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25/08/2023

Étude n°10 Relations chrétiennes dans le couple Eph 5,21 à 33 (02 09 23)

Étude n°10 Relations chrétiennes dans le couple Eph 5,21 à 33 (02 09 23)

« Maris aimez chacun votre femme comme Christ a aimé l’Église et s’est livré lui-même pour elle… » Eph 5.25

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Le contexte : L’imitation de Dieu (ch 5) consiste à marcher dans l’amour à l’exemple de Christ qui s’est livré lui-même pour nous à Dieu. Cette marche est caractérisée par la reconnaissance envers Dieu et la soumission les uns aux autres dans la « crainte » ou le respect de Christ (5.20-21)

Le texte

5.21 : transition : la soumission mutuelle

5.22-33 : relations au sein du couple à l’exemple de Christ et l’Église :

a- 22-24 : A qui est comparée la femme ? Que représente son mari  pour elle? A quoi est-elle invitée en conséquence ?

b- 25-30 : Qu’est-il demandé de différent au mari ? A qui est-il comparé ? Qu’a fait Christ pour l’Église ? A quoi le mari est-il invité et au nom de quoi ?

c- 31-33 : Que rappelle la citation de Genèse 2 ? Quelle préfiguration Paul en fait-il (v 32) ? Comment conclut-il ce paragraphe consacré à la relation de couple ? Quelle en est la nouveauté ? 

Comprenons

  • La soumission

Paul s’adresse à une société basée sur des rapports de force, d’autorité, où chacun a une place et un rôle bien définis, et  dont il ne cherche pas à bouleverser les structures (1 Co 7.21). Il envisage dans la structure de son époque comment se comporter selon les principes chrétiens. Comme il vient de l’établir au ch 5, les relations chrétiennes se fondent sur le principe de la soumission mutuelle, dans l’amour respectueux de Christ.  C’est une obéissance volontaire, fruit de l’humilité et de l’esprit de service, à l’image de la relation que le croyant entretient avec Christ, son Seigneur et Sauveur.

Que l’épouse, les enfants, les serviteurs ou esclaves soient soumis à l’autorité dont ils dépendent dans la société, il n’y a rien de nouveau . Ce qui est nouveau, c’est le regard chrétien porté sur cette soumission : ce n’est pas une obéissance dans la crainte du châtiment, mais dans la crainte de Christ, c’est-à-dire dans le respect profond, l’adoration et la confiance en Christ qui est Seigneur (v 22) = qui dirige la vie du croyant, et Sauveur (v 23) = qui est venu non pour être servi mais pour servir (Mt 20.28).

Dans le couple, la soumission de la femme à son mari découle de sa soumission au Christ. Comme elle obéit à Christ avec amour, reconnaissance,  respect, et esprit de service, elle se doit de se soumettre de même à son époux. La femme représente ici, comme dans toute la Bible, le peuple de Dieu, ou l’Église, qui a scellé alliance avec Dieu. Paul développe cette magnifique  métaphore pour préciser les rôles de chacun, car son but est que les relations chrétiennes soient en tout à la gloire de Dieu (1 Co 10.31). Mais il ne faut pas extraire ce texte ni du contexte social, ni de l’ensemble du Nouveau Testament, pour prêcher une soumission aveugle et inconditionnelle de la femme au mari. Le texte d’Actes 5.29 reste valable en toutes situations, l’obéissance à Dieu prime sur celle des hommes quand ils abusent de leur autorité.

  • L’autorité

Le mari possède une autorité sur sa femme, qui se réfère à l’autorité de Christ sur l’Église. Que signifie pour Paul être le chef, la « tête » de l’Église ou de la femme ? C’est d’abord aimer d’un amour qui se donne jusqu’à la mort (25), et là c’est une révolution que Paul demande au mari. Il n’a pas que des droits sur sa femme, comme c’était vécu à l’époque,  mais il a, à l’exemple de Christ, un devoir d’amour -agapè-. La tête sert à coordonner les membres du corps, à créer l’harmonie pour que le corps vive mieux, à le sécuriser, le protéger en donnant les directives adéquates au développement et à la vie. Christ, tête de l’Église,  a été le Sauveur aimant qui s’est donné pour permettre sa transformation, son développement dans la sainteté (= la mise à part pour le service de Dieu), et sa purification qui vient du pardon accordé et reçu ; il a pris soin d’elle, il l’a ainsi valorisée, embellie, il l’a rendue digne de partager avec lui  la vie éternelle (25-27). De même le mari se montrera le chef de la femme, en l’aimant comme lui-même, en prenant soin d’elle comme « chair de sa chair, os de ses os » (Ge 2.23), comme le rappelle la citation de Paul au v 31. Par cette comparaison entre le couple humain et le couple spirituel Christ et l’Église, Paul renouvelle le sens donné au mariage par Dieu à la création : le couple chrétien a la mission d’être une parabole vivante de l’alliance de Dieu avec son peuple (Israël, puis l’Église) en marche vers la vie éternelle (voir entre autres Osée 2.21 ; 3.1 ; Es 54.5 ; Ap 19.7).

A remarquer que le mot « mystère »(v 32) appliqué par Paul à l’alliance de Christ avec l’Église, a été traduit par la Vulgate (Bible en latin) par « sacrement » et a été à tort appliqué au mariage humain, faisant de celui-ci un « sacrement » dans l’Église catholique. Rappelons que le mot «sacrement » n’existe pas dans la Bible, et qu’il désigne théologiquement l’acte qui symbolise l’œuvre de salut de Christ (mort et résurrection = baptême et sainte-cène) ; ce qui n’est pas le cas du mariage !     

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Quels sont mon regard et mes sentiments vis-à-vis de toute autorité, dans l’Église, au foyer, dans la société : la critique, la révolte, l’opposition, la servilité, la prière, l’obéissance éclairée, la liberté intérieure ?
  • Quand j’exerce moi-même une autorité dans l’Église, au foyer, dans la société, quels sentiments m’habitent : le goût du pouvoir sur les autres, le désir de bien assumer mes responsabilités, le plaisir d’être honoré, le désir de faire le bien, selon la volonté de Dieu, la recherche de la gloire de Dieu en témoignant de sa justice et de sa bonté ?
  • Quelle image de Dieu donnent ma vie de couple, ou ma vie personnelle « alliée » à Christ, et la vie de mon église locale, « épouse » de Christ ?