26/05/2017
Étude n°10 Prophétie et Écriture, 2 Pierre 1.16-21 (03 06 17)
Étude n°10 Prophétie et Écriture, 2 Pierre 1.16-21 (03 06 17)
Et nous tenons pour d’autant plus certaine la parole prophétique à laquelle vous faites bien de prêter attention comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur jusqu’à ce que le jour commence à poindre, et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs. (2 Pi 1.19)
Observons
Le contexte : A la veille de son martyre (1.14), Pierre écrit aux chrétiens des années 67-68, pour les appeler à résister aux fausses doctrines du gnosticisme, qui s’introduisaient dans l’Église. Il leur rappelle instamment (v 12-13, et 15), les promesses de Dieu données pour que chacun devienne participant de la nature divine (v 4) et croisse dans la grâce et la connaissance de Christ (3.18), de façon à entrer dans le royaume éternel (1.11), au moment du retour de Christ (ch 3).
Le texte : Distinguez :
- Les personnages : Nous (v 16,18-19), Dieu et Jésus-Christ (17),
Vous (20), Prophétie et prophètes de Dieu (20-21).
- Les oppositions :
- les « fables humaines » ( 16a) opposées à « nous avons vu et entendu (16b, 18) et à « paroles prophétiques » (19).
- « prophétie de l’Écriture » opposée à « interprétation particulière »(20),
- « volonté humaine » opposée à « poussés par le Saint-Esprit » (21).
- Les parallèles :
- Nous avons vu la majesté // Nous avons entendu la voix.(De quel événement s’agit-il ?)
- Objet d’interprétation particulière // volonté humaine.
- Prophétie de l’Écriture // Poussés par le Saint-Esprit, des hommes ont parlé de la part de Dieu.
La construction du texte :
- v 16-19: D’où vient la connaissance de Christ ?
a-(16a) : La connaissance de Christ ne vient pas des fables humaines.
b-(16b) : la connaissance de Christ vient de l’expérience vécue avec lui.
c- (17) : la connaissance de Christ vient du témoignage de la Parole de Dieu.
b‘- (18) : la connaissance de Christ vient de l’expérience vécue avec lui.
a‘- (19) : la connaissance de Christ vient de la parole prophétique certaine.
- v 20-21: Quelles sont les raisons de la certitude de la vérité biblique ?
a-(20a) : La prophétie vient de l’Écriture
b-(20b-21a) : l’interprétation et la volonté humaines n’en sont pas l’origine,
a’-(21b) : le Saint-Esprit inspire la parole prophétique.
- A quoi Pierre compare-t-il la parole prophétique, v 19 ? Pourquoi la considère-t-il comme certaine ? Quel est son but ?
- Que représentent le jour et l’étoile du matin ?
- Qu’est-ce qu’une interprétation particulière de la prophétie, v 21 ? Comment l’éviter ? (1 Cor14.32 ; Rom 12.6b)
Comprenons
Le texte est construit sur un jeu d’oppositions et de parallèles pour mettre en valeur, au centre, la révélation de la parole de Dieu : « Jésus-Christ est son fils bien-aimé » v 17b.
Pierre expose les arguments de sa foi en la vérité révélée dans les Écritures :
Il croit à la puissance de Jésus-Christ et à son retour en gloire,
- parce qu’il a été témoin oculaire et auditif de la majesté et de la gloire de Jésus à la Transfiguration.
- Parce que Dieu lui-même a confirmé en paroles la filiation divine de Christ. (Pierre ici condense en une seule expérience le baptême, la transfiguration et la résurrection, où Christ a reçu de Dieu honneur et gloire).
- Parce que la Parole prophétique n’est pas une fable habilement conçue par les hommes, mais elle émane du Saint-Esprit de Dieu, pour éclairer les hommes jusqu’à la venue du Jour, dans les cœurs (= la conversion) et dans l’histoire des hommes (= le retour de Christ, Étoile du matin).
L’expérience vécue avec Christ à la Transfiguration est pour Pierre :(Polyptique de Monbéliard, 16ès)
- la confirmation des prophéties de l’Ancien Testament sur la gloire du Messie, Moïse et Élie entourant le Christ certifient sa divinité) (1 Pie 1.10-11).
- la démonstration de l’inspiration des Écritures par le Saint-Esprit, personne ne pouvant concevoir un tel événement de sa propre initiative et ne pouvant l’interpréter sans être guidé par le St Esprit .(Néh 9.20 : Tu leur as donné ton bon Esprit afin qu’ils aient du discernement; Job 32.8 : En réalité, dans un homme c’est l’Esprit, le souffle divin qui lui donne l’intelligence ; Jean 14.26 : Le St Esprit vous enseignera toutes choses ; 1 Cor 2.13 : le St Esprit enseigne en expliquant les réalités spirituelles à des hommes spirituels ; 1 Cor 12.3 : Nul ne peut dire : Jésus-Christ est le Seigneur ! si ce n’est par l’Esprit Saint.)
- une préfiguration et un gage de l’apparition en gloire du Seigneur.
Cette expérience vécue de la vérité des Écritures fait de la Parole de Dieu une lumière sûre pour éclairer le quotidien et l’avenir de l’homme et du monde. On peut et on doit y prêter attention pour donner sens aux événements vécus, mais il faut se souvenir que « les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes », c’est-à-dire qu’il y a union et concordance dans les messages prophétiques de la Bible. Ainsi leur langage symbolique ne peut être compris qu’en se référant aux textes bibliques précédents, et non à des interprétations humaines extérieures. On ne peut pas non plus anticiper sur l’avenir à partir des prophéties, mais seulement reconnaître leur accomplissement dans les événements présents « Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu’elles n’arrivent, afin que quand elles arriveront vous croyiez ! » (Jean 14.29). La prophétie n’est pas une prédiction de l’avenir pour nous en rendre maîtres, mais elle cherche à fortifier notre foi en Christ.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- La Parole de Dieu est-elle une lumière sur mon sentier quotidien ? Change-t-elle quelque chose dans ma façon de vivre le présent et d’envisager l’avenir ? (= Gestion Chrétienne de la Vie).
- Quelles expériences personnelles de la vérité des promesses de Dieu ai-je pu faire dans ma vie et dans celle de mon Église ?
- A quoi la certitude du retour de Christ annoncé par les Écritures m’engage-t-elle aujourd’hui ? (voir 2 Pierre 3.11-18).
- Comment m’assurer que c’est l’Esprit Saint qui m’éclaire dans l’interprétation d’un texte prophétique biblique ?
- L’étude de la prophétie est-elle d’actualité dans mon Église ? Si oui, dans quel but et quel état d’esprit ? Sinon, comment la remettre à l’honneur ?
16:00 Publié dans Pierre | Lien permanent | Commentaires (4)
19/05/2017
Etude n°9 Soyez ce que vous êtes 2 Pie 1.1-11 (27 05 17)
Etude n°9, Soyez ce que vous êtes, 2 Pierre 1.1-11 (27 05 17)
« Faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la connaissance, à la connaissance la maîtrise de soi, à la maitrise de soi la persévérance, à la persévérance la piété, à la piété la fraternité, à la fraternité l’amour » v 5-7.
Observons
V 1 : - Comment Pierre se présente-t-il ? (voir Luc 5.8 ; Mat 16.16 ; Jean 21.15-18)
- Que révèle cette association de noms, puis de titres, sur l’image de soi que se fait Pierre ?
- Qui sont les destinataires de sa lettre ? Qu’ont-ils en commun avec Pierre ?
- D’où vient la foi ? Quel est son objet, et son prix « égal à celui des apôtres » ?
- Comment Pierre appelle-t-il Christ ?
V 2 : - Comment la grâce et la paix peuvent-elles être multipliées par l’homme, alors qu’elles viennent de Dieu ?
- Quelle est la connaissance dont il s’agit (5 fois dans le texte) ? Pourquoi Dieu et Jésus sont-ils séparés dans ce verset à la différence du v 1 ?
V 3-7 : Dans cette longue phrase, distinguer
- les motifs que le chrétien a pour agir (v 3-4)
- le programme d’activité spirituelle personnelle (v 5-7)
- Quelles qualités de Dieu sont à l’origine de ses dons et de son appel ?
- Qu’a donné Dieu au chrétien ?
- Quelles sont les promesses (= choses promises réalisées ou à réaliser) données au chrétien.
- A quoi Dieu appelle-t-il le croyant ? A quoi cela demande-t-il de renoncer ?– Comment le croyant doit-il chercher à développer sa vie intérieure ? Pourquoi cette exhortation ?
- Comment sont présentées les différentes facettes de la vie spirituelle ? Quel lien y a-t-il entre elles (énumération, progression, cause à effet, simple accumulation, etc…) ?
- Précisez le sens de chacune d’elles ? Quel rapport ont-elles avec la sanctification, voir Héb 12.14 ?
V 8-9 : - A quoi aboutit la richesse de la vie intérieure ? En contraste quelle est la condition de l’homme qui néglige la vie spirituelle ?
V 10-11 : Pour la seconde fois Pierre invite à l’effort ? Sur quoi porte ce 2ème effort ? Les deux mots employés sont-ils synonymes ? Expliquez-en le sens en tenant compte de leur place l’un vis-à-vis de l’autre dans la phrase de Pierre.
- Comment les « affermir » ? Comment le verset 9 explique-t-il la fin du v 10 ?
- A quoi rattacher la promesse du v 11 : à la possession et l’accumulation des vertus chrétiennes, à l’empressement à affermir sa foi, au fait de ne pas « broncher », à la « connaissance » du Seigneur Jésus ?
- Le Royaume se gagne-t-il, se mérite-t-il ? Quelle en est la seule condition d’entrée ? voir Jean 3.16, Marc 16.16 ; Rom 10.9. Comment expliquer l’apparente contradiction entre ces textes et les versets de Pierre et Héb 12.14 ?
Comprendre
Introduction : La seconde lettre de pierre, bien que souvent considérée comme inauthentique est l'écrit d’un apôtre assuré de sa mort prochaine (1.12-14), qui exhorte les Églises de la seconde moitié du 1er siècle à être vigilantes au sujet d’ennemis non plus extérieurs comme dans la première lettre, mais intérieurs. Il les met en garde pour que par la sainteté de leur vie et leur attention à la Parole de Dieu, elles soient prêtes pour le proche avènement de Christ.
V 1 : Pierre se présente avec son nom d’origine, Simon, suivi de son nom d’apôtre : il reste ainsi l’homme simple, pêcheur, que le Seigneur a appelé et auquel il obéit humblement comme un serviteur obéit à son maître. Il a reçu sa mission d’apôtre avec son pardon, seulement après la résurrection de Jésus (Jean 21.15-18). Pierre ne se met pas en avant, surtout qu’il ajoute que la foi de ses destinataires a le même prix que la sienne ; tous croient comme lui que la foi leur a été donnée par la grâce de Dieu qui dans sa justice l’a accordée aux Juifs comme Pierre (= nous),et aux païens (= majorité des destinataires). Le prix de leur foi, c’est la vie éternelle, accessible à tous grâce au sacrifice de Jésus-Christ le Sauveur. La formule assez rare utilisée par Pierre pour désigner Jésus, Dieu Sauveur, reconnaît à Jésus sa pleine divinité, et en fait l’auteur de la justice et du saut offerts à tous.
V 2 : La salutation grecque et juive de la grâce et la paix est complétée par le moyen qui permet de les obtenir : la connaissance, c’est-à-dire la relation intime avec le Père et Celui qui l’a fait connaître, Jésus-Christ. Ici Jésus n’est plus Sauveur mais Seigneur. En effet lorsqu’on a reconnu en Lui le seul être capable de sauver du péché et de la mort éternelle, on se soumet à son autorité et on conforme sa vie à sa volonté. On l’admet comme le seul directeur de sa vie.
V 3-7 : Lorsque Dieu demande quelque chose à ses serviteurs ou enfants (c’est le même mot en grec), il leur accorde par sa puissance les moyens de l’accomplir. La gloire de son amour (voir la définition de la gloire de Dieu dans Ex33.18-19), et sa force appellent l’homme à « participer à sa nature divine » ! Quel objectif de vie peut-il y avoir de plus exaltant ! Dieu aime tellement sa créature humaine qu’Il désire partager avec elle son éternité et sa sainteté ! Il lui propose de grandir « jusqu’à la stature parfaite de Christ » (Eph 4.13).
Ce programme n’est possible que par l’action de l’Esprit saint en nous, car « seuls nous ne pouvons rien faire » (Jean 15.5). Ce qui nous appartient, c’est de nous détourner volontairement – cela demande tous nos efforts- de la façon d’agir et de penser du monde où règnent convoitises et corruptions de toutes sortes. Alors l’Esprit pourra faire mûrir en nous son fruit aux multiples facettes ou grains (v 5-7) (grenade). Il ne s’agit pas d’une liste de vertus à acquérir, ou d’échelons à gravir pour être dignes du royaume ! Ces neuf vertus constituent un tout indissociable (comme les quartiers de l’orange forment le fruit), que l’Esprit développe et multiplie en celui qui cherche à connaître Christ de plus en plus intimement. Selon les circonstances et les besoins, l’Esprit mettra l’accent sur l’une ou l’autre de ces vertus, chacune s’appuyant sur les autres et leur permettant aussi de se développer à leur tour. C’est ce développement progressif que l’on appelle la sanctification (Héb 12.14, et qui est l’œuvre de l’Esprit.
Le mot « vertu » dans le texte (v 5) est à comprendre au sens de force d’âme, courage, fermeté, endurance, toutes qualités que réclame l’exercice pratique de la foi dans un monde impie, sans foi ni loi ! La « piété » est équivalente à la pratique de la vie spirituelle tournée vers Dieu.
La culture intérieure de ces vertus pousse le croyant à agir concrètement et fait grandir en lui une communion de plus en plus intime avec son Seigneur. Il reste « les yeux ouverts » (v 9) sur le monde dont il décrypte les événements à la lumière du Saint-Esprit grâce aux prophéties bibliques; et surtout il voit clair en lui-même, reconnaissant qu’il reste un pécheur à qui la grâce de Dieu est indispensable chaque jour pour ne pas retomber dans ses erreurs passées (v 9).
Le second effort que Pierre demande au croyant, c’est de ne pas oublier que Dieu l’appelle (vocation) au salut. S’il répond à cet appel, il manifeste son choix (= son élection), en se démarquant du monde par une vie sanctifiée par l’Esprit, obéissante à la loi divine. L’exercice de la foi la fortifie et lui permet de rester ferme dans les difficultés (v 10). Le royaume de Dieu est promis non à ceux qui se sont efforcés de gravir une échelle de vertus pour atteindre la perfection par eux-mêmes, mais à ceux qui sont restés fermement attachés à la foi en la grâce de Jésus-Christ, Sauveur et Seigneur, en approfondissant leur relation avec Lui.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Quelles promesses déjà réalisées ou à réaliser fortifient ma foi en Christ ?
- Comment réagissons-nous à ce projet divin de nous faire « participer à sa nature divine » ? Quel sens a pour nous cette expression ?
- Sur quoi portent mes efforts de vie spirituelle ? Dans quel but ?
- Comment augmenter ma connaissance de Jésus ?
- Dans ma vie spirituelle qu’est-ce que je regarde en pemier : les grâces de Dieu, mes fautes, les promesses, ce qui me manque, les objectifs que Dieu m’offre, le royaume futur, mes besoins, ceux de mon entourage, les exigences de la loi, etc…
- Comment grandir dans la foi et la sanctification ?
08:00 Publié dans Pierre | Lien permanent | Commentaires (1)