04/12/2020
Étude n°11 Le chrétien et le travail, Actes 20.32-36 (12 12 20)
Étude n°11 Le chrétien et le travail, Actes 20.32-36 (12 12 20)
« Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, progressez toujours dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur » 1 Cor 15.58
(Paul Priscille et Aquilas, fabricants de tentes)
Observons
Le contexte :
- Où se situent ces paroles de Paul dans l’histoire de sa vie ? A qui parle-t-il ?
- Quel sens a-t-il donné à sa vie ? 20.24
- Quelles sont ses craintes pour l’avenir de l’Église ? v 29-31
Le texte :
V 32 : au moment de la séparation, à qui Paul confie-t-il l’Église ? Qu’est-ce que « la parole de la grâce » ? Que représente « l’héritage » ? Que signifie ici « les sanctifiés » ?
V 33 : De quelle qualité faisait preuve Paul dans son service ?
V 34 : Comment se manifestait-elle, Act 18.3 ; 1 Cor 4.12a ? Quel but avait son travail d’artisan ?
V 35 : Pourquoi Paul recommande-t-il de travailler ? La parole de Jésus s’applique-t-elle seulement au travail matériel ? Jean 9.4
Comprenons
Le contexte : Paul est en route vers Jérusalem où il va remettre à l’Eglise les fonds récoltés dans les églises d’Asie et d’Europe. Il sait par des révélations prophétiques, qu’il va subir des tribulations et qu’il ne reverra pas les anciens d’Ephèse venus à Millet recevoir ses adieux. Son discours exprime son affection, ses soucis pour eux, et ses dernières recommandations. A la pensée des « loups redoutables » qui les menacent de divisions et d’hérésies, Paul rappelle que son ministère, son travail d’apôtre, a été de « rendre témoignage à la bonne nouvelle de la grâce de Dieu » (24b), à l’Évangile du pardon en Jésus-Christ.
Le texte
Ne pouvant plus rien pour les Éphésiens et toutes les églises qu’il a fondées, Paul les confie à Dieu et à la puissance de sa Parole (Rom 1.16) pour les faire grandir (=édifier) dans la foi en la grâce (=le pardon), et dans l’espérance du Royaume promis à ceux que l’Esprit a mis à part pour le service de Dieu (= sanctifiés). Le mot « héritage » fait allusion à la part du territoire de Canaan, le pays promis aux Hébreux sortis d’Egypte, que le sort attribua aux différentes tribus. De ce sens matériel et historique, le mot a pris une connotation spirituelle pour parler du Royaume éternel (=la Maison du Père), où entreront ceux pour qui Jésus a préparé une place (Jn 14.2-3). Cet héritage est un don gratuit de l’amour de Dieu (=sa grâce), pour ceux qui acceptent le pardon de Dieu acquis pour eux par Jésus sur la croix. Ayant reçu gratuitement un tel don, Paul recommande d’agir gratuitement dans le ministère de témoignage. Lui-même n’a pas cherché à être entretenu par les églises, même si par ailleurs il déclarera que tout travail mérite salaire et que le missionnaire ou le pasteur sont en droit de retirer un avantage matériel de leur travail, sans avoir usé lui-même de ce droit (1 Cor 9.11-14,18 ; Tite 1.11). Il a préféré pourvoir par son travail de fabricant de tentes à ses besoins personnels matériel et à ceux de son équipe, pour ne pas porter tort au témoignage de l’Evangile. Son œuvre d’apôtre était totalement désintéressée, à la différence des faux docteurs cupides qui l’ont contesté (Tite 1.11 ; 1 Tim 6.5-10). Son travail d’artisan lui permettait de vivre, de faire vivre ses compagnons, et par surcroit d’aider les nécessiteux, à l’exemple de Jésus qui a fait sa joie de se donner et de donner aux autres (v35).
Quels enseignements tirer de ces dernières recommandations de Paul sur le travail ?
- Le travail professionnel est une nécessité, ordonnée par Dieu dès la création (Gen 2.15), car l’inactivité est mère de tous les vices. C’est même un devoir mentionné dans la loi des 10 paroles (Ex 20.9) pour assurer sa subsistance matérielle et celle de son entourage.
- En aucun cas il ne sert à thésauriser, ni à faire du profit (Luc 12.16-21) ou à exploiter l’autre (Jac 5.4), mais dans un esprit désintéressé il permet la générosité envers les plus défavorisés.
- Considéré sous cet angle, le travail devient un moyen de manifester son altruisme et remplit le cœur du bonheur d’avoir la possibilité de partager.
- Le travail matériel passe en second après le travail spirituel qui consiste à grandir dans la foi, la connaissance des Ecritures, l’amour de Dieu et du prochain (Jean 6.27), et dans la propagation gratuite de l’Évangile. Paul appelle cela « travailler à son salut » ou « mettre en œuvre son salut » Phi 2.12 !
- Enfin pour que le travail professionnel ne devienne pas une idole intransigeante et destructrice, Dieu lui a fixé une limite en instituant le repos du 7ème jour pour Lui rendre gloire !
Questions pour une application dans la vie quotidienne
- Quelle place est-ce que j’accorde au travail dans ma vie de famille, ma vie sociale et ma vie spirituelle ?
- Quel objectif ai-je donné à ma vie professionnelle ?
- Suis-je du genre « cigale » ou « fourmi » (fable de La Fontaine) dans mon travail ? Que dois-je changer dans ma façon de concevoir mon activité ?
- Comment échapper au culte du travail et ses dérives dans la société occidentale capitaliste ?
- Comment le fait d'être chrétien peut-il transformer ma vision du travail …et du chômage ?
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27/11/2020
Étude n°10 Éducation par l’art et les sciences Rom 1.18-25 (05 12 20)
Étude n°10 Éducation par l’art et les sciences Rom 1.18-25 (05 12 20)
« Ces proverbes font connaître à l’homme comment se conduire de façon juste et raisonnable. Ils lui donnent à comprendre des paroles pleines de sens. Ils enseignent à vivre de façon intelligente, à être juste, honnête et loyal. » Prov 1.2-3 (BFC)
Observons Romains 1.18-25
Contexte
Quel est le vif désir de Paul en s’adressant aux Romains, v 15 ?
Que représente l’Évangile pour lui ? v 16
Que révèle-t-il à celui qui a la foi ?
Texte
V 18-19 : Que reproche Dieu aux hommes ? De quels hommes s’agit-il ? Quelle vérité cachent-ils ? Que signifie « la colère de Dieu » ?
V 20 : Qu’est-ce que Dieu révèle de lui dans sa création ? (Ps 19.1-2)
V 21et 24 : Quelle est la faute des hommes (21a) ? Qu’entraine-t-elle pour eux (21b, 24) ? De quelle intelligence est-il question ici ? (Prov 1.2-3)
V 22-23 et 25 : En quoi consiste la folie des « sages » de ce monde ? Dieu condamne-t-il l’image, la reproduction artistique des beautés de la création, ou la science qui étudie les lois de la nature ?
Comprenons
Dans le prologue de sa lettre, Paul a exprimé son vif désir d’annoncer l’Évangile aux Romains. Le sujet de sa prédication (v 16-17), est placé par Paul juste avant le début du traité doctrinal de sa lettre, comme un titre du développement qui suit. Il en est donc la source et le résumé en deux versets : l’Evangile est la révélation de la justice de Dieu qui sauve tous les hommes, Juifs et non-Juifs, pourvu qu’ils aient foi en Jésus-Christ. Le mot « justice » en hébreu est indissociable de la notion de grâce, d’amour, de justification (= considérer comme juste). C’est pourquoi Paul qui écrit en grec mais pense en hébreu, juge que l’Evangile révèle avec puissance et entière vérité ce que la création ou les arts et la science ne peuvent qu’approcher imparfaitement.
1.18-25 : Entrant dans le vif de son sujet, Paul n’hésite pas à présenter l’Évangile comme la révélation d’abord de la « colère de Dieu » contre le péché de l’homme. Précisons quelques éléments du vocabulaire.
Les hommes (v 18) dont il parle, englobent tout le genre humain : le mot grec « anthropoï » désigne l’humain en général dans sa condition naturelle séparée de Dieu. On a voulu voir ici les Gentils, (c’est ainsi qu’on nommait les non-Juifs) en opposition aux Juifs à qui Paul s’adresse à partir du ch 2. Mais le mot grec est plus imprécis, et le raisonnement qui suit peut s’appliquer à tous ceux qui, Juifs ou non-Juifs, ne tiennent pas compte de Dieu dans leur vie.
La « colère de Dieu » est l’expression consacrée dans la Bible pour exprimer le jugement que Dieu porte sur l’état moral et spirituel de ces impies qui rejettent Sa vérité. Il est nécessaire de comprendre cette expression anthropomorphique non comme un sentiment humain violent et maléfique, mais comme une affliction et une indignation de Dieu devant le spectacle de la déchéance de sa créature.
L’Évangile révèle à quoi cette indignation a poussé Dieu : il s’est donné lui-même en Jésus pour délivrer l’homme de sa déchéance, de son enfermement dans le mal ! En disant que cette colère est révélée du ciel, Paul indique que seul Dieu peut faire connaître spirituellement l’état de l’humanité et l’action divine pour y remédier. Derrière le tableau du péché humain, qui fait prendre conscience de la culpabilité, l’Esprit pousse à entendre un appel à chercher en Dieu le pardon et le redressement.
L’impiété (v 18) ou manque de foi et le refus de reconnaître Dieu à travers ses œuvres visibles dans la nature (v 19-20 ; Ps 19.1-2) sont la source de l’injustice, c’est-à-dire de la vie sans Dieu, hors des lois divines. C’est aussi la cause du maintien de la vérité dans l’obscurité et la prison de l’injustice et du mensonge. Les impies, les hommes sans Dieu, fuient la vérité non seulement de l’Evangile mais aussi de la Nature, qui les révèlent tels qu’ils sont ; ils empêchent aussi les autres d’y accéder, comme Jésus le disait en Jean 3.19-20 : « les hommes ont aimé les ténèbres plus que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Car quiconque fait le mal a de la haine pour la lumière et ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient réprouvées ». Les impies préfèrent étouffer la vérité de Dieu, son existence et son œuvre, pour ne pas dévoiler leur mensonge, leur orgueil et leurs injustices. Ne voit-on pas les hommes refuser la vérité du désastre écologique qu’ils ont créé par leur exploitation à outrance des ressources de la terre au mépris des lois de Dieu ?
Pourtant Dieu leur a parlé par leur conscience (v 19 : «manifeste en eux » et/ou « pour eux ») et par le spectacle de la Nature (v 20 ; Ps 19.1). Il leur a révélé dans l’ordre parfait de ses ouvrages, son caractère de puissance éternelle et divine, bien supérieure à tout ce qu’est la création perceptible (Ps 8.4 ; 19.2). Cette connaissance reste incomplète, car la sainteté, la justice et l’amour de Dieu ne sont pas perceptibles dans le monde visible par les yeux de la chair, et sont altérées ou cachées par les effets du péché qui domine le monde. Pourtant, cette connaissance pourrait suffire à l’homme naturel pour lui éviter l’idolâtrie. L’opposition que fait Paul entre l’invisible de Dieu et le visible de ses œuvres dans le monde (v 20), est une invitation à tout homme à « considérer » , rechercher, avec les yeux de l’intelligence spirituelle, le message caché derrière le visible, comme Salomon y invite dans son introduction aux Proverbes (1.1-9). Tout homme a reçu la capacité de distinguer la main de Dieu dans la création, et devient «inexcusable» s’il étouffe ou néglige cette capacité au point de refuser la vérité de l’existence et de l’action de Dieu. Le refus de croire au Dieu de la création le conduit à l’égarement dans les échafaudages vains de la raison et de l’intellect, et à l’idolâtrie de la créature corruptible, c'est-à-dire mortelle. Son aveugle et orgueilleuse folie lui fait croire que c’est sagesse d’adorer le visible, l’éphémère, homme ou animal, ainsi que le produit de ses créations artistiques ou scientifiques. Au lieu de dominer la nature, selon la volonté de Dieu (Gen 1.28), l’homme s’y est soumis, est devenu l’esclave des désirs de son être (cœur et corps, v 24), au point de porter atteinte à sa dignité, à son honneur de créature « à l’image de Dieu ». Prisonnier de sa nature séparée de Dieu, il ne reconnaît plus les appels de la grâce de Dieu qui reste inefficace pour lui, comme le traduit Paul dans l’expression « Dieu les a livrés…». Le Seigneur ne condamne pas les œuvres artistiques ou scientifiques que l’homme a su créer par l’activité de son intelligence intellectuelle ou manuelle, ce qu’il réprouve c’est la place que l’homme leur a attribuée, les divinisant pour s’en glorifier lui-même, prenant ainsi la place du Créateur, « adorant et servant la créature au lieu du Créateur » (v 25).
L’expression répétée trois fois (v 24,26,28) : « Dieu les a livrés », peut choquer mais il faut se souvenir que Dieu ne désire ni la mort ni la « punition ». Il ne retire jamais sa grâce, sa proposition de libération, mais il laisse chacun libre et responsable de son choix. Lorsque dans le désert, on s’éloigne inconsciemment ou volontairement de la source d’eau, on s’expose, on « est livré » à la soif, à la sécheresse et à la mort. La faute n’en est pas à la source qui est toujours là, prête à désaltérer, mais elle incombe au choix de l’homme. Ce n’est pas la source qui punit l’homme de ses écarts, mais l’homme subit les conséquences funestes de son mauvais choix et se détruit lui-même. Ainsi en est-il, prévient le Seigneur à travers l’écrit de Paul, des hommes qui se détournent de la révélation divine et de « l’intelligence spirituelle » du projet d’amour et de justice de Dieu, révélé dans sa Parole.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Que me révèle sur Dieu le spectacle de la Nature dans l’infiniment petit et l’infiniment grand ?
- Que me révèlent sur Dieu les arts et la science de l’homme ? Faut-il les ignorer, les mépriser, les interdire ? Quelle place leur accorder dans ma vie de chrétien ?
- Que me révèle aussi la voix de ma conscience ?
- Qu’apporte en plus la révélation de l’Évangile ?
- Sous quels prétextes occultons-nous certaines vérités de l’Évangile concernant l’homme, sa destinée, sa relation à Dieu et aux autres, son espérance ?
08:00 Publié dans Education | Lien permanent | Commentaires (0)