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28/06/2013

Etude n°1 : Le réveil notre grand besoin Ap 3.14-22 (06 07 13)

Etude n°1 : Le réveil notre grand besoin Ap 3.14-22 (06 07 13)

«  Je te conseille d’acheter de moi de l’or éprouvé par le feu afin que tu deviennes riche, des vêtements blancs afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux afin que tu voies ». Ap 3.18

 

Observons

Le contexte (Baptistère chrétien à Laodicée)Laodicée baptistère.jpeg

Ce passage termine la séquence des lettres aux 7 Églises que Jean doit leur transmettre de la part du Seigneur. Le chiffre 7, signe de la plénitude, nous invite à considérer cette séquence comme s’adressant à l’ensemble des Églises dans l’espace et dans le temps. Chaque église représenterait une époque de l’histoire de l’Église au cours du temps, et un aspect de la vie de l’Église ou de chacun des membres qui la composent, dans l’espace. L’Église de la dernière lettre serait celle de la fin des temps et décrirait en même temps une facette de la vie de foi du croyant.

 

Le texte

La construction de la 7ème lettre diffère peu de celles des autres lettres.

a)     v 14 : Adresse : Laodicée ; Expéditeur : l’Amen, le témoin fidèle et véritable

b)     v 15-17 : Reproches de tiédeur, d’aveuglement et d’orgueil spirituel

c)      v 18 : Conseils : achat d’or, de vêtements et de collyre auprès de Dieu

b’)  v 19 : Appel au repentir

a’) v 20-21 : Promesses de communion avec Dieu

v 22 : Exhortation finale  Ecoutez ce que l’Esprit dit aux Eglises !

A la différence des autres lettres, on ne trouve pas de compliments dans celle-ci. L’accent est mis sur le conseil de se tourner vers Dieu pour trouver ce qui manque à cette communauté.

 

Comprenons

a)                 Laodicée est le nom donné à cette église de l’époque de Jean, située à quelques Laodicée Pamukkale2.jpegkilomètres de Pamukkalé, célèbre pour ses sources chaudes(voir illustration), dont l’eau arrivait tiède à la ville de Laodicée. Cette ville était riche de son commerce de laine noire et de ses activités bancaires et financières. Elle devint au second siècle avant JC une opulente capitale de la Phrygie orientale. Une église s’y créa et se développa en évêché important au début de l’ère chrétienne avant de disparaître au 13ème siècle ap JC après les invasions turques. Le choix de cette église parmi toutes les églises d’Asie Mineure de l’époque de Jean comme destinataire de la dernière lettre est peut-être dû à la signification symbolique de son nom. Laodicée, en grec signifie en effet « Jugement du peuple ». Cette église représenterait la dernière époque de l’histoire pendant laquelle aura lieu le jugement du peuple de Dieu, sur lequel la suite de la vision de l'Apocalypse donnera des détails. Pierre n’a-t-il pas prophétisé (1 Pi 4.17) que le jugement commencerait avec la Maison de Dieu avant le retour de Christ ? Les séquences suivantes de l’Apocalypse décrivent les modalités terrestres et spirituelles du Jour du Seigneur (Ap 1.10) vers lequel est dirigé le regard de Jean à la suite de tous les prophètes bibliques.

Le Seigneur, expéditeur de la lettre, la signe de noms évocateurs de son identité et de sa puissance : 1- il est l’Amen : ce mot hébreu signifie « C’est vrai ! Qu’il en soit ainsi ». Nous concluons de ce mot nos prières pour affirmer la vérité de nos paroles, comme Jésus le répétait avant de prononcer une vérité importante, et pour marquer l’adhésion que nous leur donnons. Par ce titre Jésus affirme qu’il est celui qui conclut l’Histoire et certifie la vérité de ses prophéties.

2- Il est le témoin fidèle et véritable : c’est une autre façon de dire que ses paroles et ses actes sont le reflet exact de la personne de Dieu, car il est « l’image visible du Dieu invisible », « le reflet de sa gloire et l’empreinte de sa personne » (Jn 14.9 ; 2 Co 4.4 ; Col 1.15 ; He 1.3). En Christ et par Christ nous pouvons « voir » Dieu et être assurés que ce qu’il nous dit de sa part est vrai. C’est une invitation à prendre très au sérieux le message qui suit !

3- Il est « le commencement » de la création de Dieu. Il ne faut pas tomber dans le piège d’interpréter ce mot « commencement » comme le « début » et de faire de Jésus la première créature. Le mot signifie  plutôt « l’origine »,  « la source » « le principe », « l’auteur » de la Création comme dans Gen 1.1 et Jean 1.1, 3 ; c’est ce sens qu’il faut donner aussi à l’expression hébraïque de « premier-né » que l’on trouve dans Col 1.15 . En tant que Dieu créateur, Christ connaît parfaitement dans leur essence même toutes ses œuvres, et l’église de Laodicée en particulier.

 

V 15 : C’est pourquoi il peut révéler la vraie situation spirituelle de cette église. Dans chacune des autres lettres, la mention « Je connais tes œuvres » était suivie d’un compliment (2.2, 9, 13, 19 ; 3.4, 8). Pour Laodicée le regard perçant de Christ ne distingue que tiédeur de la foi et orgueil spirituels. La tiédeur physique des eaux de la ville permet au Seigneur de faire comprendre son reproche spirituel. Par trois fois il répète qu’il préfère le froid ou le bouillant au tiède, c’est-à-dire l’engagement clair pour ou contre lui, à cette indifférence ou cette hésitation que marque l’église des derniers temps. On pense à l’invective d’Élie à son peuple idolâtre : « Jusques à quand clocherez-vous des deux côtés ? Si l’Éternel est Dieu, allez après Lui, si c’est Baal, allez après lui ! » (1 R 18.21 ). Choisissez !

 

V 16 : La menace de rejet de la part de Dieu équivaut à la parole de Jésus « Je ne vous connais pas », prononcée à l’encontre de ceux qui se réclament de lui mais ne font pas sa volonté (Mt 7.22-23). L’absence d’engagement au service du Dieu auquel on croit, est considérée au même titre qu’un abandon, un manque d’amour et de foi, un refus de croire et de vivre selon sa foi ! L’image utilise encore l’effet physique de la tiédeur d’une boisson, qui provoque un vomissement, symbole d’un rejet violent qu’on ne peut réprimer.

 

V 17 : À la tiédeur de la foi s’ajoute l’orgueil spirituel. Cette église se croit ce qu’elle n’est pas : riche non seulement de biens matériels, mais aussi de biens spirituels : à l’exemple des Juifs (Rom 9.4-5) et de Saul de Tarse (Phi 3.4-6) elle se prévaut de ses connaissances bibliques, de sa ou de ses traditions, de son don de prophétie, de ses expériences, des grâces reçues,  peut-être de son nombre de membres ou d’œuvres caritatives, qui lui font croire qu’elle se suffit à elle-même et qu’elle est reconnue comme tenant une place importante dans le monde. Cet orgueil l’aveugle complètement sur sa situation devant Dieu qui lit dans les cœurs ; Dieu qualifie cette situation de cinq adjectifs qui abaissent à l’extrême l’image de cette église. Son malheur et sa misère viennent de son aveuglement qui la prive des lumières de l’Esprit sur les conditions du salut et sur sa nudité spirituelle (Ap 16.15) : comme Adam et Eve, elle s’est couverte des feuilles de ses œuvres, au lieu de se revêtir du vêtement de la justice de Christ (2 Co 5.3-4 ; Es 61.10). Ce qui veut dire que l’église de Laodicée se positionne devant Dieu comme le Pharisien de la parabole (Luc 18.10), très satisfaite d’elle-même, de sa justice et de sa piété, mais oubliant que sa puissance est dans le don d’amour de Christ pour elle, et non dans ses « bonnes œuvres ». La menace du v 16 d’être "vomi de la bouche du Seigneur" tombe comme un coup de fouet pour réveiller l’église et lui faire entendre conseils et exhortations qui suivent.

V 18 : Les conseils du Seigneur correspondent exactement à la situation matérielle de la ville opulente et commerçante de Laodicée et à la situation spirituelle réelle de l’église : puisqu’elle est spirituellement pauvre, elle trouvera la vraie richesse en se tournant vers Dieu qui peut lui donner (il ne faut pas prendre le verbe « acheter » à la lettre, car il n’y a pas de transaction financière en la matière) le véritable or qu’est la foi épurée de toute idolâtrie de soi ou de l’argent (1 P 1.7), profonde et active (Ja 2.26), qui résiste au feu de la tentation. La seule richesse du croyant c’est sa confiance en Dieu, pour sa vie présente et pour son éternité ; puisque cette église est nue, c’est-à-dire faible et sans mérites devant Dieu, coupable de se séparer de Dieu en écoutant sa vanité et sa présomption, le Seigneur lui recommande de recevoir de Dieu la purification, le pardon et la justice qui couvriront sa nature pécheresse, et lui permettront de vivre debout et sans crainte devant Dieu ; ce vêtement blanc fait allusion au commerce de  tissus qui faisait la renommée de Laodicée dans le monde romain de l’époque de Jean. Enfin pour lutter contre son aveuglement spirituel, rien ne vaut le collyre de l’Esprit qui donne le discernement de la vérité (1 Jn 2.27 ; Jn 16.8-13).

V 19 : les « corrections » de Dieu qui désirent remettre dans la voie juste et droite, sont comprises d’abord par l’homme comme des châtiments d’un Dieu qui punit. Ce n’est qu’ensuite et par la foi, qu’il peut saisir que l’intention d’un Dieu d’amour est de ramener son enfant perdu à la « maison du Père ». Dieu ne le laisse pas livré à ses égarements, mais le rappelle à Lui, et lui donne l’occasion de se souvenir de Lui dans les épreuves de sa vie.

Devant ces manifestations divines d’amour et de miséricorde, l’église est appelée  à quitter sa léthargie, sa tiédeur de foi, à mettre son ardeur et son  empressement à se repentir, c’est-à-dire reconnaître sa situation réelle et se tourner vers Dieu pour recevoir pardon et force  d’être et d’agir selon sa volonté.

V 20 : Les promesses de Jésus sont un puissant encouragement pour celui qui décide de se réveiller : le Seigneur ne cesse de nous inviter à ouvrir notre cœur à sa présence. L’image du repas partagé montre l’intimité qu’il veut vivre avec nous, intimité qui nourrit notre foi et notre être tout entier. Cette intimité est la source de notre victoire sur le mal et sur la tentation, comme l’intimité de Jésus avec son Père lui a permis de résister à la tentation de vivre pour lui-même et d’abandonner sa mission de Sauveur du monde.

S’asseoir sur le trône avec Jésus est une promesse qu’il avait faite aux disciples (Mat 19.28) qui l’avaient suivi, « pour juger les douze tribus d’Israël ». Non seulement les vainqueurs par la foi règneront avec Christ (Rom 5.17 ; 2 Ti 2.12 ; Ap 20.6 ; 22.5), mais comme rois, ils auront la mission de « juger » les "sans-foi ni loi", les « spirituellement morts » ( Ap 20.4). L’image du trône de Dieu évoque les deux fonctions de celui qui y est assis : le roi qui gouverne et qui juge, c’est-à-dire rend la justice aux accusés ou persécutés innocents (Ap 6.10). Pendant les mille ans, où les élus jugeront les nations, ils ne feront que rendre justice à Dieu, accusé par Satan de partialité et d’intérêt (Job 1-2), en constatant toutes les occasions qu’il a données aux hommes de saisir son amour et son offre de salut, et qu’ils ont rejetées. Ils pourront à la fin de ce jugement rendre gloire à Dieu et le « blanchir » de toutes les accusations sataniques contre son gouvernement. Ainsi Jean « vit le grand trône blanc et celui qui y était assis » (Ap 20.11)

Les mots de « porte » et de trône » à la fin de la lettre à Laodicée, seront repris en écho au début de la séquence suivante au ch 4. Ils lui servent d’introduction et indiquent le thème de ce qui va suivre, la description du jugement spirituel (= derrière la porte ouverte du ciel, 4.1) de la maison de Dieu, qui doit précéder le retour en gloire de Jésus, et qui a lieu justement pendant cette période de l’église de Laodicée, dont le nom signifie, ne l’oublions pas, « jugement du peuple » !

Vient enfin pour terminer cette dernière lettre et toute la séquence des Lettres aux Eglises, l’appel à écouter l’Esprit, c’est-à-dire à se laisser guider par Lui pour marcher avec Christ jusqu’au bout.

Saurons-nous faire nôtre cette recommandation pressante ?

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne ?

 

-          Que nous révèle cette lettre sur notre état spirituel personnel et sur celui de notre église ? De quoi avons-nous à nous repentir ?

 

-          Pourquoi est-il nécessaire de nous réveiller ? En quoi consiste ce réveil ?

 

-          De quoi avons-nous tendance à nous enorgueillir ? Comment maîtriser cette tendance ?

 

-          Comment est-ce que je considère les « corrections » de Dieu dans ma vie ? Sont-elles des punitions, ou des signes d’un amour qui ne cesse de m’entourer, pour mon bien (Rm 8.28) ?

 

-          Comment la conscience de vivre dans la période du jugement de la maison de Dieu (1 Pi4.17) nous fait-elle agir, collectivement ou individuellement ? Dans quel état d’esprit ?

 

-          Ai-je ouvert la porte de mon cœur à Jésus ? Quel est mon degré d’intimité avec lui ? Comment sa présence en moi se manifeste-t-elle ?

21/06/2013

Etude n°13 : De peur d’oublier ! Malachie 3-4 (29 06 13)


« Alors ceux qui craignent l’Éternel se parlèrent l’un à l’autre. L’Éternel fut attentif, et il écouta ; et un livre du souvenir fut écrit devant lui pour ceux qui craignent l’Éternel et qui honorent son nom » Mal 3.16Malachie mosaïque 6ès.jpg

 

Observons  Malachie 3-4 (Dans certaines versions ces deux chapitres ne font qu’un, le chapitre 3 étant prolongé des six versets du ch 4, soit 3.1-24).

 

Le contexte

Les deux premiers chapitres sont des diatribes acerbes contre les sacrificateurs malhonnêtes et profanateurs du culte dû à l’Éternel, contre le peuple infidèle qui s’est tourné vers d’autres dieux, et s’est allié à des femmes païennes.

Le texte

a)     3.1a // 4.5 : Promesse de l’envoi d’un messager avant le Jour de l’Eternel

b)     3.1b-6 : Venue du Jour du jugement

        V 3-4 : purification des prêtres

        V 5 : jugement des méchants

c) 3.7-12 : Accusations, appel et promesses de Dieu

b’) 3.13-4.3 : Jugement de Dieu :

      13-15 : Paroles des prêtres contre l’Éternel

      16-18 : Compassion de Dieu pour ceux qui le craignent

      4.1-3 : Sort final des impies et des croyants.

a’) 4.4-6 : Souvenir de Moïse et venue d’Elie avant l’arrivée du Jour de l’Éternel. 

 

Comprenons

Le contexte

Malachie (= « mon messager » 3.1) est le dernier prophète avant la première venue du Messie. Bien après Aggée et Zacharie, il est appelé au ministère  sans doute pendant la période de dix ans où Néhémie est retourné auprès du roi de Perse (vers 432 av JC,  à un moment où la foi d’Israël est devenue conformiste et rituelle.  Le peuple doute de l’amour et de la justice de Dieu, et ses prêtres sont satisfaits d’eux-mêmes. Le message s’adresse donc en premier aux responsables du culte, les prêtres qui par leur hypocrisie et leur mépris de la loi de l’Éternel (2.8) ont détourné le peuple de son « alliance de vie et de paix » avec Dieu (2.5); ils l’ont conduit à l’idolâtrie de faux dieux sous couvert d’un culte à l’Éternel (2.11-16), et à des mariages avec des païennes (2.10-16). Dieu se compare lui-même à « la femme de la jeunesse » et « la compagne » du peuple qui l’a oublié dans son aveuglement et sa confusion spirituelle (2.17).

 

Le texte

A partir du chapitre 3, les paroles prophétiques de l’Éternel transmises par Malachie annoncent, sous forme de dialogue, dans un raccourci saisissant, à la fois la première et la seconde venue du Messie, préparées par un messager semblable à Elie (3.1 et 4.5), et représentant un tri dans le peuple entre les impies et les croyants. Le jour de la venue (3.2) est appelé aussi « jugement » (3.5) « jour que l’Éternel prépare » (3.17) pour sa compassion, mais « jour ardent comme une fournaise pour les « méchants» (4.1), « Jour grand et redoutable » (4.5).

Le texte se présente d’ailleurs comme un réquisitoire de tribunal, avec accusations et réponses successives, entrelacées d’appels de Dieu à revenir à l’observation de la loi (3.10 ; 4.4), et de promesses de compassion et de bénédictions matérielles et spirituelles pour ceux qui le craignent (3.10b ; 16-18 ; 4.2).

3.1 : Alors que le début du verset a été repris par Jésus pour désigner Jean-Baptiste (Mat 11.10), la fin du verset peut  avoir deux volets : « Le messager, le Seigneur que vous cherchez, qui vient et qui entrera dans son temple » annonce d’abord la venue de Jésus qui, en effet, est entré dans le temple de Jérusalem pour en chasser les marchands, et le purifier (Marc 11.15-17 ; Jean 2.13-17) ; mais on peut comprendre aussi ces paroles comme une prophétie du jugement de la fin des temps, où le peuple de Dieu, symbolisé par le temple ou sanctuaire spirituel, sera purifié avant le retour du Christ, (1 Pi 4.17), pour pouvoir jouir du bonheur d’appartenir à Dieu pour l’éternité (Mal 3 .17).

 - Le messager précurseur du Messie a été identifié par Jésus comme étant Jean-Baptiste, qui s’est reconnu lui-même comme « l’ami de l’époux » envoyé devant lui (Jean 3.28-29 ; 1.6-8), « celui qui crie dans le désert pour aplanir le chemin du Seigneur » (Jn 1.23). Pour Jésus, il fut « l’Elie qui devait venir »(Mat 11 ;14), selon la prophétie de Malachie, pour annoncer le Messie et apporter la réconciliation dans les familles (Mal 4.6), en rappelant les commandements de l’Éternel (4.4).

- Le rapprochement de Moïse et Elie avec « le Seigneur, messager de l’alliance que vous désirez »(3.1) fait penser inévitablement à la Transfiguration de Jésus (Mat 17.168). Ces deux figures de l’Ancien Testament entouraient Jésus pour l’encourager dans sa montée vers Jérusalem et vers la croix. Représentants de la Loi et des Prophètes, ils montraient aux disciples que Jésus était le Seigneur dont, par la foi, « ils avaient vu et salué de loin le Jour », et annoncé la venue et le ministère de salut (Héb 11.13).

 

- La prophétie de Malachie englobe aussi la seconde venue du Messie, lorsqu’elle parle du Seigneur « qui entrera dans son temple, comme le feu du fondeur, qui s’assiéra pour purifier » son peuple et les fils de Lévi (3.3). « Entrer dans son temple et s’asseoir » sont des expressions qu’on retrouve pour évoquer le jugement (v 5)du peuple de Dieu, sanctuaire spirituel de Dieu (Pr 20.8 ; Dan 7.9-10 ; Mat 25.31 ; Héb 1.3 ; 1Pie.17 ; Ap 4.2-4). Avant le retour en gloire de Jésus doit s’effectuer un tri parmi ceux qui se disent chrétiens (Ap 11.1) ; ceux qui « craignent le Seigneur », c'est-à-dire qui l’honorent dans une vie de foi et d’obéissance, recevront le sceau de l’Esprit  Saint (Ap 7.3), « guérison, justice » (Mal 4.2), résurrection et délivrance du mal et des menteurs (3.5,9,13-15 ; 4.1).

 

- Ceux qui craignent l’Éternel se caractérisent par :

*un retour à l’obéissance à la Loi divine (3.7 ; 4.4),

*un discernement des bénédictions de Dieu pour lesquelles ils expriment leur reconnaissance dans la restitution fidèle des dîmes pour faire vivre les ouvriers du temple (3.10), à l’inverse des impies qui les ignorent (3.14). « Mettre Dieu à l’épreuve » est encore une expression ambiguë car l’homme n’a pas le pouvoir de soumettre Dieu à un test. Ses bénédictions sont toujours prêtes pour l’homme. Celui-ci ne peut tester que sa foi en la bonté de Dieu. Il éprouve sa foi en restituant fidèlement ses dîmes, et au fur et à mesure de ces tests, il discerne de mieux en mieux combien Dieu le bénit. Il n’y a pas de marché, du donnant-donnant, entre Dieu et l’homme, on ne rend pas sa dîme pour recevoir un bienfait, mais parce qu’on a reçu de Dieu les bénédictions qu’il avait préparées pour nous.livre de vie.jpg

*le dialogue entre les croyants (Mal 3. 16), pour se fortifier dans la foi,  qui implique solidarité, échange de témoignages, ouverture à l’autre, et pardon mutuel (Quand on s’enferme dans la rancune, on ne communique plus avec l’autre !). Dieu est attentif à cette communication et en garde le souvenir. Le « livre du souvenir » est appelé par Jésus le « livre de vie » où sont inscrits les noms des élus (Dan 12.1 ; Luc 10.20 ; Ap 3.5 ; 21.27). À ce « livre du souvenir », symbole de la connaissance parfaite de Dieu sur ses enfants, s’opposent les « livres des œuvres » des impies (Ap 20.12) par lesquels les élus pourront, pendant les mille ans, constater la justice de la sentence divine sur les « spirituellement morts » ( Ap 20.4,12 ; 1 Co 6.2) : ils verront tous les efforts de Dieu pour les ramener vers Lui, qu’ils ont négligés ou rejetés, s’excluant ainsi d’eux-mêmes du Royaume éternel.

*la présence de l’Esprit prophétique, symbolisé par le nom d’Elie (4.5) est encore une caractéristique de « ceux qui honorent Dieu ». Joël avait bien avant Malachie annoncé qu’« en ces jours-là, il enverrait son Esprit sur toute chair » (Joël 2.28-29).

*la réconciliation dans les familles entre les générations sera un signe de la présence de l’Éternel (4.6), car l’acceptation de la Bonne Nouvelle du salut remplit le cœur d’amour pour le prochain. 1 Jean 4.11-12, 16, 21). Mais surtout ici, l’allusion « aux pères » renvoie aux patriarches, dont les descendants n’ont pas suivi l’exemple de foi et d’obéissance à l’Eternel. Ceux qui craignent Dieu, reviendront à la confiance inébranlable en Dieu qu’ont manifestée leurs « pères », qui ainsi n’auront pas à rougir d’eux.

 

- Si la fin du livre de Malachie porte le regard sur la fin des temps, l’envoi du prophète Elie avant le retour du Seigneur semble avoir trouvé son accomplissement spirituel dans l’apparition, au sein de la chrétienté, du Mouvement Adventiste du 7ème jour. Dans son nom, il porte l’essentiel du message prophétique d’Elie : un retour à l’obéissance à la Loi de Moïse avec l’observation du sabbat, 7ème jour de la semaine, et la préparation de la seconde venue de Jésus (adventus = attente de l’arrivée). Comme Elie au temps d’Achab, roi impie d’Israël, sa mission consiste à prêcher:

1) l’Evangile éternel (Ap 14.6) de paix et de réconciliation en Jésus-Christ (Mal 4.6 ; Mat 5.24 ; Eph 2.16-18)

2) le retour à l’adoration de l’Éternel, Créateur et Juge (Ap 14.7),

Comme Jean-Baptiste, le second Elie, le Mouvement adventiste a été suscité pour préparer un peuple bien disposé (Luc 1. 17), prêt à rencontrer son Seigneur et Sauveur (Amos 4. 12b), et pour inviter chacun à se déterminer face à Dieu (1 Rois 18.21) et à sortir de la confusion spirituelle ambiante (Mal .2b ; Ap 18.4).

- Enfin Dieu exprime sa tendresse paternelle et bienveillante pour ceux qui lui sont fidèles (3.17), qui lui « appartiendront en propre » ou selon une autre traduction (BAN) « qui seront pour lui un trésor mis à part », serré contre son cœur. (voir 1 Pie 2.9 ; Cant 8.6).

 

 Questions pour une application dans la vie chrétienne

-          Depuis Jésus-Christ, les chrétiens sont appelés à être un « peuple de sacrificateurs » (Ap 1.6 ; 1Pie 2.9). Dans quelle mesure sommes-nous concernés alors par les reproches véhéments de Dieu dans ce livre de Malachie ? (voir la lettre à Laodicée d’Ap 3, que nous étudierons la semaine prochaine) ?

 

-          Comment éviter de douter de la justice de Dieu devant le spectacle de la prospérité des impies ?

 

-          A quoi me pousse la perspective d’être purifié par Dieu avant son retour, moi personnellement, et l’église en général ?

 

-          Sur quelle(s) caractéristique(s) du croyant ai-je encore à travailler personnellement et en église ?

 

-          Comment être assuré que mon nom figure dans le « livre du souvenir » de Dieu ? La fidélité à la dîme et au sabbat est-elle nécessaire et/ou suffisante pour y être "inscrit"?

 

-          Comment vivre dans nos rangs et nos familles le message de paix et de réconciliation que nous sommes appelés à répandre autour de nous ?

 

-          Que signifie pour nous « ramener le cœur des fils à leurs pères », par rapport à nos pionniers ?

 

-          Quelle part est-ce que je prends personnellement à la propagation du message des derniers temps ?