09/08/2024
Étude n°7 Enseignements aux disciples Marc 8.27-9.13 (17 08 24)
Étude n°7 Enseignements aux disciples Marc 8.27-9.13 (17 08 24)
« Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive » Marc 8.3 (Porter sa croix église de Brunehamel, G.Martinet)
Observons
Le contexte
Jésus vient d’accomplir hors d’Israël comme en Galilée, une multitude de miracles significatifs de sa puissance divine (guérisons et multiplication des pains, 7.24-8.26). Il a soupiré devant l’incrédulité des disciples (8.17-18), et les a mis en garde contre l’influence nocive des Pharisiens et des Hérodiens. La guérison d’un aveugle annonce symboliquement celle par laquelle doivent passer les disciples.
Le texte
Deux révélations de la Passion encadrent la Transfiguration de Jésus :
8.27-30 : Confession de Pierre qui le premier reconnaît la messianité de Jésus
8.31-32a : Première annonce de la Passion
32b-33 : indignation de Pierre vertement tancé par Jésus
8.34-9.1 : enseignement de Jésus sur le renoncement à soi
9.2-8 : Transfiguration de Jésus au milieu d’Elie et Moïse
9.9-13 : seconde annonce de la Passion (une troisième suivra la guérison du démoniaque (9.30-31).
Comprenons
Pharisiens et Hérodiens revendiquaient la souveraineté nationale d’Israël, les uns contre les Romains, les autres avec les Romains. Ils s’étaient unis pour sonder Jésus sur ses intentions (Mat 22.15-22), sans trouver dans sa réponse matière à l’accuser. En mettant ses disciples en garde contre eux, Jésus suggérait qu’il se situait au-delà des ambitions terrestres, et ne revendiquait pas un pouvoir humain. Lorsque Pierre confesse Jésus comme le Messie, il est encore empli des mêmes préjugés que tous les autres Israélites contemporains : il ne conçoit le Messie que comme un sauveur national, un homme puissant qui délivrera Israël des occupants oppresseurs du pays. La puissance, il vient d’en avoir l’éclatante démonstration dans les miracles de Jésus qui ont changé la vie terrestre des bénéficiaires, sans qu'ils saisissent leur portée symbolique et spirituelle. C’est pourquoi la première annonce de la Passion tombe comme une douche froide sur les espérances des disciples, que Jean et Jacques vont formuler peu après (9.33-34). Pierre exprime toute leur indignation, sans savoir qu’il en devient un terrible tentateur pour Jésus.
Jésus a recommandé le silence après la confession de Pierre, comme après la transfiguration, car il ne veut pas entretenir la confusion sur sa messianité dans l’esprit des disciples, pas encore convertis, ni même guéris de leur aveuglement spirituel, . Oui, il a la puissance divine, oui, il est le Messie glorieux annoncé par Elie et Moïse, dont la présence auprès de lui est une confirmation de sa messianité. Mais il doit « conquérir » cette gloire en passant par un chemin physiquement, moralement et spirituellement douloureux de renoncement à la gloire terrestre, aux ambitions humaines, et même à la vie (8.34-38 ; 9.12). Parfaitement au courant de cet itinéraire de la Passion( Es 53), Jésus sait aussi qu’il débouche sur la résurrection, et il l’annonce chaque fois qu’il parle de sa mort. Les disciples aveuglés par leurs préjugés et par leur amour pour Jésus, ne retiennent pas cette nouvelle destinée à les réconforter. Ils ne comprennent pas ce que veut dire ressusciter (9.10), et se préoccupent de l’accessoire, plus accessible à leurs yeux, la question de la seconde venue d’Elie, qu’ils viennent de voir avec Jésus transfiguré. (Vitrail de Chartres)
La présence des deux grandes figures de l’Ancien Testament –Moïse, représentant de la Loi divine, passé par la mort et une résurrection anticipée (Jude 9 ?), et Elie représentant du prophétisme, passé vivant, par une « transmutation », dans le monde invisible de Dieu (2Rois 2)- leur a confirmé cette idée de mort et de résurrection dont Jésus leur a parlé. À eux deux, ils préfiguraient ce que Jésus allait vivre, et étaient les prémices des deux catégories de croyants qui entreraient dans la gloire du Père et la vie éternelle. Comme prophètes, ils avaient eu connaissance du plan du salut et de la mission terrestre du Messie (voir le symbolisme de l’enseignement du buisson ardent et du sanctuaire pour Moïse, et pour Élie le sens de ses expériences du Mont Carmel au Mont Horeb (1 Rois 18-19). Ils venaient encourager leur Sauveur, au moment où dans son humanité, il était à nouveau tenté de court-circuiter sa mission pour posséder la gloire en évitant la souffrance (voir la tentation de Jésus après le baptême et les reproches indignés de Pierre).
L’interrogation des disciples sur Elie vient de la prophétie de Mal 4.5-6 qui annonçait une seconde mission d’Élie avant l’apparition du Messie. Jésus en montre l’accomplissement dans la personne de Jean-Baptiste qui comme Elie a tenté de ramener les cœurs à Dieu, mais dont la mission a été prématurément interrompue par la mort. Jésus en liant ses souffrances à celle de Jean Baptiste, veut sans doute signifier qu’il accomplira totalement cette mission toute spirituelle, en passant par mort et résurrection (9.12).
Ainsi, chaque fois que Jésus parle de sa Passion, il essaie de faire comprendre deux choses : 1) la gloire divine n’est pas celle des hommes ; elle appartient au monde spirituel dans lequel on ne peut entrer que par le renoncement à soi-même (= le port de sa croix), à l’exemple du Maître (8.34).
2) la fin de leurs ambitions de gloire terrestre et passagère ne doit pas décourager les disciples, car la Vie est plus forte que la mort : la résurrection du Messie leur permettra d’accéder à des réalités éternelles autrement plus merveilleuses, et à la gloire du Père avec les saints anges (8.38c). Cette perspective devait soutenir leur foi au-delà des épreuves terribles qu’ils allaient traverser (2 Pi 1.16-19).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quelles sont nos aspirations profondes pour cette vie ? Estimons-les à leur juste valeur à la lumière de ces moments importants de la vie terrestre de Christ.
- La perspective de la gloire à venir me permet-elle de supporter avec courage et foi les épreuves de ma vie ? (Rom 8.18)
- Comment puis-je consoler et aider à fortifier la foi de mes amis dans la peine, la persécution, les difficultés de toute nature, ou l’approche de la mort ?
08:00 Publié dans Marc été 2024 | Lien permanent | Commentaires (0)