25/12/2020
Etude n°1 Crise d’identité Esaïe 1 (02 01 21)
Etude n°1 Crise d’identité Esaïe 1 (02 01 21)
« Venez donc et plaidons, dit l’Éternel. Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont rouges comme l’écarlate, ils deviendront comme de la laine. » Es 1.18
Observons
Le contexte : Rechercher dans une chronologie biblique les époques des quatre rois de Juda mentionnés au v 1. Quelle durée cela donne-t-il au ministère d’Esaïe ? Quels événements historiques recouvre-t-elle ?
Que signifie le nom du prophète ? De quoi font partie les paroles qui suivent ce préambule ?
Le texte
Après un verset de titre, le texte se compose de trois parties :
a) v 2-9 : De quoi se plaint l’Éternel ? Comment considère-t-il Jérusalem ? Qu’en conclut le peuple ?
b) V 10-20 : Que reproche Dieu aux chefs religieux ? A qui les compare-t-il, v 10 ?.Que réclame Dieu et qu'offre-t-il ?
a’) v 21-31 : le triste présent après un passé glorieux, appelle un jugement de Dieu qui par l’épreuve du feu laissera subsister les fidèles épurés, mais éliminera les rebelles.
Au centre de ce chapitre se trouvent l’appel au repentir et l’offre de pardon qui donnent à l’introduction et au livre tout entier leur tonalité prophétique et évangélique.
Comprenons
Le contexte : Deux détails du texte permettent de le dater : le verset 7 parle de la dévastation du pays par des ennemis qui laissent Jérusalem intacte, et le tableau des versets 10-15 laisse entendre que le culte à l’Éternel est vivace à Jérusalem. Des quatre rois mentionnés par Esaïe, seul Ezéchias a rétabli le culte de l’Éternel après la fermeture du temple sous son prédécesseur Achaz, et a pu voir une invasion des Assyriens jusqu’aux portes de Jérusalem (ch 36-37 et 2 Rois 18-19), en 701-700 av JC. Ce texte est donc un des derniers écrits du prophète, placé en introduction car il résume l’essentiel de son message : la sainteté de Dieu rend l’infidélité du peuple d’autant plus grave que sa mission est de refléter cette sainteté dans le monde (v4 et 6.3).
Le ministère d’Esaïe commença l’année de la mort d’Ozias (6.1) vers 758 av JC, et se poursuivit pendant 60 ans, jusqu’aux environs de la mort du roi Ezéchias en 698. Une légende veut qu’Esaïe ait été mis à mort par Manassé, scié dans un tronc d’arbre où le prophète s’était abrité de la persécution. Sous Yotam, il ne semble pas qu’il ait eu à intervenir. Achaz, le premier roi de Juda à introduire officiellement l’idolâtrie à Jérusalem, fut interpellé par Esaïe, à cause de l’infidélité du peuple (ch 2-5) et au moment le plus critique de la guerre menée par les Syriens et le royaume d’Israël contre celui de Juda. Esaïe lui annonça une prochaine délivrance ( ch 7-12) dont la naissance d’Emmanuel serait le gage. Enfin Esaïe fut le conseiller écouté du roi Ezéchias, dont il dénonça l’orgueil lors de la visite des Babyloniens venus le féliciter de sa guérison. Cet orgueil l’avait poussé à leur montrer tous les trésors de Jérusalem et du temple, et devait précipiter l’exil à Babylone, un peu plus de cent ans plus tard (39.5-7). Treize ans après cette prophétie, Esaïe raffermit la foi du roi et du peuple devant l’invasion de Sanchérib. Son appel à s’en remettre à Dieu qui seul peut délivrer, au lieu de s’appuyer sur l’Égypte, fut entendu et Jérusalem fut délivrée miraculeusement (37.36-38).
Le texte :
Intitulé « Vision », ce passage n’est pas à proprement parler une vision donnée à Esaïe, le prophète, c’est-à-dire « le voyant ». Il s’agit ici de Paroles de Dieu transmises au prophète. La seule véritable vision du livre se trouve au ch 6.
v 2-9: Dieu se plaint de l’ingratitude, du mépris et de la révolte des fils qu’il a éduqués ; ils sont tombés dans un état de souffrances tel qu’un châtiment supplémentaire n’est pas possible (v 5). Politiquement, en effet, la Judée a été dévastée par Sanchérib, sauf Jérusalem encore épargnée, grâce à la protection de Dieu sur sa ville (v 8-9). Le thème du « reste » apparaît ici pour la première fois, il se retrouvera tout au long du livre (4.3, 6.13, 10.20-21, 11.16, 37.4). Ici le reste, à cause de sa taille, est comparé à une cabane, ou une hutte dans un champ, une « ville de garde » (traduit par « assiégée », ou « épargnée »), où veillent les gardiens du pays. L’allusion à Sodome et Gomorrhe fait référence à leur destruction totale à cause de l’idolâtrie, et donne son sens spirituel à l’image de « tour de garde » : Jérusalem est épargnée pour être dans le pays dévasté la gardienne de la sainteté (v 4) et de la grâce divines, comme les v 10-20 les précisent.
v 10-20: ce passage très imagé, coloré et véhément est parallèle à Michée 6.2-8, contemporain d’Esaïe. Un culte formaliste ne plait pas à l’Éternel qui accorde son pardon total seulement au cœur repentant, qui rompt intérieurement et extérieurement avec le mal par des actes de bonté et de justice (16-17).
a’) v 21-31 : Le contraste entre la Jérusalem fidèle et juste, et la prostituée qu’elle est devenue, anticipe la vision de Jean de la femme qui va enfanter le Christ (Ap12), devenue la grande prostituée, Babylone (Ap 13 et 17). La pureté de ses œuvres, symbolisée par l’argent et le vin, a été souillée et mêlée de matières étrangères (scories et eau = rébellion, vol, corruption, injustices, v 23) qui doivent être éliminées (image du creuset v 25), si le peuple veut retrouver justice et fidélité(26).
Dans cette épreuve du feu purificateur, provoquée par sa propre méchanceté (31ab), droiture et justice seront accordées à ceux qui se convertiront (16-18), tandis que les rebelles idolâtres seront éliminés.
Ainsi la grâce et la justice divine sont-elles indissociables dans le jugement de Dieu (Ps 89.15).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- En quoi la dénonciation des cultes de Jérusalem peut-elle concerner nos cultes et nos formes de piété ? Sont-ils (ou non) des manifestations extérieures d’une adoration du cœur et d’une reconnaissance profonde pour la grâce reçue de Dieu ?
- De quelles scories ou parcelles de plomb, ma foi, ma vie et celles de mon église doivent-elles être purifiées par Dieu ?
- Avons-nous conscience que si nous nous qualifions de « reste » nous avons la responsabilité de témoigner de la sainteté de Dieu ? Par quoi pouvons-nous en témoigner ?
08:03 Publié dans Esaïe | Lien permanent | Commentaires (0)
18/12/2020
Étude n°13 Éducation, apprentissage de la vie éternelle 1 Cor 13.8-13 (26 12 20)
Étude n°13 Éducation, apprentissage de la vie éternelle 1 Cor 13.8-13 (26 12 20)
« Aujourd’hui nous voyons à l’aide d’un miroir, d’une manière confuse, mais alors nous verrons face à face » 1 Cor 13.12
Observons
Contexte : v 1-3 : au-dessus de quoi Paul place-t-il l’amour-agapè ?
V 4-7 Quelles qualités possède cet amour ?
Texte : v 8-13 :
v 8 : A quelle conclusion Paul arrive-t-il ? A quoi oppose-t-il l’amour?
v 9-10 : Relever la répétition des adverbes : quelle notion expriment-ils ? à quoi sont-ils opposés ?
v 11 : quelle image Paul introduit-il pour confirmer les adverbes précédents ? Sur quoi veut-il insister ? Que représente l’enfant à ce point de son raisonnement ? Et l’homme mature ?
v 12 : A quelle autre image Paul fait-il appel ? Que veut illustrer cette image ?
v 13 : Qu’est-ce qui fait la supériorité de l’amour-agapè ?
- Comment rattacher ce texte au thème de l’éducation qui nous a occupés ce trimestre ?
Comprenons
Paul conclut son développement sur les dons spirituels par cet hymne à l’amour-agapè, amour auquel se référait Jésus en s’adressant par deux fois à Pierre en lui demandant « M’aimes-tu ? ». Celui que Pierre n’osait pas affirmer car il s’en sentait indigne et incapable d’éprouver : humblement il répondit par trois fois « je t’aime… comme un ami » !(Philô Jean 21.15-17)
Voie par excellence vers la vie éternelle, l’amour-agapè est la seule chose éternelle que nous pouvons commencer à vivre ici-bas, et que nous emporterons dans la présence éternelle de Dieu (v 13). Tous les autres dons restent imparfaits et incomplets : parler en langues, prophétisme, connaissance, sont limités par notre condition humaine bornée par la mort et l’imperfection du péché (v 9-10). Ces dons temporaires sont comparés d’abord à l’enfance, étape de la vie où tout est en germe, donc « partiel », incomplet, mais appelé à la croissance vers la maturité. Ces dons spirituels utiles dans ce monde terrestre pour nous donner un avant-goût de la vie éternelle, n’auront plus lieu d’être dans le monde éternel à venir (= la maturité) où l’homme sera en présence de l’Amour suprême de Christ.
La deuxième image (v 12) de Paul fait allusion aux miroirs de l’Antiquité qui étaient en métal poli et n’offraient pas un reflet très précis de la réalité. Les dons spirituels autres que l’amour-agapè, de même, n’étaient qu’un pâle reflet de ce que l’Esprit de Dieu donnerait aux élus dans l’éternité. Aujourd’hui, nous percevons Dieu bien imparfaitement, grâce à la connaissance de sa Parole ou aux prophéties qu’Il nous révèle, mais dans l’éternité nous le verrons tel qu’il est en lui-même, l’Amour suprême, qu’il nous permet d’approcher de loin, mais que nous verrons alors face à face !
V 13 La foi, non pas le don extraordinaire du v 2, mais le moyen permanent de la vie chrétienne, et l’espérance, sorte de jouissance anticipée de la présence de Dieu, ne seront plus de mise puisque notre connaissance de Dieu sera une communion parfaite, dans l’Amour (Jean 17.21 ; 1 Jean 3.2 ; 4.16).
Pour conclure notre trimestre sur l’Education, cet hymne à l’amour-agapè est à rapprocher de ce que Paul invite les Ephésiens à considérer ( Eph 4.11-13) : « le perfectionnement des saints, l’édification du corps de Christ, la croissance vers la maturité » de l’Église et de la personne, bref l’éducation chrétienne qui a pour but à atteindre de ressembler à Christ, ne peuvent arriver à cette perfection sans la présence de l’amour-agapè que Dieu par son Esprit est prêt à donner généreusement à celui qui le lui demande ! (Mat 7.11)
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quelle différence y a-t-il entre l’amour-amitié et l’amour-agapè ? Comment marquer concrètement cette différence dans l’éducation des enfants et des adultes ?
- Où en suis-je dans la croissance de ma foi et de mon amour ? Ma foi repose-t-elle sur la vue, comme Thomas (Jn 20.25), sur mes connaissances, comme les Pharisiens, ou sur le feu du cœur qui brûle en nous en présence de Jésus (amour-agapè ?), comme les disciples d’Emmaüs (Luc 24.31-32) ?
- Mon amour pour Dieu est-il intéressé, avide et possessif, ou confiant, reconnaissant et inconditionnel ? Comment cela se manifeste-t-il dans mes relations avec les autres ?
08:00 Publié dans Education | Lien permanent | Commentaires (0)