04/01/2019
Étude n°2 : Au milieu des chandeliers, Ap 1.9-20 (12 01 19)
Étude n°2 : Au milieu des chandeliers, Ap 1.9-20 (12 01 19)
« Moi, je suis le premier et le dernier, le vivant. J’étais mort et me voici vivant au siècle des siècles. Je tiens les clés de la mort et du séjour des morts » Ap 1.18 (dessin de Zabou, fin du 20ème siècle)
Observons
V 9 : Qu’apprenons-nous sur l’auteur du livre ? Que partage l’auteur avec ses lecteurs ? Que signifie l’expression « à cause de la Parole de Dieu et du témoignage de Jésus » voir 6.9 et 20.4 ?
V 10 : Qu’est le « Jour du Seigneur » dans la Bible ?1 Cor 1.8 ; 1 The 5.2 ; 2 Pie 3.10 ; Mal 3.23 ; Soph 1.7,14 ; Amos 5.18 ; mais aussi Gen 2.1-3 ; Ex 16.23, Marc 2.28. Quels sens peut-on donner à l’expression à la lecture de ces textes ?
V 10 : A quoi sert la trompette ? Nb 10.1,9, 10 ; Lév 25.9 ; 2 Rois 11.14 : Que peut signifier ce son au début de l’Apocalypse, et avant la demande du v 11 ?
V11 Chercher sur une carte de l’Asie Mineure la localisation des 7 Eglises nommées. Que forme la route qui les lie entre elles dans l’ordre où elles sont mentionnées ? Quel symbole cela signifie-t-il ?
V12 et 20 : Que représentent les 7 chandeliers d’or ? Où trouvait-on un chandelier d’or dans l’Ancien Testament ? Que symbolisait-il ? Par extension que peuvent symboliser ces 7 chandeliers ?
V 13 : Qui se trouve au milieu des chandeliers ? A quoi cela fait-il allusion ? (Daniel 7.13 ; Mat 9.6 ; 16.13 ; 24.27 ; Jean 5.27
V 13-15 : Relevez tous les détails de sa tenue, les couleurs, les sons et les matières évoqués par Jean, et comparez avec Dan 7.9 et 10.5-6 ; Exode 28.29 ; Lévitique 16.4. Que peut-on en conclure sur l’identité et la fonction de ce personnage ?
V 16 : Quels autres détails sont donnés dans ce verset ? Que représentent les étoiles, v 20 ? L’épée, Héb 4.12 ? le visage rayonnant, Mat 17.2 ?
V 17 : Quelle est la réaction du visionnaire ? Pourquoi ? Que répond le Fils de l’Homme ?
V 18 : Comment s’identifie-t-il ? (relever les répétitions de mots ou d’idées) Ap 1.8.
V 19 : Quelle mission confie-t-il à Jean ? Qu’indique-t-il sur le contenu des lettres ? Quel indice cela donne-t-il sur le sens de la vision tout entière ? Ap 1.1,7-8.
V 20 : Comment comprendre le mot « ange » ?
Quelle impression générale nous laisse ce prologue de la vision ? Qu’a voulu nous faire saisir le prophète sur l’orientation du livre ?
Comprenons
Après les salutations de l’auteur et la louange au Seigneur qui s’est révélé à lui, Jean précise les circonstances de la vision : Il était prisonnier pour sa foi dans l’ile de Patmos, véritable ilot rocailleux de la mer Egée non loin des côtes de la Turquie, où les Romains isolaient ceux qu’ils voulaient écarter de la vi publique. Le témoignage de sa foi en Jésus l’avait conduit à cette réclusion, pendant laquelle Dieu le gratifia de la merveilleuse vision du Jour du Seigneur tant attendu par les croyants de tous les siècles. En effet l’Ancien Testament abonde en prophéties (voir les textes cités dans l’Observation) annonçant la venue du Messie glorieux qui délivrerait son peuple des oppressions du Malin, et établirait son Royaume de justice. Ce jour avait une double face selon qu’on était croyant ou impie : pour le croyant c’est un jour de joie et de gloire car il scelle son alliance éternelle avec le Sauveur ; mais pour les impies c’est un jour terrible qui marque leur disparition définitive dans le néant. C’est tout à fait à tort que certains interprètes y ont vu le Dimanche, qui n’existe pas dans la Bible où le seul jour d’adoration de Dieu est le Sabbat. Ce serait d’ailleurs anachronique, car Jean ne connaissait que le sabbat, l’institution du dimanche comme jour de culte datant du IVème siècle sous l’empereur romain Constantin, pour des raisons plus politiques que spirituelles. Faire de cette indication une date de la vision pourrait à la rigueur se comprendre : c’est en effet le sabbat que le croyant entre plus particulièrement en communion avec son Seigneur et a l’esprit plus ouvert à recevoir de Lui ses instructions et ses révélations.
Le tableau entrevu par Jean devait le préparer à comprendre les scènes suivantes. Le son de la trompette qui attire son attention le renvoie à toutes les apparitions divines de l’Ancien Testament qui s’accompagnaient du même son, et à toutes les fêtes du rite du Temple qui appelaient les fidèles à se rassembler autour du sanctuaire (Nb 10.3). De plus, n’y avait-il pas spécialement une fête des Trompettes 10 jours avant le Jour des Expiations (Yom Kippour), pour appeler le peuple à la repentance en vue de ce grand jour de jugement et de pardon (Lév 23.24-32) ? L’introduction de la vision au son de la trompette n’offrirait-elle pas une piste d’interprétation des scènes suivantes ? Pouvons-nous trouver une confirmation de cette intuition dans le portrait du personnage merveilleux apparu à Jean ? (Nous verrons le symbolisme des 7 Eglises à la fin de notre étude)
Le Fils d’homme au milieu des chandeliers est une allusion au prophète Daniel qui le mentionne pour la première fois dans un tableau du jugement tenu à la fin des temps historiques par l’Ancien des Jours c à d. le Seigneur Dieu (Dan 7.9). Jésus lui-même reprend à son compte ce titre, qui le qualifie à la fois comme humain et Juge divin (Jn 5.27). Sa tenue éclatante de lumière et de blancheur est celle que Daniel (10.5-6) fait porter à l’Homme-Dieu qui lui fait comprendre « ce qui doit arriver à mon peuple dans les temps à venir » (Dan 10.14) ; le parallèle avec la vision de Jean est frappant ! La longue robe et la ceinture d’or sur la poitrine allient les vêtements du grand sacrificateur lors des services perpétuels c. à d. quotidiens avec Pâques, Pentecôte, etc, à ceux qu’il portait pour le Yom Kippour, seul service annuel où il pénétrait au-delà du voile devant l’Arche de l’Alliance dans le Lieu Très Saint, pour purifier le sanctuaire. Depuis la mort de Jésus, sa résurrection et son ascension, le voile de séparation entre l’homme et Dieu a été déchiré et Christ entré dans la présence glorieuse de Dieu fait office de grand sacrificateur, en faveur de son Eglise (Héb 8.1-2) : chaque jour, il la nourrit du pain de sa Parole (pains de proposition du Lieu Saint), l’éclaire de son Esprit (chandelier du Lieu Saint), intercède pour elle, la protégeant des attaques de Satan, intercession symbolisée par les parfums brûlés sur l’autel d’or, et lui accorde son pardon ; enfin comme le Jour des Expiations le prophétisait une fois par an, Christ est entré dans la dernière phase du plan du salut et purifie le sanctuaire où il est adoré, c’est-à-dire son Eglise sur terre, en exerçant ce qu’on appelle le Jugement préliminaire à son retour. C’est pourquoi il est représenté avec l’épée à double tranchant de sa Parole dans la bouche (Ap 1.16), par laquelle il révèle le fond du cœur de chacun de ceux qui se réclament de Lui (voir le jugement de Salomon, 1 Rois 3.24-25). (Tapisserie d’Angers, 14ème)
Jean à cette vision, comme Daniel avant lui, est rempli d’une vénération respectueuse et pleine d’humilité : Comprend-il qu’il est en présence de son Seigneur et Juge, qui l’apaise et lui affirme sa victoire sur la mort, sa puissance de Créateur et sa maîtrise de l’avenir (v 18-19) ? Aurions-nous là la clé de la compréhension de toutes les séquences de la vision qui conclut les Ecritures en portant les regards sur la fin des temps ?
Pour apaiser les craintes de son apôtre, Christ se montre à lui au milieu des chandeliers qui représentent son Eglise porteuse de sa Lumière, dans ses différentes facettes. Le chiffre 7 indique la plénitude, la « complétude » parfaite de son Eglise, symbolisée par le cercle que trace la route qui relie les sept villes romaines de l’époque de Jean où le nom de Christ était adoré. Il y en avait bien entendu beaucoup d’autres, mais celles-ci ont été choisies pour le symbolisme de leurs noms, qui permet de voir en chacune d’elles une étape du développement de l’Eglise à travers les siècles ou de la croissance de la foi individuelle de chaque croyant (nous aborderons ce sujet la semaine prochaine). Christ qui a promis d’être avec nous tous les jours jusqu’à la fin (Mat 28.28) se montre ainsi à Jean : Il est dans son Eglise, il marche avec elle et au milieu d’elle (Ap 2.1), depuis son origine (Ephèse) jusqu’à sa fin (Laodicée) pour lui permettre de briller de sa lumière, et il garde particulièrement dans sa main ses « anges », ses messagers (ses responsables comme ses membres sont tous des messagers de la Bonne Nouvelle). Ainsi, Jean et les lecteurs de l’Apocalypse, peuvent-ils aborder la lecture des lettres aux Eglises et des événements futurs (= le Jugement ?) révélés dans la vision, sans crainte, avec confiance et avec joie, car ils comprennent que le temps de leur délivrance est proche (Ap 1.3 et Marc 13.29 ; Luc 21.21). (Christ entre les chandeliers, Serge Mercerat, 20ème )
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Qu’est-ce que la compréhension des détails de cette vision fantastique change dans ma relation avec Christ ?
- Ce qu’il semble représenter et annoncer me remplit-il de crainte de l’avenir, de curiosité, d’impatience, de confiance ?
- Quel(s) détail(s) me touche(nt) particulièrement pour apaiser mes angoisses ?
- Comment l’épée de la Parole de Dieu a-t’ elle révélé à moi-même ce qui habite mon cœur ? Comment ai-je réagi à cette révélation (voir les attitudes des deux mères du Jugement de Salomon)?
08:00 Publié dans Apocalypse | Lien permanent | Commentaires (0)
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