14/02/2025
Étude n°8, Ephésiens 1.3-14 Libre arbitre, amour et providence divine (22 02 25)
Étude n°8, Ephésiens 1.3-14 Libre arbitre, amour et providence divine (22 02 25)
« Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté, son dessein bienveillant…de réunir sous un seul chef le Christ, tout ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre. » Eph 1.9-10
Observons
- v 3 En quoi consiste l’introduction du texte ? Relever les répétitions dans ce verset.
- Par quoi pouvons-nous discerner les 4 étapes du texte ? Comment est construit chacun de ces 4 paragraphes ? Relevez les sujets des verbes, les répétitions d’un § à l’autre, les buts exprimés. Où se trouve défini le salut ?
- Quels sont les dons de la grâce divine ? A quoi prédestine-t-elle les hommes ?
- Comment comprendre au v 10 la réunion de toutes choses en Christ ?
- Distinguer la chronologie du plan du salut dans ce texte.
Comprenons
Paul a construit sa lettre en deux grandes parties : un exposé des vérités du salut en Jésus-Christ (ch 1-3) et une exhortation à les démontrer dans une vie chrétienne conséquente (ch 4-6). On y retrouve développée avec exaltation la pensée du discours d’adieu de Paul aux anciens d’Ephèse (Ac 20).
Après les salutations, Paul entame une longue louange à Dieu où en une seule phrase il énumère les bénédictions de la grâce divine.
Après un cri de louange qui répète trois fois le mot « béni ou bénédiction » en un seul verset (3), quatre moments sont introduits par l’expression « En lui » (= Christ) : v 4,7,11,13. Chacune de ces parties est construite de la même façon :
a) l’œuvre de Dieu pour nous : 4-5a ; 7-8 ; 11a ; 13
b) selon son dessein bienveillant : 5 ; 9 ; 11b ; 13c-14a
c) dans le but …que nous célébrions sa gloire (6 ; 12 ; 14c), que Christ réunisse tout en lui (10), que soit accomplie la rédemption de tous les élus (14ab), juifs (nous, v11-12) et païens convertis (vous, v 13-14).
Dès le début de sa lettre, Paul manifeste sa reconnaissance pour
a-l’œuvre de Dieu en notre faveur. C’est une œuvre de bénédiction (v 3), donc pour le bien des bénéficiaires, spirituelle, qui concerne donc la relation de Dieu avec l’homme. Elle vient des lieux célestes (voir aussi 2.6), c’est-à-dire du monde invisible de la présence éternelle de Dieu, avec qui elle nous met en contact, nous qui vivons dans le monde visible de la terre. Ne cherchons surtout pas à localiser matériellement cette expression, mais voyons-y une invitation à comprendre les bénédictions de Dieu dont va parler Paul, comme des bienfaits concernant notre salut.
Dieu dans son amour a d’abord élu (= choisi, v 4) ses enfants, il les a prédestinés à l’adoption (5). Cette élection ne vient pas d’un quelconque mérite (foi, sagesse, bonnes dispositions du cœur, bonne éducation ou bonne conduite, etc.) de l’homme, mais uniquement de l’amour et de la bienveillance de Dieu (Dt 7.7-8). La prédestination dont il est question ici n’est que positive : Dieu a formé dès les origines le projet et le plan de sauver ses créatures séparées de lui par le péché : grâce à Jésus-Christ, elles peuvent redevenir ses enfants. Il les « adopte » comme tels, volontairement ; esclaves du péché, il les libère en les rachetant (sens du mot « rédemption », v 7), en les sauvant de la mort éternelle.
Paul utilise ici la métaphore de l’affranchissement de l’esclave dans l’antiquité. Le prix de ce rachat de l’esclavage du péché, c’est le don de sa vie (symbolisé par le mot « sang », v 7) que Jésus-Christ a fait sur la croix , Christ mourant à la place et en faveur du condamné à mort qu’est chaque pécheur (voir l’épisode de la substitution de Jésus à Barabbas (Mt 27.17, 20-21).
Situé au centre du texte (v 7) le salut en et par Jésus-Christ est le point le plus important de l’œuvre d’amour de Dieu pour les hommes. Ce rachat libérateur du péché est la manifestation du pardon des péchés (7) offert par Dieu à celui qui se repent (voir le larron sur la croix, Luc 23.43). Il permet au repenti d’avoir accès à toute la richesse ou l’abondance de la grâce de Dieu dont il a besoin quotidiennement pour marcher en communion avec Lui. Dans sa grâce, Dieu donne au repenti la sagesse (8), ou compréhension des choses de l’Esprit (1 Co 2.13), et l’intelligence ou discernement de leurs applications pratiques (Col 1.9-10).
v 9-10 : Autre bénédiction de Dieu (v 9) : il révèle sa volonté de salut éternel en Jésus-Christ, son désir de réunir, de réconcilier (Col 1.20) toutes choses (Mt 17.11 ; Mal 3.23) terrestres (= les hommes, ou les choses matérielles, concrètes) et célestes (= les anges de Dieu,1.21 ; 3.15, ou les choses spirituelles, immatérielles). Dieu fait connaître son désir de rétablir la communication entre toutes ses créatures par son Fils Jésus qui en lui-même par sa double nature lie la divinité à l’humanité, l’invisible au visible. On peut aussi comprendre que Dieu désire que dans la vie de l’homme, le spirituel imprègne le concret du quotidien, que sa présence invisible transparaisse dans la vie visible dès maintenant, avant que l’union en Lui soit parfaite dans le Royaume de Christ rétabli à la fin des temps (v 10)
Par-là, Dieu met à part (11), ou sanctifie ses serviteurs, les Juifs qui vivaient déjà dans l’espérance du Messie (12) et les païens qui ont la foi en la Parole de vérité(13) qui leur est annoncée : tous reçoivent le sceau de l’Esprit (2 Co 1.22). Aux uns et aux autres ce sceau garantit l’appartenance à Dieu (Rom 8.16), l’héritage de la vie éternelle et le travail de sanctification qu’opère l’Esprit dans les cœurs et la vie des croyants (2 Co 3.18). C’est le sceau de l’Esprit, sa présence dans le cœur des croyants, qui leur permettra de subsister dans les temps difficiles de la fin (Ap 7.3) et de se distancer des impiétés du monde (Ap 18.4).
b-Toutes ces bénédictions, Dieu ne les dispense pas au coup par coup, en s’adaptant aux circonstances. Il les a préparées d’avance dans sa pré-science, dès la fondation du monde (v 4), dans un dessein bienveillant (5, 9), selon un plan établi volontairement et non sous l’influence des événements. Il ne s’agit pas ici de « prédestination », les uns pour le salut et les autres pour la perdition comme Calvin l’a cru. Paul insiste par ce « dessein bienveillant » sur la bienveillance de Dieu envers les hommes pour qui il a prévu d’avance le seul moyen possible de sauvetage, dans le cas d’un naufrage dû à l’usage erroné de la liberté de l’homme. Ce sauvetage s’est réalisé en Jésus-Christ et s’accomplira définitivement dans la « plénitude des temps» (v 10 et Rom 8.19-21, 23) pour ceux qui l’auront saisi.
c-Paul, enfin, par trois fois nous indique le but de toutes ces bénédictions : Dieu désire que ses enfants, élus, rachetés, pardonnés et sanctifiés par l’Esprit célèbrent la gloire de sa grâce (6, 12, 14). Cette expression réunit tout ce que le chrétien est appelé à refléter dans sa vie : la miséricorde ou bonté (Ex 33.18-19), la sainteté, l’amour de Dieu qui ne cesse de pardonner et de transformer celui qui croit en lui. Celui-ci devient une lettre de Christ écrite par l’Esprit (2 Co 3.3) pour que tous ceux qui la lisent croient en Jésus-Christ, le Sauveur et Seigneur (Jean 17.23 ; Mt 5.16)
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Ai-je conscience des bénédictions spirituelles dont parle Paul ? Me transportent-elles de la même joie et du même amour pour mon Sauveur que lui ? Laquelle de ces bénédictions me semble étrangère à ma vie ? Qu’est-ce qui m’empêche d’en jouir pleinement ?
- La pré-science ou pré-vision de Dieu à mon sujet me trouble-t-elle ou m’apaise-t-elle ? Comment la concilier avec ma liberté de choix ? Implique-t-elle une détermination de ma vie, une soumission à mon « destin », ou me permet-elle de me confier en toutes choses dans l’amour prévoyant de Dieu ?
- Comment ma vie manifeste-t-elle le sceau de l’Esprit que j’ai reçu à mon baptême ? Comment dans tout ce que je fais, pense et dis, glorifier Dieu, manifester son amour inconditionnel et gratuit ? Que signifie pour moi «d’être scellé par l’Esprit », Ap 7.3 ?
- Quel but Paul assigne-t-il à la vie du croyant ? Est-ce le sens que je donne à ma vie ? Quelles réorientations ai-je à examiner et à suivre ?
08:01 Publié dans Amour et Justice de Dieu 1 tri 25 | Lien permanent | Commentaires (0)
07/02/2025
Étude n°7 Apocalypse 20.1 à 21.8 Le problème du sort de Satan (15 02 25)
Étude n°7 Apocalypse 20.1 à 21.8 Le problème du sort de Satan (15 02 25)
« Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses auront disparu. » Ap 21.4
Nous empruntons pour cette étude de nombreux extraits du livre "Le message d'espérance de l'Apocalypse" d'E. Zuber (ed. BOD)
Observons
Le contexte
La première partie de l’exécution des jugements se situe sur terre (ch 19) : Au retour de Christ, les élus participent au festin des noces de l’Agneau (19.6-9), tandis que les impies et le duo des puissances terrestres responsables des maux terrestres (bête et faux prophète, 19. 20) disparaissent dans le festin des oiseaux et l’étang de feu(19.17-21).
Reste à régler le sort définitif de l’Adversaire de Dieu, et à mettre fin au grand conflit pour la gloire de Dieu.
Le texte (20.1 à 21.8)
Assez long, il est constitué de 3 parties :
1- les mille ans :
a) l’emprisonnement de Satan (20.1-3)
b) le jury des élus (20.4-6)
a’) le dernier combat et l’anéantissement de Satan (20.7-10)
2- le jugement dernier des impies (20.11-15)
3- la nouvelle Jérusalem ou la consommation de l’union de Christ et son épouse (21.1-8)
Les deux premiers tableaux sont liés par les mots : mille ans (6 fois) trône (3 fois : v 4, 11,12), juger (2 fois : v 4, 13). Ce lien permet de penser qu’il n’y a pas d’ordre chronologique dans la présentation de ces deux tableaux : le jugement dernier des impies par les élus est annoncé dans la partie centrale du tableau des mille ans (v 4a), et développé ensuite, en parallèle du sort de Satan. Dans notre logique nous aurions placé ces tableaux ainsi : 1-a), 1-b), 2-, 1-a’, 3-.
Le troisième tableau est lié aux précédents par les expressions : seconde mort (20.6, 14, 21.8) étang de feu (20.10, 14, 15, 21.8), trône (21. 3,5 ).
(Miniature du 15è : la Jérusalem terrestre et la Jérusalem céleste)
Comprenons
1- Les mille ans
a) l’emprisonnement de Satan (20.1-3)
Après l’élimination des impies, hommes de toutes catégories, et de leurs puissants (Bête et faux prophète), l’ange « qui avait la clé de l’abîme » s’en prend au grand responsable du mal, Satan lui-même, identifié comme le dragon, le serpent ancien, le diable (v 2).
L’abîme est considéré dans la Bible comme le lieu profond et insondable où se trouvent les démons, et dans lequel ils ne veulent pas retourner, car en y étant jetés, ils n’auraient plus d’occasion de nuire sur terre. C’est ainsi que les démons du Gérasénien guéri par Jésus préfèrent aller dans un troupeau de pourceaux plutôt que de retourner dans l’abîme où ils n’auraient plus de pouvoir (Lc 8.31-32). L’abîme est devenu ainsi synonyme du « séjour des morts », puisque les morts n’y ont plus aucun pouvoir (Ecc 9.5-6,10).
Enchaîner Satan, le jeter dans l’abîme, et l’y sceller, c’est donc lui ôter toute faculté de nuire, tout pouvoir sur la terre. C’est d’autant plus compréhensible, que toute vie a été détruite sur terre (v 5), de sorte qu’il ne peut plus agir sur les nations et les personnes.Celui qui a la clé de l’abîme est le Christ lui-même qui « a les clés de la mort et du séjour des morts » (Ap 1.18). Toutes ces images contribuent à la révélation de la toute puissance de Christ, qui s’est rendu maître de l’Adversaire à la croix, et qui maintenant exerce les pleins pouvoirs sur lui. Il limite toutefois son emprisonnement et son isolement à la durée de mille ans, période qu’on a coutume d’appeler le "millénium". Ce terme n’est pas biblique,et étant donné ses mauvaises interprétations dues à la méconnaissance du texte, il faut éviter de l’employer.
Les mille ans sont-ils littéraux ou pas ? Peu importe ! L'expression répétée 6 fois dans le passage, suggère que c'est un temps nécessaire pour régler le sort de Satan (6 = chiffre de l'imparfait, de l'impie par rapport au 7, chiffre de la perfection ou plénitude divine); et pour juger les mécréants, c’est-à-dire faire constater aux élus la justice et l'amour de Dieu à leur égard. Les élus peuvent reconnaître que les impies n'auraient pas supporté l’éternité avec Celui qu'ils ont rejeté toute leur vie. Dieu ne s'impose à personne.
Ainsi s’achève la partie terrestre des jugements. Ce qui suit sera situé au ciel, pendant les mille ans de purification de la terre par le feu, dont parlait Pierre (2 Pi 3.10) : « La terre avec les œuvres qu’elle contient sera consumée ».
b) le jury des élus (20.4-6)
Au centre du passage concernant Satan, se situe la scène montrant les ressuscités de la première résurrection (v 5-6), sacrificateurs de Dieu, rois et juges avec Christ (v 4,6). Cette situation au centre veut mettre l’accent sur eux et sur ce qui se passe dans cette période de mille ans.
Toutefois, les deux scènes avec les élus (20.4-6 et 21.1-7) encadrent une scène touchant aux impies. En effet leur sort intéresse en premier chef les élus : Pourquoi n’ont-ils pas participé à la première résurrection ? Leur condamnation est-elle justifiée ? Disparaîtront-ils définitivement, ou y aura-t-il encore des risques de rébellion et de mal dans le royaume de Dieu ? Telles sont les questions que peuvent se poser les élus, et qui trouvent une réponse dans ces passages.
Tandis que sur terre règnent la solitude et la désolation qui condamnent Satan à l’inaction, dans le ciel fonctionne encore le tribunal de Dieu. Cette fois, ce sont les élus qui siègent sur les « trônes et reçoivent le pouvoir de juger » (v 4). En outre, « ils règnent avec Christ pendant mille ans ».
Qui sont ces élus ? Le texte précise que ce sont d’un côté « les martyrs pour leur foi et leur témoignage », et de l’autre (il n’y a pas le même pronom en grec pour les désigner) « ceux qui n’ont pas adoré la bête et son image », « ceux qui n’ont pas reçu la marque de la bête sur leur front et sur leur main ».
Ces mentions indiqueraient qu’il y a deux catégories parmi les élus, qui règnent avec Christ, la catégorie de ceux qui ont traversé victorieusement la grande tribulation finale (7.14) et qui ont été transformés au retour de Jésus (1 Th 4.17), et la catégorie de tous ceux qui, dans tous les temps, sont restés fidèles et ont donné leur vie à Dieu même dans leurs persécutions et tribulations ?
Les deux expressions sont mises en parallèles autour d’un centre qui donne la raison du martyre et de la fidélité des deux catégories d’élus : le témoignage de Jésus et la parole de Dieu.
On peut en tirer l'application pratique que l'étude de la Parole affermit la fidélité et rend capable de témoigner de Jésus, malgré les difficultés de l’oppression qui provoque la mort physique, et de l'influence impie et idolâtre des pouvoirs politico-économico-religieux qui imposent une unité de pensée et d'action à la fin des temps (Ap 13.11-17).
Ils font partie de la première résurrection (v 4,6), celle qu’a provoquée le retour de Jésus (1Th 4. 16) et sont sacrificateurs de Dieu : c’est la troisième fois que l’Apocalypse mentionne le peuple de sacrificateurs pour Dieu (1.6 ; 5.10 ; 20.6) en l’associant au royaume de Dieu. C’est le peuple de ceux qui « servent le Seigneur jour et nuit dans son temple » (7.15).
(résurrection des morts, Psautier de Hildesheim 13è)
c) le jugement dernier (v 11-15)
Les élus ont le pouvoir de juger, mais qui ou quoi ? Pendant ces mille ans, ils vont pouvoir constater la justice de la sentence divine sur les impies. Ils ont accès aux livres des œuvres (v 12) et peuvent ainsi comprendre pourquoi ces impies ne sont pas inscrits sur le livre de vie avec eux (v 15).
En même temps, ils peuvent reconnaître Dieu innocent de toutes les accusations de Satan. C’est pourquoi, pour la seule fois dans l’Apocalypse, le trône de Dieu est qualifié de « blanc » (v 11) : Dieu est justifié aux yeux de tous.
Ainsi pour les élus, il n’y a plus aucune ombre sur l’amour de Dieu. Ils voient que même la décision d’élimination des impies est une décision d’amour pour eux, les élus, qui ne pourraient pas côtoyer éternellement des gens qui ne partagent pas leur amour et leur adoration de Dieu, mais aussi pour les impies eux-mêmes : ils n’auraient pas pu supporter de vivre l’éternité avec un Dieu qu’ils n’ont jamais aimé.
2- La fin des mille ans :
a) le combat final (20.7-9),
Si un doute pouvait encore subsister sur la faculté de repentance des impies à la dernière minute, ce doute est dissipé par le mouvement de révolte contre Dieu et son peuple qui rassemble tous les impies ressuscités pour entendre la sentence divine sur leurs œuvres.
Le passage n’est pas construit chronologiquement. On peut comprendre ainsi le scénario :Satan est libéré de son isolement par la résurrection des impies, qui entendent les raisons de leur condamnation (v 7, 13, 12, 15). Puis Satan les rassemble dans une dernière tentative de révolte qui est interrompue brusquement par Dieu (v 8-9). Les hommes, puis leur séducteur, la mort et le séjour des morts qui l’accompagnent, sont éliminés par le feu (v 15, 9-10, 14, 21.8). Ce combat contre le camp des saints et la ville bien-aimée (20. 9) est sans doute à considérer comme une révolte terrestre, manifestée contre les élus que les impies ressuscités aperçoivent au ciel, puisque la ville sainte n’est pas encore descendue sur la terre purifiée (21.2).
b) l’anéantissement de Satan (20.10,14-15, 21.8).
L’image de l’étang de feu pour signifier la seconde mort (v 14 et 21.8)) est caractéristique de la pensée hébraïque : le feu servait à éliminer les déchets de la terre, et brûlait tant qu’il était alimenté. Une fois éteint, il ne laissait d’autres traces que sa fumée, puis des cendres. Utiliser cette image permettait de faire comprendre que la disparition du mal sera totale et irrémédiable, comme le précise la troisième partie du passage :
21.4 « la mort ne sera plus, il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses auront disparu. ».
Un problème se pose à propos de 20.10 : « Ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles ». Si les impies disparaissent définitivement dans une seconde mort, comment peuvent-ils continuer à être tourmentés « éternellement » ? Ce verset justifierait-il l’idée d’un enfer éternel ? Les notions de perpétuité, d’éternité ne sont pas humaines et sont transcrites en hébreu et en grec par des termes qui n’indiquent pas l’infini, dont on ne peut avoir une conception précise. En général les expressions employées signifient seulement un long temps, une durée limitée à l’existence de la terre, ou des hommes. Ainsi « aux siècles des siècles » ne signifie pas « éternellement » comme nous le pensons aujourd’hui, mais seulement « un long moment ». Il faut prendre dans ce sens aussi l’expression « jour et nuit », qui ne correspondrait à rien dans une nouvelle création « où il n’y aura plus de nuit »(22.5). Le tourment des impénitents et du diable durera sans doute un temps assez long (mais qu’est-ce que cela signifie dans un monde hors de notre temps ?!), selon la gravité de leurs torts, jusqu’à ce qu’ils disparaissent définitivement. On en perdra alors jusqu’au souvenir, puisque selon Esaïe « on ne se rappellera plus les événements du début, ils ne remonteront plus à la pensée » (65.17).
3- La nouvelle Jérusalem (21.1-8)
Tandis qu’est fixé le sort éternel des impies, on pourrait se demander ce que sera celui des élus. Le début du chapitre 21 répond à cette question.
Ce passage est inclus dans la section des jugements, car il précise le sort éternel des élus et des impénitents. En effet, il se termine par l’identification de ces impénitents et par la précision de leur sort : la seconde mort (v 8). Cette 3ème répétition certifie la vérité divine énoncée auparavant (20. 6, 14).
v 1 : Après le millénium, il y aura « un nouveau ciel et une nouvelle terre... où la mer ne sera plus ». Inutile de s’imaginer ce monde ! Il appartiendra à une toute autre économie, où l’agitation des peuples, symbolisée par la mer, n’aura plus lieu d’être.
v 2 : Le peuple de Dieu, enlevé au ciel pour la durée des mille ans, descendra vivre sur la terre. Son union avec le Christ sera complète, c’est à ce moment là que sera consommé le mariage de l’Agneau avec son Épouse, comme le précise le verset 3 : « Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux ». Le tabernacle, c’est la tente de la rencontre, la maison où Dieu vit avec les siens, sans aucun obstacle désormais à la communion (v 4).
v 5 : Dieu lui-même, la voix sortie du trône (v 3) certifie la véracité de cette promesse de nouveauté de vie avec lui.
v 6 : Enfin retentit le « C’est fait ! » qui marque la fin des jugements. Dieu signe sa révélation en reprenant les termes de Ap 1.8 : « Je suis l’Alpha et l’Omega » expliqués par « le commencement et la fin ». Il renouvelle son appel au lecteur, en insistant sur la gratuité de son offre de l’eau de la vie. Cet appel sera repris une dernière fois dans la conclusion du livre (22.17). Il exprime tout le message d’amour qui se fait entendre de la première à la dernière page de la Bible. Dieu met tout son amour dans la promesse d’appeler « son fils » celui qui l’entendra et « qui vaincra »(v 7).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- L’étude précise de ces textes me permet-elle d’envisager la fin des temps avec la sérénité demandée par Jésus dans Jean 14.1-3 ? Puis-je être reconnaissant(e) envers Dieu pour cette révélation ? Quelles sont encore mes angoisses ou mes interrogations ?
- A quoi m’incite la connaissance de la fin du grand conflit entre Dieu et Satan ? A redouter de ne pas faire partie de la première résurrection ? A attendre passivement et impatiemment la réalisation de la prophétie ? A affermir ma foi par la Parole de Dieu pour être parmi les élus ? A témoigner de l’amour de Dieu pour attirer à lui le plus grand nombre ?
- Quels aspects de Dieu révélés dans ces textes m’aident à vivre dans sa présence dès aujourd’hui ?
08:00 Publié dans Amour et Justice de Dieu 1 tri 25 | Lien permanent | Commentaires (0)