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27/01/2012

Etude n°5 Sainteté de Dieu, Esaïe 6.1-13 ; Ap 4.6-9 (04 02 12)

 Etude n°5 : la sainteté de Dieu, Esaïe 6.1-13 ; Ap 4.6-9 (04 02 12)

 

« Exaltez l’Éternel notre Dieu et prosternez-vous sur sa montagne sainte, car il est saint, l’Éternel notre Dieu » Ps 99.9

 

Observons (Miniature 12è)Vocation d'Esaïe miniature 12è.jpg

Le contexte : ce chapitre se trouve au centre d’un discours de jugement et de menaces sur l’infidélité du peuple (ch 2-5), et de prophéties et promesses réconfortantes annonçant le règne d’Emmanuel et le salut présent et futur  d’Israël (7-12).

 

Le texte

A-    v 1-4 : vision de la gloire du  Dieu Saint

B-    v  5-7 : purification du prophète

A’- v 8-13 : mission du prophète.

Au centre de la relation de Dieu avec son prophète se situent la repentance et la purification de ses péchés, nécessaires pour remplir sa mission.

 

Comprenons

La date donnée par Ésaïe correspond à 758 av JC, peu avant la mort du roi de Juda Ozias. Le prophète reçoit sa mission alors qu’il est encore très jeune et il la remplira pendant 60 ans, jusqu’à la mort d’Ezéchias en 698.

 

A-                La vision de ce chapitre est la seule vision proprement dite du livre d’Ésaïe. Elle marqua à vie le prophète qui en garda la notion de la majesté et de la sainteté de Dieu. Le prophète Michée, contemporain d’Ésaïe eut la même vision (1 Rois 22.19).

Le Seigneur apparaît sous une forme humaine siégeant sur un trône (symbolisé dans le sanctuaire par l’arche du Lieu Très-Saint), pour signifier sa majesté royale et son autorité de juge qui rend son jugement sur le peuple infidèle (ch 2-5) et libère de ses péchés le pécheur repentant (6.5-6).

Les pans de la robe qui remplissent le temple peuvent être  représentés dans le temple terrestre par le voile entre le Lieu Saint et le Lieu Très Saint. Ils servent d’écran entre la sainteté de Dieu et le pécheur qui ne peut voir Dieu face à face et vivre (Ex 33.20).

Les séraphins qui entourent le trône, apparaissent au-dessus, portés par leurs ailes. Ésaïe seul les nomme ainsi, mais la description qu’il en fait les assimile aux  chérubins de Gn 3.24 et d’Ez 10, ainsi qu’aux êtres vivants d’Ez 1 et Ap 4. Créatures symbolisant les qualités que Dieu met en œuvre dans son jugement des hommes, elles sont considérées comme bases de son trône, donc de son autorité de juge (Ps 80.2 ; 89.15 ; 97.2 ; 99.1). Ces séraphins chantent en deux chœurs la sainteté de Dieu, c’est-à-dire ce qui le met à part, le sépare du reste de la création entachée de péché. Leur attitude de profond respect (face et bas du corps couverts de leurs ailes), l’ébranlement des fondations du temple et la fumée des parfums de l’autel d’or, symboles des prières d’adoration et d’intercession (Ps 141.2), qui emplissent le temple, insistent sur la grandeur majestueuse de Dieu, sur sa perfection absolue (3 est le chiffre divin, comme 7 celui de la plénitude), sur le rayonnement extérieur et visible de sa gloire, qui le séparent absolument de toute créature.

 

B-                Devant une telle vision, le jeune prophète ne peut que s’effrayer à cause de son indignité et de son impureté. À sa souillure personnelle s’ajoute celle du peuple où il habite. Le séraphin purificateur utilise les charbons ardents de l’autel (Ez 10.2,7) emblèmes de la grâce de Dieu qui ôte et pardonne le péché confessé( v7), et rend ainsi l’homme purifié capable de parler pour Dieu, d’être son porte-parole, son prophète.

 

A’-     Comme à son habitude, Dieu s’adresse à l’homme par une question afin de le responsabiliser. Il n’envoie pas de force le prophète, il lui laisse le choix de répondre ou non à l’appel (v 8). La mission d’Ésaïe paraît terriblement sévère : il devra dénoncer de façon presque sarcastique l’endurcissement du peuple arrivé au point de ne plus pouvoir rien entendre de Dieu. La dévastation du pays, puis des habitants qui resteront (un dixième), sera la conséquence inexorable de cet endurcissement. Dieu ne veut pas perdre le pécheur, mais par ses jugements et avertissements, il cherche à conduire au salut ceux qui peuvent encore l’entendre, « souche qui donnera une sainte descendance » ou une « semence sainte ». Là se trouve annoncée toute l’histoire d’Israël jusqu’à la fin des temps, en passant par le Messie Sauveur et l’émergence d’un Israël selon l’Esprit.

 13 Christ et chérubins.jpg

 

 

Apocalypse 4.6-8 : Les symboles du Dieu Saint

Nous ne connaissons Dieu qui est Esprit, Infini, et Éternel, que par analogie. Or aucune connaissance ne peut nous parvenir que par le moyen des sens. Dieu pour révéler les réalités spirituelles utilise donc des symboles (objets, paraboles, images, visions, etc) perceptibles pour ses interlocuteurs du moment. Les symboles de l’Apocalypse sont puisés dans ceux de l’Ancien Testament que Jean comprenait facilement, mais qu’à notre époque il faut décrypter grâce à la Bible, afin de saisir l’enseignement que Dieu veut nous dispenser (Rm 15.4).

 

En voici deux exemples :

Ap 4.6-8 :« Devant le trône, c’est comme une mer de verre, semblable à du cristal. Au milieu et tout autour du trône, quatre êtres vivants remplis d’yeux devant et derrière.

Le premier être vivant est semblable à un lion, le second est semblable à un veau, le troisième a comme un visage d’homme, et le quatrième être vivant est semblable à un aigle en plein vol.

Les quatre êtres vivants ont chacun six ailes et ils sont remplis d’yeux tout autour et en dedans. Ils ne cessent de dire jour et nuit : Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant qui était, qui est et qui vient ! »

1-                 La mer de verre semblable à du cristal, se retrouve en Ap 15.2, où les vainqueurs de la bête peuvent se tenir debout  et chanter le cantique de Moïse et de l’Agneau.

Ap 21.18  décrit la ville d’or pur de la nouvelle Jérusalem semblable à du verre pur.

Ex 24.10 : les anciens montés avec Moïse sur le mont d’Horeb « virent le Dieu d’Israël : sous ses pieds c’était comme un ouvrage de saphir étincelant, comme le ciel lui-même dans sa pureté. »

     L’ensemble de ces textes insiste sur l’idée de pureté et de transparence de ce lieu, situé sous et devant le trône de Dieu porté par les quatre êtres vivants.

Son qualificatif de mer renvoie à la Mer de bronze ou de fonte de  Rois 23,44 qui désigne le grand bassin des ablutions du parvis du temple, où les sacrificateurs se purifiaient avant d’entrer dans le Lieu-Saint. La cuve des ablutions du Tabernacle du désert avait été fabriquée avec les miroirs des femmes (Ex 38.8), en bronze poli, pour refléter à la fois le ciel même et le visage du sacrificateur qui cherchait à être purifié.

      Ainsi, les vainqueurs de la bête grâce au sang de l’Agneau (Ap 15.2 ; 12.11) peuvent se tenir debout devant Dieu, car ils ont été purifiés (eau de la mer) et justifiés (voir plus loin le rôle des chérubins). Ils sont dans une relation de totale transparence (cristal) avec Dieu, car le péché ne fait plus obstacle entre eux et la sainteté de Dieu, à cause du pardon reçu.

Si la relation de chacun d’eux est transparente avec Dieu, quelles doivent être leurs relations mutuelles entre eux ? Les rachetés, scellés du sceau de l’Esprit (Ap 7.3 ; Ep 4.30) sont appelés à vivre dans la même transparence, la même authenticité de cœur et de conduite pour que par leur amour manifesté dans le pardon mutuel, on puisse reconnaître qu’ils sont disciples de Christ (Jean 13.35).

 

1-     Les 4 êtres vivants

Outre la description des chérubins du temple (Ex 25.19 ; 1 R 6.23-28), de nombreux textes de l’ancien testament nous parlent de ces êtres appelés tantôt animaux (Ez 1.5-14,22,26), tantôt chérubins (Ez 10.1-7), tantôt séraphins (Es 6.1-3), tant leur allure est fantastique, semblable à celle des sphinx qui gardaient les temples et les palais de Babylone.

Tous ces textes de visions présentent les quatre êtres portant sur leurs têtes l’étendue de cristal, ou mer de verre, sur laquelle repose le trône de Dieu, dont ils sont indissociables. Ils assistent Dieu, assis sur son trône en qualité de roi et de juge, dans une œuvre de purification des lèvres du prophète Esaïe, ou d’apposition d’une marque protectrice sur les fidèles de Dieu à Jérusalem (Ez 9.2-4 ; 10.1-7).

Les êtres vivants sont au nombre de quatre pour symboliser que Dieu dans cette œuvre de jugement s’occupe de la terre (Ap 7.1), lieu donné à l’homme en gérance et en habitation (Gn 1.28). Seuls les habitants humains de la terre sont concernés par le jugement de Dieu puisqu’ils sont seuls à avoir péché et à avoir entraîné la terre sous la domination de Satan.

Les nombreux yeux de ces êtres symboliques représentent la faculté de Dieu de discerner les choses cachées, invisibles et spirituelles (2 R 6.17 ; Luc 24.31).

Examinons leurs faces :

Le lion est dans la bible, symbole d’assurance (Pr 28.1, de force (Jg 14.18), de bravoure (2 S 17.10) qui font de lui un héros victorieux (Pr 30.30-31).  Cette qualité de vainqueur confère au lion de Juda, rejeton du roi David, la dignité d’ouvrir le livre aux sept sceaux (Ap 5.5) Ainsi le lion devient-il symbole de la majesté victorieuse de Jésus, qui donne à ses rachetés la victoire sur la bête du péché et de la mort.

Le veau (ou un bovidé) est l’animal des sacrifices d’alliance entre Dieu et l’homme (Gn 15.9 ; Jé 34.18-20) ou celui de l’eau d’expiation et de purification (vache rousse = couleur du sang, Nb 19.2-6).

Ce chérubin rappelle la miséricorde, la compassion, l’amour du Christ qui a donné sa vie et son sang pour le pardon des péchés des hommes, et qui a ainsi scellé alliance avec ceux qui acceptent de bénéficier de ce sacrifice.

L’homme est la seule créature « à l’image de Dieu », donc douée de discernement, d’intelligence, de capacité à choisir ses lois de vie (Pr 12.8 ; 1 Co 2.14-16 ; Dt 30.19-20). Le chérubin à tête d’homme évoque la capacité du Grand Législateur et Juge (Dieu sur son trône) à discerner le bien du mal, à faire le tri, et à décider qui appartient ou non à son peuple.

L’aigle (= rapace, vautour dans la bible) exécute (Es 46.11) avec rapidité (Ha 1.8) le châtiment divin sur les violateurs de la Loi (Os 8.1). Ce chérubin symboliserait la détermination et le pouvoir de Dieu d’éliminer le mal et ceux qui le commettent (Ap 11.18), dernière phase du jugement de Dieu libérateur (Jg 2.16) et réhabilitateur (1R 3.27-28) de son peuple.

 

Ainsi les 4 êtres vivants, porteurs du trône, symboliseraient les qualités que Dieu met en œuvre pour juger les hommes et que l’on retrouve dans Es 33.22, ou Ps 89.15 et 97.2 : justice (lion), miséricorde (veau), équité (homme), droiture (aigle), ou dignité royale du vainqueur de Satan, grâce du pardon acquis par le sacrifice de Jésus, discernement équitable du juge et pouvoir d’exécution des sentences divines.

 

Dès le jardin d’Eden, Dieu a annoncé son plan de salut à l’homme pécheur (Gn 3.24) : un chemin (= Jésus, Jn 14.6) vers l’arbre de vie (= la vie éternelle, Gn 3.22) lui était gardé (= conservé, même mot en Gn 2.15), montré de façon visible par l’épée de la Parole (Hb 4.12), flamboyante du feu et de la lumière de l’Esprit (Ac 2.3-4 ; Jn 16.7-14). Sur ce chemin, le pécheur ne peut éviter de rencontrer les chérubins, c’est-à-dire la justice de Dieu qui lui accorde son pardon s’il accepte le sacrifice de Christ pour lui, et qui lui donne la victoire sur le mal. Le pécheur justifié et purifié peut alors vivre une relation d’authenticité et de transparence avec son Sauveur (Ap 4.6), et avec ses frères rachetés (Ap 15.2) jusque dans la vie éternelle.

 

Il peut aussi répondre à l’appel des quatre êtres vivants en proclamant la sainteté de Dieu. Le Seigneur est trois fois Saint, d’abord parce qu’il est Éternel : « il était, il est, il vient ». L’éternité et l’incorruptibilité lui appartiennent en propre et le mettent totalement à part de la création soumise à la mort. Il est aussi trois fois saint, car il est Créateur (Dieu le Père), Sauveur (Dieu le fils) et Consolateur (Dieu l’Esprit).

 

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-                     A une époque où on aime se représenter Dieu comme un Père et un Ami, avons-nous encore conscience de sa sainteté, de sa souveraineté, de sa transcendance, qui le séparent de nous ? N’y aurait-il pas quelque chose à revoir à ce sujet dans nos liturgies de culte ?

 

-                     La réponse à notre vocation de « porte-parole » de Dieu s‘accompagne-t-elle de l’humilité et du sentiment d’indignité d’Ésaïe devant la sainteté de l’Éternel ?

 

-                     Comme le peuple d’Israël au temps d’Ésaïe, notre endurcissement nous empêche-t-il d’entendre les appels au salut que Dieu nous lance dans les Ecritures ? De quoi devons-nous être purifiés pour faire partie du reste spirituel et saint d’Israël ?

08:00 Publié dans Dieu | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

Je suis un membre de l'Eglise adventiste du septième jour de Madagascar

On constate aujourd'hui, au sein de notre église qu'on ne tient pas beaucoup compte de ce caractère de Dieu c'est à dire sa sainteté. ceci se reflète par exemple par les bavardages pendant le culte ou bien par notre façon de nous habiller quand on entre dans l'église. je pense que cette leçon arrive à point nommé.
Notre réponse
Merci pour votre commentaire. Nous oublions en effet trop souvent que notre tenue dans l'église est le reflet de notre attitude intérieure devant Dieu. Nous avons trop mis l'accent sur l'amour et la fraternité de Jésus, et cela a émoussé notre conscience de la présence d'un Dieu qui est tout Autre, que nous devons respecter, en mesurant notre petitesse d'hommes et de femmes pécheurs, dépendant de sa grâce.

Écrit par : FY | 03/02/2012

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