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25/03/2016

Étude n°1 : le Fils de David, Mat 1.1-17 (02 04 16)

Étude n°1 : le Fils de David, Mat 1.1-17 (02 04 16)

« Elle enfantera un fils et tu lui donneras le nom de Jésus car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés » Mat 1.21

(Arbre de Jessé = généalogie de Jésus)arbre-de-jesse 1.jpg

Observons

-Quel est le titre de ce passage, v 1 ?

- A quelles figures de l'Ancien Testament est rattaché Jésus ? Que veut démontrer Matthieu par ce choix ? Comparer avec Luc 3.23-38.

- Quels noms sont donnés au Messie, et quel est leur sens ?

- Par quels verbes est exprimée la filiation de Jésus de génération en génération ?

- A quel moment cette répétition s'interrompt-elle ?

- Quelles femmes sont mentionnées dans cette généalogie ? Qu'ont-elles d'exceptionnel ? Que signifie leur apparition dans la liste des ancêtres de Jésus ?

- Le v 17 indique une égalité de 14 générations entre les trois parties de la liste. Se vérifie-t-elle dans la liste ? A quels événements passe-t-on d'une partie à l'autre ?

- Comment Matthieu prend-il soin, en contraste, d'indiquer l'origine divine de Jésus,  v 16, 18-20 ?

Comprenons

"Les listes des générations ou des familles" (= les généalogies) sont nombreuses dans la Bible. Les Juifs essayaient par là de prouver leur appartenance au peuple de Dieu. Ainsi, les sacrificateurs qui rentrèrent d'exil durent justifier leur droit au sacerdoce par leur généalogie (Esd 2.62 ; Néh 7.64). Dès la Genèse les généalogies de Caïn et Seth permirent de distinguer  ceux qui vivaient loin de Dieu de ceux qui invoquaient l’Éternel ( Gen 4.17-24 ; 5.1-32). Puis les généalogies des trois fils de Noé, Japheth, Cham et Sem, mirent à part la lignée de Sem d'où sortit Abraham (Gen 10 et 11.10-32).

Matthieu s'adressant à des Juifs, se devait de présenter Jésus comme s'insérant dans la lignée des deux grandes figures de l'AT, dont ils se réclamaient, Abraham et David. Le but de l’Évangile de Matthieu est de mettre en évidence le rapport intime et vivant entre les deux alliances et de montrer ainsi en Jésus-Christ l’aboutissement de toute l’histoire de son peuple. C’est pourquoi l’évangile commence par une généalogie marquée par les deux grands noms de cette histoire, Abraham et David (v 1).

Dans la postérité d’Abraham, le père des croyants et "l'ami de Dieu" (Ja 2.23) devaient être bénies toutes les familles de la terre (Gn 12.3). Cela n’a de sens et d’accomplissement qu’en Jésus-Christ qui offre le salut à tous (Gen 22.18 ; Gal 3.14, 16). De la famille de David, le plus grand roi d'Israël, "homme selon le cœur de Dieu" (1 Sa 13.14), et référence pour tous les autres rois,  devait naître celui dont la royauté serait éternelle, le Messie (Ps 132.11 ; Es 11.1-5 ; Jér 23.5 ; Act 13.23).

Matthieu fait partir sa généalogie d'Abraham, le premier patriarche, et descend par le verbe "engendrer" jusqu'à Joseph, pour qui seul n'est pas mentionné d'engendrement (v 16). L'évangéliste fait comprendre ainsi que Joseph, époux de Marie, ne fut que le père terrestre adoptif de Jésus, né de Marie. La liste de Matthieu diffère de celle de Luc, car Matthieu descend de David à Joseph par la lignée de Salomon, Luc remonte de Jésus à David par la lignée de Nathan, qu'on a pensé être l'ancêtre de Marie (Luc 3.31 ; 2 Sa 5.14). Les deux généalogies se rejoignent en David, mais aussi dans le couple Joseph et Marie : chez Luc, la généalogie serait celle de Héli, père de Marie, mais mentionné comme père de Joseph car en épousant Marie, seule héritière du nom, Joseph entrait légalement dans sa lignée (Nom 27.arbre de Jessé 2 Psautier due la reine Marie.jpg8 ; Néh 7.63). Ces deux généalogies ancrent Jésus dans l'humanité du peuple de Dieu, elles font de lui l'héritier des promesses faites aux ancêtres, et le porteur des bénédictions de Dieu pour toutes les nations. (Arbre de Jéssé, miniature Psautier de la reine Marie 1310)

Matthieu désigne Jésus (= Jahvé sauve) comme l'Oint, le Christ, le Messie attendu. Dans l'AT on oignait d'huile les rois, les sacrificateurs et les prophètes. Jésus est à la fois les trois : Roi du "royaume des cieux", sacrificateur "pour l'éternité selon l'ordre de Melchisédek" (Héb 7.17), "garant d'une alliance plus excellente" (Héb 7.22, et prophète (= porte-parole de Dieu) pour proclamer l’Évangile du salut au monde entier.

Les 14 générations de chacune des trois parties de la liste sont évidemment un parti-pris de Matthieu. D'Abraham à David, l'énumération des noms correspond à celle de 1 Chr 1.34 et 2.1-15. Mais dans la deuxième période, de David à la déportation, il y a quatre omissions de rois : Achazia, Joas, Amazia, et Jojakim. Ce dernier fut oublié par une erreur de copiste, car il apparaît dans certains manuscrits. Si on le rétablit chez Matthieu, il faudrait faire débuter la troisième partie de la liste par Jéchonias pour obtenir l'égalité des 14 générations dans chaque partie. Les noms de la 3ème partie sont d'ailleurs inconnus bibliquement. Ces trois parties sont séparées d'après les deux événements historiques importants de la royauté de David, et de la déportation à Babylone. Le choix de Matthieu de compter trois fois quatorze générations peut avoir pour but d'établir une filiation ordonnée, parfaite (= chiffre 7 x2) et dirigée par Dieu (= chiffre 3) à travers  les siècles. L'origine divine de Jésus serait ainsi suggérée avant même le récit de sa naissance miraculeuse (Mat 1.16, 18 et suivants).

Christ est venu s’inscrire dans l’humanité à travers une lignée précise, dont la généalogie révèle les risques pris par Dieu : Non seulement Dieu s’incarne, abandonnant sa gloire et sa puissance pour devenir homme comme nous, mais encore il endosse l’humanité déchue et pécheresse de sa famille terrestre. Matthieu ne se contente pas de nommer les hommes, glorieux ou humbles, comme le demande le genre littéraire de la généalogie, mais il y introduit le nom de cinq femmes qui toutes ont vécu quelque chose d’extraordinaire et de peu conforme à la morale sociale du peuple.

Tamar, la cananéenne (Gen 38), dut commettre l’inceste avec son beau-père Juda pour donner une descendance à la famille. Rahab la prostituée de Jéricho (Jos 2 et 6.25), en faisant confiance à Dieu à travers les deux envoyés d'Israël, fut sauvée de la destruction de Jéricho et intégra le peuple d’Israël où elle devint la mère de Booz, Ruth la Moabite (Ruth 1-4.22) choisit de suivre sa belle-mère en Israël, épousa Booz et devint l’arrière-grand-mère de David. Betsabé femme d’Urie, le Héthien (2 Sa 11-12), fut épousée par David, qui pour elle commit adultère, mensonge et  meurtre d’Urie, et elle devint mère de Salomon. Enfin Marie, vierge et fiancée à Joseph devint enceinte du Saint-Esprit. Elle risquait ainsi sa vie et la répudiation de Joseph.

Toutes ces femmes sont entrées dans l’alliance avec Dieu à leurs risques et périls, parce qu’elles désiraient avant tout la présence de ce Dieu qui avait promis sa bénédiction et qui pardonnait leurs faiblesses et leurs erreurs. En introduisant ces femmes dans la généalogie de Jésus, Matthieu annonce l'introduction de la grâce dans l'histoire humaine. Jésus, homme de cette lignée ose assumer cette ascendance pour la libérer du péché.

Questions pour une application dans la vie chrétienne

- En quoi la connaissance de la généalogie de Jésus peut-elle m'aider à vivre aujourd'hui avec mon hérédité ?

- La psycho-généalogie est une tentative moderne d'expliquer et de prévenir ou guérir les effets négatifs des "secrets de famille" du passé sur la santé physique et psychique des descendants. Comment la généalogie de Jésus m'offre-t-elle des perspectives encourageantes pour supporter et/ou surmonter ce que m'ont transmis mes ascendants, consciemment ou inconsciemment ?

- Qu'a d'important pour nous l'humanité de Jésus ? Pourquoi est-elle indissociable de sa divinité ?

 

 

08:05 Publié dans Matthieu | Lien permanent | Commentaires (0)

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