12/04/2013
Etude n°3, Un Dieu juste et saint, Joël 3.1–4.21 (2.28–3.21) (20 04 13)
"L’Éternel donne de la voix devant son armée, car son camp est immense, et l’exécuteur de sa parole est puissant ; car le jour de l’Éternel est grand, il est très redoutable : Qui pourra le supporter ?"
Observons
Ces deux chapitres constituent la conclusion du livre de Joël, sur le thème du Jour de l’Éternel. Après un appel à la repentance à la suite d’une invasion de sauterelles, considérée comme un jugement type du Jour de l’Éternel (2.12 à 17), et des promesses de fertilité et prospérité pour la terre (2.18-27), le prophète rapporte ses visions eschatologiques (= pour la fin des temps)
Texte :
Il est construit sous forme de chiasme (parallélisme concentrique) :
a) ch 3 : Pluie de l’Esprit sur le peuple de Dieu
b) 4.1-15 : Jugement des nations hostiles à Dieu
a’) 4.16-21 : Salut de Jérusalem.
Le sort des impies est encadré par celui du peuple des croyants, pour en suggérer la simultanéité, et les deux aspects du jugement de Dieu.
Mais à l’intérieur de chaque étape on retrouve la même construction en chiasme :
A) L’effusion de l’Esprit (1-2) et le salut d’un Reste (v 5) encadrent les signes du jour du jugement (v 3-4)
B) Le jugement des nations (v 2-16a) est encadré par l’intervention de Dieu en faveur des captifs (v 1) et le séjour de Dieu à Jérusalem (16b-17)
A’) La faveur de Dieu sur le pays (v 19) et la purification de Jérusalem ( v20-21) encadrent le jugement de Dieu sur l’Egypte.
Jérusalem, protégée et purifiée, survit au Jugement et devient demeure éternelle de Dieu.
Quelles sont les caractéristiques du Jour du Seigneur pour le peuple de Dieu et pour les nations impies ?
Quelles sont les conditions requises pour répondre à la question « Qui pourra le supporter ? (2.11)
Comprenons
Joël passe abruptement du plan historique au plan eschatologique, avec l’expression très vague mais traditionnelle pour aborder ce plan : « Après cela »(3.1). Il télescope l’histoire contemporaine où avait eu lieu un fléau dévastateur de sauterelles, et l’annonce du Grand Jour de la fin des temps. Celui-ci lui apparaît comme la délivrance des croyants simultanée à la destruction des impies.
A) La pluie de l’Esprit : contrairement à ce que l’Ancien Testament nous le montre habituellement, l’Esprit de Dieu n’est plus envoyé à des individus isolés, roi, prophète ou prêtre, mais il sera accordé à tous dans le peuple, sans distinction de sexe, d’âge ou de condition sociale, ethnique ou raciale (Lév 25.44 : les serviteurs pouvaient être des étrangers).
La réponse à la question posée par Joël à propos du jugement du Jour redoutable du Seigneur (é.11) se trouve dans la troisième partie du ch 3 : le repentir et l’invocation à l’Éternel permettront d’échapper aux fléaux de ce jugement. Le salut dépend de deux démarches simultanées, la perception de l’appel du Seigneur (3.5) lancé à tout le peuple à travers les événements de la vie, et la réponse individuelle du cœur repentant. Apparaît ici très discrètement la notion de « reste », de « rescapés » d’un ensemble. Les prophètes qui suivront Joël se chargeront de développer et d’affiner ce thème (Esaïe 1.9 ; 10.21 ; 11.11 ; 37.32 ; Jérémie 31.7 ; 2.19 . Rom 9.27 ; 11.5 ; Ap 3.2 ; 12.17). Ceux qui n’invoqueront pas l’Éternel ne pourront pas bénéficier de cette « pluie bienfaisante ». L’idée de pluie évoque l’abondance et l’étendue de l’effusion de l’Esprit, qui a pour but de protéger, de donner de la force, de développer et de faire fructifier ceux qu’elle arrose, afin de les rendre capables de subsister et de répandre la Parole de Dieu dans les temps difficiles de la fin. On pense irrésistiblement à la première réalisation historique de cette prophétie à la Pentecôte, où Pierre fait allusion à ce texte (Act 2). Cette « pluie de la première saison » qui a fait naître l’Eglise, sera suivie, selon le rythme des saisons et des moissons en Israël, par une « pluie de l’arrière-saison » évoquée dans l’Apocalypse, au chapitre 7 (v 3) par le scellement des élus, et au chapitre 8 (v 5) par la dispersion sur la terre du feu de l’encensoir, en réponse à la même question de Joël : « Qui pourra subsister ? » devant le grand jour de la colère de l’Agneau qui est assis sur le trône (Ap 6.16-17). Emplis de l’Esprit Saint, le peuple de Dieu pourra alors, non seulement résister à « l’image de la Bête » qui voudra lui imposer une autre adoration (Ap 13.15) que celle de l’Éternel, mais aussi annoncer avec force l’appel ultime du Seigneur Créateur à la repentance (Ap 1.6-7).
B) Le jugement des nations (4.2-17)
Le jugement de Dieu est annoncé par des signes naturels qui apparaissent terrifiants aux yeux des impies (3.4, 4.15). Dans toutes les cultures qui ignorent le message d’amour de Dieu, les phénomènes naturels sont redoutés et idolâtrés dans des cultes qui cherchent à s’attirer la faveur des puissances divines qu’ils sont censés représenter. Les croyants savent que ces signes accompagnent la venue de leur Dieu Tout-Puissant, mais ils peuvent les lire symboliquement comme représentant la chute de toutes les idoles (soleil, lune, étoiles) qui ont remplacé la lumière de l’Éternel dans le cœur des hommes. Lorsque Dieu paraît, toutes les constructions religieuses humaines disparaissent. C’est une joie pour les croyants, mais les impies en sont bouleversés, ébranlés et terrifiés, n’ayant plus rien pour se protéger (voir aussi Ap 6.12-17, le sixième sceau).
En contraste avec l’effusion de l’Esprit sur le peuple des croyants, le jugement de Dieu apparaît comme une condamnation des nations impies. Dieu leur reproche leurs exactions contre son peuple, auquel il s’identifie (4.4) : « Ce que vous avez fait à l’un des plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » dira le Roi-Juge de la parabole de Jésus sur le Jugement des Nations, rapportée par Matthieu (25.40).
Ce jugement est situé symboliquement dans la vallée de Josaphat, le nom de ce roi de Juda signifiant « Dieu juge ». Cette vallée devient « la vallée du verdict » de Dieu qui scelle le sort des nations impies révoltées. Le rassemblement des foules hostiles à Dieu dans cette vallée fait penser au rassemblement d’Harmaguédon d’Ap 16.16, à la fin des temps. La lutte des hommes contre Dieu et son peuple y atteint son paroxysme, mais s’y termine par la défaite éternelle du Malin, devant l’Agneau de Dieu venant délivrer son peuple.
Comme Dieu est l’objet de leur révolte, ils le voient à tort comme l’auteur de leur condamnation. Mais Dieu révèle à la fin des versets 5 et 7, ce qui se passe réellement. Ce n’est pas Dieu qui les punit de leurs mauvais agissements, ce sont ces mauvais agissements « qui retombent sur leur tête », par un effet de boomerang. Le sort que subissent les nations est semblable à celui qu’elles ont cherché à imposer au peuple de Dieu (4.8)
Ezéchiel annoncera aussi au roi de Babylone, symbole de Satan, « qu’un feu dévorant sortira du milieu de lui pour le détruire ». Dieu ne désire la mort de personne, mais Il espère que chacun reviendra à Lui (Ez. 18.32) à l’occasion des malheurs que sa vie a provoqués.
On peut voir dans cette prophétie du jugement dans le livre de Joël, les prophéties successives ou simultanées, du rassemblement d’Harmaguédon (Ap 16.16), de la chute de Babylone (Ap 18), de l’envoi de Satan dans l’abîme (Ap 20.2-3), de la seconde mort qui suit la condamnation des méchants (Ap 20.14 ; 2 Thes 1.8-9).
C) Le salut du peuple (4.16-21)
Si la pluie de l’Esprit précède ou est simultanée au jugement des nations, le salut du peuple en est la conséquence. Comme le psalmiste le reprendra (Ps 46.2), l’Éternel est un refuge et un abri pour son peuple qui peut envisager avec espérance le Jour du Seigneur, Jour de sa délivrance !
L’Éternel lui promet sa présence sainte et éternelle au milieu du peuple, qu’il appelle Sion ou Jérusalem (Ap 21.3), purifiée et consacrée à son Dieu (4.17,21), où n’entrera rien d’impur (Ap 21.27). Il lui promet aussi la nourriture matérielle et spirituelle, symbolisée par les liquides (vin nouveau, lait, eau) ; la source sortant de la maison de l’Éternel, peut annoncer le Christ, offrant à la Samaritaine l’eau de la vie éternelle (Jean 4.14 ; 7.37-38), ou le Saint Esprit purificateur, source de vie (Es 44.3 ; Ez 36.25 ; Ap 22.1). L’idée de purification explique peut-être l’image de la vallée de « Chittim » (4.18), c’est-à-dire des « acacias ». Ce bois en effet servait pour fabriquer les objets sacrés du temple. L’eau de l’Esprit purifiera tous les serviteurs de l’Eternel (Zac 13.1).
Questions pour une application dans la vie chrétienne
- Comment puis-je bénéficier de l’effusion de l’Esprit ? Que représente-t-elle pour moi : une manifestation collective extraordinaire comme à la Pentecôte, par le bruit et la publicité de l’événement ? une manifestation individuelle exceptionnelle de la puissance de Dieu par le don des langues, l’émotion, la transe extatique, etc. ? une augmentation de la connaissance de Dieu qui remplit de joie et d’amour pour les autres (Eph 1.17) ? une transformation de ma vision des choses (Eph 1.18) qui pousse à me mettre au service des autres ? une ardeur nouvelle à vivre avec Dieu pour le faire connaître à d’autres ?
- Pourquoi attendre l’effusion de la pluie de l’arrière-saison dans le futur ? Quel risque cela présente-t-il ? En quoi la croyance que cette effusion est déjà présente peut-elle changer ma vie ?
- Quelle est ma mission de prophète à notre époque ? Quel message suis-je appelé à répandre autour de moi, comme chrétien et comme adventiste ? Comment le répandre au mieux ?
- Comment concilier les paroles de Jésus « celui qui croit en moi, n’est pas jugé » (Jean 3.18 et 5.24) et l’annonce du jugement de Dieu ?
- Quelle promesse de bénédiction dans le royaume de Dieu influence ma vie quotidienne ?
08:00 Publié dans Petits prophètes | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Le livre de Joël contient 3 chapitres. Le jugement des nations est le 3e chapitre.
Écrit par : Callier Corinne | 23/04/2013
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