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12/02/2016

Étude n°8 : Des disciples « équipés », Marc 9.33-37 (20 02 16)

Étude n°8 : Des disciples « équipés », Marc 9.33-37 (20 02 16)

« Ils se dirent l’un à l’autre, notre cœur ne brûlait-il pas au-dedans de nous, lorsqu’il nous parlait et nous expliquait les Écritures ? Luc 24.32

« Si quelqu’un  veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous » Marc 9.35

ObservonsQui veut être Premier sera dernier.gif

Le contexte :

-       Quels événements importants ont eu lieu dans le chapitre 8 et le début du ch 9 ?

-       Que leur a révélé Jésus par trois fois ? (8.31 ; 9.9 et 31)

-       Comment les disciples y ont-ils réagi ? Pourquoi ?

Le texte :

-       De quoi s’enquiert Jésus à leur arrivée à Capernaüm ? Pourquoi les disciples préfèrent-ils se taire ?  Quelle préoccupation  révèlerait leur réponse ?

-       Comment Jésus leur fait-il comprendre qu’il sait le sujet de leur discussion ?

-       Que peut signifier le futur employé au v 35 : un ordre, un conseil, le constat d’une conséquence ?

-       Comment Jésus va-t-il illustrer son propos ? Comment était considéré un  petit enfant à son époque ? Comment Jésus le considère-t-il ?

-       Sur quoi Jésus insiste-t-il par trois fois ? Qu’affirme-t-il sur son identité ? En quoi est-ce doublement choquant pour les disciples ?

-       Que signifie l’expression « au nom de Jésus » dans le texte ? Voir entre autres le v 41)

-       En quoi un enfant peut-il être identifié à Jésus ? (Mat 25.40, 45), et Jésus à Dieu ? Jésus fait-il de l’enfant un égal de Dieu ?

-       Que veut enseigner Jésus en donnant un enfant en exemple dans ce texte ? Est-ce la même chose en Mat 18.5 et 10 ?

Comprenons

Pour la 3ème fois après la seconde multiplication des pains et la transfiguration, Jésus annonce sa mise à mort par les hommes et sa résurrection par la puissance de Dieu. Les disciples entendent mais ne comprennent pas, tant ils sont attristés par la mort prévue, et par la place qu’ils pourront avoir dans le royaume puissant que Jésus est censé établir à leurs yeux. La conception très terrestre de ce royaume nourrit en eux des désirs ambitieux de gloire et d’autorité. Chez Matthieu, c’est la mère des fils de Zébédée, Jacques et Jean, qui vient demander à Jésus les places d’honneur, à la gauche et à la droite de Jésus quand il sera Roi, au grand scandale des autres disciples. Ici ce sont tous les disciples qui ont la même ambition. On voit qu’ils rejettent l’idée de la mort de Jésus, trop affligeante, qu’ils oublient la promesse de la résurrection, trop extraordinaire pour être plausible, et qu’ils se préoccupent de l’avenir de leurs « petites » personnes, .ou plutôt de leurs « grandes » personnes !

Leur silence à la question de Jésus prouve qu’ils se sentent tout de même gênés sinon coupables d’avoir eu de telles pensées, alors que Jésus leur parlait de ses souffrances futures. Jésus les connaît bien, et attend d’avoir avec eux un moment d’intimité pour les interroger. Il faut qu’ils s’arrêtent dans leur marche et leurs disputes, pour réfléchir à leur état d’esprit ! Aucun reproche dans la bouche de Jésus, mais un exemple concret de l’attitude et de l’état d’esprit que réclame son Royaume. Son affirmation au verset 35 « Si quelqu’un veut être le premier, il sera le dernier » peut être interprétée comme un constat équivalent à ses paroles «  le premier sera le dernier » dans la parabole des invités au repas (Luc 14.7-8) : lorsque tu es invité ne va pas te mettre à la première place, de peur d’être mis à la dernière, si vient un invité de plus grande importance, à qui tu devras céder la place ! » Autrement dit, « quiconque s’élève sera abaissé  » (Luc 14.11), et deviendra un serviteur ! L’emploi du futur donne à la parole de Jésus une valeur d’avertissement. Si on traduit le verbe comme un impératif, « qu’il soit », la phrase de Jésus devient un conseil pressant, un ordre à suivre, qui ne paraît pas encore d’actualité dans le cheminement des disciples. Jésus d’ailleurs un peu plus loin revient sur la même idée, lorsque Jacques et Jean, qui n’ont pas compris la leçon, redemandent pour eux cette première place (Marc 10.35-45) : « Quiconque veut être grand parmi vous sera (ou qu’il soit ) votre serviteur, l’esclave de tous » à l’exemple de Christ (Jean 13.15-16). A ce moment, Jésus insiste sur le contraste entre l’ambition de grandeur et la condition d’humilité qui permettra de la réaliser.

Pour illustrer sa pensée Jésus prend dans ses bras un jeune enfant. Le mot grec (παις) signifie « fils », jeune enfant.jpgpuis « jeune enfant », puis « serviteur, jeune esclave ». C’est donc bien à propos que Jésus le choisit comme exemple d’humilité. En effet à son époque, l’enfant était précieux pour la famille parce qu’il lui donnait l’espoir d’un avenir, de la prolongation du nom à travers les siècles (ce qui représentait la vie éternelle). Mais dans la société, il n’avait aucune place personnelle, aucune considération ni attention de la part des adultes, pas plus de valeur qu’un animal. Jésus chez Matthieu dit même qu’il était méprisé (18.10). En le prenant dans ses bras avec tendresse, en le plaçant au milieu du cercle des disciples et en l’assimilant à sa propre personne, Jésus réhabilite l’enfant, dont l’humilité et la confiance sont donnés en exemple. C’est très clair chez Matthieu 18.3-4 : « Si vous ne devenez comme des petits enfants (ou comme des serviteurs), vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux, c’est pourquoi quiconque se rendra humble comme ce petit enfant (ou ce serviteur) sera le plus grand dans le royaume des cieux ». C’est le renversement total des valeurs de la société ! Le Royaume de Dieu a des valeurs opposées à celles du monde civil.

Déjà les gestes de Jésus ont dû interpeler les disciples si remplis de leur propre importance ; mais ses paroles viennent renforcer leur étonnement : accueillir, recevoir un enfant avec amour, tendresse et considération, c’est accueillir Jésus, et encore plus, Dieu lui-même ! Jésus est à la fois comme un enfant humain, humble et confiant, et Dieu rempli de la puissance de vie et d’amour ! Dans quel désarroi Jésus a-t-il plongé ses disciples par cette double identité ! La question n’est plus d’entrer dans un Royaume de Dieu à l’image des royaumes terrestres pour y occuper une place d’honneur, mais  d’accueillir avec amour et confiance la présence humble et discrète de Jésus dans son cœur, de recevoir Dieu Père et Esprit dans sa vie pour qu’elle soit transformée à son image (2 Cor 3.18), et qu’elle rende gloire à son nom (1 Cor 10.31 ; 6.19-20).

Que signifie recevoir «au nom de Jésus » ? L’expression est répétée 4 fois dans les versets 37-41. Ce dernier verset, avec Mat 10.42, donne un sens possible « parce que vous êtes à Christ », c’est-à-dire « par amour pour Christ ». Le disciple, par amour pour Jésus, accueillera le plus petit comme Il l’a accueilli, avec tendresse, respect, estime, au lieu de ne pas tenir compte de lui, de le mépriser comme n’ayant ni valeur ni place à tenir. Cette démarche de valorisation de l’autre, tout humble et petit qu’il soit, demande évidemment de se détourner de son Ego, tellement omniprésent ! Paul renforcera cette recommandation dans sa lettre aux Philippiens (2.3-4) en donnant en exemple le chemin d’humilité suivi par Jésus (v 6-8).

Les propos de Jésus ne furent pas compris sur le moment par les disciples. Jean n’en retient que l’expression « au nom de Jésus » dont il réserve l’usage exclusif à leur groupe, pour faire des miracles Il refuse à un étranger le droit d’agir au nom de Jésus. Il se place ainsi en censeur, en juge des autres, donc en supérieur ! Il est encore loin de l’humilité dont vient de leur parler Jésus et annonce le travers dans lequel l’Eglise tombera à travers les siècles : le manque d’ouverture d’esprit et de tolérance envers ceux qui ne croient pas et n’agissent pas conformément aux  habitudes de la majorité ! Jésus reprend Jean avec amour, et lui apprend à respecter le moindre signe de foi en Lui que peut montrer tout homme, même étranger aux cercles religieux chrétiens. Ce signe de foi en Lui peut se résumer à un geste d’attention et de miséricorde envers les besoins  de l’autre (v 41 et Mat 25.34-40) !

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-       Que demande de la part d’un adulte l’attention à un enfant ?

 

-       Comment accueillons-nous les enfants, dans notre Eglise ? Quelle place leur accordons-nous dans nos cultes, dans notre enseignement de la Bible, dans nos foyers ? Quel travers bien moderne avons-nous à éviter dans notre relation avec eux ?

 

 

-       Quelle place recherchons-nous dans l’Eglise ? Pourquoi et comment ? Là aussi, quels extrêmes sont à éviter ? Quel service ai-je refusé de remplir, parce pas assez gratifiant, ou trop contraignant ?

 

-       Comment considérons-nous un chrétien non adventiste ? Jusqu’où va notre fermeture ou notre ouverture d’esprit à son égard ? Au nom de quoi ?

05/02/2016

Étude n°7 Enseignements de Jésus et grande controverse, Mat 11.25-30 (13 02 16)

Étude n°7 : Enseignements de Jésus et grande controverse, Mat 11.25-30 (13 02 16)

« Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos, Prenez mon joug sur vous… » Mat 11.28-29ajoug de boeufs 3.jpg

Observons

 

-       Par quelle expression de temps est introduit le passage ? Comparer avec 12.1 ; 14.1. Quel lien cela établit-il avec le paragraphe précédent, v 20-24 ?

-       A qui s’adresse Jésus dans sa prière, v 25-26 ? Quelles qualités attribue-t-il à Dieu ?

-       Quelle double opposition établit-il dans le verset 25 ? Que désigne l’expression « ces choses » ? Qui sont qualifiés de sages et intelligents, et d’enfants ?

-       Quelle raison Jésus donne-t-il à sa louange ? Pourquoi est-ce un sujet de joie pour lui ?

-       A partir du v 27, à qui s’adresse vraisemblablement Jésus ? Jean 3.34-35 ; 13.3 ; 16.15.

-       Que représente le « tout » ou « toutes choses » du début du verset ? Comparer avec Mat 28.18. La coordination « et » est très imprécise en grec. Elle équivaut à nos deux points ( :), ou à « c’est-à-dire ».

-       Que signifie le verbe « connaître » dans la Bible ? Que révèle-t-il sur la relation entre Père et Fils ? En rapprochant la fin des versets 25 et 27, quelle identité et quelle volonté se donne Jésus ?

-       Comment Jésus considère-t-il les « enfants » dans son appel du v 28 ?

-       Faut-il l’entendre moralement et/ou spirituellement ? De quelle charge parle Jésus ?

-       Quel mot est répété trois fois entre les v 28 et 30 ? Que représente-t-il traditionnellement ? Dans quel paradoxe Jésus l’emploie-t-il (v 30) ? Quel autre sens peut-on donner à l’image ? Pourquoi est-il doux et léger avec Jésus ?

-       Comment éprouver le repos avec Jésus ? v 29

Comprenons

Devant l’incrédulité des villes où il a prêché et accompli des miracles, Jésus leur adresse des reproches sévères, mais remplis de compassion pour elles, à cause du sort qu’elles se sont choisi par leur endurcissement ; le jugement révèlera leur aveuglement spirituel plus grand que celui des cités païennes de Tyr, Sidon et Sodome.

L’expression temporelle très vague « En ce temps-là » n’indique pas chez Matthieu un enchaînement chronologique entre les faits, mais plutôt une association d’idées ou un rapprochement de pensées du personnage principal. Jésus a dénoncé l’incrédulité des Juifs contemporains, leur refus de reconnaître en lui la révélation de Dieu, par orgueil et prétention de sagesse, et il se tourne vers Celui qui est à la fois un Père aimant et le Seigneur de la Création pour lui adresser une louange ; paradoxalement, ce ne sont pas ceux qui se croient sages et intelligents parce qu’ils ont la connaissance des Écritures, les lois, les promesses, etc. (Rom 9.4), qui reçoivent et comprennent la révélation par Jésus des mystères de Dieu, mais ceux qui comme des enfants, sont curieux et désireux d’apprendre, humbles devant leur maître Jésus, en qui ils sont prêts à reconnaître le Fils de Dieu. Jésus remercie son Père (v 26), pour son amour et sa bienveillance envers des hommes simples, qu’Il désire sauver de toute éternité  (1 Tim 2.4 ; Mat 25.34 ; Rom 8.29 ; Eph 1.4).

Se tournant ensuite vers ses disciples, hommes simples,  il leur révèle son identité  divine : le Père ne se révèle qu’à travers le Fils auquel Il a « délégué » sa souveraineté sur toutes choses, aussi bien les vérités spirituelles que les réalités terrestres : n’a-t-il pas prouvé par ses miracles (11.5) sa maîtrise des lois naturelles, n’a-t-il pas annoncé le jugement des endurcis de son époque plus sévère que celui des païens d’autrefois ? (v 20-24).

Par la répétition du verbe connaître (= avoir une relation intime avec quelqu’un), en inversant les sujets, Jésus manifeste la relation qui lie Père et Fils, et fait d’eux une seule et même divinité se révélant différemment dans le temps, les actes et les circonstances (Jean 10.30), avec la même volonté de partager amour et paix avec ceux qui l’acceptent.

L’appel de Jésus à venir à Lui, s’adresse à ceux qui cherchaient le salut par leurs œuvres comme le leur imposaient les « sages » et « intelligents » Pharisiens, et qui étaient chargés par la culpabilité que ces derniers leur rappelaient sans cesse (Mat 23.4,13). Seul Christ peut les délivrer de ce poids car auprès de lui se trouvent le pardon qui soulage la conscience, et l’amour qui apaise le cœur. Il est possible bien sûr d’entendre cet appel comme s’adressant aux fatigués et chargés dans leur vie terrestre, matérielle, physique, sociale ou morale et affective, tant il est vrai que la détresse spirituelle accentue le malaise physique.

Porter un joug évoque en premier aujourd’hui la contrainte, la charge que représente cette pièce de bois posée sur le cou des bêtes de somme pour les faire avancer ensemble ; et Jésus semble au début utiliser dans ce sens : « Chargez-vous de mon joug ». D’où le paradoxe quand il affirme que ce joug est doux, le fardeau léger. Mais on oublie qu’un joug liait deux bêtes qui grâce à lui marchaient d’un même pas, dans la même direction. Là on saisit mieux la pensée de Jésus : celui qui se met sous le même joug que lui doux et humble de cœur, qui se charge de la même croix (Mat 16.24), qui comme lui abandonne son Ego et son orgueil (Phil 2.5-8), va recevoir de lui douceur et humilité pour apprendre de lui à marcher ensemble vers le Royaume, en écoutant « ses instructions », c’est-à-dire en suivant ses enseignements.

Au lieu de l’agitation intérieure causée par le sentiment de culpabilité et la recherche incessante de la perfection morale, celui qui partage sa vie avec Christ, qui lui confie ses peines et ses douleurs, trouve la sérénité, la joie, l’amour, fruits de l’Esprit qui lui donne le repos spirituel et le réconfort affectif de sa présence.

Le texte se conclut sur la même note qu’au début qu’on pourrait paraphraser ainsi : « Devenez comme des enfants, humbles et désireux de me connaître, et vous trouverez à mon contact doux et aimant, le repos et le soutien de ma présence à vos côtés, en toutes circonstances. »

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

-       A quelles occasions, nous sommes-nous prétendus « sages et intelligents » en tant qu’adventistes ? Comment et sur quels plans redevenir des « enfants » ?

-       Qu’est Jésus pour moi : un maître à penser et à agir ? un exemple à suivre ? Celui qui révèle le Père ? Celui qui marche, lié à moi sous le joug de sa croix, pour m’apprendre les lois de vie de son royaume ?

-       De  quoi mon cœur est-il encore chargé et fatigué ? Que je puisse entendre cet appel à venir à Jésus pour être soulagé !