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05/04/2013

Etude n°2, Amour et jugement, le dilemme de Dieu, Osée 11.1-11 (13 04 13)


« Je guérirai leur inconstance, j’aurai pour eux un amour généreux, car ma colère s’est détournée d’eux ! » dit l’Éternel.(Os 14.5)

 

Observons Osée2.jpg

Le contexte : Le chapitre 11 termine la deuxième section des discours qu’Osée a prononcés dans son long ministère, et recueillis dans la seconde partie de son livre (ch 4-14).

La première partie de ces discours (4-6) est plutôt une exhortation, La deuxième partie (7-11)) rassemble les menaces qui pèsent sur Israël. La troisième partie (12-14) contient la promesse finale.

Mais chaque partie fait alterner menaces et promesses, comme nous le voyons au ch 11.

Le texte est construit en chiasme, ou parallélisme concentrique :

a)     v 1-4 : rappel de l’amour de Dieu pour son peuple dans le passé

b)     v 5-7 : l’indifférence du peuple entraînera sa destruction et son exil

a’) v 8-11 : la compassion de Dieu ramènera le peuple exilé

L’expression de l’amour de Dieu encadre le jugement porté sur l’ingratitude et l’inconstance du peuple..

 

Comprenons

a)                 On peut relever toutes les formules employées pour exprimer l’amour de l’Éternel pour son peuple. Comparé à un fils très jeune, Israël, appelé surtout Ephraïm par Osée, du nom de sa plus grande tribu, a été guidé dans ses premiers pas, lorsqu’il s’est constitué à la sortie d’Egypte. « Les liens d’humanité et les chaînes d’amour » qui peuvent symboliser la Loi et les grâces de Dieu accordées dans le désert, contrastent avec le « le joug » de l’esclavage dont Dieu les a libérés. Les soins de l’Éternel ont même été jusqu’à le nourrir comme un bébé, physiquement par la manne, spirituellement par la parole transmise par Moïse.

La comparaison avec un jeune enfant renvoie ici au passé d’Israël, mais peut s’appliquer à tout jeune converti, qui se trouve dans l’état de dépendance spirituelle totale vis-à-vis de Dieu. Paul dira aussi qu’il est nourri du lait spirituel de la Parole avant de pouvoir assimiler une nourriture plus solide (1 Cor 3.2), Héb 5.12). Pierre reprend la même image : Désirez comme des enfants nouveau-nés le lait non frelaté de la Parole »(1 Pie 2.2).

La marche avec Dieu du néophyte est accompagnée de sa compassion et de son attention pour une croissance spirituelle sans heurts. Mais comme un enfant inconscient des marques d’amour de ses parents, le peuple n’a pas répondu aux appels divins (v 2a) de ses prophètes ou des anges, et il s’est détourné de son Créateur pour adorer des Baals, des « maîtres ou seigneurs » bien moins attentionnés ! (v 5, 7).

b)                 La conséquence inéluctable de cet oubli du Dieu de la Vie, c’est de se priver de sa protection et de devenir la proie de son Ennemi. Celui-ci agit par puissances politiques interposées, autrefois l’Egypte, bientôt l’Assyrie qui dévastera le pays et détruira le peuple. La conception hébraïque du Dieu Unique explique que ces conséquences soient considérées comme des punitions envoyées par Dieu. Il faudra attendre Jésus et ses apôtres pour commencer timidement à comprendre que « Dieu n’éprouve personne » (éprouver et tenter sont exprimés par le même mot en hébreu, comme en grec, Jac 1.13).

a’) Cette prophétie menaçante est aussitôt suivie d’une sorte de retour de Dieu à de meilleurs sentiments ! Il ne peut concevoir de faire souffrir lui-même son peuple, de l’abandonner à son sort malheureux, comme celui des villes cananéennes détruites avec Sodome et Gomorrhe. Sa compassion et son émotion l’emportent sur tout autre sentiment, car il est un Dieu d’amour.  Très curieusement, après avoir parlé de façon anthropomorphique (comme s’il était un homme) des mouvements de son être intérieur, Dieu se déclare Tout Autre, différent de l’homme (v 9). Sa sainteté et son éternité le mettent à part de ses créatures humaines, et excluent en lui de réagir comme elles à des situations irritantes. La « colère de Dieu » contre son peuple est plus une manifestation d’amour déçu et d’inquiétude pour son sort, qu’une irritation vengeresse contre lui. La puissance de l’action divine et sa victoire sur le mal sont exprimées par le rugissement du lion (v 10). Esaïe (31.4) affirme que « comme un lion ou un lionceau rugit sur sa proie…de même l’Éternel des armées descendra pour combattre sur la montagne de Sion ». Pour Jérémie (25.30) « l’Éternel pousse des rugissements de sa demeure sainte, car il est en procès avec les nations, il entre en jugement contre toute chair, il livre les méchants à l’épée ». De même Joël (4.16) associe le rugissement de l’Éternel au Jour du Seigneur, au moment où retentit son verdict contre les nations, en faveur de son peuple dont il est « l’abri et le refuge ». Jean dans l’Apocalypse, contemple cette scène de jugement au jour du Seigneur. Sous la forme du chérubin à tête de lion, il évoque la dignité de Dieu et de l’Agneau assis sur le trône, à exercer leur fonction de Juges, car Christ, le Lion de Juda, a vaincu le mal et est parti pour vaincre, monté sur le cheval blanc du premier sceau (Ap 4.6-7 ; 5.5 ; 6.2). L’image du lion qui rugit pour représenter Dieu Juge est donc courante dans la Bible. Alors que les Nations tremblent d’épouvante et se cachent (Ap 6.15-16), le peuple de Dieu tremble de respect et de joie, et se rassemble autour de son Sauveur pour l’adorer et vivre avec lui en paix sous sa protection (Osée 11.10-11 ; Ap 7.9-17).

Osée termine donc le passage par une promesse à Israël d’un jugement qui le libèrera de ses ennemis égyptiens ou assyriens, et le rassemblera comme des oiseaux autour de lui, dans la sécurité du pays promis. Cette prophétie ne s’est jamais réalisée dans l’histoire humaine, surtout pour les dix tribus du Nord qui ont disparu dans ce premier exil. Son accomplissement total reste une espérance pour tous les croyants du monde.

 

Questions pour une application dans la vie chrétienne

 

-          Jusqu’à quel point dans les difficultés et les souffrances, avons-nous conscience de la présence compatissante de Dieu ? A quoi pouvons-nous la discerner ?

-          Quelle est notre responsabilité personnelle ou collective dans nos difficultés à partager la Parole de Dieu avec nos contemporains en France ou en Europe ?

-          De quoi le Seigneur nous nourrit-il ? Comment ne pas nous contenter du « lait spirituel » (représenté peut-être par notre questionnaire d’étude de la Bible, ou par divers commentaires, …dont celui-ci !!), et accéder à la « nourriture plus solide » de la Parole de Dieu elle-même?

-          Que pouvons-nous considérer comme des « sacrifices aux Baals, ou de l’encens aux statues » (v 6) dans notre culte ou nos pratiques religieuses ?

-          De quoi tremblons-nous à l’annonce du jugement proche de Dieu ?

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