesure

11-16 : la diversité dans l’unité a pour objectif l’édification du corps de Christ dans l’amour et la vérité.

Comprenons

V 1 : Après une première partie doctrinale de sa lettre aux Éphésiens,  Paul passe à la partie morale sur les mots « Je vous exhorte donc » : la doctrine doit nécessairement à ses yeux produire des fruits dans la vie pratique du croyant et de l’Église.

Paul rappelle sa condition de « prisonnier dans le Seigneur » (3.1), pour montrer aux croyants que la foi demande de renoncer avec courage à tout ce qui pourrait éloigner de la vocation chrétienne. Celle-ci est précisée un peu plus loin v 13 : travailler à l’unité de la foi et de la connaissance de Christ, jusqu’à la maturité spirituelle, « à la mesure de la stature parfaite de Christ » ! Quel programme élevé et stimulant ! Marcher d’une manière digne de ce programme, c’est réaliser dans sa vie l’intention de Dieu (1 Thes 2.12 ; Phi 1.27). Cette manière de vivre est fondée sur quatre qualités de Christ : l’humilité, la douceur, la patience, le « support », que seul l’amour peut produire (v 2).

Se supporter les uns les autres n’est pas une attitude passive et peu ou prou hypocrite comme on l’entend couramment, c’est vraiment apporter son soutien, son support à l’autre, pour l’encourager et l’aider à marcher avec Christ dans l’unité de l’amour et de la foi avec les autres croyants. 

V 4 : Rester dans l’unité de l’Esprit Saint demande effort et vigilance, car le lien de la paix dans l’amour mutuel est toujours fragilisé par la puissance de l’orgueil et de l’égoïsme naturels au cœur humain. L’unité spirituelle du corps de Christ a pour fondement l’action de l’Esprit de Dieu qui pénètre les cœurs d’une même foi, les conduit et leur révèle le Seigneur et le Père de tous (v 5-6). Le baptême est nommé ici, non pas pour sa forme, mais pour son symbole : il est le signe extérieur de la nouvelle naissance, de la régénération qu’opère le Saint-Esprit en celui qui, par son alliance avec Dieu se joint au corps de Christ qu’est l’Église.

Paradoxalement, en ces quelques versets qui appellent les croyants à l’unité spirituelle, Paul tout en défendant l’unité de la divinité, en montre la triple diversité de fonctions. Le Père est au-dessus de tous, le Seigneur Jésus est avec tous (= Emmanuel), au-milieu de tous (Ap 1.13), l’Esprit Saint est en tous ! L’œuvre divine du salut de l’homme est une par son objectif d’amour, mais elle s’exprime, s’exerce de diverses manières, de façon adéquate dans le temps et les circonstances.

Ainsi, l’Esprit pour permettre la croissance spirituelle du corps de l’Église, va confier des responsabilités, des ministères différents aux croyants, selon qu’il trouve bon pour l’Église de les distribuer (1 Cor 12.11). Ce n’est pas le mérite du croyant qui le guide, mais l’objectif de croissance et le projet de Dieu pour chacun et pour l’ensemble de son Église, d’affermir la foi et de renforcer l’amour mutuel (v 13-16).

V 7-8 : L’Esprit ne peut accomplir cette œuvre d’unité et d’amour que parce que Christ est descendu sur terre (v 9 ; Phil 2.6-7), et a accompli la libération spirituelle de ceux qui étaient captifs du péché (« Il a emmené des captifs » v 8b). Ayant rejoint la gloire du Père il a reçu la puissance d’accorder à tous son Esprit et ses dons particuliers pour la croissance de son Église dans la vérité et l’amour (v 14-16).

Si Dieu est Esprit (Jean 4.24) et Amour (1 Jean 4.8) le lien de l’Esprit qui unit l’Église est l’amour de Dieu et du prochain, dans la paix que procure une même foi en Christ, quelles que soient les différentes formes par lesquelles cette foi s’exprime. L’Esprit dans l’Apocalypse (ch 2-3) appelle « Église » les différentes formes que la communauté chrétienne a prises au cours des siècles,et nous invite ainsi à considérer avec amour les frères en Christ qui se trouvent dans les diverses dénominations chrétiennes. Qui sommes-nous pour les mépriser ou les ignorer parce qu’ils ne pratiquent pas comme nous ? Dieu nous demande de veiller à l’unité de la foi en Christ dans l’amour les uns des autres que seul l’Esprit peut susciter, pour faire croître et affermir Son Corps ! 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

• Comment changer mon regard sur l’autre dans mes relations sociales ou ecclésiales ?

• Quelles qualités (v 2) puis-je demander à l’Esprit de développer en moi et en mon Église pour que règnent paix, amour et vérité parmi nous et avec les autres chrétiens ?

• Quelle peut-être ma contribution au « perfectionnement des saints », et mon « service pour l’édification du corps de Christ » (v 12) ?