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27/01/2012

Etude n°5 Sainteté de Dieu, Esaïe 6.1-13 ; Ap 4.6-9 (04 02 12)

 Etude n°5 : la sainteté de Dieu, Esaïe 6.1-13 ; Ap 4.6-9 (04 02 12)

 

« Exaltez l’Éternel notre Dieu et prosternez-vous sur sa montagne sainte, car il est saint, l’Éternel notre Dieu » Ps 99.9

 

Observons (Miniature 12è)Vocation d'Esaïe miniature 12è.jpg

Le contexte : ce chapitre se trouve au centre d’un discours de jugement et de menaces sur l’infidélité du peuple (ch 2-5), et de prophéties et promesses réconfortantes annonçant le règne d’Emmanuel et le salut présent et futur  d’Israël (7-12).

 

Le texte

A-    v 1-4 : vision de la gloire du  Dieu Saint

B-    v  5-7 : purification du prophète

A’- v 8-13 : mission du prophète.

Au centre de la relation de Dieu avec son prophète se situent la repentance et la purification de ses péchés, nécessaires pour remplir sa mission.

 

Comprenons

La date donnée par Ésaïe correspond à 758 av JC, peu avant la mort du roi de Juda Ozias. Le prophète reçoit sa mission alors qu’il est encore très jeune et il la remplira pendant 60 ans, jusqu’à la mort d’Ezéchias en 698.

 

A-                La vision de ce chapitre est la seule vision proprement dite du livre d’Ésaïe. Elle marqua à vie le prophète qui en garda la notion de la majesté et de la sainteté de Dieu. Le prophète Michée, contemporain d’Ésaïe eut la même vision (1 Rois 22.19).

Le Seigneur apparaît sous une forme humaine siégeant sur un trône (symbolisé dans le sanctuaire par l’arche du Lieu Très-Saint), pour signifier sa majesté royale et son autorité de juge qui rend son jugement sur le peuple infidèle (ch 2-5) et libère de ses péchés le pécheur repentant (6.5-6).

Les pans de la robe qui remplissent le temple peuvent être  représentés dans le temple terrestre par le voile entre le Lieu Saint et le Lieu Très Saint. Ils servent d’écran entre la sainteté de Dieu et le pécheur qui ne peut voir Dieu face à face et vivre (Ex 33.20).

Les séraphins qui entourent le trône, apparaissent au-dessus, portés par leurs ailes. Ésaïe seul les nomme ainsi, mais la description qu’il en fait les assimile aux  chérubins de Gn 3.24 et d’Ez 10, ainsi qu’aux êtres vivants d’Ez 1 et Ap 4. Créatures symbolisant les qualités que Dieu met en œuvre dans son jugement des hommes, elles sont considérées comme bases de son trône, donc de son autorité de juge (Ps 80.2 ; 89.15 ; 97.2 ; 99.1). Ces séraphins chantent en deux chœurs la sainteté de Dieu, c’est-à-dire ce qui le met à part, le sépare du reste de la création entachée de péché. Leur attitude de profond respect (face et bas du corps couverts de leurs ailes), l’ébranlement des fondations du temple et la fumée des parfums de l’autel d’or, symboles des prières d’adoration et d’intercession (Ps 141.2), qui emplissent le temple, insistent sur la grandeur majestueuse de Dieu, sur sa perfection absolue (3 est le chiffre divin, comme 7 celui de la plénitude), sur le rayonnement extérieur et visible de sa gloire, qui le séparent absolument de toute créature.

 

B-                Devant une telle vision, le jeune prophète ne peut que s’effrayer à cause de son indignité et de son impureté. À sa souillure personnelle s’ajoute celle du peuple où il habite. Le séraphin purificateur utilise les charbons ardents de l’autel (Ez 10.2,7) emblèmes de la grâce de Dieu qui ôte et pardonne le péché confessé( v7), et rend ainsi l’homme purifié capable de parler pour Dieu, d’être son porte-parole, son prophète.

 

A’-     Comme à son habitude, Dieu s’adresse à l’homme par une question afin de le responsabiliser. Il n’envoie pas de force le prophète, il lui laisse le choix de répondre ou non à l’appel (v 8). La mission d’Ésaïe paraît terriblement sévère : il devra dénoncer de façon presque sarcastique l’endurcissement du peuple arrivé au point de ne plus pouvoir rien entendre de Dieu. La dévastation du pays, puis des habitants qui resteront (un dixième), sera la conséquence inexorable de cet endurcissement. Dieu ne veut pas perdre le pécheur, mais par ses jugements et avertissements, il cherche à conduire au salut ceux qui peuvent encore l’entendre, « souche qui donnera une sainte descendance » ou une « semence sainte ». Là se trouve annoncée toute l’histoire d’Israël jusqu’à la fin des temps, en passant par le Messie Sauveur et l’émergence d’un Israël selon l’Esprit.

 13 Christ et chérubins.jpg

 

 

Apocalypse 4.6-8 : Les symboles du Dieu Saint

Nous ne connaissons Dieu qui est Esprit, Infini, et Éternel, que par analogie. Or aucune connaissance ne peut nous parvenir que par le moyen des sens. Dieu pour révéler les réalités spirituelles utilise donc des symboles (objets, paraboles, images, visions, etc) perceptibles pour ses interlocuteurs du moment. Les symboles de l’Apocalypse sont puisés dans ceux de l’Ancien Testament que Jean comprenait facilement, mais qu’à notre époque il faut décrypter grâce à la Bible, afin de saisir l’enseignement que Dieu veut nous dispenser (Rm 15.4).

 

En voici deux exemples :

Ap 4.6-8 :« Devant le trône, c’est comme une mer de verre, semblable à du cristal. Au milieu et tout autour du trône, quatre êtres vivants remplis d’yeux devant et derrière.

Le premier être vivant est semblable à un lion, le second est semblable à un veau, le troisième a comme un visage d’homme, et le quatrième être vivant est semblable à un aigle en plein vol.

Les quatre êtres vivants ont chacun six ailes et ils sont remplis d’yeux tout autour et en dedans. Ils ne cessent de dire jour et nuit : Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant qui était, qui est et qui vient ! »

1-                 La mer de verre semblable à du cristal, se retrouve en Ap 15.2, où les vainqueurs de la bête peuvent se tenir debout  et chanter le cantique de Moïse et de l’Agneau.

Ap 21.18  décrit la ville d’or pur de la nouvelle Jérusalem semblable à du verre pur.

Ex 24.10 : les anciens montés avec Moïse sur le mont d’Horeb « virent le Dieu d’Israël : sous ses pieds c’était comme un ouvrage de saphir étincelant, comme le ciel lui-même dans sa pureté. »

     L’ensemble de ces textes insiste sur l’idée de pureté et de transparence de ce lieu, situé sous et devant le trône de Dieu porté par les quatre êtres vivants.

Son qualificatif de mer renvoie à la Mer de bronze ou de fonte de  Rois 23,44 qui désigne le grand bassin des ablutions du parvis du temple, où les sacrificateurs se purifiaient avant d’entrer dans le Lieu-Saint. La cuve des ablutions du Tabernacle du désert avait été fabriquée avec les miroirs des femmes (Ex 38.8), en bronze poli, pour refléter à la fois le ciel même et le visage du sacrificateur qui cherchait à être purifié.

      Ainsi, les vainqueurs de la bête grâce au sang de l’Agneau (Ap 15.2 ; 12.11) peuvent se tenir debout devant Dieu, car ils ont été purifiés (eau de la mer) et justifiés (voir plus loin le rôle des chérubins). Ils sont dans une relation de totale transparence (cristal) avec Dieu, car le péché ne fait plus obstacle entre eux et la sainteté de Dieu, à cause du pardon reçu.

Si la relation de chacun d’eux est transparente avec Dieu, quelles doivent être leurs relations mutuelles entre eux ? Les rachetés, scellés du sceau de l’Esprit (Ap 7.3 ; Ep 4.30) sont appelés à vivre dans la même transparence, la même authenticité de cœur et de conduite pour que par leur amour manifesté dans le pardon mutuel, on puisse reconnaître qu’ils sont disciples de Christ (Jean 13.35).

 

1-     Les 4 êtres vivants

Outre la description des chérubins du temple (Ex 25.19 ; 1 R 6.23-28), de nombreux textes de l’ancien testament nous parlent de ces êtres appelés tantôt animaux (Ez 1.5-14,22,26), tantôt chérubins (Ez 10.1-7), tantôt séraphins (Es 6.1-3), tant leur allure est fantastique, semblable à celle des sphinx qui gardaient les temples et les palais de Babylone.

Tous ces textes de visions présentent les quatre êtres portant sur leurs têtes l’étendue de cristal, ou mer de verre, sur laquelle repose le trône de Dieu, dont ils sont indissociables. Ils assistent Dieu, assis sur son trône en qualité de roi et de juge, dans une œuvre de purification des lèvres du prophète Esaïe, ou d’apposition d’une marque protectrice sur les fidèles de Dieu à Jérusalem (Ez 9.2-4 ; 10.1-7).

Les êtres vivants sont au nombre de quatre pour symboliser que Dieu dans cette œuvre de jugement s’occupe de la terre (Ap 7.1), lieu donné à l’homme en gérance et en habitation (Gn 1.28). Seuls les habitants humains de la terre sont concernés par le jugement de Dieu puisqu’ils sont seuls à avoir péché et à avoir entraîné la terre sous la domination de Satan.

Les nombreux yeux de ces êtres symboliques représentent la faculté de Dieu de discerner les choses cachées, invisibles et spirituelles (2 R 6.17 ; Luc 24.31).

Examinons leurs faces :

Le lion est dans la bible, symbole d’assurance (Pr 28.1, de force (Jg 14.18), de bravoure (2 S 17.10) qui font de lui un héros victorieux (Pr 30.30-31).  Cette qualité de vainqueur confère au lion de Juda, rejeton du roi David, la dignité d’ouvrir le livre aux sept sceaux (Ap 5.5) Ainsi le lion devient-il symbole de la majesté victorieuse de Jésus, qui donne à ses rachetés la victoire sur la bête du péché et de la mort.

Le veau (ou un bovidé) est l’animal des sacrifices d’alliance entre Dieu et l’homme (Gn 15.9 ; Jé 34.18-20) ou celui de l’eau d’expiation et de purification (vache rousse = couleur du sang, Nb 19.2-6).

Ce chérubin rappelle la miséricorde, la compassion, l’amour du Christ qui a donné sa vie et son sang pour le pardon des péchés des hommes, et qui a ainsi scellé alliance avec ceux qui acceptent de bénéficier de ce sacrifice.

L’homme est la seule créature « à l’image de Dieu », donc douée de discernement, d’intelligence, de capacité à choisir ses lois de vie (Pr 12.8 ; 1 Co 2.14-16 ; Dt 30.19-20). Le chérubin à tête d’homme évoque la capacité du Grand Législateur et Juge (Dieu sur son trône) à discerner le bien du mal, à faire le tri, et à décider qui appartient ou non à son peuple.

L’aigle (= rapace, vautour dans la bible) exécute (Es 46.11) avec rapidité (Ha 1.8) le châtiment divin sur les violateurs de la Loi (Os 8.1). Ce chérubin symboliserait la détermination et le pouvoir de Dieu d’éliminer le mal et ceux qui le commettent (Ap 11.18), dernière phase du jugement de Dieu libérateur (Jg 2.16) et réhabilitateur (1R 3.27-28) de son peuple.

 

Ainsi les 4 êtres vivants, porteurs du trône, symboliseraient les qualités que Dieu met en œuvre pour juger les hommes et que l’on retrouve dans Es 33.22, ou Ps 89.15 et 97.2 : justice (lion), miséricorde (veau), équité (homme), droiture (aigle), ou dignité royale du vainqueur de Satan, grâce du pardon acquis par le sacrifice de Jésus, discernement équitable du juge et pouvoir d’exécution des sentences divines.

 

Dès le jardin d’Eden, Dieu a annoncé son plan de salut à l’homme pécheur (Gn 3.24) : un chemin (= Jésus, Jn 14.6) vers l’arbre de vie (= la vie éternelle, Gn 3.22) lui était gardé (= conservé, même mot en Gn 2.15), montré de façon visible par l’épée de la Parole (Hb 4.12), flamboyante du feu et de la lumière de l’Esprit (Ac 2.3-4 ; Jn 16.7-14). Sur ce chemin, le pécheur ne peut éviter de rencontrer les chérubins, c’est-à-dire la justice de Dieu qui lui accorde son pardon s’il accepte le sacrifice de Christ pour lui, et qui lui donne la victoire sur le mal. Le pécheur justifié et purifié peut alors vivre une relation d’authenticité et de transparence avec son Sauveur (Ap 4.6), et avec ses frères rachetés (Ap 15.2) jusque dans la vie éternelle.

 

Il peut aussi répondre à l’appel des quatre êtres vivants en proclamant la sainteté de Dieu. Le Seigneur est trois fois Saint, d’abord parce qu’il est Éternel : « il était, il est, il vient ». L’éternité et l’incorruptibilité lui appartiennent en propre et le mettent totalement à part de la création soumise à la mort. Il est aussi trois fois saint, car il est Créateur (Dieu le Père), Sauveur (Dieu le fils) et Consolateur (Dieu l’Esprit).

 

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-                     A une époque où on aime se représenter Dieu comme un Père et un Ami, avons-nous encore conscience de sa sainteté, de sa souveraineté, de sa transcendance, qui le séparent de nous ? N’y aurait-il pas quelque chose à revoir à ce sujet dans nos liturgies de culte ?

 

-                     La réponse à notre vocation de « porte-parole » de Dieu s‘accompagne-t-elle de l’humilité et du sentiment d’indignité d’Ésaïe devant la sainteté de l’Éternel ?

 

-                     Comme le peuple d’Israël au temps d’Ésaïe, notre endurcissement nous empêche-t-il d’entendre les appels au salut que Dieu nous lance dans les Ecritures ? De quoi devons-nous être purifiés pour faire partie du reste spirituel et saint d’Israël ?

08:00 Publié dans Dieu | Lien permanent | Commentaires (1)

20/01/2012

Etude n°4, Dieu de grâce et de jugement,Jean 3,16-21 (28 01 12)

Etude n°4 : Dieu de Grâce et de Jugement, Jean 3,16-21 (28 01 12)

 

« Dieu fera passer toute œuvre en jugement au sujet de tout ce qui est caché soit bien soit mal » Ecc 12.14

(Tympan de la basilique de Conques, Jugement dernier)Jugement dernier Conques.jpg

Observons

 Le contexte

L’entretien avec Nicodème que Jean a placé au début de son évangile, suit les Noces de Cana et l’expulsion des vendeurs du temple (ch 2) Cet entretien permet à Jean de résumer les importantes révélations de Jésus au sujet de sa personne et de sa mission.

Après avoir révélé à Nicodème la nécessité d’une nouvelle naissance pour entrer dans son royaume spirituel, Jésus s’étonne de l’incompréhension de ce docteur de la loi (3.1-10).

La seconde partie de l’entretien a pour sujet la mission du Fils :

11-13 : le Fils de l’Homme est seul habilité à témoigner des choses célestes

14-16 : le Fils envoyé du Père par amour, est seule source de salut pour le monde

 Le texte continue la présentation du Fils

a)     16-18 : le Fils est venu dans le monde non pour juger mais pour sauver

b)     19-21 : le Fils est le critère du jugement de Dieu sur l’homme.

Le raisonnement dans chaque paragraphe est fondé sur des répétitions et des oppositions de mots et d’expressions qui déterminent le sens des propos :

16-18 : juger ‡ sauver

             Ne pas croire au Fils = être jugé // croire au Fils = ne pas être jugé

19-21 : lumière ‡ ténèbres

Œuvres mauvaises = haine et peur de la lumière ‡ Œuvres faites en Dieu = pratique de la vérité et venue à la lumière.

 Comprenons

Le contexte Jésus et Nicodème.jpg

(Polyptique de Montbéliard, 16è, Jésus et Nicodème)

Dès la première partie de l’entretien, Jésus bouleverse toutes les idées de Nicodème : en tant que Pharisien, versé dans les Ecritures, Nicodème se préoccupait du Royaume de Dieu, et l’attendait comme un royaume terrestre, politique et national, où les bons observateurs de la Loi entreraient de droit. En lui proclamant la nécessité d’une nouvelle naissance intérieure pour y entrer, Jésus essaie de lui faire comprendre la nécessité de l’abandon de ses idées « terrestres » (v 12) trop attachées à la matérialité, au visible ou au sensible (v 8) c'est-à-dire des idées fondées sur l’apparence des choses ou sur le « faire ». A la place, Jésus demande d’accepter d’entrer dans le domaine de l’invisible, de « l’être », de l’Esprit de Dieu, ce que Jésus appelle « les choses célestes ».

A nouveau, Nicodème s’étonne (v 9), bien que son incrédulité ironique du début (v 4) ait fait place à une curiosité disons « scientifique » : il cherche à savoir le « comment » du processus plutôt que le sens de la nouvelle naissance. Jésus répond par un autre étonnement : Nicodème, docteur de la Loi, avait toute la connaissance des Ecritures pour saisir le sens des paroles de Jésus (Ezéchiel 11.19-20 ; 36.26-27 ; Jérémie 31.31-34) !

 Avant de donner à Nicodème plus de lumière sur sa personne, Jésus le reprend sévèrement sur son incrédulité et celle de ses collègues. Il ne s’agit pas de comprendre le comment des choses célestes, des réalités spirituelles, il faut surtout en recevoir par le cœur le témoignage rendu par le seul qui soit capable d’en parler, le Fils de l’Homme « qui est dans le ciel » et qui est descendu du ciel pour cela. S’il « est dans le ciel », c’est qu’il fait partie de ce monde spirituel du Dieu Invisible où personne du monde terrestre  ne peut accéder. Cette parole fait écho à celle du prologue de Jean (1.18) : Personne n’a jamais vu Dieu ; Dieu, le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître. ». Cette parole affirme avec force l’identité divine de Jésus, seul vrai révélateur de Dieu.  Plus tard Jésus dira aussi de lui-même : « Nul ne vient au Père que par moi », parce que « celui qui m’a vu a vu le Père, car je suis dans le Père et le Père est en moi » (Jean 14.6, 9, 11).

V 14 : Après avoir affirmé son identité et sa qualification de Révélateur des choses divines, Jésus en se servant à nouveau des connaissances bibliques de Nicodème, lui fait connaître le sens de sa mission de salut, symbolisée par l’épisode du serpent d’airain Moïse serpent d'airain.jpgdans l’histoire de la sortie d’Egypte du peuple hébreu (Nombres 21.5-11). A la suite de sa révolte contre Dieu et Moïse, le peuple, s’étant ainsi privé de la protection divine, est livré aux morsures de serpents venimeux. Dans la souffrance, il se repent et crie à l’Éternel. Celui-ci ordonne à Moïse de faire une image ou « signe », une sculpture de l’auteur de leur souffrance, un serpent de bronze qu’il doit fixer sur une perche élevée à la vue de tous. Ceux qui étaient mordus, pouvaient retrouver la santé et la vie s’ils regardaient à ce serpent d’airain. Ce simple regard manifestait leur foi en la puissance de Dieu qui mettait à mort le serpent, origine de leur douleur et de leur mort. En se comparant à ce serpent, Jésus fait entendre qu’il vient réaliser spirituellement ce symbole : les hommes se sont révoltés contre Dieu ; séparés de Dieu, ils meurent des morsures du serpent du péché. Jésus en s’identifiant à la nature humaine, en en portant le péché (Mt 8.17 ; Es 53.4 ; 2 Co 5.21) et en le faisant mourir dans son corps sur la croix (1 Pi 2.24), va permettre à l’homme qui regarde à lui avec foi de participer à sa nature divine et d’avoir la vie éternelle (v 15). (Evangile et peinture : le serpent d'airain)

 

Le texte

v 16-18 : Dieu n’a pas voulu laisser sa créature humaine (= le monde) livrée à elle-même, dans la souffrance et l’éternelle séparation d’avec lui (= le péché) ; son amour et sa grâce l’ont poussé à partager la condition humaine en la personne de son Fils, pour lui donner la possibilité de retrouver la vie éternelle en Sa présence. Le Fils est Unique (c’est la seule fois où Jésus se nomme ainsi) parce qu’il est le seul à représenter parfaitement le Père (1.14, 18), et à donner la Vie puisqu’il est la Vie (14.6).

Les Pharisiens comme Nicodème vivaient dans la crainte du jugement de Dieu considéré comme une condamnation de leur impureté. Ils espéraient y échapper par leur obéissance stricte à la loi, dans le mépris du monde (Luc 18.11-12). Jésus révèle que Dieu est avant toute chose Amour et Grâce, car il désire le salut du monde. L’amour de Dieu est si grand et si inconditionnel que le salut est offert à tous ceux qui croient, quels que soient leur origine et leurs actes passés. Dieu vient pour les sauver, c’est-à-dire  les libérer du péché, du mal et de la mort éternelle. Les Juges de l’Ancien Testament, véritables « types » du Sauveur, étaient des libérateurs pour le peuple hébreu qu’ils délivraient de leurs oppresseurs (Ju 2.16, 18 ; 3.9-10).

Le jugement de Dieu  a deux faces indissociables dont chacune concerne une population différente : la libération concerne ceux qui suivent Dieu ou leur conscience, l’élimination s’applique à ceux qui ont refusé d’écouter Dieu ou leur conscience (Rom 2.14-16). Le meilleur exemple ou « type » que nous donne la Bible se trouve dans le «récit du « Jugement de Salomon » (1 Rois 3.16-28) dont vous pouvez trouver l’étude en annexe. Ce récit met en évidence l’œuvre de grâce du roi envers la vraie mère, et la condamnation par elle-même de la fausse mère.

 V 19-21 : Le vrai jugement de Dieu se fait dès aujourd’hui sur le seul critère du rejet ou de la foi en son Fils. C’est l’homme qui décide de son sort éternel en acceptant ou en refusant, durant sa vie, l’amour de Dieu. Fermer son cœur à cet amour manifesté par le Fils élevé sur la croix, c’est rester dans les ténèbres, séparé de Dieu, dans l’erreur et le mal, c’est refuser la vie éternelle (Jn 3.36). En refusant Jésus, l’homme se juge lui-même, En acceptant Jésus il met au jour, « en lumière », par ses actes, son amour pour Dieu ; il vient à la vérité et à la vie dans l’amour et la présence de Dieu.

 

 Questions pour une application dans la vie chrétienne

-          Comment apprendre à dépasser notre logique matérialiste, pour comprendre les réalités spirituelles révélées par Jésus ? (1 Co 2.12-14)

 -          En quoi cet entretien avec Jésus a-t-il bouleversé la pensée et la vie de Nicodème ? Comment à l’exemple de Nicodème, les révélations de Jésus sur sa mission et sa vie, ont-elles bouleversé ma conception de Dieu et mes pratiques religieuses ?

 -          Comment ma vie témoigne-t-elle de la libération du péché que la croix de Christ m’a acquise ? Quels changements dans mon comportement et dans mes conceptions sur le salut et le jugement, dois-je encore opérer pour être un témoin véridique de l’amour inconditionnel de Dieu pour tous ?

  

 Annexe

 1 Rois 3.16-28 :  Grâce  et jugement final

 Tous les textes sur le jugement final sont bien connus des adventistes. Ils sont en général tous placés dans le Nouveau Testament. Dieu, pourtant n’a pas laissé son peuple de la première alliance dans l’ignorance de ce jugement qui a lieu après la mort, à la fin des temps. (Hébreux 9.27).

Pour lui faire comprendre concrètement cet important moment de son plan de salut, Dieu a donné l’exemple du jugement de Salomon dans 1 Rois 3.16-28. En effet, ce jugement terrestre est propre à répondre à toutes les questions que nous nous posons sur le jugement final, et à nous donner l’assurance que Dieu a tout prévu pour le salut de son peuple.

 

Observons :

Le contexte : La prière de Salomon au début de son règne pour obtenir l’intelligence et la sagesse, afin d’exercer la justice et de discerner le bien du mal (v 9,11), précède immédiatement notre texte. Celui-ci va donc démontrer l’exaucement de cette prière.

(Raphaël, Jugement de Salomon)jugement salomon Raphael.jpg

 Le texte :

Il est construit sur le modèle de tout procès :

Dans tout jugement il y a quatre phases :

- l’instruction qui permet au juge de prendre connaissance du litige : ici ce sont les paroles  des femmes qui relatent les faits et se disputent devant le juge Salomon (v 16-22).

- l’interrogatoire devant le tribunal qui révèle aux jurés l’innocence ou la culpabilité de l’inculpé : ici c’est le récit de l’intervention du roi et des révélations qu’elle provoque (v 23-26)

- le rendu de la sentence du juge assisté de ses jurés : libération de l’innocent et condamnation du coupable : ici c’est la décision du roi au v 27.

- l’exécution de la sentence qui clôt le jugement à la satisfaction de tous devant la justice rétablie : ici c’est la reconnaissance par tous de la sagesse de Salomon (v 28).

 

Le sujet du litige entre les deux femmes, c’est le fils (v 23).

L’instrument révélateur de la vérité est une épée (v 24).

Ce qui est révélé, c’est ce que chaque femme a « dans ses entrailles » (v 26).

La sentence prononcée par le roi est une sentence de libération et de grâce au constat de la révélation du coeur de la vraie mère (v 27).

La conclusion met l’accent sur la sagesse du juge Salomon, et non sur les deux femmes ou le fils (28).

 

Comprenons

Le contexte

Dieu a promis à Salomon de lui donner une sagesse telle qu’ « il n’y aurait jamais personne avant lui ni après lui de semblable à lui » (v 12). Le texte qui suit en est la démonstration : il est destiné à faire reconnaître par tous la sagesse divine qui habite Salomon.

Transposons cela au plan spirituel et symbolique du jugement dernier.

Pourquoi faut-il un jugement dernier ? Dieu ne sait-il pas tout sur chacune de ses créatures ?

Si, bien sûr ! Seulement, sa sagesse ayant été contestée et mise en doute par l’Adversaire (Genèse 3. 1-5), il lui est nécessaire d’en faire la preuve devant toutes les créatures, afin d’éliminer toute arrière-pensée négative à son égard, comme Salomon a dû faire la preuve de sa sagesse devant tout Israël.

 Le texte

Lorsqu’on examine ce texte, on constate que le roi met tout en oeuvre pour que les deux femmes révèlent ce qu’elles ont dans le coeur. Elles ne le font que poussées dans leurs retranchements par une situation extrême de choix entre la vie ou la mort du fils.

La sentence du roi se contente de ratifier les révélations faites par les attitudes des deux femmes face au fils.

Finalement, c’est le roi qui est glorifié par tous, pour son jugement sage.

Spirituellement, les deux femmes deviennent le symbole de l’humanité qui, passant en jugement à propos de son attitude vis-à-vis du Fils, fait la preuve de la sagesse et de l’amour de Dieu.

 L’instruction correspond à ce temps qu’il nous est donné de vivre, pendant lequel chacun doit se déterminer, doit choisir s’il est pour ou contre le Fils de Dieu, temps où il ne nous appartient pas de départager les vrais et les faux adorateurs parmi ceux qui se réclament de Christ, temps pendant lequel notre vie s’inscrit sur les « livres des oeuvres » dont parlent Eccl 12.16 et Ap 20.12, ou sur « le livre de vie », selon les manifestations concrètes de notre refus ou de notre acceptation du Fils Vivant (Ap. 21.27).

 L’interrogatoire, est ce moment dont la Bible nous parle en disant que l’Agneau est reconnu digne d’ouvrir les sceaux du livre scellé (Ap 5.7-9), où les trompettes sonnent sur la terre pour appeler à la repentance (Ap 6), où Dieu enfin scelle son peuple, c’est-à-dire permet au tribunal des anges et des 24 vieillards de découvrir ceux qui sont réellement ses serviteurs (Ap 7 à 11).

 Nous appelons ce temps de la fin, qui est un temps donné pour la repentance du plus grand nombre (Ap 9.21), « temps de grâce » sans doute improprement, car la grâce de Dieu n’a aucune limite et s’étend sur ses enfants jusqu’à la fin (Mt 28.20). Nous pouvons le préciser comme "le temps où les hommes peuvent encore saisir la grâce offerte en se repentant". Les épreuves de ce temps permettent à chacun de révéler nettement son choix : mettre à mort le Fils de Dieu, ou le garder Vivant dans son coeur et dans sa vie.

Mon attitude face à Jésus détermine dès à présent mon jugement : je me mets dans la situation présente et future d’être ou de ne pas être avec Dieu ! (Jean 3.18).

Le jugement sert à mettre en lumière ce choix par le constat des actes qui en ont découlé : mes actes et mes paroles révèleront ce qu’était le choix de mon coeur, pour ou contre Dieu,  ou pour ceux qui n’auront pas connu le Seigneur : pour ou contre la loi de leur conscience ?

C’est ce qu’exprime clairement l’apôtre Paul dans Romains 2.13 et 16 :

« Ce ne sont pas ceux qui écoutent la loi qui sont justes devant Dieu, mais ce sont ceux qui la mettent en pratique qui seront justifiés...C’est ce qui paraîtra au jour où selon mon Evangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes ».

 

En quoi consiste cet acte de jugement ?

Le texte de la lettre aux Romains emploie deux mots significatifs : « paraîtront au jour les actions secrètes ». Ephésiens 5.11-13 et Jean 3.19-20 disent la même chose, et sont illustrés par l’interrogatoire du procès des deux femmes devant Salomon : elles ont fait paraître au jour les ressorts secrets de leur coeur.

Le jugement est bien la mise en lumière des actes de la foi ou de l’incrédulité vis-à-vis de Jésus, Parole de Dieu. L’instrument de cette mise en lumière,  c’est l’épée de la Parole de Dieu, qui révèle les moindres replis du coeur (Hébreux 4.12).

Le jugement dernier est la révélation du choix fait par l’homme dans ce monde face à Jésus-Christ. Refuser d’amener ses oeuvres à la lumière de Dieu, de les reconnaître comme imparfaites et en contradiction avec la loi divine contenue dans sa Parole, c’est choisir dès à présent les ténèbres et la mort, ce qui provoque la séparation d’avec Dieu, comme l’a choisie la mauvaise mère de 1 Rois 3.

Par contre, accepter aujourd’hui d’amener mon péché à la lumière devant Dieu, m’en libère aussitôt par le pardon de Dieu (Psaume 32.5). Quotidiennement, le jugement, qui est une mise en lumière par mes attitudes et mes actes de mon choix, de ma foi en Christ, me libère du péché et de la mort. Si par mes actes, j’amène moi-même, volontairement, à la lumière de Dieu et de Christ, ce que j’ai dans le coeur, il n’y aura pas de condamnation pour moi, mais une libération totale (Jean 5.24),  une reconnaissance de ma valeur d’enfant de Dieu, une intégration dans la fraternité de son royaume, comme ce fut le cas pour la vraie mère de l’enfant.

Si je refuse cette démarche quotidienne, alors ce sera Dieu qui, malgré moi,  mettra en lumière mon choix qui se révèlera un choix de mort (Jean 3.18).

 La sentence de libération et de justification des élus, et par voie de conséquence, de condamnation et élimination des impies, tombe au bout de ce temps laissé pour se repentir (Ap 11.18). A ce moment le choix de chacun  est évident pour tous ceux qui assistent le juge. Les élus sont déterminés et désignés pour la première résurrection qui a lieu au retour de Christ (Ap 19.1-16; 1 The 4.16). Ressuscités, ou transformés, ils se retrouvent avec Christ, comme la vraie mère se retrouva avec son fils. Le texte d’Apocalypse 20.4-5 et 12 nous révèle qu’a lieu alors le « jugement » des morts impies. D’après le jugement de Salomon, c’est à ce moment que, pour les élus, apparaissent en pleine lumière les « oeuvres cachées » des impies, le fond de leur coeur. Les élus peuvent constater tous les appels de Dieu que les impies ont refusés, toutes les occasions de repentir qu’ils ont manquées. Par là, ils reconnaissent la justesse de la sentence de Dieu, sa sagesse et son amour puisqu’il a respecté les choix des impies, pour ne pas imposer son royaume éternel à ceux qui n’en ont pas voulu de leur vivant.

 L’exécution de la sentence provoque les alléluia des élus de toute la terre (Ap 19) qui ayant constaté la justice et la sagesse de Dieu dans son jugement, adorent le Seigneur.

Dieu est justifié aux yeux de toutes ses créatures, il est blanchi des accusations sataniques. Il peut régner et habiter parmi les hommes, dans la paix et la justice, sans plus aucun risque de contestation (Ap 21.3-4 ; 22.1-5), comme Salomon qui eut un règne de paix et de gloire.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

Cette parabole vivante du jugement nous invite à ressembler à la vraie mère de l’enfant : elle a privilégié la vie de son enfant, en se dépouillant elle-même et en le donnant à l’autre.

 - Comment nous situons-nous par rapport au Fils de Dieu : voulons-nous Le garder jalousement pour nous, au risque de L’étouffer, par exemple en affirmant que nous sommes les vrais et seuls détenteurs de la vérité, les vrais observateurs de la loi, ou en l’enfermant dans la rigidité du légalisme et de nos principes, ou encore en mettant à la première place la part de notre Moi égoïste, orgueilleux, jaloux, cupide, comme l’a fait la fausse mère, etc...

Ou bien, prenons-nous le risque de nous dépouiller de nos certitudes en béton, de nos sécurités et même de nos droits, en offrant Christ aux autres pour qu’Il vive, en manifestant aux autres l’amour que nous avons pour Lui par le partage de nos biens matériels et/ou spirituels ?

 - Qu’est-ce qui compte le plus : la satisfaction de nos désirs personnels de valorisation et de justice, la défense de nos droits, ou le don de soi par amour pour Dieu et pour les autres ?

- Comment notre vie peut-elle rendre vivant le Fils de Dieu ?

 - Quelle impression vous laisse ce texte de jugement ? Frisson dans le dos, peur, joie, confiance, espérance ?   

 En résumé, voici un tableau comparatif entre le jugement de Salomon et le jugement dernier.

LE JUGEMENT DERNIER

 

Jugement de Salomon

Jugement de Dieu    

Phases du jugement

Deux prostituées       

se disputent le fils :

l’une est vraie mère, l’autre est fausse. 

Dans notre état de pécheurs   

nous nous réclamons du Fils, l’un avec raison l’autre faussement.

 

 

       Instruction

Le roi ne décide pas, mais donne une épreuve

pour que chacune révèle le fond de son coeur.

L’épée  est l’instrument révélateur.     

Dieu envoie l’épreuve des circonstances

pour que chacun révèle le fond de son coeur.

L’épée de la Parole  est le révélateur (Hé 4.12)

 

 

 

      Interrogatoire

Chacune révèle son coeur, l’une révèle son amour par le don de son fils,

l’autre révèle sa dureté et sa jalousie, sa compagne sera égale à elle par la mort du fils.

Chacun révèle son coeur :   l’un, sa foi, son amour du Christ et du prochain

l’autre, sa peur, sa dureté, sa jalousie,  sa fausseté, sa volonté de mort.

 

 

      Révélation grâce à

      l’interrogatoire

La sentence du roi constate l’évidence : 

La vraie mère est réhabilitée   et reçoit le fils.

La méchante femme, ayant choisi la mort, est condamnée  par ses propres paroles, à la solitude.

La sentence de Dieu constate l’évidence  :

  Le vrai disciple est reconnu  et reçoit le royaume du  Fils.  

Le faux disciple, ayant révélé son manque d’amour et de foi, se condamne  lui-même à la séparation d’avec Dieu.

 

 

 

      Sentences  de 

       libération et  

     de condamnation               

Tout Israël reconnaît la justice et la sagesse  du roi Salomon.

Tous reconnaissent la justice, l’amour et la sagesse du Seigneur Dieu..

 

   Exécution ou Clôture

 

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