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03/06/2022

Étude n°11 Joseph le rêveur  Gen 37 (11 06 22)

Étude n°11 Joseph le rêveur  Gen 37 (11 06 22)

«Ils se dirent les uns aux autres : Voilà le maître rêveur qui arrive ! » Gen 37.19)

 Joseph rêve 2.jpg

Observons

1-4 : Qu'est-ce qui provoque la jalousie des frères de Joseph ?

5-11 : Quels sont les deux rêves de Joseph? Que révèlent-ils des aspirations de Joseph ? Et du plan de Dieu pour lui ...et pour Jésus ? Comment sont-ils interprétés par Jacob ? Quelles sont les réactions du père et des frères de Joseph ?

Pour aller plus loin :

12-24 : Quel sort les frères de Joseph lui font-ils subir ? Qui prend sa défense ?

25-28 : Jusqu'où vont-ils ? Qui suggère la vente ?

29-35 : Quelle  fourberie inventent les frères  pour faire croire à une mort accidentelle ?

Comprenons

 1-4 : Éveil de la jalousie des frères de Joseph

Le texte biblique ne cache rien des dysfonctionnements de la famille de Jacob : préférences, jalousies, manque de discrétion, rêve de puissance, haine, qui tous aboutissent au désir de meurtre des frères et à l’élimination de Joseph. Dieu n’apparaît pas dans ce chapitre, et semble absent des préoccupations de chacun, sauf peut-être de Joseph et Jacob, attentifs à la répétition du même rêve sous des formes différentes. Joseph a-t-il retenu dans les récits de son père, que Dieu lui avait parlé plusieurs fois en songes ? Son père et lui voient sans doute là un signe de Dieu, encore incompréhensible, derrière l’expression du désir de grandeur de Joseph.

Jacob préférait Joseph comme fils aîné de sa bien-aimée Rachel et devait se demander si Dieu ne le désignait pas pour être l’héritier de la promesse d’Abraham qui lui avait été répétée à son retour en Canaan : “ Il y aura des rois parmi tes descendants ” (35.11). C’est pourquoi il lui offre une tunique ou robe, multicolore, longue et avec manches, qui était un vêtement de luxe, réservé plus tard aux filles vierges du roi (2 Sam 13.18). Ce vêtement désignait Joseph comme le fils aîné de la femme préférée, pour lequel le père espérait un bel avenir.

5-11 : Le personnage de Joseph est assez ambigu : sensible à la voix de Dieu, profitant de la préférence de son père pour lui rapporter les faits et dires de ses frères, trop naïf ou imbu de lui-même jusqu’à raconter ses deux rêves de grandeur, sans tenir compte de la haine marquée de ses frères. En est-il seulement conscient ?

Joseph a 17 ans, et il se conduit comme tout adolescent : il cherche sa place dans la famille et la société, il a un vague souci de Dieu, mais finalement il est complètement fermé aux sentiments et réactions des autres à ses propres actes et paroles, il reste centré sur lui-même. Égoïsme et désir de grandeur sont les deux piliers de la vie de celui qui n’a pas encore rencontré personnellement son Dieu. Qu’en est-il de nous ? Qui dirige notre vie et nos paroles ? Les deux rêves frappent Jacob par leur répétition d’un même message. S’il les garde dans son souvenir (v 11), on peut penser que Joseph aussi ne les oubliera pas : ils lui seront précieux dans les moments de détresse pour garder l’espoir et la confiance en Dieu. Il saura aussi reconnaître la réalisation de leur prophétie lorsque sa famille viendra en Égypte le supplier, et il en rendra grâces au Seigneur (ch 45.5 et 7-8). Sans le comprendre , Joseph par ces deux rêves devient le prophète annonciateur non seulement de son propre sort mais du plan de Dieu pour sauver l'humanité par Jésus : Gerbe de blé nourricier, Jésus attirera à ses pieds tous ceux qui veulent se nourrir de sa Parole, et sera reconnu et adoré par toutes les créatures de l'Univers (Ap 7.11-12).

Pour aller plus loin : 

12-24- Le passage à l’acte

Jacob non plus, ne paraît pas conscient des ravages causés dans le cœur de ses fils par sa préférence pour Joseph. Lui aussi est dirigé par ses désirs, et manque de discernement sur sa conduite et sur les sentiments de ses fils : Pourquoi envoyer Joseph “ surveiller ” ses aînés qui le détestent ?

Les frères manifestent leur intention de tuer et de mentir (v 19b), et par deux fois révèlent l’origine et la motivation de leur projet : empêcher les rêves de Joseph de se réaliser (v 19a et 19c). Ruben s’interpose pour garder Joseph en vie. Il est sans doute plus conscient de l’horreur du meurtre. Il a compassion de Joseph et de Jacob, qu’il a déjà gravement offensé. Il a peut-être aussi peur qu’on lui fasse porter la responsabilité de ce crime car il est l’aîné (v29-30). Sa solution de mettre Joseph dans une citerne vide va être adoptée momentanément. Mais bizarrement, Ruben est absent au moment crucial de la vente de Joseph aux caravaniers (v 29-30). S’est-il mis à l’écart du repas pour éviter de “ voir ” et d’être accusé de complicité ? C’est possible. La politique de l’autruche n’est jamais payante : ce qu’il a voulu éviter lui retombe dessus : il devient complice effectivement et participe aux mensonges de ses frères pour cacher leur crime. 

25-28 : la vente de Joseph : Juda intervient aussi, mais plus par intérêt que par compassion, car il a participé au repas tranquillement à côté de la citerne où Joseph ne devait pas rester silencieux (42.21) ! Son intérêt s’est éveillé à la vue de la caravane : pourquoi ne pas profiter du passage de ces marchands pour conclure une bonne affaire, se débarrasser définitivement de Joseph, tout en en tirant un  profit financier, et en l’abaissant complètement, lui qui rêvait de les diriger !

Sans le savoir, ces deux frères et les caravaniers sont les instruments de Dieu qui protège la vie de Joseph afin que son plan de salut pour cette famille et pour le monde se réalise. Il est intéressant de remarquer que  Dieu poursuit envers et malgré tout, les projets qu’il a établis, car il est fidèle à ses promesses. Nos infidélités engendrent bien des difficultés dans l’accomplissement de ce plan divin, mais Dieu fait tout concourir au bien de ceux qui l’aiment (Romains 8.28). Les défauts de chacun et les épreuves qu’ils engendrent sont « utilisés » pour la réalisation du plan de Dieu. Dans nos vies les épreuves sont souvent le résultat de nos mauvais choix, mais peuvent nous amener à rechercher la présence de Dieu et à être ses serviteurs même inconsciemment. Comme pour les frères de Joseph, et Joseph lui-même nous ne le comprenons souvent que fort tardivement ! Celui qui recherche Dieu, ou est attentif à ce que Dieu lui envoie, comme Joseph semble l’avoir été, peut s’attendre à son soutien physique ou moral dans les moments difficiles. Les rêves de grandeur se sont écroulés momentanément pour Joseph dans la citerne. Mais ayant conservé la vie, il a pu voir la main de Dieu sur lui et affermir sa confiance en lui.

 Ce récit est à mettre en parallèle avec Philippiens 2.6-11 : Joseph est un “ type ” prophétique de Jésus. Comme Joseph, Jésus a eu la meilleure place auprès de son Père. La tunique multicolore de Joseph symbolisait le vêtement divin de Jésus, que les hommes lui ont arraché à la croix. Comme Joseph, Jésus a été abaissé jusqu’à l’extrême, même si la "mort" n’a été  pour Joseph que l’emprisonnement dans la citerne. Il a été élevé à la plus haute place par la résurrection et l’ascension, et tous s’inclinent devant sa Seigneurie, comme Joseph est devenu vice-roi devant qui tous se prosternaient.

- Par l’abaissement de notre orgueil dont la tunique de Joseph était le signe, si nous restons attentifs aux promesses de sa parole, Dieu nous permet d’apprendre notre dépendance de sa bonté, et notre solidarité avec les plus petits de nos frères.Il peut alors nous faire expérimenter son soutien et une résilience (= résurrection, restauration) de notre vie.

2-35 : Les mensonges des frères

Non contents d’avoir éliminé leur frère, les onze vont mentir avec toute une mise en scène destinée à faire croire à Jacob à un accident. De plus ils poussent l’hypocrisie jusqu’à chercher à le consoler joseph mensonge de ses freres.jpg(Le Guerchin 17è, Ruben montre à Jacob la tunique ensanglantée de Joseph)

Que de fois pour cacher une faute, nous l’aggravons par une succession d’actes contraires à la vérité que Dieu nous demande de respecter. Pour satisfaire nos désirs coupables nous faisons souffrir autour de nous comme les frères firent souffrir sans scrupules,  Joseph, puis leur père.

Mais Dieu est puissant pour transformer et sauver les cœurs rebelles, comme nous le verrons dans la suite de l’histoire. Un jour ou l’autre il se place en travers de leur route et les appelle à revenir à lui ! 

Le symbole de la tunique

Cette tunique offerte par Jacob à son fils préféré est appelée “ robe en plusieurs pièces ” ou “ à longues manches ” ou encore “ multicolore ”. On ne sait pas très bien ce que signifie le mot rare dans la Bible utilisé pour la qualifier. La rareté du mot indique la rareté de l’objet ! C’est pourquoi on a traduit par “ une tunique de luxe ”.

Outre le symbolisme prophétique messianique que nous avons suggéré plus haut (§ la vente de Joseph), la tunique symbolisait l’affection rare de Jacob pour son fils, les ambitions sociales de Jacob et de Joseph, le caractère orgueilleux et prétentieux  de Joseph. La première chose que font les frères, c’est d’en dépouiller Joseph, donc lui ôter tout signe de distinction, pour le mettre au moins à un pied d’égalité avec eux. On sait qu’ils allèrent plus loin, puisqu’ils le mirent nu dans la citerne, comme Jésus fut dépouillé de sa tunique sans couture, d’une seule pièce (Jean 19.23) pour être cloué nu sur la croix. Joseph, comme chacun de nous, doit passer par le dénuement total de son cœur pour comprendre son besoin de Dieu !

La tunique trempée dans le sang illustrait pour les frères de Joseph et pour son père sa mort violente et accidentelle. Lors de notre baptême, nous mimons la mort de notre caractère et de notre vie sans Dieu, en nous unissant à Christ par une mort semblable à la sienne (Romains 6.3-6). Notre tunique (= notre être profond naturel) est comme “ plongée dans le sang de l’Agneau ”. Mais comme Joseph, nous ressortons de la citerne (= l’eau du baptême) nus et neufs pour commencer une nouvelle vie dépendante de la seule grâce de Dieu, et non des “ vêtements luxueux ” que nous nous donnons nous-mêmes. 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Nous venons de voir que la tunique de Joseph pouvait signifier deux réalités opposées : le vêtement divin de la grâce et de l’amour de Dieu pour son Fils et pour ses fils, ou le vêtement des œuvres dont nous nous enorgueillissons volontiers. D’où deux pistes de réflexions s’offrent à nous :

- Avons-nous le sentiment d’être aimés de Dieu, d’être revêtus par lui du vêtement de son pardon ? Si oui, Comment le vivons-nous dans nos relations avec les autres ? Sinon, qu’est-ce qui fait obstacle en nous pour recevoir cette tenue de luxe ?

- De quelle « tunique » suis-je habillé : celle que les hommes (ou moi-même) m’ont fait endosser ou celle que Christ m’a offerte à mon baptême ?

- De quoi tirons-nous orgueil et gloire devant Dieu et devant les hommes ? Comment déchirer et abandonner réellement cette « tunique bigarrée » qui nous colle à la peau ?

- Quelle sont nos attitudes et nos réflexions devant les "rêves" de nos adolescents ? Savons-nous les écouter et encourager leurs ambitions légitimes en les appelant à dépendre de Dieu pour les réaliser ?

- Quelles promesses, quelles prophéties de la Parole de Dieu, gardons-nous dans le cœur pour soutenir notre espérance et nous réconforter dans l’épreuve ?