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29/09/2023

Etude n°1 Mission de Dieu pour nous Gen 28.1-22 (07 10 23)

Étude n°1 Mission de Dieu envers nous Gen 28.1-22 (07 10 23)

« Voici je suis moi-même avec toi, je te garderai partout où tu iras…je ne t’abandonnerai pas avant d’avoir accompli ce que je te dis » Gen 28.15

Observons

Le contexte 28.1-9:

- Dans quelle situation se trouve Jacob ? Qu’est-ce qui a motivé son départ ? 27.41-46

- Quel prétexte Isaac invoque-t-il pour éloigner son fils ? v 1-2

- Quelle prière fait-il sur son fils ? v 3-4  

Le texte

  • Qu’arrive-t-il à Jacob au cours d’une halte dans son voyage ?
  • Comment Dieu se présente-t-il ? Pourquoi ?
  • Quelles promesses Dieu fait-il à Jacob ? v 13-15
  • Comment réagit Jacob ? v 16-17 Avec quels sentiments ?
  • Quel geste accomplit-il ? Pourquoi ? v 18-19
  • Quel vœu fait-il ? Que peut-on en conclure sur sa foi ? Que promet-il ? v 20-22.

Comprenons         

Le contexte : Départ de Jacob

Le voyage qu’entreprend Jacob est long et pénible, 800km environ, à pied, seul, en fuite devant son frère. Pourra-t-il un jour revenir ? Reverra-t-il ses parents ? Jusqu’à présent sa relation avec Dieu s’est limitée à connaître les promesses d’une descendance nombreuse et de la possession du pays, faites par le Dieu de son père. Il a tout fait par lui-même pour que cette promesse lui soit accordée à lui, le plus jeune. Mais il n’a jamais rencontré ce Dieu dont il a entendu parler et dont il a désiré la bénédiction sans le voir. En plus des soucis matériels pour sa route, Jacob doit s’interroger sur sa situation vis-à-vis de Dieu : cette ruse l’a-t-elle éloigné ou rapproché de Dieu ? Comment savoir si Dieu existe vraiment, s’il n’est pas seulement auprès d’Isaac, s’il est une aide ou un obstacle à la réalisation de sa vie ?

En tous cas pour le moment, s’il a arraché la bénédiction d’Isaac, sa ruse lui cause bien des difficultés ! C’est dans un état de doute et de déprime, qu’il entreprend la longue route vers ses parents de Charan. La mention (v 7) que c’est par obéissance à ses parents qu’il est parti, semble suggérer que son départ n’est pas voulu par lui, que la raison invoquée d’un mariage dans la famille mésopotamienne n’est qu’un prétexte pour dissimuler la fuite du « trompeur » devant son frère lésé, Esaü.

Le texte : Vision de l’échelle (Mosaïque de Montreale, Sicile)échelle de Jacob mosaïque.jpg

Dieu pour la première fois intervient dans sa vie au moyen d’un rêve pour calmer son anxiété.

- L’échelle que voit Jacob est dressée sur (littéralement “ vers ”) la terre : c’est Dieu qui la fait descendre du ciel et la fait reposer sur le sol, comme voie de communication.

- Les anges montaient et descendaient : le fait qu’ils montent d’abord indique qu’ils étaient déjà  auprès de Jacob pour le protéger, tandis que ceux qui descendaient lui apportaient les bénédictions de Dieu, avant même qu’il s’en aperçoive.

- Enfin, au sommet, Dieu se révèle par la vision et les paroles, non pour le punir ou lui faire des reproches, mais pour rappeler son identité. Dieu se présente comme le Dieu de ses pères, dont il a entendu parler par eux, mais qui se révèle personnellement à lui, Jacob, pour la première fois. Il renouvelle les promesses faites à Abraham : possession du pays qu’il va quitter, descendance nombreuse, bénédiction universelle à travers Jacob ! Jacob est reconnu ainsi comme le descendant héritier à la place d’Esaü.

Puis Dieu fait des promesses tout à fait personnelles et circonstanciées : il l’assure de sa présence, de sa protection, de sa direction et de sa fidélité, même s’il est éloigné de sa famille et de la terre promise. Il apaise ainsi la peur d’être abandonné de Dieu, qu’on localisait à l’époque en Canaan où demeuraient ses adorateurs.

Jacob n’a rien fait pour mériter cette révélation, tout au contraire ! Mais Dieu se penche avec amour et compassion sur sa détresse, sachant le profond désir de relation avec Lui qu’a eu Jacob, pour user de tels stratagèmes afin de devenir héritier de la promesse. Dieu lit les désirs et les sentiments de nos cœurs et se révèle à celui qui le cherche de tout son cœur, malgré ses fautes. 

- Sens de la vision        (Jean-Guillaume Baur 17ème siècle)échelle de Jacob.jpg

a) Jacob ne se trompe pas sur le sens premier de la vision : Dieu s’est montré à lui pour le réconforter par la pensée :

- qu’il est avec lui, là où il se trouve et pas seulement là où se trouve Isaac, à Béer-Chéba,

- qu’il communique avec lui, bien qu’il soit pécheur, et il s’adresse à lui personnellement parce qu’Il l’aime,

- que ses anges accomplissent leur ministère de protection en sa faveur (Hébreux 1.14). 

b) Jésus donne un sens messianique et prophétique à cette vision dans Jean 1.51 : “ Vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus (ou “ sur ”) du fils de l’homme”. Dans ce rappel de la vision de Jacob, Jésus se met à la place de Jacob : à terre. Il indique que la communication entre lui “fils de l’homme ” et Dieu ne cesse pas, les anges étant à son service. Il affirme ainsi sa messianité et sa nature à la fois humaine et divine : né d’une femme et né de l’Esprit, il est le seul à communiquer réellement avec son Père.

Lorsque le texte dit que les anges montaient et descendaient “ sur ” lui, on peut comprendre que Jésus représente aussi cette échelle, seul moyen d’accès à Dieu, par lequel l’homme peut faire monter ses prières et recevoir les bénédictions de Dieu portées par les anges. Ce sens de l’échelle est une justification de la formule finale de nos prières “ au nom de Jésus ”. Comme Jacob nous sommes appelés à voir Dieu et à recevoir de lui ses dons, en passant par “ l’échelle ” que Dieu nous a donnée en Jésus-Christ, qui nous ouvre le ciel ! 

c) Enfin sur le plan psychologique et moral, l’échelle voulait montrer à Jacob que dans sa vie l’on doit tenir compte des réalités matérielles et terrestres (= le sol, au pied de l’échelle): une échelle qui ne s’appuie pas solidement sur le sol tombe ! Mais si elle ne s’appuie pas aussi en haut sur un support, elle tombe aussi et ne sert à rien : ainsi, chacun est-il appelé à recevoir d’en haut inspiration et soutien. Même si on ne le voit pas physiquement, Dieu est présent, accompagne et communique avec l’homme par l’Esprit. L’homme est un animal terrestre à qui l’Esprit révèle Dieu (1 Corinthiens 2.12 et 14).

Dieu ne veut ni d’un homme uniquement matérialiste, ni d’un homme uniquement mystique ou spiritualiste. Il désire un homme ou une femme qui a les pieds sur terre et qui reçoit d’en-haut les directives de l’Esprit ! Cet homme, il nous en a montré la perfection dans Jésus !

Comment lui ressembler ?

- en ayant conscience des réalités et en les assumant (bénédictions autant que difficultés, et faiblesses de notre personne et de notre vie)

- en cherchant la volonté de Dieu dans la prière et l’étude de la parole de Dieu, et en l’écoutant dans l’obéissance,

- en allant auprès des autres comme messagers (= anges) de son amour et de sa bonté pour tous. 

- La réaction de Jacob

Son exclamation de surprise et de crainte révèle combien sa connaissance de Dieu était limitée. Sa vision l’a tellement saisi qu’il décide de la rappeler par une pierre commémorative, à défaut d’un autel, comme avait fait Abraham à cet endroit. Il promet de bâtir plus tard un autel ou “ sanctuaire ” (= maison de Dieu), comme point de rencontre avec Dieu pour l’invoquer. Jacob reste attaché au lieu physique pour adorer Dieu, ne comprenant pas que la « porte de Dieu » (= Bethel) n’est pas un lieu géographique, mais un « lieu spirituel » comme Jésus le désignera en se comparant à l’échelle de la vision de Jacob, ou à la « porte » (Jean 10.9).

Verser de l’huile sur la pierre était la coutume de consécration, de mise à part pour le service de Dieu. Ce geste sera utilisé plus tard pour les rois, les prophètes et pour les ministres du Temple et de l’Église. L’onction de consécration d’une pierre pour signifier la présence de Dieu se retrouve plus tard dans la sacralisation de l’autel et du bâtiment du temple, puis de l’église, considérés comme les habitations de Dieu. Ce peut devenir une démarche humaine pour tenter de s’accaparer Dieu et le sédentariser.

Le vœu de Jacob est empreint de son caractère défiant et calculateur. C’est un vrai marché passé avec Dieu, dans lequel il ne s’engage qu’à condition que Dieu l’exauce physiquement (protection et direction), matériellement (pain et habits), moralement (vie heureuse). Sa promesse de dîme vient conclure ce marché par un signe de reconnaissance : sa dîme manifestera sa reconnaissance d’avoir été exaucé.

 Jacob a besoin d’apprendre que Dieu ne marchande pas ses bénédictions, et que l’adoration et le paiement de la dîme ne sont pas conditionnés aux exaucements des prières. “ Avoir la foi, c’est être sûr de ce que l’on espère, c’est être convaincu de la réalité de ce que l’on ne voit pas ”(Hébreux 11.1). Jacob, comme Thomas et souvent comme nous, voulait voir pour croire ! Jésus dira : “ Heureux sont ceux qui croient sans m’avoir vu ! ”. 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- Qu’est-ce que ce texte m’apprend sur la mission de Dieu à mon égard ?

- Dans les difficultés de ma vie, ai-je conscience de la présence de Dieu pour me soutenir et m’éclairer, plutôt que pour me juger et me punir ?

- Où en suis-je dans la restitution à Dieu de la dîme de tous mes revenus ? Est-elle pour moi un moyen de pression sur Dieu pour obtenir sa faveur, ou un moyen privilégié de lui manifester reconnaissance et confiance en Lui ?

- Suis-je attaché à un lieu physique pour adorer Dieu ?

- Quelle place tient Jésus-Christ dans mon adoration et mes prières ?