14/02/2020
Étude n°8 De l’agitation des flots aux nuées célestes Daniel 7 (22 02 20)
Étude n°8 De l’agitation des flots aux nuées célestes Daniel 7 (22 02 20)
« Je regardai cette corne faire la guerre aux saints et l’emporter sur eux, jusqu’à ce que vienne l’Ancien des jours pour rendre justice aux saints du Très-Haut ; et le temps arriva où les saints furent en possession du Royaume. » Dan 7.21-22
Observons
Le contexte
Le chapitre se compose de trois grandes parties dont deux (1-8 et 15-28) encadrent une vision de jugement (9-14), rapportent la vision des animaux, puis en donnent son explication,
Chacune des parties d’encadrement parle de l’histoire de la terre symbolisée par la succession de bêtes fantastiques, en insistant sur la quatrième bête et la puissance de la petite corne persécutrice des saints
La première partie du chapitre (1-8) transcrit la vision des 4 animaux et de la corne arrogante, représentant la succession des royaumes terrestres, comme l’expliquera l’ange à Daniel dans la troisième partie du chapitre (v 15-25).
Le texte
La partie centrale (9-14) est composée de trois strophes dans un style poétique rythmé, commençant chacune par l’intervention du prophète « je regardai » :
- 9-10 : mise en place d’un tribunal (trônes, juges, livres ouverts) autour du trône de l’Ancien des jours, ce qui localise la scène au ciel.
- 11-12 : sur la terre, la corne prononce des paroles arrogantes et les autres puissances perdent leur pouvoir, mais subsistent un temps.
- 13-14 : au ciel, l’arrivée vers l’Ancien des jours, d’un « fils d’homme », à qui on remet la royauté universelle.
La troisième partie (15-28) commence et finit par l’épouvante de Daniel devant l’explication de la vision de la première partie, qui se fait en trois temps :
v 17-18 : résumé de l’explication : les 4 bêtes face au jugement et au royaume des saints.
v 19-22 : la 4ème bête et la petite corne face à la réhabilitation des saints persécutés.
v 23-27 : les œuvres de la 4ème bête et de la corne face au jugement et au royaume des saints.
Cette 3ème partie retourne au récit à la première personne, sauf dans l’explication de l’ange (23-27). Les scènes au ciel en présence de l’Ancien des jours alternent avec les scènes sur la terre et ses puissances. Le dialogue avec l’ange imbrique de même les explications sur les bêtes terrestres et les mentions des saints.
Il est bon de relever tous les détails qui nous suggèrent un jugement avec ses deux sentences : condamnation des méchants et réhabilitation des innocents.
v 8-14 |
v 18 et 22 |
v 26-27 |
8 : la petite corne |
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24b-25 la petite corne |
9-10 : des trônes devant celui de l’Ancien des jours, les juges s’assirent, les livres furent ouverts |
22a : l’Ancien des jours vient… …pour rendre justice aux saints |
26a : puis viendra le jugement |
11-12 : les bêtes perdent leur pouvoir. La corne prononce des paroles arrogantes. |
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26b : on lui (la corne) ôtera sa domination détruite pour jamais. |
13-14 : arrivée d’un fils d’homme, vers l’Ancien des jours. Don de la domination et royauté éternelles |
22b : le temps arriva où les saints furent en possession du royaume. 18 : les saints reçoivent le royaume éternel. |
27 : domination du peuple des saints et royaume éternel. |
Comprenons
Le contexte
Le chapitre 7 introduit la partie proprement prophétique du livre. Cette introduction, selon le procédé littéraire hébraïque habituel pour une introduction, condense les prophéties sur l’histoire du monde ; elles seront développées et détaillées dans les chapitres suivants pour répondre aux interrogations du prophète troublé par le sort de son peuple et de Jérusalem.
Le texte
La première partie (1-8) est consacrée à la vision des événements historiques de la terre sous forme symbolique. Dans la troisième partie, (15-28), à la demande du prophète, l’ange donne une « explication » de ces symboles dont les détails nous permettent l’identification dans l’Histoire humaine à partir de l’époque de Daniel.
Les 4 vents des cieux (Dn 7.2 ; Jr 49.36 ; Za 6.5 ; Ap 7.1) sous-entendent les guerres qui s'étendent aux 4 points cardinaux, les « eaux » représentent « des peuples, des foules, des nations et des langues » (Ap 17.15). Daniel décrit les choses au fur et à mesure où elles se présentent : en 12 versets, il y a 7 fois l'interjection "et voici" (Dn 7.2-13). Font irruption ici 4 animaux (7.4-8), plus terribles les uns que les autres, rapides, cruels, le 4° aux dix cornes étant le plus terrifiant. Ces bêtes symbolisent dans la Bible l’inhumanité des puissances terrestres qui n’ont pas la connaissance de Dieu, par opposition aux croyants représentés par des humains (7.4b). Elles apparaissent ici dans l’ordre et avec les caractéristiques des puissances symbolisées par la statue de Daniel 2.
Dn 7.4 : le 1°animal est un lion avec des ailes d'aigle. Le lion, le roi des animaux alliant beauté et force et l'aigle, le roi des oiseaux, symbolisent le pouvoir babylonien et la vigueur de ses conquêtes (2.37-38), comme on peut le voir sur les grands portails de la muraille de Babylone.
Les ailes qui furent arrachées à cet empire babylonien et le cœur d'homme qui lui fut donné, font référence à l'expérience de conversion que fit Nébucanetsar (Dn 4.28-37).
Dn 7.5 : le 2°animal, un ours, animal cruel et vorace, se tient sur un de ses deux côtés, car les Perses dominent les Mèdes ; les 3 côtes qu'il a dans la gueule sont trois conquêtes, la Lydie, l'Egypte et la Babylonie prise en 539 av JC par Cyrus. Daniel connut cette domination à la fin de sa vie à Babylone.
Dn 7.6 : le 3°animal, le léopard ailé à 4 têtes symbolise la rapidité des conquêtes du grec Alexandre le Grand dont l'armée parcourut 480kms en 11 jours à travers l’Asie. Alexandre mourut alcoolique et atteint de la malaria à 33 ans. Ses 4 généraux Cassandre, Séleucius, Lysimaque et Ptolémée se partagèrent son empire : la Macédoine, la Thrace, la Syrie et l'Egypte. Plus tard ils furent vaincus par Rome à Pydna.
Dn 7.7,23 : le 4°animal sans nom est terrible et représente l’empire romain qui fut le plus corrompu, ayant un régime de fer. C'est pendant ce royaume que 10 tribus barbares envahissent l'Europe, le démantelant petit à petit. Ces 10 tribus sont représentées par les 10 cornes (Dn 7.7,24). Cet empire divisé traversa le Moyen-Âge jusqu'aux temps modernes.
Dn 7.8,24 : Du milieu des cornes sort une petite corne qui en arrache 3 (7.20) : La corne est le symbole d’une puissance politique. Celle-ci ayant des caractéristiques humaines (symboles du spirituel), des yeux d'homme et une bouche arrogante, désigne un système, un pouvoir qui allie le politique au religieux. La chute de « trois rois sur dix » suggère symboliquement la victoire totale sur toutes les autres cornes et annonce l’épanouissement possible du pouvoir politico-religieux victorieux.
Identification historique : Doué d'intelligence et de puissance, ce pouvoir peut être identifié à la papauté devenue puissante à partir de 538 par la victoire du souverain chrétien de Rome sur les trois derniers peuples barbares et hérétiques, car adeptes de l’arianisme. Le système papal peut alors s’installer, parler politiquement, et prononcer religieusement des paroles contre le Très-Haut (Dn 7.25 ; Ap 13) : le pape Léon XIII a dit "Nous occupons sur cette terre la place du Dieu Tout-Puissant" ; en tant que "Vicaire du Christ" la papauté a espéré changer les temps et la Loi en transférant le commandement du Sabbat au dimanche, comme le reconnaît le nouveau catéchisme catholique ; elle a fait la guerre aux saints (7.21,25 ; Ap 13.7) pendant « un temps, des temps et la moitié d'un temps » (7.25 ; 12.7 ; Ap 12.14), qui équivalent aux 42 mois d'Ap 11.2 et 13.5, ainsi qu'aux 1260 jours/années (Ap11.3 et 12.6). C'est la période pendant laquelle les enfants de Dieu sont mis à mort de 538 à 1798, date à laquelle le pape Pie VI est fait prisonnier par le général Berthier, officier de Bonaparte, et meurt à Valence en France. Blessée un temps (Ap 13.3), c’est-à-dire privée de son pouvoir temporel politique, la papauté a retrouvé depuis un rôle politico-religieux important sur la scène internationale (Dn 7.12 ;Ap 13.3).
Dans la partie centrale (9-14) l’opposition entre terre et ciel ne signifie pas une localisation des événements dans l’espace, mais une différenciation entre le domaine temporel, historique et visible du monde humain (= terrestre) et le domaine spirituel, invisible, du monde de Dieu (= céleste). L’alternance des scènes terrestres et célestes indique que le début du jugement (v 9-10,22,26a) se place pendant le déroulement de l’histoire terrestre et aura des conséquences sur elle : justice est faite aux saints (22a), c’est-à-dire qu’ils sont reconnus devant Dieu d’abord, comme enfants de Dieu et revêtus spirituellement de la robe de justice (Za 3.1-5 ; Ap 6.9-11). Cette justification, ou reconnaissance du peuple de Dieu, terminée dans le monde invisible, entraîne sur terre, d’une part l’affaiblissement du pouvoir des persécuteurs, puis à terme, leur disparition (Dn 7.11-12,26b), et la remise du royaume aux saints (v 14,18,27).
A la fin de ce jugement réhabilitateur, au moment où le peuple de Dieu est réuni, on peut reconnaître à son roi, le Fils d’homme, la dignité d’exercer son règne éternel (v 14, 27). Jusque-là son règne n’était pas visible aux yeux de tous, il s’exerçait dans le cœur de ceux qui l’acceptaient comme Sauveur et Seigneur. A la fin du jugement, il sera évident qu’il possède la royauté éternelle sur un peuple révélé à tous, c’est pourquoi les autres puissances disparaissent à jamais (v 26-27). Ce ne sont plus des “ bêtes ” (= hommes naturels, sans Dieu) qui dominent, mais un fils “ d’homme ”(= attaché à la dimension spirituelle, divine), auquel s’identifiera Jésus lui-même (Mt 16.13).
Nature de la scène centrale: Le vocabulaire abondant (trônes, juges, livres, rendre justice, jugement) décrit sans doute possible une scène de jugement, qui n’existait pas dans les visions précédentes de Daniel. Placée au cœur du livre, cette scène de jugement donne tout son sens à l’ensemble des récits et des prophéties du livre.
Ce jugement se passe au ciel : la présence de l’Ancien des Jours, identifié au Créateur, les myriades d’anges, le trône de feu avec des roues ardentes, renvoient à Ez 1 et 10 ; de plus, le fils d’homme apparaît sur les nuées du ciel et s’approche de l’Ancien des jours et non de la terre ! Ce n’est donc pas la vision du retour de Christ sur terre, mais du début du jugement préliminaire à ce retour, que l’apôtre Jean développera dans Ap 4 à 11.
L’installation d’autres trônes trouve son explication à la fin du v 10 : des juges s’y asseyent. Ap 4.4 nous donne leur identité : les 24 vieillards, hommes justifiés et vainqueurs de la mort (vêtus de blanc et couronnés d’or), déjà au ciel pour servir de jurés au tribunal céleste. La Bible parle seulement de quelques personnages jouissant de ce privilège : Hénoch, Moïse et Elie, ainsi que les ressuscités du moment de la mort de Christ qu’il aurait emmenés au ciel à son ascension (Mt 27.52 ; Ep 4.8a). Les 24 vieillards pourraient en faire partie, le nombre 24 symbolisant les représentants du peuple des sauvés, ressuscités ou transmués.
Des livres sont ouverts (Jean verra l’Agneau immolé ouvrir le livre scellé de 7 sceaux : Ap 5-6.1) : dans tout procès, les faits à juger sont consignés dans des livres et rappelés devant le tribunal. Le livre de vie contient, outre l’œuvre de salut de l’Agneau immolé, le nom et la vie de ceux qui ont fait alliance avec Dieu ; il sert à mettre au grand jour (Jn 3.19-21) la réalité de leur attachement au Fils de l’homme (2 Co 5.10 ; Jn 3.18 et 5.24-25,27). Les livres des œuvres (Ap 20.12) concernent les « morts » spirituels, ceux qui ont refusé d’entendre la voix de Dieu ou celle de leur conscience (Rm 2.5-9, 14-16). Ouverts après le retour de Christ, ils révèleront aux élus, tous les appels de Dieu refusés par les impies, toutes les occasions de revenir à Dieu manquées par eux.
Le But du jugement est de rendre justice aux saints du Très-haut (v 22) ; accusés par Satan (Za 3.1), persécutés et mis à mort injustement par ses représentants terrestres (bêtes et corne), ils réclament justice, reconnaissance de leur innocence et réhabilitation (Ap 6.9-11), libération définitive de leurs oppresseurs. Il s’agit bien ici du jugement de la "maison de Dieu" dont parlera Pierre (1 Pi 4.17) et qu’annonce le premier ange d’Ap 14.7. Ceux dont la foi en Christ s’est manifestée par une vie confiante et obéissante dans l’amour des autres, sont alors « revêtus de robes blanches » (Ap 6.11 ; 7.14) c’est-à-dire qu’une décision de la justice divine les reconnaît “ justes ” et les scelle pour le jour de la rédemption (Ep 4.30 ; Ap 7.3), du rassemblement de tous les élus, ressuscités et transformés, autour du Christ-Roi (1 Th 4.15-17). Le jugement est donc destiné à identifier devant les êtres célestes, et à rassembler le peuple des saints déjà morts ou encore vivants qui constituent le Royaume du Christ, avant son retour sur terre.
Le Fils de l’homme (Dn 7) ou l’agneau comme immolé (Ap 5.7) s’avance vers l’Ancien des jours, donc au ciel, et non vers la terre : ce n’est pas encore son retour sur terre. L’Apocalypse (5.7-14) nous apprend qu’Il reçoit alors de la main du Seigneur le livre de vie scellé, à la grande joie des participants à ce tribunal qui le reconnaissent digne de l’ouvrir à cause de son sacrifice en faveur des hommes. A la fin du jugement qui aura rassemblé tous les saints, il peut recevoir son royaume et l’adoration comme roi, de tous ses sujets (Dn 7.14 et Ap 11.15-17). Alors la disparition des persécuteurs peut avoir lieu (Dn 7.11-12 ; Ap 16-18).
Très humainement, Daniel s’épouvante à ces visions fantastiques dont il ne retient que les images monstrueuses et la durée immense de leur pouvoir. Comme pour lui, une étude minutieuse des prophéties nous est nécessaire pour en déceler les messages d’espérance, et pouvoir « rendre gloire à Dieu pour la venue de son jugement » (Ap 14.7) qui apporte la délivrance et la réhabilitation à tous ceux qui ont cru en Christ et ont été scellés de son Esprit.
Ce texte est difficile à percevoir par des non-adventistes quand on le détaille avec précision. Il demande une connaissance du symbolisme prophétique et littéraire hébraïque, donc une étude patiente et méticuleuse des textes, que tous ne sont pas prêts à entreprendre. Il peut toutefois donner les grandes lignes de l’espérance chrétienne de la justice divine en faveur de son peuple et de la disparition des puissances terrestres persécutrices. Il peut inviter chacun à entrer dans le Royaume éternel en se déterminant comme « saint du Très-Haut», par adhésion au Fils de l’homme, et par un témoignage de vie conséquent.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- En quoi la perspective du jugement déjà commencé change-t-elle quelque chose à ma vie ? Me plonge-t-elle dans l’épouvante comme Daniel à la perspective de ce qui arrivera sur la terre, l’angoisse de ne pas être sur le livre, ou réjouit-elle mon cœur de me savoir scellé par l’Esprit comme sujet du royaume de Christ ?
- Que faire pour que mon nom soit inscrit dans le livre de vie ? (lire Luc 10.20 ; Joël 3.5 ; Marc 16.16. Rm 3.22).
- Quelles sont mes sentiments et mes réactions devant les réalisations historiques de la vision de Daniel que l’on peut identifier ? Ma relation à Dieu en est-elle modifiée ?
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07/02/2020
Étude n°7 De la fosse aux lions à la libération Daniel 6 (15 02 20)
Étude n°7 De la fosse aux lions à la libération Daniel 6 (15 02 20)
« Mon Dieu a envoyé son ange et fermé la gueule des lions qui ne m’ont fait aucun mal, parce que j’ai été trouvé innocent devant lui ; et devant toi non plus, ô roi, je n’ai rien fait de mal ». Dan 6.23
Observons
Le contexte
La puissance des Chaldéens a été brisée avec la prise de Babylone par Cyrus le Perse, et la mort du dernier roi babylonien Belschatsar (ch 5). Darius, l’allié mède de Cyrus gouverna à peine deux ans pendant que Cyrus poursuivait ses conquêtes avant de prendre le pouvoir en personne à Babylone. C’est dans cette courte période du règne de Darius que Daniel reçut la vision des 70 semaines annonçant la venue de l’Oint du Seigneur (9.20-27). Daniel avait vieilli sans perdre le respect des monarques successifs, à cause de sa lumière intérieure due à la présence de Dieu dans son cœur. Mais il dut subir une dernière et terrible épreuve de sa foi.
Le texte est un récit linéaire en 5 étapes
a) v 1-3 : Daniel l’un des trois chefs du royaume honoré par le roi
b) v 4-10 : la machination des satrapes contre Daniel : Quel motif d’accusation trouvent-ils pour prendre Daniel en défaut ? Quelle est l’erreur du roi Darius ?
c) v 11 : la fidélité à Dieu de Daniel : comment se manifeste-t-elle ?
b’) v 12-24 : la condamnation et la délivrance de Daniel dans la fosse aux lions : Quels sont les sentiments du roi vis-à-vis de Daniel ? A quelle prière et quels actes cela le pousse-t-il ? Qu’est-ce qui est en jeu ?
a’) v 25-27 : l’ordre du roi de vénérer le Dieu de Daniel. Que reconnaît le roi ? Sur quoi se base sa « foi » en Dieu ?
- Comparez les attitudes du roi et de Daniel. Comment s’expliquent-elles ?
Comprenons
La supériorité de Daniel sur les satrapes lui venait de la présence de Dieu en lui (v 3) qui se manifestait par la fidélité, la droiture et la piété de sa vie. Les satrapes par jalousie cherchèrent, en vain, la faille dans sa vie morale, pour pouvoir l’accuser. Ensuite ils utilisèrent contre lui ses propres qualités ; en flattant l’orgueil du roi et son désir d’unité pour son royaume très cosmopolite et polythéiste (v7), ils réussirent à lui extorquer un décret de mort contre quiconque ne l’adorerait pas comme dieu. Malgré le danger, Daniel ne changea rien à ses habitudes de prière. Celles-ci peuvent sembler ostentatoires et provocatrices, mais elles prouvent sa confiance totale dans le Dieu qu’il sert, et son refus de se laisser manipuler par les autres.
Le roi, pris au piège de son décret (la loi des Mèdes et des Perses était décrétée irrévocable v 15), manifeste son affliction profonde (jeûne, abstinence sexuelle, insomnie), son espoir secret en la puissance de Dieu (v 16 : vœu, v 19-20 : lever précipité à l’aube, et appel à Daniel dans la fosse), et sa joie en louant la puissance salvatrice de Dieu et en ordonnant son adoration à tous ses sujets (v 26-27).
Le souci de Daniel dans cette épreuve n’a pas été de sauver sa vie (Ap 12.11), mais d’adorer et de servir son Dieu avec fidélité et courage. Dieu a pu intervenir en sa faveur à cause de la confiance absolue que Daniel mettait en lui (v 23), ce qui a amené le roi et ses sujets à reconnaître sa seigneurie éternelle et sa puissance de salut (v 26), ce qui les poussait à adorer avec respect et crainte (v 27) plus qu’avec amour (au vu de la punition terrible des satrapes et leurs familles !). Le roi après s’être fait manipuler, réagit en politique avec autorité, sans pitié ni repentir, Daniel agit avec droiture, confiance et fidélité à son Dieu et au roi, sans rancune ni triomphalisme !
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Nous n’avons plus à faire face physiquement à des lions, mais bien souvent les conditions morales et spirituelles de notre vie nous confrontent à de véritables risques de mort spirituelle ou physique, et à de vraies agressions de « lions » symboliques en nous (séductions, tentations, culpabilisations fausses, déprimes, violence, etc.). Qu’est-ce qui alors a le plus d’importance pour nous : sauver notre vie physique, notre situation sociale, nos avantages matériels, par des compromis avec notre conscience ou notre foi, ou bien placer notre confiance en Dieu et lui rester fidèle, coûte que coûte ? chercher à nous sauver nous-même ou attendre tout de Dieu même au prix de notre vie ?
- Comment est-ce que je réagis devant l’opposition à ma foi et à mon comportement fidèle et juste devant Dieu, par exemple, l’honnêteté dans mes études, ma fidélité au sabbat, aux conseils divins pour ma santé, pour la gestion de mon argent, pour ma vie affective et mes relations avec les autres basées sur l’amour et non des rapports de force et de pouvoir ? Est-ce que j’éprouve de la colère, de la tristesse, du doute ? est-ce que je suis tenté par l’abandon de ma conduite, par le compromis, ou est-ce que je décide de résister à la tentation et de persévérer dans la foi et la confiance totale en Dieu qui « délivre et qui sauve » (v 28) ?
- De quel Dieu ma vie témoigne-t-elle ? Un Dieu qui punit, ou qui libère ?
08:00 Publié dans Daniel | Lien permanent | Commentaires (0)