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26/02/2016

Étude n°10 Paul et la rébellion, Eph 6.10-18 (05 03 16)

Étude n°10 Paul et la rébellion, Eph 6.10-18 (05 03 16)

 « Les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles, mais elles sont puissantes devant Dieu pour renverser des forteresses. » 1 Cor 10.3 

« Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle à laquelle tu as été appelé »  1Tim 6.12

Observons

Le contexte :

-       Dans quelle partie de la lettre aux Ephésiens se situe ce passage ? Quelle importance lui donne cette situation ?

-       Qu’a développé Paul dans la première partie de sa lettre (ch 1-3) ? (2.8-10)

-       Que cherche-t-il dans la deuxième partie (4-6) ? (4.1 ; 5.8)

-       Comment le passage étudié s’inscrit-il dans cette perspective ?

 

Le texte

v 10-12 : Relevez les impératifs et leurs compléments : Dans quelle ambiance placent-ils le lecteur ? Que peut-il y avoir d’étonnant pour un disciple de Christ d’être invité à la guerre et non à la paix ? Comment la fin du verset 11 donne-t-elle une réponse ? Où le v 12 place-t-il le combat à mener ? Quel sens prend l’expression « la chair et le sang » en opposition à  « esprits du mal dans les lieux célestes » ? Que sont ces lieux célestes dans ce contexte ? Les esprits du mal n’agissent-ils pas sur terre ?

V 13-18 :

-  Par quoi est relié ce passage aux versets précédents ? Quelles répétitions du v 11  trouvons-nous au v 13 ? Pourquoi cette insistance ?

-  Relevez tous les ordres de ce passage. Quel verbe est répété 3 fois ? Qu’est-ce que cela indique sur la possession des armes du chrétien ?

-  Dressez un tableau des armes du soldat romain avec leurs significations respectives. Quel lien Paul fait-il entre l’arme et sa signification symbolique ?

- Dans quelles catégories d’armes Paul choisit-il ces armes de Dieu ?

- V 18 : La dernière « arme » ne fait pas partie de la panoplie du soldat romain ; qu’ajoute-t-elle ? Pourquoi est-elle nécessaire au chrétien ?soldat romain.jpg

 

Comprenons:

Le contexte.

Paul a écrit cette épitre alors qu’il était en captivité vers l’an 62 (voir la fin des Actes) et avait une liberté suffisante pour prêcher l’Évangile. Les membres de l’Église d’Éphèse étaient d’origine juive et païenne, libres et esclaves de l’Empire romain.

Cette lettre présente le plan du salut, l’appel à l’unité de la foi des croyants d’origine juive et païenne (1-3) ; puis la sanctification pratique dans les sentiments, les paroles et les actes, sur les plans de la vie  personnelle, familiale, communau­taire et sociale (4-6).

Le texte

Introduit par l’expression « Au reste », le passage se présente comme une exhortation finale, une conclusion solennelle de la lettre, où Paul exprime sa conviction que la vie chrétienne n’est pas « un long fleuve tranquille », mais une lutte incessante contre tout ce qui cherche à séparer de Dieu.

A partir de ce texte, nous sommes  amenés à comprendre que "l'essentiel est invisible pour les yeux", qu'il existe derrière le monde matériel et physique (= la chair et le sang, = aussi l’homme dans sa nature déchue, 1 Cor 15.50), un monde spirituel (= céleste) tout aussi réel. Dans ce monde dont Dieu est le Maître, un ennemi attaque le Seigneur en l’accusant de ne pas aimer les hommes. Il cherche à séduire, détruire et entraîner loin de Dieu tous les hommes (1 Pie 5.8 ; Luc 22.31), usant d’artifices, de ruses, jusqu’à se déguiser en ange de lumière (2 Cor 11.14). Paul donne une liste sommaire des anges déchus pour en montrer la puissance occulte : « esprits méchants », car séparés de Dieu et adversaires, ils agissent dans le monde invisible et ténébreux des hommes qui n’ont pas l’intelligence des choses de Dieu (Eph 4.17-18). Les lieux célestes ne sont pas localisés au ciel physique, mais désignent ce monde spirituel, dans lequel agissent les esprits bons (= Dieu et anges) ou mauvais (= Satan et démons). Si jusqu’à la mort de Jésus, Satan pouvait encore avoir accès à la cour divine (voir Job 1 et 2) et séduire les anges par ses mensonges, il est depuis précipité sur terre où il poursuit son œuvre parmi les hommes. Il n’a plus accès au ciel, c’est-à-dire, que les anges ayant été convaincus de l’amour de Dieu, ne prêtent plus l’oreille aux mensonges de Satan, qui n’a plus de place parmi eux (voir Apocalypse 12.9-10). C’est donc bien sur terre que Satan continue son combat contre Dieu, par l’intermédiaire des esprits des hommes qu’il influence et capte.

Mais dans cette lutte spirituelle, Dieu est déjà vainqueur en Jésus, son fils, qui a manifesté son amour en mourant en faveur de l’humanité qui s’était séparée de Lui. Grâce à sa résurrection il a donné la possibilité de commencer la vie éternelle à ceux qui l’acceptent dans leur cœur. Dans sa Parole, il promet à tous ceux qui le veulent, de leur donner les armes nécessaires pour remporter la victoire sur l'Ennemi. Faire confiance à Dieu et à sa Parole est le secret de la victoire.

Chacune des armes spirituelles du texte est défensive, sauf deux armes offensives : « l’épée de l’Esprit", qui est la Parole de Dieu » et qui permet de chasser la tentation d’écouter les insinuations de l’Adversaire contre l’amour de Dieu, et la prière persévérante qui met en relation avec Dieu et en communion avec les frères dans la foi.

Dans ce texte il y a douze ordres dont trois fois le mot : prenez (Eph.6.13, 16,17) ”Prenez toutes les armes...le bouclier, le casque... . Les armes de Dieu ne sont pas innées, ni données automatiquement. Elles demandent d’être prises en main par une volonté claire de se défendre. Comme le fruit de l’Esprit de Gal 5.22, ses éléments sont indissociables les uns des autres, car l’Adversaire saura trouver le défaut de la cuirasse, s’il en manque un. L’image de cette panoplie est celle de l’armure du soldat romain qui gardait jour et nuit Paul dans sa résidence surveillée de Rome. Le but de cette protection est la force (v 10) et la fermeté (v 11,13-14) dans la résistance à la tentation, qui survient dans les mauvais jours, d’abandonner Dieu (v 13).

v14 : « ayez à vos reins la vérité pour ceinture » : les reins représentent le centre des émotions. Ils sont situés dans la partie fragile du corps, « les tripes », et ont donc besoin de protection solide : pour marcher et agir,  les hommes relevaient les pans de leur vêtement dans la ceinture dont ils entouraient leurs reins (Jean 13.4 ; Jér 13.1-2 ; Es 5.27). Christ est “la Vérité”(Jn.14.6) et c’est lui notre ceinture qui nous maintient fermes contre les mensonges sataniques auxquels nos émotions seraient tentées de croire. Esaïe désigne aussi Celui sur lequel repose l’Esprit de Dieu, comme « Justice et Fidélité (Es 11.5), ceinture des reins et des hanches »

« Revêtez la cuirasse de la justice » : c’est Christ qui est ma justice (1Cor l.30 ; Ps 4.2). Es 59.17 dit : ”l’Éternel se revêt de la justice comme d’une cuirasse". Dieu me revêt de ses propres armes,  je suis recou­vert par Sa justice et Sa vérité (Ps 9l.4). La justice est ce que Dieu accorde au pécheur repentant : il lui ôte les vêtements sales du péché, et le revêt du vêtement blanc et pur de la justice (Zac 3.4), c’est-à-dire que désormais, le croyant en Christ est vu par Dieu comme juste, à travers la justice de Christ. Grâce à cette assurance du pardon, le croyant peut réfuter les accusations de Satan contre lui (Job 1.9-11 ; Ap 12.10c) et repousser les doutes sur l’amour de Dieu.

v15 : « Mettez pour chaussure le zèle » qui est également une carac­téristique de Dieu (2 Rois 19.31) :”de Jérusalem sortira un reste de Sion, des "réchappés". Voilà ce que fera le zèle de l’Éternel des armées” (Es 37.32 ; 9.6 et 26.11) : il s’agit là de la « promptitude à agir » que donne l’Évangile de paix. La Bonne Nouvelle du salut en Jésus-Christ apporte la réconciliation avec Dieu, donc la paix dans le cœur, et pousse à rechercher et partager avec ardeur (= zèle) la paix avec les autres. Comme la chaussure permettait au soldat d’avancer vite pour remplir sa mission, la Bonne Nouvelle stimule l’énergie du croyant pour l’annoncer autour de lui, et ainsi contrer les efforts sataniques incessants de division et de querelles. Se savoir aimé et reconnu par Dieu, n’est-ce pas le meilleur antidote au manque d’estime de soi et des autres, aux jalousies et vexations, que sème Satan dans les communautés humaines ?

v16 : « Prenez le bouclier de la foi : l’Éternel est mon bouclier, celui d’Abraham (Gen.15.1) ; celui d’Israël (Deut 33.29) ; celui de David (2 Sam22.3,31 ; Ps 3.4) et de tous ceux qui cherchent en lui un refuge (Prov.30.5). Le bouclier sert à protéger le corps contre les flèches enflammées ou non, que les adversaires lançaient sur leurs ennemis. Ici la foi qui voit les choses invisibles (Héb 11.1) permet au croyant de discerner la volonté de Dieu, au milieu de la confusion que répand Satan dans les esprits, sur les questions de doctrines ou d’éthique, entre autres.

v17 : « Prenez le casque du salut »dont Dieu se revêt (Es.59.17) ”ayant pour casque l’espérance du salut” (1Thes 5.8). Comme le casque protégeait la tête du soldat, la certitude du salut acquis pour lui par Christ permet au croyant d’éviter les pièges des fausses doctrines, comme par exemple, la croyance de se croire capable de gagner son salut par ses bonnes œuvres, contre laquelle Paul a lutté pendant tout son ministère (Rom 3.20-24). La tête protégée par le casque, le soldat pouvait avancer tête haute, regardant droit devant lui vers l’avenir victorieux. De même le croyant, assuré de son salut, avance dans les combats de la vie, les yeux fixés sur Jésus, dans l’espérance de son proche retour (Héb 12.2 ; Luc 21.28).

v17 : ”l’épée de l’Esprit qui est la Parole de Dieu” qui est Christ, mon Sauveur (Jn 1.1, 14). L’auteur de l’écrit aux Hébreux dit de la parole qu’elle « est vivante et efficace, plus acérée qu’une épée à double tranchant… qui juge des sentiments et des pensées du cœur» (Héb 4.12). Arme offensive que donne l’Esprit Saint, la Parole permet de remporter la victoire sur les tentations, les fausses doctrines, les idées erronées qui troublent nos esprits, et cherchent à nous séparer de Dieu.

V18 : ”faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et supplications” : la longue phrase qui précède et énumère les armes de Dieu, se termine sur la prière, indispensable pour se saisir des armes spirituelles de Dieu. C’est l’Esprit qui inspire ces prières, car nous ne savons pas ce qu’il faut demander (Rom 8.26). Par la prière nous trouvons en Dieu la force nécessaire pour continuer avec persévérance à marcher dans la foi, et encourager les frères à faire de même. La prière est notre lien avec la source de la vie et de la victoire et avec les frères qui s’y abreuvent aussi.

    En conclusion de sa lettre aux Éphésiens, Paul nous exhorte à  nous fortifier en Christ, nous revêtir de Sa justice et des armes défensives qu’Il nous a acquises. Ce ne sont pas des armes qu’il nous faut essayer d’obtenir par nos propres moyens car, faisant partie intégrante du caractère de Dieu, elles nous sont offertes. Pour cela le bouclier de la foi est indispensable. La foi vient de la nourriture de la Parole de Dieu (Rom 1O.17). Avoir la foi, ce n’est pas croire aux 95 thèses de Luther, ou même aux 28 vérités fondamentales de l’Adventisme, c‘est adhérer à Christ, c’est faire corps avec lui au point que rien ne peut nous en détacher (Rom 8.38-39). C’est cette foi qui est mon salut, mon casque et mon bouclier, protégeant mon cœur et mon esprit par lequel Dieu communique avec moi. Cette épée de l’Esprit ne nous est pas donnée pour pourfendre ceux qui nous entourent à coups de versets bibliques. Cette Parole de Dieu doit pénétrer nos vies entières. Nous pourrons dire alors comme David : « Tu pénètres de loin ma pensée… et toutes mes voies…Tu m’entoures par derrière et par devant, et tu mets ta main sur moi “(Ps139.1-5).

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne :

-       Ai-je conscience d’être engagé dans un conflit qui me dépasse entre Dieu et l’Adversaire, et d’y tenir le rôle important de témoin du Christ ?

-       Comment remplir ce rôle en digne « soldat » de Christ, lorsque je dois faire face aux  « jours difficiles » ?

-       Dans quelles circonstances ai-je utilisé les armes de Dieu ? Avec quels résultats pour moi et pour les autres ?

-       L’Évangile est-il pour moi une arme de paix ou de guerre ? (voir les croisades ou l’Inquisition au moyen-âge, ou les divisions entre confessions différentes, ou à l'intérieur même de l’Église les querelles doctrinales) ?

     

19/02/2016

Étude n°9 : Grande controverse et église primitive (27 02 16) Actes 10. 24-48

Étude n°9 : Grande controverse et église primitive (27 02 16)

Actes 10. 24-48

« Tous les croyants circoncis qui étaient venus avec Pierre furent étonnés de ce que le don du Saint-Esprit soit aussi répandu sur les païens…Pierre leur dit : Peut-on refuser l’eau du baptême à ceux qui ont reçu le Saint-Esprit aussi bien que nous ? Il ordonna de les baptiser au nom de Jésus-Christ. » Act 10.45, 47-48a

Observons

Le contexte :

À Jaffa, Pierre a ressuscité Dorcas et est demeuré quelque temps dans cette ville (9.36-43). À Césarée, un officier militaire de l’armée romaine, Corneille, homme « pieux et craignant Dieu », a eu une vision où il lui fut demandé d’envoyer chercher Pierre, pour lui parler de Dieu. Pendant ce temps à Jaffa, Pierre a aussi une vision lui présentant une nappe remplie d’animaux impurs. Il reçoit l’ordre de les manger, même si cela lui demande d’enfreindre les règles alimentaires rituelles : « Ce que Dieu a déclaré pur, ne doit pas être regardé par l'homme comme souillé ». (10.15). Alors que Pierre s’interroge sur le sens de cette vision, les envoyés de Corneille arrivent, et sur l’ordre de l’Esprit, il accepte de les suivre chez Corneille.

Le texte :

v 24-27 : arrivée de Pierre et accueil respectueux de Corneille et sa maisonnée.

v 28-33 : Explications mutuelles sur cette rencontre inusitée.

V 34-43 : témoignage de Pierre et proclamation de la Bonne Nouvelle du pardon en Jésus-Christ (43).

V 44-48 : Onction de l’Esprit et baptême de Corneille et sa famille.

 Par cinq fois est répétée l’idée que Dieu ne fait pas de distinction entre les croyants, circoncis ou païens pour leur accorder le pardon et  l’Esprit (v 28, 34-35, 43, 44-45, 47).

 Comprenons (Gustave Doré, 19è, Pierre prêche chez Corneille)Pierre chez Corneille.jpg

A- Les préjugés

 Maintenant que l'Église s'étend hors de Palestine, que l'apôtre des Gentils (non juifs) a été choisi par Dieu, que l'Église vit en paix, le Saint-Esprit entreprend de rompre les barrières mises par les Juifs entre eux et les non juifs.

 Depuis le retour de l'exil à Babylone, les Juifs sont devenus très chatouilleux sur la préservation de leur pureté de peuple élu, qu'ils assimilent à leur identité, tant ils craignent de retomber dans les erreurs idolâtres qui avaient provoqué la destruction de Jérusalem et l'exil de 70 ans à Babylone aux 7è-6è siècles av JC. Ils avaient donc établi mille interdictions de contact avec ceux qui n'adoraient pas Dieu et qui pouvaient par là, selon eux, les entraîner à abandonner Dieu.

Ils seraient alors impurs à ses yeux, impropres à le servir, donc exclus du peuple. L'impureté physique de certains aliments, des morts, des malades, des hémorragiques, des fous, définie selon la loi, avait été étendue par les Pharisiens à l'impureté sociale et spirituelle, qui ne permettait pas de lier d'autres relations que professionnelles avec des non juifs ou des étrangers incirconcis, considérés comme rejetés par Dieu (Jean 18.28).

 L' œuvre du Saint-Esprit va être, entre autres, de libérer les disciples de leurs préjugés, à l'exemple de Jésus qui n'hésitait pas à entrer sous le toit de non juifs, à toucher des malades et à annoncer le salut à tous.

 B- Corneille

 Officier romain, amené à la foi, Corneille fut, avec l'Éthiopien (Ac 8), les prémices de la moisson parmi les non juifs. Il avait eu connaissance du vrai Dieu par son séjour en Palestine. Cette connaissance avait produit des fruits de piété et de charité, de crainte et de respect pour Dieu (Actes 10.2), sans qu'il aille jusqu'à la circoncision ou la pratique de tous les rites juifs. Il restait impur pour les Juifs.

 La 9e heure (15h) était une heure de prière chez les Juifs. Corneille était lui aussi en prière à ce moment-là, quand un ange de Dieu lui apparut (v. 30). Dieu n'hésite pas à écouter la prière d’un non juif, à répondre à ses attentes et ses désirs de connaissance du salut (v. 33), affirmant ainsi aux Juifs son désir de sauver quiconque croit en Lui (43).

 Ce n'est pas par l'ange que Dieu fait annoncer l’Évangile à Corneille. Nul ne peut le faire aussi bien que des pêcheurs qui ont éprouvé la puissance de la grâce de Dieu et qui y ont trouvé la paix du cœur.

 Pierre en tournée, n'était pas loin de Césarée, où habitait Corneille. Dieu prévient ce dernier de la présence de l'apôtre pour qu'il l'envoie chercher. Après avoir préparé Corneille à cette rencontre, il faut aussi préparer Pierre.

 C- la vision de Pierre. (Livre d’Heures d’Henri II, 16è)Vision de Pierre nappe16è.jpg

 La tâche est plus difficile avec Pierre, car il est encore rempli de préjugés sur les relations avec les autres, et de désir de servir Dieu selon les coutumes juives. Alors Dieu emploie les grands moyens :

- Une vision symbolique répétée trois fois pour attirer l'attention de Pierre sur son origine divine et sur l'importance de son enseignement.

- Une déclaration solennelle de Dieu de ne pas appeler impur ce qu'il déclare pur (v. 15).

- La simultanéité de la vision et de l'arrivée des envoyés de Corneille, pour que Pierre comprenne le sens symbolique de sa vision d'animaux impurs.

- Un ordre et une explication immédiate de l'Esprit, pour effacer les dernières réticences de Pierre à suivre les envoyés de Corneille.

 Pierre comprend que la vision n'est pas à interpréter comme un ordre d'abolir une loi alimentaire, mais qu'à travers cette image adaptée au moment de la journée et à l’état physique de Pierre (il avait faim v 10), Dieu lui demande d'aller vers ceux que les Juifs considéraient comme impurs (10.28).

 La présence des frères de Joppé auprès de Pierre était nécessaire pour qu'il ait des témoins de ce qui allait se passer, car il devra rendre compte de son action à  l'Église mère de Jérusalem.

 D- La conversion de Corneille.

 Corneille avait voulu partager avec sa parenté et ses amis ce moment de révélation de la Parole de Dieu. Comme les Orientaux pour rendre hommage à un haut personnage ou pour adorer un dieu, il se prosterne devant Pierre. Avec humilité, Pierre refuse d'être idolâtré. Seul Jésus accepta cet hommage (Luc 8.41, 47; Marc 3.11 ; Jean 9.38).

 En entrant sous le toit de Corneille l'incirconcis, Pierre pour la première fois accepte la loi de liberté et de charité que Dieu lui a révélée par la vision.

 Dans son discours, Pierre ne reconnaît pas que toutes les religions se valent (il n'y aurait plus de nécessité d'évangéliser), mais que partout Dieu sait reconnaître ceux qui le respectent et agissent en conséquence avec justice (v. 34-35). Jésus étant le Seigneur de tous offre son salut à tous (v. 36), aux Juifs à qui il s’est adressé en premier comme aux autres hommes.

 Afin de persuader les auditeurs de la réalité des faits racontés, miracles, mort et résurrection de Jésus, Pierre déclare que les apôtres et lui en ont été témoins (41), et ont reçu l'ordre, dans la lignée des prophètes anciens, d'annoncer le pardon des péchés pour quiconque croit en Jésus-Christ (v. 43), seul juge suprême désigné par Dieu (42).

Inspiré par l’Esprit pour s’adresser à des non Juifs, Pierre nous offre un exemple de prédication de la Bonne Nouvelle. Cette prédication s’appuie à la fois sur les prophéties de l’Ancien Testament réalisées en Jésus-Christ et sur le témoignage du vécu du prédicateur qui confirme la réalité des événements. (Comparer avec la réponse de Jésus aux disciples de Jean-Baptiste emprisonné (Mat 11.2-5) : ils doivent témoigner de ce qu’ils ont entendu et vu des œuvres de Jésus qui réalisent les prophéties d’Esaïe (35.5 et 61.1).

 Les auditeurs préparés par ce discours à recevoir l'Esprit, s'en trouvent remplis au point de louer le Seigneur en langues étrangères, comme les premiers disciples juifs à la Pentecôte (Ac 2). Corneille et ses proches, premiers non juifs convertis, sont rendus capables de devenir aussi les premiers témoins  de Christ parmi les peuples étrangers. Les Juifs convertis qui accompagnaient Pierre en sont vivement étonnés : leurs préjugés tenaces tombent, les barrières sont brisées. Si la grâce que le baptême signifiait était accordée par l'Esprit, comment les hommes pouvaient-ils refuser le signe même ? (v. 47). Pierre ne les baptise pas lui-même, mais ordonne à ses compagnons de le faire, pour éviter l'attachement des nouveaux convertis à la personne de l'apôtre.

 Dieu est absolument libre dans la dispensation de ses dons, il est indépendant des structures et des rites humains. Pourtant ces rites chargés de symboles du salut (baptême, sainte cène) restent nécessaires comme signes visibles de la grâce invisible et de la régénération par l'Esprit.

 Pierre est le premier apôtre à porter l’Évangile à des incirconcis, et à les considérer comme bénis de Dieu à égalité avec les Juifs. Cela lui a demandé de renoncer à ses préjugés pour rencontrer ceux vers qui Dieu l’envoyait. Dans le conflit qui oppose Satan à Dieu, l’Adversaire se sert de nos préjugés, de notre manque d’ouverture à l’autre, de nos peurs ou même de notre recherche de pureté, pour écarter du salut ceux qui le cherchent, et s’arrêtent à ces obstacles que nous dressons nous-mêmes sur leur chemin (Mat 23.13).

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-       Quels préjugés nationaux, racistes, sexistes, religieux, nous empêchent d’aller parler aux autres du Sauveur Jésus-Christ ?

-       Dieu nous envoie souvent des signes auxquels nous ne prêtons pas toujours assez d'attention, pour nous inviter à sortir de nos schémas de pensée et à témoigner de Jésus. Comment y être sensible et comprendre la volonté de Dieu ?

-       Nous nous contentons souvent d’enseigner les Écritures de façon cognitive et cérébrale, mais de quelle œuvre de Jésus-Christ en moi puis-je témoigner, pour rendre crédible la puissance de l’amour de Dieu pour chacun ?

-       Manifestons-nous la même humilité que Pierre face à ceux à qui nous portons la Bonne Nouvelle ? Comment échapper au culte de la personnalité dans nos relations avec les autres, au sein de l’Église comme dans notre entourage ?

-       Quelles conditions mettons-nous au baptême de quelqu’un ? Quelle réflexion sur le baptême et peut-être quelle révision de nos exigences nous demande ce récit ?