28/02/2025
Étude n°10 Job 1 à 2.10 Règles de l’engagement du combat (08 03 25)
Étude n°10 Job 1 à 2.10 Règles de l’engagement du combat (08 03 25)
(De La Tour, 17è, Le prisonnier (ou Job) et l’Espérance)
« Le Fils de Dieu est apparu afin de détruire les œuvres du diable »1Jean 3.8b
Observons
Le contexte
Les chapitres 1 et 2 servent de "prologue" et introduisent le livre. Ils forment une unité‚ bien définie. D'abord parce que c'est un récit en prose, un peu à la manière d'un conte qui est "rapporté" par une tierce personne, l'auteur. Dans les chapitres qui suivent, dès le chapitre 3, ce sont les dialogues en vers qui dominent jusqu’à la reprise du récit en prose au chapitre 42.7.
Les chapitres 1 et 2, donc, nous font savoir que tous les malheurs qui s'abattent sur Job sont dus à l'opposition de Satan à Dieu, dans une lutte pour la possession du cœur de l'homme. Chacun joue un rôle bien défini. Dieu est le défenseur, il croit en la bonne foi de Job et le soutient devant Satan qui, lui, est l'accusateur, l'opposant. C'est justement ce que veut dire son nom.
Le texte
Le déroulement du récit peut se comprendre en trois points :
- Dieu est heureux parce qu'un être humain l'aime vraiment, sincèrement et lui est fidèle ; il n'y a personne comme Job (1.8 ; 2.3).
- Satan soutient que Job n'aime pas vraiment Dieu, mais recherche plutôt les avantages dont il est comblé : "Est-ce pour rien...?" (1.9-12 ; 2.4, 5).
- Le témoignage de la vie de Job : il est fidèle à Dieu, il souffre et vit sa foi malgré son dénuement progressif et les sarcasmes de sa femme (2.1-10). (Histoire de Job, manuscrit roman à Florence)
Comprenons
Le livre n'a pas l'intention de résoudre le problème du malheur, mais il nous fait réfléchir sur la souffrance. Les deux premiers chapitres nous parlent du croyant qui vit dans la détresse, et médite sur sa situation, à la lumière de la révélation du monde spirituel qui coexiste avec le terrestre.
Le reste du livre développera des discussions sur le sujet sous forme de dialogues entre hommes ignorants de cette révélation.
Est-ce pour rien que Job craint Dieu? (1.9) Satan met en doute non pas le service, la piété‚ ou la fidélité, mais simplement les mobiles, les raisons de l’attachement de Job à Dieu. Satan demande à Dieu si Job l'aime vraiment, ou s'il lui est fidèle à cause des avantages qu'il en retire. La Bible dit : "Cet homme était le plus fortuné de tous les fils de l'Orient" (1.3), c'est pourquoi Satan argumente : « C'est trop rentable de te servir pour ne pas le faire. Mais si les "avantages" disparaissaient, si Job se retrouvait sans richesse, sans famille, seul, malade et sans protection, serait-il toujours fidèle? »
L'autre aspect que le récit souligne clairement est le fait que Job était un bon croyant. Cette idée est exprimée avec force : « un homme intègre et droit », et encore plus « qui craignait Dieu et s'écartait du mal ». L’expression revient trois fois dans le récit (1.1, 8 ; 2.3) ; voir en 1.5 ce qu’elle signifie : il offrait chaque matin un holocauste pour chacun de ses fils, à cause des fautes qu’ils avaient pu commettre.
Alors on peut se poser une autre question : est-ce qu'un croyant fidèle peut souffrir? Évidemment, on répondra oui. La raison pour laquelle le texte insiste tellement sur la droiture et la fidélité de Job est que la réponse n'est pas si évidente. En réalité la question veut dire : cela est-il possible, normal, juste qu’un croyant fidèle souffre ? L'idée était communément admise dans l’Ancien Testament que le juste devait bénéficier de la protection et des bénédictions de Dieu, et que le mal devait lui être épargné. De nombreux textes, dans l'Ancien et le Nouveau Testament, sont souvent interprétés dans ce sens : le mal que l'on subit est une punition pour un péché commis personnellement. Ce sera l’argument des amis de Job, qu’il repoussera avec force. Mais encore aujourd’hui, face au malheur, le croyant se demande souvent : pourquoi moi? Ce qui suppose : je n'ai rien fait pour le mériter. Et, par conséquent, cela suggère l'idée que l'on souffre parce que l'on a fait quelque chose de mal.
En effet, le risque de croire que l'on a des droits sur Dieu existe. Le croyant peut croire qu'il a des acquis, des droits sur Dieu à cause de sa fidélité ou du moins parce qu'il pense être meilleur ou plus fidèle que les autres. Bien au contraire, le récit nous apprend que Job souffre justement parce qu'il est fidèle ! Il nous fait voir l'injustice du mal et la méchanceté du péché qui guettent le croyant intègre et fidèle, car "votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer. Résistez-lui, fermes dans la foi, sachant que les mêmes souffrances sont réservées à vos frères, dans le monde". (1 P 5.8, 9 TOB) (Job au pouvoir de Satan Miniature 15è)
Job dénonce la foi fondée sur une sorte de commerce, "donnant-donnant" dans les cultes ou dans la pratique, grâce à laquelle on gagnerait des mérites. Cette idée motive le rejet de la situation par la femme de Job. Pour elle, il est inutile de croire en Dieu si l’on souffre injustement. Sa foi ne connaît pas la gratuité de l’amour, et reste attachée à l’apparence matérielle et sociale. Privée de ces appuis visibles, la foi de la femme de Job s’évapore. Job au contraire voit au-delà de la situation matérielle aussi douloureuse soit-elle, et s’appuie sur ce qu’il sait de Dieu : un Dieu qui donne et qui peut ôter sans que l’homme ait à lui en tenir rigueur (1.21, 22 ; voir 2.9, 10). Cette conception d’un Dieu de qui tout procède, bien comme mal, est habituelle chez les hommes de l’Ancien Testament : puisque Dieu est Unique, Créateur et Tout-Puissant, Il est à l’origine de tout ce qui existe.
Le personnage de Job ne connaît pas l’existence de Satan, l’Adversaire de Dieu, et l’Accusateur des fidèles. Il ne sait pas qu’il est l’enjeu de sa lutte contre Dieu. Il faudra attendre la révélation de Jésus-Christ pour comprendre un peu mieux qui est Dieu et quel est son rôle dans la souffrance humaine. Le récit de ce prologue de Job devient alors une prophétie du dépouillement et de l’incarnation de Dieu en Jésus-Christ (Phi 2. 6-8).
Le texte plaide pour la pureté d'une foi qui ne demande pas de comptes à Dieu, une foi vraie dans un Dieu grand, juste et bon, malgré toutes les apparences contraires. "À la sublimité de la grâce correspond la gratuité de la dévotion" (TOB p. 1466).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quand je souffre, moi ou l'un de mes proches, quelles sont mes questions ?
- Où est-ce que je cherche la réponse à ces questions ? Dans la philosophie, les courants de pensée coutumiers de ma civilisation, l’Ancien Testament, l’exemple de Jésus-Christ, la culpabilisation, la psychologie ? Qu’est-ce qui m’aide à comprendre, accepter et surmonter ma souffrance ?
- Est-il important de savoir que ce que nous vivons se situe dans un contexte beaucoup plus large, notamment la lutte cosmique entre le bien et le mal ? Est-ce que cela change réellement quelque chose à la douleur et à la souffrance que nous ressentons ? Utiliseriez-vous ces données pour consoler quelqu'un ? Comment vous y prendriez-vous?
- Comment est-ce que je réagis à la suppression de mes « avantages acquis », de mon confort matériel, à la disparition subite de l’un des miens ? Ma foi en Dieu en est-elle ébranlée, ou renforcée ?
- Quelle est ma motivation pour aimer et servir Dieu fidèlement ?
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21/02/2025
Étude n°9 : Esaïe 14.12-15 ; Ezéchiel 28.12-19 Le conflit cosmique (01 03 25)
Étude n°9 : Esaïe 14.12-15 ; Ezéchiel 28.12-19 Le conflit cosmique (01 03 25)
« Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance, celle-ci t’écrasera la tête et tu lui écraseras le talon » Genèse 3.15
Les textes d’Esaïe et d’Ezéchiel se complétant l’un l’autre, nous vous proposons l’étude de chacun d’eux.
Observons
1- Esaïe 14.12-15
Le contexte v 1-11 : Chant funèbre sur le roi de Babylone :
1-3 : Annonce du rétablissement d’Israël après l’exil à Babylone
4-11 : Annonce de la mort du roi de Babylone, réduit à la pourriture (v 11), pour la joie des opprimés (v 7-8) et sous les sarcasmes virtuels du séjour des morts (9-10).
Le texte : 12-15 : Chant funèbre sur « l’astre brillant »
12 : tombé du ciel (Gravure de G.Doré 19è)
13 : à cause de son ambition orgueilleuse
14 : et de sa prétention à être « semblable à Dieu ».
15 : Conséquence : sa chute dans le séjour des morts.
Le chapitre se poursuit (v 16-23) par le tableau de la ruine désastreuse et définitive de « Babylone », ville réelle et ville symbolique.
Comprenons
Dieu soulève dans ce texte prophétique un coin du voile sur la question de l’origine du mal sur la terre. Il est nécessaire pour une compréhension plus claire de ce mystère, de joindre à cette prophétie celle d’Ezéchiel 28, (dont vous pouvez trouver une étude à la suite de cette note), et la prophétie de Jean dans l’Apocalypse (12.3-10).
A- Dans un premier temps, décryptons les personnages de la prophétie d’Esaïe.
Sous la figure de rois ennemis d’Israël, ceux de Babylone et de Tyr, les deux prophètes de l’Ancien Testament dévoilent la personnalité et le sort de la puissance adversaire de Dieu, qui a manipulé ces rois. Ainsi, dans les deux textes le chant funèbre des deux rois terrestres se poursuit par la prophétie de la chute du « roi » spirituel qu’est Satan.
A quoi reconnaît-on dans notre texte le glissement du roi terrestre à l’être céleste ?
Esaïe nomme le roi de Babylone, « l’oppresseur, le tyran », juste après l’exclamation « Quoi donc ? » (ou « Comment »), traditionnellement employée pour débuter une lamentation (Lam 1.1 ; Ez 26.17 ; 2 Sam 1.19, 25, 27). Il décrit l’état d’humiliation et de pourriture dans la mort de ce roi terrestre dans deux images contrastées : les sarcasmes qui l’accueillent dans un séjour des morts virtuel, et la décomposition physique réelle de son corps dans la terre (v 9-11). Puis Esaïe reprend tout à coup l’exclamation « Quoi donc ? », pour parler d’un autre personnage de dimension céleste, nommé « astre brillant » (porteur de lumière, Lucifer en latin) dont le roi terrestre serait un « type », une allégorie. Cet être tombe du ciel (Jésus le nommera Satan dans Luc 10.18), où il a un trône parmi les étoiles de Dieu (Ap 1.20 = les anges). Son ambition n’est pas terrestre mais spirituelle : ressembler au Très-Haut. Tous ces détails, comme ceux du texte parallèle d’Ezéchiel 28, nous avertissent qu’il s’agit d’un être qui dépasse nos limites humaines. L’apôtre Jean dans Ap 12.9 apporte un complément à ces tableaux : « Il fut précipité le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre habitée, il fut précipité sur la terre (= Es 14.12) et ses anges furent précipités avec lui. »
Jean encore (Ap 12.7), nous permet de comprendre l’objectif de Satan d’être semblable au Dieu Très-Haut : « Il y eut guerre dans le ciel, Michel et ses anges combattirent le dragon. » On vient de voir que ce dragon est une image qui désigne Satan. Contre qui s’élève-t-il ? Contre Michel dont le nom signifie justement « Qui est semblable à Dieu ? » Ce nom est employé quatre autres fois, toujours dans un contexte de combat dans le monde céleste, dans Daniel 10.13, 21, et 12.1, dans Jude 9. Il désigne un être céleste, chef protecteur et libérateur du peuple de Dieu, vainqueur du diable à propos de Moïse (Ju 9). Paul nous donne la réponse à la question que pose son nom : Phi 2.6 : « Jésus-Christ dont la condition était celle de Dieu, n’a pas estimé comme une proie à arracher d’être égal à Dieu », au contraire de notre Astre Brillant qui incitera les hommes à l’adorer sous la forme de la Bête, dont ils chanteront les louanges en disant « Qui est semblable à la Bête ?» (Ap 13.4). Col 1.15 : Christ est l’image du Dieu invisible.
Ainsi l’ambition de Satan a été de prendre la place de Christ, sur « la montagne de la Rencontre » (v 13, symbole du sanctuaire divin (le sanctuaire terrestre à son image, fut appelé « Tente de la Rencontre » entre Dieu et son peuple). La prétention de Satan a été de supplanter le Christ dans son œuvre auprès des hommes et de l’empêcher ainsi de sauver l’humanité, en la soumettant à sa tyrannie, comme les rois de Babylone et de Tyr l’ont fait pour Israël.
Les trois prophètes annoncent en chœur la conséquence de cette prétention d’usurpation : la chute sur la terre, puis la destruction définitive. Satan n’a plus le pouvoir de séduire les êtres célestes (Ap 12.8), depuis que par le don de sa vie (Ap 12.10) Christ leur a prouvé son amour pour les hommes, et par-là même a révélé les mensonges de Lucifer. N’ayant plus accès au monde des anges, Satan se rabat sur les hommes qu’il tente de séduire et tourmente, mais les prophètes ont vu sa disparition définitive, dont la chute de Babylone et de Tyr sont les symboles (Es 14.15-23 ; Ez 28.19).
Ce mouvement d’ascension jusqu’à Dieu, par orgueil et amour de soi, puis de chute dans la mort éternelle, est exactement à l’opposé du mouvement de Christ (Phi 2.6-8) : en effet, du même point de départ, le ciel et la présence de Dieu, Christ descend vers les hommes, s’incarne et meurt volontairement pour leur donner la vie éternelle, par amour des autres et non de lui-même. Et cet abaissement volontaire est suivi d’une glorification éternelle, dont il ouvre la perspective à ceux qui le suivent.
B- Quels sont les effets pour nous de cette lutte de Satan contre Christ ?
Comme Paul le dit en Rm 5.18, l’être humain en général, l’Adam que je suis au naturel, en écoutant la voix séductrice de Satan : « Vous serez comme des dieux ! » (Gen 3.5), se rend esclave de sa tyrannie et nourrit dans son cœur des désirs égoïstes et orgueilleux de puissance, de domination et de gloire. Il cherche à avoir la vie éternelle par ses propres efforts et ses mérites, selon la parole du Serpent (Gn 3.4) : « Vous ne mourrez pas du tout ! ». Par là, sans en prendre conscience il se sépare de Dieu, du Dieu de la Vie, et il court vers la mort (Rm 5.18a). On peut le comparer au nomade du désert qui néglige l’humble source d’eau à ses pieds, pensant trouver une eau plus abondante plus loin, et qui s’enfonce dans l’aridité mortelle du désert.
La Bonne Nouvelle de Jésus, déjà prophétisée par Esaïe et Ezéchiel, c’est que Christ est la Vie. De l’élévation la plus haute, il s’est abaissé volontairement (Phi 2.6-9), il s’est dépouillé de son vêtement divin, glorieux et puissant, et a revêtu le vêtement de chair de notre nature humaine, pour permettre à l’humain, l’Adam que je suis, d’avoir la vie éternelle ; il a donné sa propre vie d’homme innocent, il a pris sur lui notre nature pécheresse et l’a fait disparaître sur la croix dans sa mort (Col 2.14), l’affranchissant ainsi de l’emprise de Satan (Ap 12.10). Alors que Satan nous entraîne avec lui vers la mort, Christ en ressuscitant dans un corps humain régénéré par l’Esprit, nous entraîne avec Lui vers la Vie éternelle (Rm 5.18b).
Ce texte d’Esaïe 14.12-15 nous dévoile à la fois l’origine du mal qui existe hors de nous et en nous (Ja 1.14-15) et sa fin définitive (v 15). Jésus et les prophéties du Nouveau Testament révèlent comment cette fin se réalise en nous et hors de nous. C’est un message d’espérance qui soutient la foi et la marche terrestre de ceux qui s’appuient sur le Christ. La grâce de Dieu leur permet de s’approprier ces promesses et de se tenir debout devant Lui, dans l’assurance que les épreuves actuelles auront une fin définitive au retour de Christ (1 Pi 4.13 ; Ap 20.10, 15).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comment est-ce que je participe au péché de Satan de vouloir être semblable à Dieu, de chercher à prendre la place de Christ pour avoir la vie éternelle ? Quelles sont mes ambitions profondes, et quels moyens utilisé-je pour les satisfaire ? Quelle espérance à ce sujet me donne cette prophétie d’Esaïe ?
- Ai-je fait mienne la bonne nouvelle du salut par le don de la vie de Jésus ? Qu’est-ce que cela change en moi et dans mon comportement, dans ma relation avec Dieu, avec moi-même et avec les autres ?
- Comment est-ce que je réagis aux humiliations ou aux échecs de ma vie ? Quelles promesses bibliques m’aident à en faire des occasions de rebondir et de rendre gloire à Dieu ?
- De quels vêtements d’orgueil est-ce que je me drape encore ? Comment les abandonner ?
2- Etude du texte d’Ezéchiel 28.11-19
Observons
Le contexte : Au ch 28, le prophète prononce deux oracles sur le roi de Tyr. A cause de son auto-déification, le roi mourra vaincu par des étrangers (v 1-10), envoyés par Dieu pour lui rappeler sa condition de créature humaine. Le second oracle constitue notre texte, et porte le regard au-delà du roi terrestre de Tyr.
Le texte :Trois parties :
a) v 12b-14 : Situation privilégiée du « roi de Tyr »
b) v 15-18a : Péché du « roi » et ses premières conséquences
a') v 18b-19 : Déchéance totale et définitive du « roi ».
A- La situation du « roi » est privilégiée à cause : - des lieux : Eden, jardin de Dieu (13), montagne sainte de Dieu, parmi les pierres ardentes (14,16); - de la nature du « roi » : créature magnifique (13, 14b, 15), chérubin protecteur (14, 16), rempli de sagesse, de beauté (12), et d’intégrité (15); - de sa fonction : mettre le sceau à la perfection (12).
B- Son péché, l’injustice trouvée en lui (15), vient de l’importance de son commerce qui l’a rempli de violence (16), de sa beauté qui lui a donné de l’arrogance (17a) et de sa splendeur qui a corrompu sa sagesse (17b). La multitude de ses fautes et sa conduite injuste ont fini par profaner sa sainteté (18a). Les deux premières conséquences de ce péché sont l’exclusion de la montagne de Dieu et des pierres ardentes, et le rejet sur la terre en spectacle aux autres rois (16b, 17b).
C- La prophétie prédit au « roi » une autodestruction totale par le feu (18b) et un anéantissement définitif (19).
Comprenons
Le contexte : la première prophétie sur le roi de Tyr introduit la seconde sur le chérubin céleste dont le roi terrestre est le « type »: par son auto-déification, il reproduit le péché de celui qui est devenu l’Adversaire du Seigneur.
Le texte : Le vocabulaire de cette prophétie fait du roi un personnage céleste :
- La sainte montagne de Dieu désigne dans la Bible la sphère spirituelle divine par opposition à la sphère matérielle terrestre. Dans ce domaine spirituel, conventionnellement appelé « ciel », splendeur, éclat, magnificence et gloire sont exprimés par l’abondance des pierres précieuses.
- Les pierres ardentes font allusion aux charbons ardents, au feu de l’autel devant Dieu (Ez 1.13 ; 10.2), pour désigner l’éclat de la sainteté divine et des créatures angéliques qui l’entourent.
- Les chérubins désignent chez Ezéchiel et Jean, les êtres en contact direct avec Dieu, bases de son trône (Ez 1.5-14,26 ; 10.2, 14-15 ; Ap 4.6-8). Ils seraient des créatures représentant concrètement des qualités que Dieu met en œuvre dans son action de gouvernement et de jugement, œuvre symbolisée par le trône.
Le chérubin, garde des sceaux de Dieu, participait à ses décisions. Comment en vint-il à ambitionner de prendre la place de Dieu (Ez 28.2 ; Es 14.13-14) ? Le texte suggère qu’au lieu d’accepter sa condition de créature et de serviteur, il s’est enorgueilli de ses responsabilités et de sa beauté (16,17) ; il s’est révolté contre celui dont il briguait la place, Michel (Ap 12.7), dont le nom hébreu signifie « Qui est comme Dieu ? » ; Christ porte ce nom comme chef des armées angéliques (Dn 10.13,21) dans sa lutte contre l’Adversaire (Ap 12.7) qui prétendit « être comme Dieu » (Es 14.14).
- La défaite annoncée par Ezéchiel (v 16) et reprise par Jean (Ap 12.9) eut lieu lorsque Christ prouva aux anges, par sa vie terrestre, sa mort et sa résurrection, l’amour inconditionnel de Dieu, contesté par Satan. Celui-ci, n’ayant plus le pouvoir de convaincre les anges, fut « précipité » et cantonné à la terre (Ez 28.17) où, depuis lors, il cherche à entraîner les hommes dans sa révolte (2Pi 5.8).
- Au v 18, Ézéchiel révèle la fin de son pouvoir : Satan sera l’auteur de sa propre destruction et entraînera dans la désolation et l’épouvante de l’anéantissement ceux qui l’auront suivi (Ap 20.10).
Les trois prophètes, Ésaïe, Ézéchiel, et Jean, sous des formes diverses ont la révélation des dessous de l’histoire de la terre : elle est le théâtre du conflit qui oppose Satan à Dieu, dont la victoire est déjà acquise par Christ, mais doit être reconnue par les hommes, comme elle le fut par les anges (Ap 12. 12). (G Doré : Satan déchu)
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Le péché de Satan s’est répété depuis Adam et Eve, individuellement et collectivement. Le pouvoir, les capacités, les responsabilités, la beauté, la gloire, la connaissance scientifique ou technique, poussent les hommes à ignorer leurs limites et à se croire supérieurs, voire divins. A mon niveau de responsabilité sociale, familiale ou ecclésiale, n’ai-je pas tendance à chercher à me valoriser, à cultiver l’ambition de briguer une place supérieure, hors de mes qualifications ? Comment rendre Christ vainqueur en moi de ces tentations ? (Ph 2.3-11).
- Toute ma vie peut être l’occasion de démontrer aux hommes que Satan est vaincu par Christ ! Pour cela je dois être conscient de ce qui guide mes choix : le service de Christ et du prochain, ou le désir de briller et de dominer ?
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