25/10/2013
Etude n°5 : Réconciliation,expiation, Lév 4.27-35 ; 6.19 ; 17.11(02 11 13)
« Vous savez en effet que ce n’est point par les choses périssables, argent ou or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache ». 1 Pi 1.18-19
Pour compléter cette étude difficile, nous vous recommandons de vous reporter sur le site des études venant de Belgique (voir le lien dans la colonne de gauche de notre note)
Observons Lévitique 4 (Bas-relief : sacrifice d’un taureau)
Contexte : Après les lois sur les holocaustes (ch 1), sur les offrandes (ch 2) et sur les sacrifices d’actions de grâces (ch 3), le chapitre 4 aborde les sacrifices pour le péché involontaire commis par le grand prêtre (v 3-12), l’ensemble du peuple (v13-21), un chef de tribu (v 22-26), et enfin un individu du peuple (v 27-35).
Texte (v 27-35) :
- Quel est le péché concerné par le sacrifice d’expiation ? Quels animaux sont sacrifiés (v 27, 32) ? Quand le pécheur offre-t-il un tel sacrifice ? (v 28)
- Quels gestes doit faire le pénitent lui-même ? (v 29, 33)
- Quel est le rôle du sacrificateur présent ? (v 30-31 ; 34-35)
- Quelles différences le sacrificateur fait-il entre le sang et la graisse de l’animal ?
- Que symbolisaient ces offrandes ? Pourquoi la combustion de la graisse est-elle « d’agréable odeur » à l’Éternel ?
- Comment sont liés expiation et pardon dans ce texte ?
Comprenons
Le livre du Lévitique dans son ensemble détaille sous forme de lois rituelles, comment le Dieu Saint opère la sanctification de son peuple pécheur, pour qu’il bénéficie de sa présence en son sein.
Les sacrifices pour le péché abordés dans le chapitre 4 sont distingués selon la qualité du pécheur : grand sacrificateur, et ensemble du peuple sont plus importants que chef de tribu et simple particulier. Les sacrifices ne sont pas de la même nature ni traités de la même manière selon ces deux grandes catégories.
On est frappé à la lecture de ce chapitre de la place donnée au sang, puis à la graisse de l’animal sacrifié. Pour en comprendre l’importance, il faut se rappeler que le sang représente la vie : « Car la vie de la chair est dans le sang. Je vous l’ai donné sur l’autel, afin qu’il serve d’expiation pour votre vie, car c’est par la vie que le sang fait l’expiation » (Lév 17.11). Le verbe « Kipper »= faire l’expiation, a deux sens en hébreu : c’est d’abord « couvrir, protéger » : le couvercle de l’arche appelé propitiatoire est de la même racine verbale : il protège la loi sainte de Dieu du contact avec le pécheur, et il protège le pécheur de l’anéantissement devant la sainteté de Dieu. Le second sens de Kipper, est « éliminer », « ôter » le mal, ce qui a été traduit par voie de conséquence mais improprement, en « purifier » et « pardonner ». Le livre du Lévitique distingue ces deux sens en les séparant dans le temps : les sacrifices quotidiens ou occasionnels opéraient la protection du pécheur pour lui permettre de vivre en relation avec Dieu, libéré du poids de son péché. Mais le mal n’était éliminé que dans la cérémonie annuelle du Jour des Expiations (Lév 16), en préfiguration symbolique de la disparition définitive de Satan, le responsable de la mort et du péché.
Le texte étudié aujourd’hui concerne donc le rituel du pardon quotidien nécessaire au fidèle repentant. Ces sacrifices quotidiens ou occasionnels sont pratiqués lorsque le croyant prend conscience d’un péché commis par lui involontairement. Ils marquent son besoin de renouer une relation saine avec Dieu, son désir de saisir le pardon qu’Il lui offre et l’abandon de sa vie entre Ses mains et à Son service. Tous les gestes du rituel prennent une signification symbolique et même prophétique comme l’ont compris plus tard les apôtres (voir le verset à retenir 1 Pi 1.18-19).
L’animal sacrifié, taureau pour les deux premières catégories, bouc, chèvre ou brebis pour les deux dernières catégories, devait être sans défaut ni tache, donc pur, préfigurant le Christ, qui « alors qu’il était sans péché, a donné sa vie en faveur des pécheurs » (Rom 5.8). Le repentant, par l’imposition des mains appuyées avec force et conviction sur la tête de l’animal, s’identifiait à cet animal, transférant sur lui le péché qu’il confessait. L’animal préfigurait ainsi le Christ qui « devenu péché, a porté sur le bois de la croix notre péché » pour l’anéantir dans sa chair ( 2 Cor 5.21 ; 1 Pi 2.24). Le pénitent aussi reconnaissait qu’il méritait la mort qu’il allait lui-même donner à l’animal : lorsque nous nous séparons du Dieu de la Vie, ce n’est pas Dieu qui nous punit ou nous menace de mort, c’est nous-mêmes qui nous condamnons à mort ! Le sang de l’animal sacrifié portait donc un double symbole : la vie de Christ qu’il offrirait lui-même pour « couvrir » le péché de l’homme et lui permettre de vivre, libéré de sa culpabilité, mais aussi la vie du pécheur qu’il consacrait à Dieu en renonçant à son péché et en accueillant le pardon de Dieu. C’est le sens du sacrifice d’Abel agréé par Dieu, tandis que celui de Caïn, offert dans l’espoir païen de gagner la faveur de Dieu a été rejeté (Gen 4).
Le sang de ces sacrifices était répandu sous l’autel des holocaustes après qu’une partie eut été prélevée, pour oindre les cornes de l’autel des sacrifices, et dans les deux premiers cas, grand sacrificateur et ensemble du peuple, il était porté à l’intérieur du Tabernacle, pour en oindre les cornes de l’autel des parfums. Les cornes représentaient la puissance d’amour de Dieu qui protégeait le pécheur qui s’en saisissait (1 Rois 1.50). Par le sang, le pécheur se mettait sous la protection de son Dieu, et saisissait son pardon ! L’expiation de son péché était faite ! Dans notre texte, la mention de l’expiation et du pardon n’existe pas pour le grand sacrificateur ! Le signe de sa conservation en vie alors qu’il avait été au plus près du Lieu Très Saint, manifestait à tous qu’il avait saisi le pardon de Dieu. Pour les autres catégories de pécheurs, peuple, chef ou particulier, aucun signe extérieur de pardon n’existait, c’est pourquoi à chaque fois, le texte le mentionne expressément (v 20, 26, 31, 35). Il est à remarquer que avec le sang, on ne parle pas de purification, mais d’expiation et de pardon d’un péché précis. La purification se fait en général par l’eau pour un état d’impureté, de souillure rituelle (menstruations, lèpre, etc)
Le symbolisme du sang dans ces sacrifices nous permet de comprendre la parole d’Hébreux 9.22 : « sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon » : sans le don de sa vie par Christ pour couvrir le pécheur, le protéger de la mort encourue , le pécheur ne peut retrouver la relation avec Dieu. Mais aussi, dans le processus de pardon mutuel entre les hommes, s’il n’y a pas abandon de son orgueil et de son égocentrisme de la part de l’offensé, il ne peut pas pardonner à son offenseur. De même l’offenseur ne peut saisir le pardon de l’offensé, s’il ne reconnaît pas sa faute envers lui. Dans les deux parties, il est nécessaire de sacrifier de soi pour reprendre une relation normale !
Le rituel d’expiation se terminait avec la combustion de la graisse de l’animal. Cette graisse était celle qui enveloppait les entrailles profondes de l’animal, et non celle des muscles et de la peau. Elle peut symboliser l’homme intérieur, le cœur profond de l’homme, et elle est brûlée sur l’autel des holocaustes en signe de sa consécration entière à Dieu. C’est la consécration du pécheur pardonné qui est agréable au Seigneur, et non évidemment l’odeur de graisse brûlée ! Cette combustion ne servait pas à s’attirer les faveurs de Dieu, mais à marquer la reconnaissance du fidèle pour le pardon reçu, et la consécration de sa vie à Dieu.
Les restes de l’animal sacrifié pour le grand prêtre et pour l’assemblée étaient aussi brûlés mais hors du camp, car porteurs du péché personnel du grand prêtre, ou du peuple que le grand prêtre représentait devant Dieu, ils étaient devenus impurs à sa consommation. C’était sans doute la préfiguration de la mort de Jésus, mis au rang des malfaiteurs (Es 53.9, 12) sur le Golgotha, hors des murs de la ville sainte de Jérusalem. Mais la chair de l’animal sacrifié pour un chef ou un individu pouvait être consommée par le prêtre, simple officiant de ces sacrifices. C’était un signe concret du pardon reçu, et de l’efficacité de la protection opérée par l’expiation par le sang. On peut y voir la référence de Jésus lorsqu’à la Cène, il donne à ses disciples sa chair à manger dans le pain de la Pâque (Jean 6.51-58 ; Luc22.19). C’est Jésus mort pour le pardon de nos fautes, qui est spirituellement le pain de vie qui nous nourrit et nous fait grandir.
Il nous est très difficile aujourd’hui de saisir le sens spirituel d’un tel rituel de sacrifices, étranger à nos coutumes et à nos mentalités rationalistes, et de plus rendu caduque par l’accomplissement parfait de ces symboles par Christ, incarné, mort et ressuscité. Toutefois si on fait l’effort de dépasser notre sensibilité à fleur de peau, et de chercher la compréhension de ces sacrifices, en les comparant à l’œuvre de Jésus, on pénètre mieux le mystère des réalités « célestes » ou spirituelles, que Jésus nous a révélées, et la profondeur de son amour (Eph 1.7-9 ; 3.18) !
Questions pour une application dans la vie chrétienne :
- Quel sacrifice ma foi me pousse-t-elle à offrir à Dieu ? (Ps 51.19 ; Rom 12.1) Comment est-ce que je le concrétise ?
- Comment « expier » mes fautes ?
- Que faut-il « faire » pour être pardonné ? Quelles conditions faut-il remplir ?
- Comment considérer le pardon de Dieu ? comme une faveur à gagner, à mériter ? comme un cadeau offert en permanence qu’il suffit de saisir et partager ?
- Comment mes relations avec les autres prouvent-elles que j’ai accepté le pardon de Dieu ?
- Qu'est-ce qui m'empêche de pardonner à celui qui m'a offensé ? Comment me libérer de ce lien ?
08:00 Publié dans Sanctuaire | Lien permanent | Commentaires (0)
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