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06/05/2022

Étude n°7 L'Alliance avec Abraham, Genèse 15.7-21 (14 05 22)

Étude n°7 L'Alliance avec Abraham, Genèse 15.7-21 (14 05 22)

Observons

Le contexte

Abram vient de remporter la victoire sur la coalition de Kédorlaomer contre Sodome et de manifester son adoration en rendant à Dieu la dîme du butin, et en distribuant le reste entre ses alliés et le roi de Sodome.

Le texte

Chacune des trois parties est construite sur des parallélismes concentriques qui mettent en valeur la phrase centrale :

Première partie (15.1-9) :

a) v 1 : intervention de Dieu pour protéger et consoler

   b) v 2-3 : doute d’Abram sur la descendanceAbraham et la promesse de descendance Gen 15.jpg

      c) v 4 : promesse de descendance innombrable

         d) v 6 : confiance et justification d’Abram

      c’) v 7 : promesse de possession du pays

   b’) v 8 : doute sur la possession du pays

a’) v 9 : intervention de Dieu pour un sacrifice d’alliance

Deuxième partie (10-12):    

a) v 10 : Préparatifs d’Abram pour le sacrifice d’alliance

    b) v 11 : Abram chasse les vautours prédateurs

a’) v 12 : Terreur d’Abram dans le soir

Troisième partie (13-21):    

a) v  13-16 : Promesse de Dieu : l’histoire des descendants

    b) v 17-18a : Dieu signe seul l’alliance

a’) v 18b-21 : Promesse de Dieu : les limites du pays.

Les trois propositions mises en valeur par cette construction révèlent toutes les attentions de Dieu envers Abram pour lui apprendre à vaincre ses doutes et ses angoisses et à Lui accorder une totale confiance.

Comprenons

Une fois encore, le Seigneur apparaît à Abram à un moment où il est anxieux, comme le prouve son expression : “ N’aie pas peur ! Je suis ton protecteur ! ”. En effet, Abram est isolé dans un pays étranger où les razzias des voisins peuvent recommencer. Son neveu n’a pas tiré leçon de sa mésaventure et s’en est retourné à Sodome. Il reste seul, vieux et sans enfant !

Dans son dialogue avec Dieu il exprime toutes ses interrogations et même semble accuser Dieu de n’avoir pas encore tenu sa promesse de descendance. Dans sa déprime, il ne désire plus rien de matériel. Abram ne voit que la solution humaine, conforme aux coutumes, d’adopter comme héritier un de ses fidèles serviteurs.

Dieu rejette cette solution et lui promet un héritier de son sang. Pour concrétiser cette promesse, il place Abram devant la vision du ciel constellé d’étoiles innombrables : ainsi sera sa descendance ! Pour Abram, c’est une promesse d’éternité ! Si Dieu a pu créer les étoiles, il pourra aussi donner une nombreuse descendance.

Nous avons ensuite la première claire affirmation, dans la Bible, de la justification par la foi. Au moment où Abram n’a rien fait d’autre que croire à la parole de Dieu, il est considéré comme juste, c’est-à-dire comme intègre et droit devant Dieu, sans péché (6) ! Ce ne sont pas ses œuvres précédentes, ni une obéissance parfaite, ni même une foi à toute épreuve (la suite montrera qu’elle est chancelante), qui le rendent juste. C’est seulement le mouvement de confiance de son cœur répondant à la révélation de l’amour et de la promesse de Dieu.

Si l’on se rappelle que le péché, c’est la séparation d’avec Dieu, Abram peut être considéré sans péché au moment où il accepte de faire confiance, d’entrer dans une relation intime avec Dieu. C’est ce que désirait Dieu depuis la Création, et qu’il propose encore à chacun.

Le sacrifice d’allianceAbraham sacrifice d'alliance.jpg

Comme Dieu avait donné pour la descendance le signe des étoiles, il va donner pour le pays, le signe de l’alliance. Pour cela il utilise la coutume orientale du sacrifice d’alliance où les parts d’animaux représentent les deux partis alliés. Pour signer l’alliance, il fallait passer ensemble entre les morceaux des animaux, signifiant ainsi qu’on s’engageait à subir le sort de ces cadavres, si l’alliance était rompue ! (voir Jérémie 34.18-20). Lorsqu’on fait alliance, c’est pour lutter contre un ennemi commun. Cet ennemi est symbolisé par les vautours qui s’abattent sur les cadavres d’animaux. S’ils venaient à les dévorer, il ne pourrait plus y avoir d’alliance, ni d’accomplissement de la promesse du pays ! Malgré sa victoire sur eux, Abram voit dans ces vautours un mauvais présage pour la réalisation de la promesse, c’est pourquoi la terreur l’envahit quand le soir tombe ! Conscient de sa propre faiblesse devant les difficultés à surmonter pour posséder un pays rempli d’ennemis, et pour tenir tout seul un pacte d’alliance où Dieu ne s’est pas manifesté, il craint de s’engager entre les animaux, de peur de mourir s’il transgresse cette alliance.

Les révélations de Dieu

Dans l’impasse où se trouve Abram, Dieu renouvelle d’abord ses promesses. Les promesses révèlent d’une part l’histoire des descendants, où s’explique l’épisode des vautours, d’autre part la fin d’Abram lui-même, et enfin l’étendue du pays.

Dieu fait comprendre à Abram que les vautours représentent les deux peuples qui tenteront d’empêcher ses descendants de posséder le pays : les Egyptiens et les Amorrhéens (= l’ensemble des peuples cananéens du pays). Ces deux peuples dont auront à souffrir les descendants d’Abram, seront jugés par Dieu en leur temps. Les vautours sont aussi le symbole des difficultés physiques, des tentations morales et spirituelles que chacun rencontre dans sa relation avec Dieu : Satan essaie d’empêcher notre alliance avec Dieu par tous les moyens. Comme Abram il nous faut résister, en nous appuyant  sur le Seigneur et sur ses promesses. L’exemple d’Abram dans cet épisode est un puissant encouragement pour notre propre expérience de la vie avec Dieu !

Après l’histoire des descendants, Dieu révèle les limites du pays. Il n’atteindra jamais les deux fleuves du Nil et de l’Euphrate, mais ces fleuves désignent les empires qu’ils arrosent, entre lesquels se trouvera le royaume de David et Salomon. De même, spirituellement on peut voir dans cette promesse, la prévision de la place du peuple de Dieu au milieu des nations hostiles à Dieu.

Enfin, Dieu rassure Abram sur son avenir personnel immédiat, il n’aura plus de guerres à soutenir, et vieillira en paix. Le croyant qui se confie en Dieu, peut traverser en paix toutes les difficultés et s’endormir dans une mort sereine, car son espérance est dans les promesses de Dieu.

Le signe de l’alliance  “ A la vie, à la mort ”

Dieu ne laisse pas son allié dans le désarroi et répond au-delà de son attente : le sacrifice d’alliance est accompli parfaitement, les promesses seront tenues, mais en plus c’est Dieu seul qui subira la mort, en cas de rupture de l’alliance par l’homme !

Dieu annonçait par là à Abram son plan de salut pour l’homme pécheur : Christ, Dieu lui-même, s’offrait déjà pour que le pécheur, qui avait rompu l’alliance avec lui, puisse vivre. Dieu prend les devants pour préserver son allié de la mort, et s’engage à fond en donnant sa vie !

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Sur quelles promesses de Dieu ma foi est-elle fondée ?
  • Ai-je comme Abram ressenti ma faiblesse devant les attaques des « vautours » dans ma vie, et me suis-je tourné vers Dieu pour les vaincre ?
  • Comment ce texte éclaire-t-il ma compréhension du sacrifice de Jésus sur la croix pour me donner la vie éternelle, et de l’alliance scellée avec lui dans le baptême ?
  • Les promesses de victoire et de possession de la vie éternelle me donnent-elles courage et sérénité devant l’avenir, ou restent-elles sans effet sur mon comportement et mon état d’esprit face aux difficultés de la vie et à la perspective de la mort ?