12/02/2021
Étude n°8 Consolez mon peuple Es 40.1-11 (20 02 21)
Étude n°8 Consolez mon peuple Es 40.1-11 (20 02 21)
« Monte sur une haute montagne, Sion, messagère de bonheur, élève la voix avec force, élève-la et ne crains point, dis aux villes de Juda : Voici votre Dieu, l’Éternel, voici il vient avec puissance ! » Es 40.9-10a
Observons
Contexte :
Par quoi se termine la première partie du livre d’Ésaïe (1-39) ? Quelle tonalité cela confère-t-il à toute cette première partie ? (29.13 ; 30.8-17)
Texte :
V 1-2 : Comment débute la seconde partie du livre (ch 40-66) ? A qui s’adresse Dieu dans ces deux versets d’introduction ? Qui doit être consolé ? Comparer avec Es 6.9 et 28.11.
V 2 : « Parlez au cœur » : comparer avec Gen 50.21 ? De quel combat ou service s’agit-il ? Qu’a reçu Jérusalem au « double de ses péchés » ? Châtiments ou grâces ? (Ex 22.4-9 ; Jér 16.13, 18 ; Job 42.10 ; Rom 5.20).
V 3 : Que demande la voix divine à ses prophètes ? Que doivent-ils annoncer, (v 5) ? A quel souvenir est-il fait allusion ? Comment le Nouveau Testament a-t-il repris cette annonce, Mat 23.3 ?
V 3-5 : De quelle venue de l’Éternel Esaïe parle-t-il ? Que peuvent symboliser montagnes, reliefs, escarpements ? Qu’est la révélation de la gloire de l’Eternel ? A qui est-elle faite, voir 11.9-10 ; 2.2-3 ?
V 6-8 : Que doit proclamer le prophète au peuple ? A quoi le peuple est-il comparé, puis opposé ? Dans quel but ?
V 9 : Quel rôle a Jérusalem aux yeux de Dieu ? Quel est son message, 52.7-8 ?
V 10 : Que représentent salaire et rétributions de Dieu ? Mal 4.1
V 11 : En contraste que fera l’Éternel (Mal 4.2) ? Qui a réalisé et achèvera cette prophétie ? Ps 23.1-3 ; Jean 10.11
Comprenons
Contexte
L’unité du livre d’Ésaïe est encore contestée par beaucoup de commentateurs qui y voient deux auteurs différents, l’un vivant sous le roi Ezéchias et prédisant la chute de Juda à la suite de celle d’Israël (ch 1-39) ; l’autre écrivant plus d’un siècle plus tard, pendant l’exil des Juifs à Babylone, et cherchant à les consoler par la double perspective d’un retour à Jérusalem et de la venue du Messie (ch 40-66). Qu’il y ait un ou deux auteurs, il est important de retenir que tout ce livre prophétique est considéré par les chrétiens comme « l’Evangile de l’Ancien Testament » pour l’abondance de ses messages messianiques.
La première partie s’achève sur l’annonce faite au roi Ézéchias de la prise de Jérusalem, par les Babyloniens, une centaine d’années plus tard. En effet, Ezéchias avait reçu l’ambassade des Babyloniens venus le féliciter pour sa guérison inespérée, en leur montrant tous ses trésors sans en rendre grâces au Seigneur ; il avait ainsi attisé une convoitise que Nébucadnetsar comblera plus tard.
La seconde partie du livre suit abruptement sans lien apparent par une consolation de Dieu adressée au peuple en exil par ses prophètes. Le chapitre 40 sert ainsi d’introduction à toute la seconde partie destinée à affermir l’espérance du salut promis.
Texte
V1 : L’Éternel appelle maintenant Jérusalem « mon » peuple, renouant ainsi une relation affective étroite (au cœur) alors que précédemment (6.9 et 28.11) il avait pris de la distance en disant au prophète de parler à « ce » peuple qui ne voulait pas l’écouter. Maintenant que le temps de la fin de l’épreuve (= combat, service ou servitude) approche, la grâce de Dieu renoue la communication. La captivité à Babylone considérée à l’égal de la servitude en Egypte, était un combat quotidien pour garder la foi dans un pays étranger, loin d’une terre et du temple où l’on pensait que Dieu habitait. L’injonction faite aux prophètes de consoler le peuple est pressante (répétée deux fois) car l’espoir du salut s’est amenuisé ! Il est temps de rappeler que la faute d’infidélité à Dieu est expiée (= effacée), car l’Eternel l’a réparée au double ! Selon la loi de Moïse un dommage causé au prochain devait être réparé au double de la valeur de l’objet endommagé. Zachée dans sa joie de recevoir Jésus, ne se contente pas du double mais affirme rendre au quadruple à ceux qu’il a lésés (Luc 19.1-10). Paul de même fait allusion à cette loi en Rom 5.20, en écrivant : « là où le péché a abondé, la grâce a surabondé », car à la croix « par la mort d’un seul beaucoup sont rendus justes ». Il nous paraît plus en accord avec le message biblique de considérer que dans notre texte d’Ésaïe, il ne s’agit pas du châtiment de l’exil que l’Éternel aurait fait payer à Israël au double de sa faute : c’est une conception très humaine de l’expiation des péchés par la souffrance extrême du pécheur qu’infligerait un Dieu juste mais sans amour. Jésus est venu pour renverser cette notion d’expiation : c’est lui qui par amour pour nous a payé de sa vie nos fautes qu’il a endossées pour les effacer dans sa mort. La grandeur de la grâce de Dieu surpasse infiniment plus du double, la gravité de notre péché ! L’Éternel va le prouver à Israël en le délivrant du joug de Babylone de façon totalement gratuite car les exilés malgré leurs souffrances ne sont pas devenus meilleurs que leurs pères ! Cette libération servira de signe prophétique de l’œuvre de salut qu’accomplira Christ en son temps, dans ses deux venus sur terre, la première dans l’humilité, la seconde dans la gloire !
Comme il est fréquent chez les prophètes leur vision de l’avenir télescope les événements prophétisés : ceux qui sont proches de leur réalisation (ici le retour à Jérusalem) préfigurent les plus lointains qui restent encore flous pour le prophète dans leur déroulement chronologique (ici la venue humble du Messie annonce son retour en gloire à la fin des temps). La réalisation de ces promesses de salut, échelonnée dans le temps est le signe du pardon accordé au peuple que Dieu a choisi pour révéler son amour au monde entier (v 5)
Ésaïe entend la voie divine crier dans le désert physique et spirituel dans lequel vivent les exilés, « pour préparer le chemin de l’Éternel », chemin du retour historique à Jérusalem et chemin du retour spirituel à Dieu. Le Nouveau Testament attribuera cette voix à Jean-Baptiste le précurseur du Messie pour appeler les cœurs à se repentir afin d’accueillir le Sauveur Jésus. Le salut en effet réclame que les obstacles qui s’opposent à sa venue dans les cœurs s’estompent pour faciliter son arrivée, de même que les exilés ont dû surmonter « montagnes et escarpements « sur le chemin du retour à Jérusalem. En même temps, Ésaïe fait allusion à la sortie d’Égypte ou mers et montagnes ont été franchies dans la longue marche vers Canaan. Cet épisode a préfiguré celui de la sortie de Babylone et préfigure pour nous celui de notre marche vers la Cité céleste où éclatera la gloire du Sauveur. Spirituellement les obstacles que nous dressons dans nos cœurs à la venue du Seigneur Jésus sont appelés à disparaître : les péchés confessés par la repentance sont effacés, les prétextes à ne pas s’engager sont oubliés, les habitudes d’inertie et d’égoïsme sont balayés, parce que Dieu a fait grâce et a révélé son amour.
V 6-8 : placés au centre de notre passage, ces versets débutent par un dialogue entre la voix divine et celle des prophètes chargés de transmettre le message de la fragilité humaine face à l’éternité de la Parole de Dieu. La comparaison du peuple avec l’herbe des champs (v 7) révèle combien l’humilité est de rigueur devant l’éternité de la Parole de vérité sur laquelle l’homme peut s’appuyer et affermir sa foi dans la réalisation des promesses. Jésus reprendra cette idée dans son discours sur la Montagne : «Tout passera sur cette terre, mais sa parole ne passera pas jusqu’à ce que tout soit arrivé ». (Mat 5.18)
V 9-11 : La troisième partie de notre passage présente deux traductions possibles : la voix divine s’adresse soit aux prophètes messagers de bonne nouvelle pour Jérusalem et les autres villes, soit à Jérusalem qui devient elle-même messagère de la venue du Seigneur auprès des autres villes ; l’Éternel vient avec puissance pour d’un côté (v 10) juger, c’est-à-dire accorder son salaire au péché (Rom 6.23 ; Es 65.6-7 ; 66.6), et d’un autre côté (11) rassembler son troupeau autour de lui. La prophétie fut réalisée dans un premier temps avec le retour des exilés à Jérusalem, et dans un second temps à la venue de Jésus sur terre (Jean 10.13-16), mais sera achevée à la fin des temps (Malachie 3.19-20 ou 4.1-2 selon les versions ; Ap 14.14-20 ; 19.9, 17 ; 22.12-15).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quel message consolateur contient pour moi ce texte ? Quelle espérance affermit-il pour l’Église ?
- Quels obstacles sont encore à éliminer de mon cœur pour accueillir Christ ?
- Comment l’Église (= Jérusalem) peut-elle être messagère de bonheur à notre époque ?
- En quoi la venue de Christ en tant que juge peut-elle être réconfortante ?
08:00 Publié dans Esaïe | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.