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25/11/2022

Etude n°10,  Les feux de l’Enfer ? Marc 9.33-51 (03 12 22)

Étude n°10,  Les feux de l’Enfer ? Marc 9.33-51 (03 12 22)

« Examinez toutes choses et retenez ce qui est bon ! » 1 Thes 5.21

L’étude de cette semaine est une occasion de rechercher dans les Écritures ce qui nous est révélé au sujet de « l’enfer ». Ce mot n’existe dans la bible que sous la forme des « lieux inférieurs » qui en est l’origine. Ces lieux inférieurs désignent simplement le « séjour des morts », en terre, où vont tous les morts, bons ou mauvais. Dans le sens actuel de « l’enfer », qui nous vient des Romains, et qui est un lieu de souffrance et de tourments, où se retrouvent les morts impies et mauvais, la Bible emploie l’image de la « géhenne », vallée de l’Hinnon, à l’ouest de lafeu de la géhenne.jpg Cité de David de Jérusalem, qui servait à la ville de dépotoir pour brûler les déchets. D’où les images de feu éternel et de destruction  totale. Il ne faut pas prendre ces images au sens premier, car spirituellement elles ne désignent pas un lieu réel. Elles servent à faire comprendre à des esprits attachés au concret, ce qui attend ceux qui n’acceptent pas Dieu durant leur vie terrestre, une destruction complète et irrémédiable, loin du Royaume de Dieu.

Observons ce que Jésus enseigne dans le texte de Marc 9.33-51

Le Contexte : Après la Transfiguration et la guérison d’un démoniaque, qu’a révélé Jésus à ses disciples ? 9.31. Comment ses disciples ont-ils réagi ?

Le texte : père et fils.jpg

- Premier enseignement : V 33-37 : De quoi, en contraste,  discutaient les disciples ? Quelle était leur état d’esprit ? A quoi les appelle Jésus ? Qui prend-il en exemple pour cela ?

-Deuxième enseignement v 37-41 : Sur quelle expression répétée 4 fois dans ce passage, se fait l’interruption de Jean ? Que signifie-t-elle ? Quelle leçon Jésus tire-t-il de cette digression ? Comment se relie-t-elle à la précédente ?

-Troisième enseignement v 42-48 : Comment Jésus revient-il au sujet abordé auparavant avec ses disciples (v33-37) ?

-V 42 : Que signifie « être une occasion de chute » ? « entrer dans la vie » (comparer avec le v 47 ?

-Quelles sont les trois occasions de chute mentionnées ? Quelles solutions préconise Jésus ? Que signifient-elles pour les disciples ?

-Quel refrain revient trois fois (v 44, 46,48)? Quelle contradiction contient-il ? Quel sens lui donner ?

-Conclusion v 49-51 : Quel mot est répété ?  Dans quel sens Jésus l’emploie-t-il ? Comment ces trois versets se rattachent-ils à la discussion qui animait les disciples ?

Comprenons

Contexte : Jésus vient de révéler sa gloire et sa puissance de guérison, mais pour que ses disciples n’en tirent pas orgueil ni vanité, il leur annonce qu’il doit mourir de la main des hommes, tout en leur promettant qu’il ressuscitera. C’est la troisième fois qu’il en parle (8.31 ; 9.9 ; 9.31). Mais les disciples ne comprennent pas ce que cela signifie et continuent à exprimer leur ambition de grandeur tout à fait terrestre.

Texte : v33-37 : Jésus profite de cette discussion de savoir qui est le plus grand, pour leur donner une première leçon : La grandeur à laquelle ils doivent aspirer n’est pas celle du pouvoir et de la gloire, mais celle de l’humilité et du service ! Avec tendresse il leur présente un enfant auquel il s’identifie lui-même : accueillir cet enfant, c’est accueillir Jésus et le Père même. Il faut savoir que dans la société patriarcale de son époque, l’enfant était précieux car il représentait l’avenir de la famille, mais socialement il n’était pas considéré comme une personne à qui l’on devait porter attention. Jésus le leur donne en exemple d’humilité, pour contredire leur ambition.

V 38-41 : Deuxième enseignement : En répétant 4 fois l’expression « en mon nom », Jésus se place au centre des relations humaines abordées dans ce passage. L’accueil de l’enfant se fait parce qu’on est en relation avec Jésus, qu’on reconnaît en lui un enfant aimé de Dieu, digne de respect et d’attention. Sur ce mot Jean interrompt Jésus pour lui faire part d’un épisode dont il se souvient : un homme accomplissait des miracles au nom de Jésus, sans être du « clan » des disciples ! Aux yeux des disciples, c’était une usurpation d’un pouvoir qu’ils réservaient à Jésus et à leur groupe. Mais Jésus leur demande la tolérance : agir au nom de Jésus, c’est manifester un début de foi en Lui, qu’il ne faut surtout pas contrarier par des interdictions qui risqueraient de l’étouffer. On ne peut s’arroger le droit de juger du degré de foi de l’autre, au nom de son appartenance ou pas à notre communauté !

Jésus donne un dernier exemple de la valeur de son nom : la générosité toute simple envers ceux qui sont disciples de Christ, manifeste le respect et la bienveillance du donateur envers Christ et ses disciples et trouvera sa récompense dans la bénédiction du Seigneur.(voir Mat 25.40 et 45)MEPRIS du fort envers faible.JPG

 V 42-48 : retour au thème précédent mettant en scène un petit enfant : Sur l’idée de récompense, Jésus enchaîne la réflexion que le petit enfant avait amorcée : de par sa jeunesse, son innocence (il ne connaît pas encore grand-chose de la vie), sa confiance en Dieu et en son père, l’enfant ne doit pas être « scandalisé », choqué, bouleversé au point de perdre sa foi (= tomber ou se perdre spirituellement). L’enfant peut ici être l’image du néophyte dont la foi reste fragile parce qu’elle manque de connaissance et d’expérience des réalités spirituelles. Paul rappellera aux frères (Rom 14.13) d’user de leur jugement pour ne pas mettre de pierre d’achoppement ou d’occasion de chute devant leur frère plus faible. Nous sommes responsables les uns des autres pour grandir ensemble dans l’amour fraternel au service de notre Père. Les occasions de chute choisies par Jésus et les solutions préconisées sont dans le style excessif oriental pour frapper les esprits ! Main, pied, œil symbolisent l’action, la démarche et le jugement (= œil critique) humains mus par des sentiments malfaisants, orgueilleux et sans amour, qui peuvent choquer les autres et les entrainer à s’écarter de Dieu. Prendre à la lettre la solution de les couper, ou les détruire physiquement serait un non-sens, que malheureusement la « charia » a cru devoir appliquer. Comment comprendre la leçon de Jésus ? Si nous la relions à ce qui a provoqué l’entretien avec ses disciples : leur volonté d’être les plus grands,  ne peut-on pas voir dans cet enseignement une demande de renoncement à soi-même, à son Ego, demande exprimée aussi dans la formule « se charger de sa croix et suivre Jésus »(Mat 16.24), démarche si peu naturelle et douloureuse qu’elle est comparée à une opération chirurgicale radicale !

Mais Jésus en fait la démarche essentielle pour avoir la Vie, pour entrer dans son Royaume (v 43, 45, 47), démarche symbolisée par le baptême où le croyant abandonne, fait mourir dans les eaux son ancienne vie soumise à son Ego, et ressort des eaux en nouveauté de vie soumise à l’Esprit Saint.

Pour insister sur les conséquences du refus de renoncer à soi, Jésus répète l’image de la géhenne, du feu qui ne s’éteint pas et du ver qui ne meurt pas, faisant fi de l’incohérence de ces deux dernières images : si le feu ne s’éteint pas, le ver qui ronge les cadavres y est sûrement brûlé et meurt !  Ces images prises à la lettre ont malheureusement abouti à l’idée d’un enfer de feu et de souffrances sans fin pour les impies après leur mort, que beaucoup de chrétiens ont adoptée !

Comment comprendre cette image dans ce texte ? Comme nous l’avons dit en introduction, la géhenne était le centre d’incinération des ordures de Jérusalem. Le feu y brûlait les déchets qu’on y jetait sans cesse (= éternellement) et les transformait en fumées et en cendres. Ils disparaissaient entièrement et définitivement. Mais comme des déchets ne cessaient pas d’y être jetés, le feu ne s’éteignait pas ! Même idée pour le ver qui ne meurt pas, tant qu’il y a des cadavres, les vers ne cessent de les ronger. Macabres images, dignes de créer la terreur dans les esprits, pour les empêcher de mal agir ! Images que les « religieux » utilisent depuis des siècles pour maintenir les autres sous leur pouvoir. Il semble curieux et même impensable que ce soit l’intention de Jésus. A la vie du Royaume qu’il propose de commencer dès cette terre à ceux qui croient en lui et renoncent à leur Ego, Jésus oppose une vie sur cette terre où brûlent le feu  des passions et de la violence (opposée à la paix du v 51) et les tourments incessants d’une conscience détournée de Dieu, impure, et idolâtre de soi, une vie promise à la destruction irrémédiable, définitive.(2 Thes 1.9) 

V 49-51 : Pour conclure son enseignement, Jésus utilise une autre image, celle du sel : non dans son sens d’élément conservateur, mais dans le sens d’élément purificateur (v 49) ou plein de saveur (v 50-51a)sel-mer.jpg

Comme les sacrifices et les offrandes du temple étaient purifiés par le sel pour éviter leur corruption, et comme le feu purifie la ville en éliminant ses déchets, chaque homme sera purifié par le feu de l'Esprit Saint, grâce à son renoncement à son Ego en faveur de Christ. C'est l'Esprit qui lui donnera de la saveur auprès des autres (v 50 ; Mat 5.13), et lui permettra de vivre en paix avec eux (v 51b).

Dans tout ce passage,  par des images fortes et extrêmes, Jésus cherche à conduire l’esprit de ses disciples sur le chemin de son Royaume où n’existent pas les rivalités de rang, l’orgueil et le mépris des plus petits, mais où règnent respect, bienveillance et amour des autres, ce qui permet une vie dans la paix et la simplicité de cœur, en communion avec le Seigneur. Nous n’y voyons pas d’enseignement à proprement parler sur les « feux de l’Enfer » éternel après la mort !

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Quelles sont les ambitions qui m’habitent ? Auxquelles suis-je appelé à renoncer ? Pourquoi est-ce si difficile ?
  • Comment distinguer entre vraie et fausse humilité ?
  • En quoi ce texte me libère-t-il de la peur de l’enfer après la mort ?
  • Comment éviter d’être une occasion de chute pour les autres ? voir 1 Jean 2.10.
  • Comment rester « sel de la terre » et garder sa saveur ?

 

18/11/2022

Étude n°9 Passages « controversés » Luc 16.19-31 : Le riche et Lazare (26 11 22)

Étude n°9 Passages « controversés » Luc 16.19-31 : Le riche et Lazare (26 11 22)

(Polyptique de Montbéliard 16è)Lazare et riche Polyptique Montbéliard 16è.jpg

« Vous sondez les Écritures parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle : ce sont elles qui rendent témoignage de moi »Jean 5.39 

Observons

Le contexte :

Après les grandes paraboles du chapitre 15 montrant l’amour de Dieu pour ses enfants perdus et retrouvés, le chapitre 16 de Luc concerne l’usage des biens de ce monde par ceux qui se disent disciples. Deux paraboles « l’économe infidèle »(1-8) et « le mauvais riche »(19-31) encadrent les sévères reproches de Jésus aux Pharisiens, hypocrites, propres justes et amis de l’argent, qui se moquaient de lui et de son enseignement sur les richesses (9-18).

Le texte : 19-31

Une première partie du conte (19-22) trace la vie et la mort en opposition, du riche et du pauvre Lazare.

Suit un dialogue fictif entre le riche dans le séjour des morts et Abraham au paradis :

23-24 : tourment du riche et première supplique

25-26 : réponse d’Abraham : son sort est juste, et en changer est impossible

27-29 : Seconde requête du riche repoussée par Abraham : le témoignage de Lazare serait inutile, Moïse et les prophètes suffisent

30-31 : Insistance du riche contestée par Abraham : même un ressuscité ne convaincrait pas les frères de changer, s’ils n’écoutent pas les Écritures.

Contrairement aux histoires hébraïques, la pointe de cette fable ne se trouve pas au centre, mais l’enseignement qu’elle veut donner se situe à la fin dans les deux dernières réponses d’Abraham.

Comprenons

Pour une fois Jésus n’utilise pas un exemple de la vie courante pour composer son enseignement. Il se sert ici d’un conte, d’une légende égyptienne ou chaldéenne, connue à son époque (et attestée par un document du 1er siècle ap.JC), qui véhicule bien des idées adoptées par les Juifs mais absolument contraires à l’enseignement des Écritures que les Pharisiens prétendaient connaître et observer (Jean 5.39).

Cette fable (récit imaginaire qui a un but pédagogique) a donné lieu à bien des interprétations sur le monde invisible après la mort. Pourtant l’examen du contexte où il a été raconté, et de l’enseignement général de la Bible sur l’après-mort, permet de saisir l’intention que Jésus avait en utilisant cette histoire populaire de son époque.

v 14 : Jésus s’adressait à des Pharisiens « qui aimaient l’argent » et se moquaient de ses enseignements à ce sujet (v 9-13). Jésus vient en effet d’affirmer qu’on ne peut servir deux maîtres à la fois, Dieu et Mamon (= l’argent en grec). Servir est à prendre dans son sens fort d’être soumis ou esclave. Les Pharisiens prétendaient suivre la loi de Dieu et se réclamaient de cette obéissance pour entrer dans le Royaume de Dieu. Ils croyaient aussi que Jésus abolissait les Écritures par son enseignement (v 16-18).

C’est pourquoi Jésus va utiliser un conte pour démontrer à ces spécialistes de la Loi, les erreurs de leur attitude et de leur accusation, tout en balayant par l’ironie les fausses idées philosophiques sur l’état des morts, qui s’étaient répandues dans l’opinion au point de passer pour vraies.

Ce thème de l’état des morts étant tout à fait secondaire par rapport à l’objectif de la fable, et ne servant que de support pour mettre cet objectif en relief, nous n’insisterons pas dessus. Ne prenons surtout pas ce conte à la lettre, pour décrire le monde après la mort !

Sachons seulement que la Bible affirme l’inconscience totale des morts, donc l’impossibilité de communiquer entre eux et avec les vivants (Ecclésiaste 9.5-6,10). L’idée sous-jacente à ce conte est la croyance en l’immortalité naturelle d’une partie de l’être humain, appelée âme ou esprit, qui continuerait une existence désincarnée après le décès. Cette idée est héritée de Platon, philosophe grec du début du 4ème siècle avant JC, qui croyait à la séparation, après le décès, entre le corps mortel et une âme immortelle. Cette idée a été adoptée par les Juifs puis par les chrétiens, au mépris de l’enseignement biblique. Jésus en montre avec ironie l’incohérence : si on n’a pas de corps, comment avoir chaud, soif, et tirer la langue ? Et il dénonce la crédulité des Pharisiens qui ajoutaient foi à ces idées alors qu’ils prétendaient être les spécialistes de la Bible. (Enluminure de François Maistre 15è)Lazare et riche enluminure François Maistre 15è.jpg

Jésus se sert de ce conte, non pour authentifier la vérité d’une vie immédiatement après la mort, mais pour présenter de façon vivante et pressante, l’idée principale exprimée au v 30 : pour entrer dans le Royaume, il n’y a pas d’autre clé que d’écouter (= comprendre, obéir et pratiquer) pendant sa vie les enseignements de la Parole. Or ces enseignements demandent avant tout d’aimer Dieu de tout son être, et son prochain comme soi-même, à l’exemple de Christ, plein de compassion et en communion avec son Père, et non de passer sa vie dans la jouissance des biens de ce monde, et le mépris des autres, comme le riche du conte.

Le riche reste anonyme en signe de sa confiance dans ses biens périssables et de son insouciance de Dieu. Lazare est le diminutif du nom Eléazar = Dieu est secours.

Lazare porte un nom symbolique de la confiance qu’il met en Dieu et de sa dépendance vis-à-vis de Lui. C’est la première fois que Jésus donne un nom à un personnage de parabole. Il nous faut donc le comprendre comme symbolique.

Jésus renvoie les Pharisiens aux seules clés réelles et efficaces pour entrer dans son Royaume : les Ecritures qui parlent de Lui (Jean 5.39-40), en qui ils doivent placer leur confiance, plus que dans des richesses périssables, ou dans leur propre justice, ou même dans un événement extraordinaire comme la résurrection d’un mort. Les Ecritures seules peuvent amener l’homme à reconnaître son état de pécheur, séparé de Dieu, et à désirer changer de vie en se tournant vers son Sauveur.

Ce ne sont ni les œuvres  bonnes des hommes, ni leurs biens matériels, ni leurs connaissances bibliques, qui permettent d’entrer dans le Royaume de Dieu, mais la confiance totale en Dieu, le renoncement à son attachement aux choses terrestres passagères, et l’obéissance fidèle dans la compassion active pour les autres, comme Jésus en a été le modèle durant sa vie terrestre. 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

  • Quelle est ma position vis-à-vis des biens matériels et de l’argent ? Sont-ils mauvais en eux-mêmes ? Sont-ils une bénédiction ou une tentation perverse ? Me conduisent-ils à la jalousie, l’envie, l’orgueil, le mépris de l’autre, ou restent-ils à mes yeux un moyen de subvenir à mes besoins et d’agrémenter ma vie et celle des autres ?
  • Quelle place tient l’argent dans mes préoccupations et dans celles de mon église ? Comment concilier la nécessité de gérer ses biens avec sagesse et la recherche du Royaume en priorité (Mt 6.33) ?
  • Quelle place tient la compassion pour les autres dans ma vie et dans celle de mon église ? Comment se manifeste concrètement cette compassion ?
  • Comment suivre l’enseignement des Écritures et de Jésus en particulier, dans nos relations les uns avec les autres, dans une société où le culte de Mamon guide tous les comportements sociaux et personnels ?
  • Quels sont mes modèles de vie ? Comment faire de Jésus le modèle de mes pensées et de mes comportements, en famille, dans l’église et dans la société ?
  • Sur quoi je me fonde pour interpréter un texte biblique difficile : sur l’opinion courante ? Sur ma première lecture du texte ? sur l’interprétation de spécialistes théologiens ? Sur ma recherche dans la Bible de textes parallèles, ou traitant du même sujet ?

 

Annexe 1 Luc 23.42-43 : Promesse au bon larron 

Observons

Que dénote la prière  du bon larron sur son état intérieur ? v 42

  • Pour comprendre ce verset (43) ôtez les ponctuations (qui n’existent pas en grec). Quelle situation est signifiée par « aujourd’hui » ? A quel verbe au présent est-il joint ? Quelle promesse au futur suit l’affirmation au présent ? A quelle prière du brigand répond-elle ?
  • Qu’est-ce que le Paradis ? Jésus y est-il entré ce jour-là ? voir Jean 20.17.
  • Qu’a vu Jésus dans ce malfaiteur ?

 

Comprenons

Devant tant de patience, d’humilité et d’amour de Jésus, qui malgré la souffrance extrême qu’il éprouve  pense à prier pour ses ennemis et à leur pardonner, le second brigand fait un retour sur lui-même, et reproche à son compagnon de ne même pas craindre le jugement de Dieu après celui des hommes qu’il subit en toute justice !(v 40-41). Comment ose-t-il injurier celui qui à côté de lui est innocent ? Le « bon » larron avoue par là sa culpabilité et reconnaît le juste châtiment de sa vie passée. Se tournant alors vers Jésus avec humilité il lui présente une requête étonnante : comme si Jésus n’était pas en train de mourir, il lui demande de se souvenir de lui lors de sa venue dans son règne ! Cette formulation implique la foi dans l’amour de Jésus qui peut garder souvenir d’un homme pécheur, et la foi dans son retour à la vie  et dans sa royauté future. Véritablement le brigand a été illuminé par l’Esprit Saint (1 Cor 12.3).

Jésus rompt alors le silence et prononce une promesse extraordinaire qui confirme sa divinité. Il la fait précéder de sa formule habituelle « en vérité je te le dis » destinée à affirmer avec force que ce qui va suivre est vrai et se réalisera sûrement. En y ajoutant l’adverbe de temps « aujourd’hui » Jésus éveille l’attention sur le contraste entre le présent catastrophique qu’ils sont en train de vivre (mort ignominieuse sur une croix), et la situation promise pour le jour futur où Jésus entrera dans son règne, comme l’a demandé le brigand ! Non seulement Jésus se souviendra de lui pour le ressusciter, mais il l’associera à lui pour l’éternité. Le paradis en effet est le nom donné par les grecs appelés les Septante qui traduisirent la bible de l’hébreu en grec au 2ème siècle avant JC, au mot « jardin » du ch 2.8 de la Genèse (= pardes en hébreu qui a donné paradis et parc). Paul reprend le mot pour désigner le domaine spirituel de Dieu où il a été transporté en esprit (2 Cor 12.4). Et dans l’Apocalypse (2.7), le Seigneur promet au vainqueur de lui donner à manger de l’arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu. Depuis, le mot « paradis » a pris le sens de « séjour éternel des rachetés en présence de Dieu ». Jésus crucifié ne pouvait promettre au brigand d’être le jour- même après sa mort dans le séjour de Dieu qu’il n’a rejoint qu’après son passage de 3 jours dans la tombe, qu'après sa résurrection puis son ascension 40 jours après ! (Jean 20.17). Les traducteurs imprégnés de l’idée platonicienne de la montée au ciel immédiate après la mort d’une âme immortelle libérée du corps mortel, ont placé les virgules de façon à donner ce sens à la promesse de Jésus, sans tenir compte de la conception biblique holistique de l’homme qui est un tout et disparaît entièrement dans la mort (corps, psychisme =âme, et esprit), Dieu seul ayant le pouvoir de lui redonner la vie.

Comme à ses bourreaux, Jésus a offert aux deux brigands un pardon inconditionnel, ne tenant pas compte de leur vie passée ; mais sa promesse de présence dans le paradis avec lui ne s’est adressée qu’à celui dont il a perçu l’humilité, la repentance, le désir d‘une autre vie avec lui, la foi en son pardon miséricordieux et l’espoir de son règne glorieux. 

Comme on le voit, ces deux textes de l’Évangile de Luc, détachés de leur contexte et de l’enseignement de la Bible, servent à alimenter les conceptions fausses de l’après-mort, thème qui préoccupe tous les hommes au point de leur faire croire comme vrai ce qu’ils veulent entendre, même si c’est contraire aux Écritures.

Annexe 2 : 1 Pierre 3.18-20 : La prédication de Christ aux esprits en prison

Christ est mort sur la croix pour nous délivrer de la condamnation du péché et nous amener à Dieu. L’Esprit de Dieu lui a redonné la vie, une vie éternelle qu’il possédait avant son incarnation (v 18). C’est par ce même Esprit que Christ a annoncé aux antédiluviens grâce à la prédication de Noé, la possibilité d’être sauvés. De même dans la même épitre, Pierre parle clairement de l’action de l’Esprit par les prophètes (1.10-11). Paul aussi affirme (1 Cor 10.4) que Christ était le rocher spirituel qui abreuvait le peuple dans le désert. « Les esprits en prison » dans le vocabulaire biblique ne sont que des hommes, pas des fantômes désincarnés. Les antédiluviens au point de vue spirituel, étaient captifs du péché et de l’incrédulité (Gen 6.5) et n’ont pas voulu entendre les appels de Christ (Luc 4.18-19), transmis par Noé. Encore dans la tombe, ils attendent leur jugement dans l’avenir, en fonction de la décision qu’ils auront prise après avoir entendu la prédication de Noé.

Le texte de Pierre ne dit pas autre chose : rien sur la situation de Jésus entre sa mort et sa résurrection. Ni Lazare ni Christ n’ont parlé  de ce temps intermédiaire dont ils ne pouvaient se souvenir puisque dans la mort il n’y pas de conscience (Ecclésiaste 9.10). On ne peut utiliser ce texte de Pierre pour soutenir une fausse doctrine d'après-mort consciente !