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11/07/2014

Étude n°3 : Le Saint-Esprit, Jean 16.5-15 (19 07 14)

"Moi, je prierai le Père et il vous donnera un autre Consolateur qui soit éternellement avec vous" Jean 14.16

 

Observons Jean 16.5-15colombe.jpg

Le contexte : Nous sommes au centre des dernières exhortations De Jésus à ses disciples. Il vient de les avertir (15-16.4) des persécutions qu’ils auront à subir, à son exemple, après son départ. Devant la tristesse qu’ils éprouvent à l’annonce de ce départ, Jésus leur promet l’Esprit Consolateur (16.5-15), puis leur laisse entrevoir l’espoir de sa résurrection et de sa victoire sur le monde (16.16-33)

Le texte

1-     v 5-7 : Condition de la venue du Consolateur : le départ de Jésus

2-     v 8-11 : L’œuvre de l’Esprit dans le monde : Convaincre de la Justice de Jésus

3-     v 12-15 : L’œuvre de l’Esprit pour les croyants : conduire dans la vérité et glorifier Christ.

 

Comprenons

1-     De tout ce que Jésus a dit auparavant, les disciples n’ont retenu que l’annonce qu’il allait les quitter. Jésus s’étonne de leur absence de questions, il aurait voulu leur expliquer plus clairement ce départ. Devant l’incapacité des disciples à comprendre ce qui se passe (v 12), il se contente d’apaiser leur tristesse de l’instant. Son départ de ce monde matériel comprend à la fois sa mort et son ascension après la résurrection. Il lui permettra de sortir des limites spatiales et temporelles qui restreignaient son action et sa présence, et d’envoyer à sa place le « Paraclet » (Jn 16.16 ; 1Jn 2.1) « celui qu’on appelle au secours ». L’avantage de ce départ est donc double : sa mort et sa résurrection accompliront l’œuvre du salut, et son élévation dans la gloire du Père et le don du Saint-Esprit, le rendront présent partout, toujours et en tous pour consoler et consolider la foi de ses disciples. Ceux-ci ne connaîtront plus Jésus dans sa forme corporelle et terrestre, mais ils apprendront à communiquer spirituellement et plus intimement avec un Christ glorieux et vivant dans le monde invisible de Dieu.

 

2-     Pour éclairer ces quelques versets nous vous proposons une traduction libre de Pierre de Beaumont (« Les quatre évangiles aux hommes d’aujourd’hui ») : «  Quand le Consolateur viendra, il fera comprendre au monde qui est pécheur, qui est juste et qui est jugé. Qui est pécheur ? C’est celui qui ne croit pas en moi. Qui est juste ? C’est moi, qui vais chez le  Père et que vous ne verrez plus. Qui est jugé ? C’est le chef de ce monde qui est déjà condamné.»

Jésus anticipe ici sur sa mort et sa résurrection qui vont marquer la condamnation de Satan, et sur son ascension auprès du Père, qui manifeste la reconnaissance divine de la justice de sa vie et de son œuvre (1 Ti 3.16). L’œuvre du Saint-Esprit dans le monde consiste à amener le pécheur à la repentance, et à le convaincre de l’œuvre de salut accomplie par Christ en sa faveur (1 Co 12.3). Il permet aussi au pécheur qui s’en remet à lui de bénéficier de cette justice (1 Co 6.11 ; Rm 5.9,18-19).

 

3-     Pour les disciples, l’Esprit sera le guide de leur foi. Pour qu’il puisse convaincre le monde, il faut d’abord qu’il agisse dans les disciples qui seront ses mains et ses ambassadeurs dans le monde. Ce qu’ils n’ont pas compris du vivant de Jésus sur terre, l’Esprit le leur révèlera dans toute sa clarté : le plan de Dieu pour le salut de tous exposé dans les Ecritures, la mission de l’Église dans le monde entier, l’union en Christ de tous les croyants, le retour de Christ en gloire, le rétablissement de toutes choses…Le verbe « conduire » annonce une marche, une progression dans la connaissance, la foi, et la sanctification, à la mesure de ce que chacun peut porter (v 12 ; Mt 25.15). On ne reçoit pas toute la vérité d’un seul coup, on avance pas à pas en sachant que sa « possession » ne sera jamais complète sur cette terre dominée par le péché. Car la vérité, c’est la personne de Jésus-Christ (Jn 14.6), que nul ne peut « posséder ».

L’Esprit complète son rôle de guide par la prophétie des « choses à venir », pour que les disciples croient en Christ lorsqu’ils les verront s’accomplir (Jn 14.29). Ceci est une invite à être attentif aux révélations de l’Esprit faites à Jean pour tous les disciples dans l’Apocalypse (1.1,3)!

 

Les v 14-15 sont une magnifique démonstration de l’unité profonde de Dieu, Père, Fils, Esprit, Créateur, Sauveur, Consolateur. Dieu dans son amour continue à agir dans le monde et dans l’Eglise par son Esprit pour glorifier son Fils, c’est-à-dire révéler le salut accompli par Jésus-Christ, et en faire bénéficier tous ceux qui veulent accepter de se laisser guider et transformer par lui. Il conduit à la repentance, à la reconnaissance de Christ comme seul Sauveur et Seigneur, à l’adoration du Père, à l’encouragement et à la sanctification des croyants.

 

 

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-          Le départ de Christ auprès du Père m’apparaît-il vraiment comme avantageux ? N’ai-je pas comme les disciples, le désir de « voir » et de « toucher » un Dieu qui semble parfois bien lointain et absent ? Comment rendre sensible et perceptible la présence de Dieu par son Esprit dans ma vie et dans celle de mon Église ?

 

-          Le Saint-Esprit est-il un guide pour moi dans ma compréhension des Ecritures et dans leur application dans la vie courante ? Suis-je sensible à ses révélations, ses avertissements, ses consolations ?

 

-          Quels moyens ce texte me donne-t-il pour discerner si c’est bien l’Esprit Saint qui me guide et qui guide l’Église ?

 

Juste une petite piste de réflexion : Pourquoi Jésus lie-t-il la conviction de la justice à son départ (= mort, résurrection, ascension) auprès du Père ? Pourquoi en parle-t-il après la conviction de péché, et avant la conviction de jugement ? Confirmez le sens de "jugement" ou "juge" dans Juges 3.9. En quoi cela change-t-il le sens des paroles de Jésus sur l'œuvre de conviction du St Esprit dans le monde ?

04/07/2014

Étude n°2 : Le Fils, Mat 16.13-20 (12 07 14)

 

« Le Fils de l’Homme est venu non pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup » Marc 10.45

(Polyptyque de Montbéliard, 16è, Profession de foi de Pierre)profession de foi de Pierre.jpg

 

Observons

Mat 16.13-20 Confession de foi de Pierre 

Introduction : Arrivée de Jésus à Césarée de Philippe

1-     v 13-14 : Comment le peuple considère-t-il Jésus ?  Que signifie cette identité de « fils de l’homme »  que Jésus se donne à lui-même ? (voir Dan 7.13)

2-     v 15-16 : Quelle est l’opinion des disciples ? Comment Pierre identifie-t-il Jésus ? Qu’est-ce que cela ajoute au titre précédent ?

3-      v 17-19 : Commentaire de Jésus :

a)     Comment Simon a-t-il pu discerner la nature de Jésus ?

b)     Quel sens Jésus donne-t-il au nouveau prénom de son disciple ? Que marque pour le disciple ce changement de prénom à ce moment précis ? Qui est fondateur de l’assemblée (v 18).  Comment le texte de 1 Cor 3.11 permet-il de comprendre la parole de Jésus à Pierre ? De quelle pierre de fondement parle Jésus à ce moment ?

c)      A travers Pierre à qui sont confiées les clés du royaume ? En quoi consistent ces clés ? Ce qui délie, et ce qui lie ? Comparer avec 2 Cor 2.15-16 et Jean 20.23

Conclusion : Pourquoi Jésus recommande-t-il le silence sur sa nature ?

 

Comprendre

Contexte

Jusqu’à présent Jésus a prononcé des discours et accompli des miracles pour révéler qui il est (ch 4-10). Il a provoqué des réactions différentes chez Jean-Baptiste, la foule et les Pharisiens (ch 11-12). Devant le doute, le scepticisme et les accusations, il se retire, en enseignant par paraboles (ch 13), et il recherche la solitude, il fuit la foule parce qu’elle veut en faire son roi terrestre, mais pourtant il la nourrit (ch 14). Il se réfugie en territoire païen (ch 15). Enfin des guérisons et une seconde multiplication des pains provoquent l’attaque des Pharisiens et des Saducéens (ch 16.1-12), dont il s’éloigne à Césarée de Philippe, au nord-est du pays.

A partir de la confession de Pierre (16.13-20), il prépare ses disciples à sa mort (16.21-28), et se révèle à eux comme le Fils de Dieu, à la Transfiguration (ch 17), avant de monter à Jérusalem (ch 18-20).

Texte

La confession de Pierre marque donc un tournant dans l’attitude et l’enseignement de Jésus vis-à-vis de ses disciples. La reconnaissance de sa divinité et de sa messianité leur permet de recevoir la révélation de la réelle mission de Jésus (v 22-23), même s’ils ne sont pas encore capables de la comprendre.

 

1- A l’inverse du peuple et du roi Hérode qui ne voient en Jésus qu’un prophète, dans la lignée des autres et précurseur du Messie libérateur du joug des Romains, les disciples par la bouche de Pierre, confessent que celui qui se nomme lui-même le Fils de l’Homme, ne signifie pas seulement son humble filiation humaine, mais représente bien le personnage de la grande vision eschatologique de Daniel 7.13-14, qui s’avance vers l’Ancien des jours pour recevoir la « domination, l’honneur et la royauté » éternels.

Le nom de « Fils de l’homme » que Jésus seul s’attribue, annonce le Messie, avec l’idée de l’abaissement de son humanité qui sera un jour élevée à la gloire (Phi 2.6-11).

 

2- Pierre et les disciples inspirés par l’Esprit (v 17) voient, au-delà de l’humanité visible de Jésus, sa gloire de Fils de Dieu, ce que confirmera la Transfiguration. Pierre en ajoutant Fils du Dieu « Vivant », l’oppose aux idoles fabriquées par les hommes, et voit Dieu comme la source de toute vie et de celle qui se manifeste en Jésus. Cet élan des disciples brise le moule de la pensée juive, de l’opinion populaire, pour accéder au monde spirituel divin. Car selon l’hébreu, l’expression « fils de… » marque l’identité de nature et de caractère, plus qu’une filiation de sang ! En qualifiant Jésus de « fils de Dieu », Pierre lui accorde pleinement la nature et le caractère de Dieu !

 

3- Le commentaire de Jésus (v 18-19), très controversé entre catholiques et protestants est à examiner de près, sans y ajouter ce qu’on aimerait y trouver.

Jésus appelle Simon « heureux » d’avoir eu cette révélation de l’Esprit, d’avoir pu percevoir au-delà des apparences humaines et terrestres, la réalité divine invisible, car cette « vue de l’Esprit », cette foi, ouvre à Pierre la source du bonheur présent et éternel.

D’abord, Jésus rappelle à son disciple le nom qu’il lui a donné au début de leur rencontre (Jean 1.42) : Simon Bar Jona (fils de Jona) signifie : celui qui écoute, fils de la colombe, emblème de l’Esprit (Mat 3.16). Le disciple qui a confessé la divinité messianique de Jésus, est celui qui a su écouter la voix de l’Esprit et comprendre sa révélation sur Jésus. Il peut alors être considéré comme un « roc » (Petros chez Matthieu, Céphas chez Jean). Ce nom commun au féminin pour désigner un élément solide de la nature (= une pierre en français), devient un nom propre au masculin, pour nommer un homme au caractère ferme. L’idée sous-jacente de ce jeu de mot est la même : la foi dans le Christ rend le disciple plein d’assurance et de fermeté dans sa confession. Mais Jésus connaît parfaitement le caractère de son disciple : il le sait à la fois fragile comme la « pierre qui roule » (petra), et solide comme le roc. Dans sa fragilité, il se fera un instant plus tard (v 22) la voix du tentateur, et le reniera à la croix ; mais dans la solidité de sa foi, il pourra devenir après la résurrection et la Pentecôte,  une des colonnes de l’Église (Gal 2.9).

Jésus voit que Pierre, le premier à le confesser publiquement, sera aussi le premier fondateur de l’Église parmi les Juifs (Actes 2), parmi les Samaritains (Ac 8.14 et suivants), et parmi les païens (Ac 10). Dans toutes les listes des apôtres, il est nommé en premier (Mt 10.2 ; Mc 3.16 ; Lc 6.14 ; Ac 1.13). Mais cette primauté historique ne lui confère pas un rang supérieur transmissible dans le temps. Il fut le premier fondateur, sans être le fondement (1 Co 3.11) ou la pierre angulaire (1Pi 2.6), que seul Christ est. D’autres apôtres (Paul ou Jean) furent plus grands que lui et jamais Pierre n’eut de suprématie dans le gouvernement de l’Église (Ac 11 et 15 ; Ga 2). Marc et Luc ne rapportent pas les remarques de Jésus à cette confession de Pierre, signe que les prérogatives accordées à Pierre n’étaient pas considérées comme primordiales ni éternelles.

La confession de la foi en la messianité divine de Jésus permet aux disciples de s’assembler  en Église (= assemblée convoquée) et de « bâtir » une communauté spirituelle de fidèles que la mort spirituelle (= la séparation d’avec Dieu) n’atteindra ni n’engloutira pas (v 18).

 À travers son disciple, Jésus donne à l’Église sa raison d’être et sa mission :

« Lier » les hommes à Dieu (Dt 6.8 ; 11.18 ; Hé 8.10), en les invitant à entrer dans son alliance de vie (Mal 2.5 ; Rm 11.27), et les « délier » de leur péché et de leur culpabilité (Luc 13.16 ; Jn 11.44), en leur annonçant le pardon que Dieu leur offre en son Fils Jésus (v 19).

 

La recommandation sévère de Jésus de ne pas révéler qu’il est le Christ avant l’heure, a pour but de ne pas exciter dans le peuple de fausses espérances messianiques, charnelles et terrestres, ni de provoquer trop tôt la haine de ses adversaires. Jésus déclarera lui-même qui il est, à l’heure du martyre (Mt 26.63, 64).

 

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-          Qui est Jésus pour moi ? Un homme extraordinaire, plein d’amour, qui est donné en exemple, celui en qui Dieu s’est incarné et par lequel Il a manifesté son amour et sa volonté de me sauver (Jn 3.16), ou encore celui qui me juge (Mt 16.27) ? Qu’est-ce que ma vision de Jésus change dans ma vie ?

 

-          Suis-je lié à Christ et délié de ma culpabilité ? Comment l’Église me permet-elle de le vivre concrètement ?

 

-          Comment puis-je contribuer à lier à Dieu ceux qui m’entourent, et à les délier de leur culpabilité ?