01/11/2019
Étude n°6 Lire la Parole Néhémie 8.1-12 (09 11 19)
Étude n°6 Lire la Parole Néhémie 8.1-12 (09 11 19)
Esdras 7.10 : « Esdras s’appliquait de tout son coeur à étudier la loi du Seigneur, à la mettre en pratique et à enseigner aux Israélites les commandements et les règles de cette loi ».
« Ils lisaient distinctement dans le livre de la Loi de Dieu et ils en donnaient le sens pour faire comprendre ce qu’ils avaient lu » Néh 8.8
Illustration : Évangile et Peinture 20è, Lecture de la loi par Esdras
Observons
- A quel moment eut lieu cette lecture publique de la Loi, (Néh 7.72 et 8.1) ? Que représente ce mois dans l’année religieuse d’Israël (Lévitique 23.24-36) ?
- Qui l’initia ? A qui fut-il fait appel ? (8. 1) Qui l’écouta ( v 2) ? Dans quel état d’esprit (v 3, 6-7) ?
- Où se plaça Esdras ? Pourquoi ? (v 4-5) A quoi servaient ses assistants (v7-8) ? Pourquoi ?
Comment Esdras introduisit-il la lecture de la Loi (v 6) ?
- Pourquoi le peuple pleurait-il en entendant la Loi ? (v 9)
- A quoi le peuple fut-il invité par Néhémie, Esdras, et les Lévites ? Pourquoi ? Avec quel résultat (v 12) ?
- Distinguer dans ce texte les facteurs qui ont permis au peuple de se « réveiller »
Comprenons
Portrait d’Esdras le sacrificateur bibliste
Esdras fut un grand personnage biblique, important pour le judaïsme. Sa caractéristique répétée plusieurs fois est d’être « un grand connaisseur de la loi » (Esdras 7.6, 11, 12, 21). A ce titre il a conquis l’estime d’Artaxerxés, qui lui confia la mission religieuse de redonner au culte du temple toute sa vigueur et sa conformité aux lois de Dieu. Ce respect du roi de Perse pour le culte d’Israël est pour le roi une mesure de protection : Artaxerxés pense par là acquérir la faveur du Seigneur pour son empire, pour lui-même et pour sa descendance (7.23). Il confie aussi à Esdras une mission de justice et d’enseignement (Esd 7.25), afin que le peuple reste en paix. L’édit d’Artaxerxés, reproduit en araméen dans la Bible (Esdras 7.12-26) révèle combien ce monarque a eu de respect pour Esdras. Celui-ci avait su gagner sa confiance et lui enseigner la crainte de Dieu et la connaissance du culte juif. Cet édit rétablit l’identité de la nation juive, qui à l’intérieur de l’empire perse, aura droit d’être gouvernée selon la loi juive.
Esdras apparaît comme un homme profondément spirituel :
- il se confie en Dieu plus qu’en la force du roi pour toutes les contingences de la vie (Esd 8.18, 22, 31),
- il attribue à Dieu, avec reconnaissance, la réussite de ses entreprises, et la faveur du roi (Esd 7.27-28),
- il se soucie du service du temple avant tout autre chose et met tout en oeuvre pour remplir sa mission avec soin et au mieux (Esd 8.33-35),
- il a conscience de l’indignité des Juifs devant le Seigneur dans ce service (Esd 9.3-4),
- il met tout son coeur à rechercher le Seigneur dans la Parole, à lui obéir et à le révéler aux autres. Il a une relation vivante avec lui. Il devient l’exemple du serviteur consacré et fidèle, dont le fondement de la foi et de la vie est la Parole de Dieu (Esdras 7.10).
Après le retrait d’Esdras de la vie publique, sans doute dans un lieu où il put se consacrer à l’écriture, puis après la reconstruction de la muraille de la ville de Jérusalem sous la direction du gouverneur Néhémie, pour survivre au milieu de l’hostilité externe et interne (ch 5 et 6), et retrouver une identité, le peuple juif revient aux seules sources bibliques qui restent dans le temple sans shekina (présence visible de Dieu dans la colonne de feu au-dessus de l’arche), sans arche, sans chérubins. Il fait sortir Esdras de sa retraite pour l’enseigner sur le contenu du rouleau de la loi qu’il possède.
La lecture de la Parole de Dieu (Néhémie 8)
Le 7ème mois de l’année est un grand mois religieux pour les Juifs : le premier jour est un jour de convocation, c’est la fête des Trompettes (Lévitique 23.24) en plus d’un jour de nouvel an civil. Le 10ème jour est le jour de la fête des Expiations, le 15ème jour commence la fête des Tabernacles, qui dure 7 jours et se termine par une cérémonie de clôture le 23ème jour du mois (Lévitique 23.34-36).
A la lecture du chapitre 8 de Néhémie, on est étonné de l’absence de la fête des Expiations, au 10ème jour. Entre les versets 13 et 14 a pu se situer la lecture de la fête des Expiations. Mais l’auteur n’en parle pas parce que ce jour était surtout un jour de jeûne et de repentir, et qu’il veut insister sur la joie et la reconnaissance pour la reconstruction des murs de Jérusalem. Ce silence marque peut-être aussi l’embarras des chefs religieux pour célébrer les Expiations, sans arche et sans propitiatoire (couvercle de l’arche) dans le temple de Zorobabel : ce n’était pas la peine de se référer à la loi pour célébrer le Yom Kippour, puisqu’on ne pouvait pas l’appliquer avec exactitude par manque des objets les plus importants. Il fallait innover, ce qui ne cadre pas avec l’intention de ce chapitre, qui est de montrer le retour à l’obéissance à la loi dans la reconnaissance pour la grâce du Seigneur.
On trouve dans ce chapitre l’origine des pratiques des Juifs d’après l’exil dans un temple sans arche, et des Juifs d’après la destruction du temple en 70 après JC, dans les synagogues. La fête des Tabernacles s’était déjà célébrée sous Zorobabel, mais sans doute pas aussi fidèlement ni par tout le peuple comme sous Esdras et Néhémie.
Esdras réapparaît ici après 12 ou 13 ans de silence, à l’occasion d’une célébration religieuse. C’est le peuple qui prend l’initiative de le rappeler, l’influence de son enseignement se poursuivait donc malgré sa retraite.
Le travail en commun de reconstruction des murailles a fait comprendre au peuple que l’important et la sécurité n’étaient pas dans les murs matériels, mais dans l’union autour de la Parole de Dieu. Ils ont soif de l’entendre et vont la chercher là où ils savent la trouver. Tout est fait pour que chacun, petits et grands, puisse entendre la lecture (estrade spéciale pour Esdras v 5, assistants nombreux pour traduire l’hébreu à d’anciens exilés à Babylone qui ne connaissent plus que l’araméen, explication du sens spirituel des textes lus v 7-8).
Cette parole les touche et leur fait comprendre
- leur état de pécheurs dont ils se repentent avec larmes,
- la grâce et l’amour de Dieu, qui les entourent et font leur force (v 10),
- la joie et la reconnaissance qu’ils peuvent en avoir, quand ils la comprennent (v 8, 12)
Tous participent à cette joie, mais certains désirent poursuivre l’étude de la Parole et y découvrir d’autres enseignements. D’où un second jour de lecture pour les chefs du peuple et les religieux (v 13) qui cherchent à mieux connaître la volonté de Dieu, et à s’y conformer dès qu’ils l’auront comprise (v 15-18) !
Plusieurs facteurs ont permis au peuple revenu d’exil de se réveiller :
- L’heureux achèvement de l’œuvre entreprise pour reconstruire la ville de Jérusalem.
- Le désir de vivre selon la volonté de Dieu
- L’union pour venir écouter la Parole
- Une lecture compréhensible de la Parole
- La reconnaissance unanime à Dieu pour ses bénédictions (v 6)
- Le repentir pour les péchés (v 9)
- L’assurance de la sainte présence et de la joie de l’Eternel (v 10)
Comparaison entre Esdras et Moïse
On a comparé Esdras à Moïse sur bien des points : tous deux ont conduit le peuple hors du pays d’exil vers le pays promis. Tous deux ont enseigné la loi au peuple, et ont organisé sa vie en fonction de ses prescriptions. Tous deux ont lutté contre l’incrédulité ou l’idolâtrie du peuple avec qui Dieu avait fait alliance. Tous deux ont cherché à inculquer au peuple la reconnaissance des bienfaits de Dieu exprimée par une obéissance joyeuse du cœur. Tous deux ont travaillé à l’élaboration des Ecritures : Moïse a écrit les cinq premiers livres de la Bible, Esdras a composé sans doute les quatre derniers livres historiques de l’Ancien Testament : 1 et 2 Chroniques, Esdras et Néhémie.
Ces deux hommes de Dieu, amoureux de la Parole de Dieu, ont tenu une place essentielle dans l’histoire et la spiritualité du peuple d’Israël. Ils nous incitent à nous interroger sur la place de la Parole dans nos vies.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quelles réactions provoque en moi la lecture publique de la Parole de Dieu ?
- Suis-je disposé à l’écouter avec attention et désir de la mettre en pratique ? (Jac 1.21, 25).
- Quelle est ma responsabilité au sein de l’Église et autour de moi, pour faire comprendre la Parole de Dieu (Ap 1.6 ; 5.10) ? Comment l’assumer ?
- De quels messages de la Parole pouvons-nous nous réjouir ?
- Quel sens prophétique avaient les trois fêtes[1] de ce 7ème mois de l’année religieuse juive ? Comment faire comprendre leur message prophétique aujourd’hui ? Comment et quand s’est-il réalisé ou se réalisera-t-il ?
[1] (les Trompettes : appel au rassemblement du peuple autour du Tabernacle juste avant le Jour des Expiations Ap 8-11; Yom Kippour = Jour du jugement du peuple qui reçoit le pardon définitif par l’élimination du péché Ap 4-7 ; les Tentes ou Tabernacles : réjouissances pour le grand Pardon obtenu et pour la présence protectrice de Dieu dans le désert, Ap 19-22).
08:00 Publié dans Néhémie | Lien permanent | Commentaires (0)