12/05/2017
Etude n°8 Jésus dans la première lettre de Pierre 2.21-25 (20 05 17)
Étude n°8, Jésus dans la première lettre de Pierre, 2.21-25 (20 05 17)
« Il a porté nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts à nos péchés nous vivions pour la justice, Lui dont la meurtrissure vous a guéris » 2.24 (Évangile et Peinture, 21è)
Observons
Le contexte :
- Où se situe ce passage dans la lettre ? A qui était destinée cette lettre ? (2. 18-19) ?
- Qu’est-ce qui est une grâce devant Dieu ?(v 20)
Le texte
- A quoi sont appelés les disciples de Christ ? (v 21)
- Que doivent-ils imiter chez Jésus : relever les attitudes de Christ données en exemples v 21-23 ?
- Qu’est-ce qui justifie ces attitudes de Christ, v 24 ? Quel objectif poursuivait-il ?
- A quoi fait allusion l’expression « Il a porté nos péchés en son corps sur le bois » ? voir Gen 22.2, Jac 2.21, Esaïe 53, Lév 16.
- Quels sont les effets de la mort de Christ sur la vie du croyant ?v 24-25
- Expliquez avec vos mots la métaphore du v 25. Que signifie « vous vous êtes retournés » ?
Comprenons
Le passage de notre étude est véritablement l’axe de la lettre, situé en son centre, et justifiant tous les développements théologiques ou pratiques qui l’entourent. Nous avons là peut-être une des premières professions de foi de l’Église apostolique.
S’adressant à des croyants humiliés et persécutés injustement, Pierre leur propose de regarder à Jésus pour supporter leurs souffrances sans murmure et avec patience. C’est la grâce que Dieu leur offre de puiser dans l’exemple de Christ les forces de surmonter l’épreuve, et l’espérance d’être un jour réhabilités. Cette patience dans l’épreuve et cette persévérance dans la foi ont été considérées par les philosophes comme « l’opium du peuple » qui condamnait toute rébellion contre les injustices sociales. Ce sont pourtant les vertus du chrétien qui veut suivre l’exemple de son Maître et vivre selon Dieu et non selon le monde. Jésus a été un modèle de douceur, de patience et de confiance en son Père, le Dieu juste Juge, qui saura rendre justice à ses enfants persécutés (Ap 6.10). Alors qu’il était sans péché ni fraude, il n’a rendu ni insulte, ni menace de vengeance et a préféré garder le silence (Es 53.7). Il n’avait pas comme objectif de « sauver sa peau » ou d’éviter la souffrance comme tout homme le désire, mais son but était d’un autre ordre, hautement plus spirituel et universel, c‘était de manifester l’amour de Dieu qui veut sauver du péché et de la mort éternelle sa créature sous l’emprise du péché. C’est pourquoi Pierre tout en donnant l’exemple du comportement de Christ, précise bien que le but de sa patience et de son silence dans la souffrance ne peut être celui du chrétien persécuté : sa souffrance ne sauve personne, même pas lui-même, contrairement à ce que certains croient encore. Christ est le seul à avoir accompli le salut de l’homme, en allant jusqu’au comble de son amour pour eux : il s’ est donné lui-même sur la croix accomplissant ainsi les rites prophétiques des sacrifices du culte juif. En effet, l’expression « il a porté nos péchés en son corps sur le bois » est la traduction de l’expression hébraïque d’origine « il a fait monter » nos péchés que l’on retrouve dans l’ordre divin donné à Abraham (Gen 22.2) pour l’inviter à « offrir en sacrifice » son fils Isaac. Le mot a pris ce sens à la suite du récit de la Genèse, pour désigner les sacrifices d’expiation (= de pardon) des rites du temple et du Yom Kippour en particulier. Dans ces sacrifices, l’animal innocent prenait sur lui les péchés du fidèle qui imposait les mains sur lui, et dans sa mort sanglante, il éliminait ces péchés. Le pécheur se considérait alors comme pardonné. Christ en revêtant comme un vêtement notre nature pécheresse l’a effectivement tuée dans sa mort physique sur la croix, pour effacer le péché qui séparait l’homme de Dieu, et le réconcilier avec Lui. Ainsi Pierre peut dire comme Paul (Rom 6.6,11,13,18), que par Christ nous sommes libérés de l’emprise du péché, que nous sommes considérés comme justes devant Dieu et que nous pouvons vivre pour la justice une vie conforme à sa volonté. Les « meurtrissures » de Christ (= sa passion et sa mort) ont permis la guérison spirituelle des hommes qui, atteints par la contamination du péché, errent « comme des brebis sans berger », ne sachant plus où ni comment se diriger. Si grâce à ce sacrifice de Jésus en leur faveur, qui efface leur péché, ils se « retournent » vers Dieu,(= ils se convertissent), ils deviennent des brebis bien gardées, soutenues, nourries, par un Berger plein de sollicitude et d’amour.
Cette profession de foi de Pierre éclaire pour les croyants de tous les temps le sens de la mort de Jésus-Christ, comme Paul l’avait aussi compris (Rom 3.23-25 ; 6.8-11 ; Gal 3.13). Il ne s’agit pas d’une apologie de la souffrance : celle-ci n’est pas voulue par Dieu et ne sert pas à gagner son salut. Christ seul a accompli une fois pour toute sur la croix cette œuvre de pardon et de guérison de la condition humaine, comme Esaïe 53 l’avait prophétisé. La gratuité du salut dérange l’esprit humain si prétentieux qu’il croit pouvoir échapper à la mort par lui-même ou acheter son salut par ses mérites.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Dans les souffrances que je subis injustement (peut-être à mes seuls yeux !) la pensée de ce qu’a souffert Christ pour moi, me revient-elle à l’esprit ? Si oui, comment m’aide-t-elle à supporter sans insulte ni rancune ce qu’on m’inflige ?
- Christ a été le premier exemple humain de communication non-violente : Comment nous en souvenir dans les relations interpersonnelles au sein de la société et de l’Église ? Pourquoi ne pas demander à organiser dans l’église une formation de Communication non-violente (CNV) ?
- Ai-je conscience d’avoir été libéré par Christ de l’emprise du mal sur moi ? Comment cela détermine-t'il mon comportement ?
08:02 Publié dans Pierre | Lien permanent | Commentaires (0)
05/05/2017
Etude n°7 Un leadership de service 1 Pie 5.1-11 (13 05 17)
Etude n°7, Un Leadership de service, 1 Pie 5.1-11 (13 05 17)
« Déchargez-vous sur Lui de tous vos soucis, car Il prend soin de vous » 5.7 (Évangile et peinture, berger du troupeau)
Observons
Le contexte ; Qu’a longuement développé Pierre dans le paragraphe précédent, 4.12-19 ?
Le texte :
- A quel verset se rattache le « donc » du premier verset du chapitre 5 ?
- Relevez les instructions données à l’impératif ? Que concernent-elles ?
- Quelles oppositions Pierre fait-il dans la tâche des anciens ? (v 2-3)
- Quelle récompense promet-il à l’ancien fidèle, v4 ?
- Quelle vertu met-il en premier dans les relations au sein de l’eglise ?
- De quelle élévation s’agit-il au v 6 ? Quelle consolation apporte le v 7 ?
- Pourquoi associe-t-il la sobriété à la vigilance spirituelle ? Contre quel danger ? (v 8)
- Qu’est-ce qui permet de résister aux tentations, v 9 ?
- Relevez les verbes dont Dieu est le sujet au v 0 ? Quelle promesse contiennent-ils pour le croyant dans la souffrance ?
- Comment Pierre résume-t-il le message de sa lettre dans sa conclusion v 12 ?
- Comment pense-t-il que le chrétien peut avoir la paix v14 ?
Comprenons
Contexte :
Après avoir précisé l’attitude chrétienne dans les souffrances de la persécution (4.1-12), Pierre a insisté sur l’honneur et même la joie (v 13-14) de souffrir comme chrétien (v 16) en s’en remettant totalement à Dieu qui est fidèle pour sauver. L’épreuve est en effet l’occasion de révéler sa foi. Comme l’exemple du Jugement de Salomon, où la vraie mère, sous le coup de la menace de mort de son fils, a montré tout son amour pour lui en renonçant à défendre ses droits, de même l’épreuve est le moyen de montrer à tous ce qui habite le cœur du croyant ; elle permet ainsi de juger, de trier, de distinguer ceux qui font partie de la maison de Dieu (4.17). Cette révélation devant la cour céleste et devant les hommes, constitue ce que les adventistes appellent « le jugement préliminaire à la seconde venue de Christ ».
En 4.19, gardons-nous d’attribuer la souffrance à la volonté de Dieu ! Il faut lire le verset « ceux qui souffrent en observant la volonté de Dieu », c’est-à-dire en lui restant fidèlement attachés, en faisant le bien (fin du verset), peuvent et doivent s’en remettre à Lui qui les soutiendra.
Texte :
Pierre enchaîne le paragraphe suivant par la conjonction « donc » en la rattachant aux recommandations pratiques sur le service des autres qui caractérise les « bons intendants de la grâce de Dieu» pour sa gloire (4.10-11).
En se posant lui-même avec humilité non comme apôtre mais comme simple ancien, témoin des souffrances de Christ, il se met au même rang que ses destinataires. Il a été témoin de la vie de Christ et de sa passion, et malgré sa chute, il a reçu de Jésus la mission de témoigner de ce qu’il a vu et entendu (Actes 1.8, 22 ; 2 Pi 1.16, 18). En suivant son Maître il a aussi souffert comme Lui et peut espérer partager sa gloire lorsqu’Il reviendra (4.13).
Pierre reprend pour les anciens l’ordre qu’il a reçu lui-même de Jésus de faire « paître le troupeau » (5.2 // Jean 21.15-17), c’est-à-dire de s’occuper de la nourriture spirituelle et du bien-être du peuple de Dieu. L’anciennat ne peut être considéré comme une charge imposée, mais comme une mise au service de la communauté des dons de leader, de dirigeant, que l’on a reçus de Dieu et que l’Église a reconnus. Ce service réclame de l’ancien le désintérêt financier, la bonne volonté et le dévouement qu’engendre l’amour fraternel. Selon les recommandations d’humilité de Jésus (Mat 20.25-26), le leader qu’est l’ancien, n’exerce pas son ministère par goût du pouvoir sur les fidèles, ni par désir de paraître supérieur et tout-puissant. Il cherche au contraire à ressembler au vrai Souverain Pasteur, et à être ainsi un exemple pour la communauté. Sa récompense n’est pas dans les honneurs terrestres périssables, mais dans la participation à la gloire éternelle de Christ, quand il reviendra (v 4).
L’humilité qui doit caractériser le dirigeant d’église est la vertu principale de tous les fidèles quel que soit leur âge. Pierre sait bien par expérience que l’orgueil et la présomption poussent souvent les jeunes gens à se croire capables de diriger les autres. Il sait combien c’est difficile pour tous d’acquérir et de pratiquer l’humilité les uns vis-à-vis des autres. Il en est de même pour la soumission à Dieu, qui saura en son temps (= au retour de Christ) partager sa gloire, son amour, et sa présence éternelle avec tous ceux qui s’en remettent à Lui et Lui confient leurs soucis de dirigeants et de serviteurs !
Face aux tentatives de Satan de faire tomber les hommes et de les séparer de leur Dieu (l’image du lion rugissant et dévorant est très parlante), Pierre recommande la sobriété des comportements et des désirs, ce qui équivaut à la maîtrise de soi ou la tempérance dans tous les domaines de la vie (émotions, sentiments, souhaits, paroles, activités, hygiène de vie alimentaire, vestimentaire, rythme de vie, etc…), car les excès de toutes sortes (profusion ou manque) effacent toute vigilance et résistance aux tentations. La foi en Jésus et la solidarité fraternelle dans les souffrances permettent de rester fermement attaché au Dieu de la grâce (du pardon inconditionnel). Son action de sanctification du cœur et de la vie est alors rendue possible et efficace. C’est Lui seul qui a la puissance de « former, affermir, fortifier, rendre inébranlable », dans et malgré les souffrances terrestres subies à cause du témoignage porté à Jésus par le fidèle. « Dieu a commencé cette œuvre en eux et saura l’amener à sa fin pour le jour de l’avènement du Seigneur » (Phil 1.6).
Pierre peut affirmer aux destinataires de sa lettre que « c’est là la vraie grâce » (v 12), celle de les préparer à entrer dans son Royaume en fils de Dieu, régénérés par son Esprit et emplis de paix et d’amour fraternel, parce que Christ habite en eux et les unit dans l’humilité et l’affection.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- De quoi le Seigneur demande-t-il à chaque croyant d’être le témoin auprès des autres ? Comment être un témoin fidèle ? De quelle grâce de Dieu reçue personnellement puis-je témoigner ?
- Dans quel état d’esprit ai-je accepté une responsabilité dans l’église ? La considéré-je comme un honneur, une charge, un service ?
- Comment est-ce que j’accepte l’autorité des anciens de mon église ?
- Sur quels points de ma vie (spirituelle, sociale, familiale, ecclésiale…) ai-je manqué de sobriété et / ou de vigilance, et suis-je tombé dans la tentation ? Comment réparer les dégâts, d’après Pierre ?
- Qu’est l’humilité chrétienne ? Comment la pratiquons-nous en église et dans notre vie personnelle ? Comment l’enseignons-nous aux enfants dans un monde où la compétition est de rigueur ? Quels écueils éviter dans cet apprentissage, ou dans sa pratique ?
08:00 Publié dans Pierre | Lien permanent | Commentaires (0)