28/12/2012
Etude n°1 : Jésus Créateur des cieux et de la terre Col 1.15-20 (05 01 13)
"Au commencement Dieu créa le ciel et la terre " Gen 1.1
Observons Colossiens 1.15-20
Le contexte (1.1-11)
(Zabou : La Parole créatrice de l’Univers)
Paul rend grâces à Dieu pour la foi et la charité des chrétiens de Colosses, église de Phrygie en Asie Mineure, fondée et dirigée par Epaphras (v 7). Il prie pour qu’ils soient remplis de la connaissance de la volonté de Dieu, « en toute sagesse et intelligence spirituelle» (v 9), et qu’ils marchent d’une manière digne du Seigneur (v 10-11). Aux versets 12-14, Paul énumère les sujets d’action de grâces des croyants : la participation à l’héritage des saints dans la lumière, la délivrance des ténèbres, l’entrée dans le royaume du Fils, la rédemption, le pardon des péchés en Christ.
Le texte (v 15-20) : Qualités du Christ,
V15-16 : image du Dieu invisible et Créateur
V 17-18 : Origine et protecteur de tout, premier en tout, chef de l’Eglise
V : 19-20 : Réconciliateur
La suite du texte (v 21-23) démontre les effets de l’œuvre de Christ dans la vie des croyants : Réconciliation et justification en Christ (v 22) ont pour fruit la persévérance dans la foi et l’espérance.
Comprenons
Notre texte de Colossiens place les deux mots de « rédemption » (apolutrõsis) et de « rémission » (aphesis) des péchés (v 14) au cœur de l’action de grâce du croyant en Jésus-Christ, et prend soin de décliner les qualités du Christ qui font de lui le seul Sauveur de l’Univers et de l’Eglise, pour ensuite énoncer les fruits de la rédemption.
Examinons les qualifications de Christ pour accomplir son œuvre de rédemption
V 15 : Jésus est l’image du Dieu invisible : il est le seul qui rende perceptible à l’homme la divinité invisible, spirituelle (Jn 1.18). Il est la vraie manifestation de l’amour de Dieu (Jn 8.19 ; 14.9), car lui seul est descendu du ciel pour le révéler (Jn 3.13).
V 16-17 : Le premier-né de la création : contrairement à certains interprètes, il ne faut pas prendre cette expression littéralement dans son sens biologique, ce qui ferait du Christ une créature. Le « premier-né » était un titre qui marquait la fonction éminente, la dignité suprême, ou l’origine d’un événement.
Les versets 16-17, introduits par la coordination « car » expliquent et précisent cette expression. « Tout, (visible et invisible) a été créé en lui, par lui, et pour lui. Il est avant toutes choses et tout subsiste en lui». Sa préexistence de Concepteur (« en lui »), de Créateur (« par lui ») et de destinataire (« pour lui ») le rend supérieur et d’une autre essence que toutes les créatures angéliques (Hé 1), humaines, animales, ou végétales, que l’homme aurait tendance à adorer comme intermédiaires entre la Divinité et lui (2.18). Cette puissance créatrice qui n’appartient qu’à Lui, le rend à même de conserver l’univers, de soutenir son existence (v 17), car sans Lui, l’univers, livré à lui-même, irait à sa destruction. L’exemple de Pharaon, livré à son endurcissement de cœur qui le conduit à la mort (Exode 11 et 14.7-18, 28) est là pour nous faire comprendre que lorsque l’Esprit qui soutient toute chose est obstinément refusé, Il ne peut plus agir et se retire en laissant le monde livré à ses propres choix destructeurs. Mais heureusement, Dieu par amour « use de patience, car il ne veut pas qu’aucun périsse, mais il veut que tous arrivent à la repentance » (2 Pi 3.9).
V 18 : Après l’exposé du rapport de Christ à Dieu le Père, et de son rapport à l’Univers, Paul aborde son rapport à l’Eglise : Il en est la tête, le chef, ce que les faux docteurs de Colosses semblent avoir contesté (2.18). L’Eglise, corps du Christ est une image chère à Paul (1 Co 10.17 ; 12.12 ; Eph 1.22-23,…) pour exprimer l’union de Christ avec les croyants qu’Il dirige et anime, et leur solidarité dans la diversité des membres qui la composent. La tête est vitale pour un corps. C’est d’elle que viennent les impulsions mentales qui le font se mouvoir, et la conscience de ce qu’il est et fait. Ainsi l’Église sans le Christ n’est qu’un groupe de cellules sans conscience ni direction, donc sans vie et anarchique. Comme c’est la tête aussi qui donne leur unité d’action aux différents membres du corps, c’est Christ qui unit les membres de l’Église au-delà de leurs différences sociales, culturelles, raciales et religieuses. L’Eglise est ici considérée comme une seconde création, spirituelle, dont Jésus est l’origine, le commencement, comme il l’a été de la création physique. Grâce à la résurrection de Christ, l’humanité peut commencer une nouvelle vie dont Christ est la source. Comme « premier-né d’entre les morts » (v 18), « prémices de ceux qui sont décédés » (1 Co 15.20), il ouvre le chemin de la vie éternelle à tous ceux qui croient en lui et ainsi constituent l’Église.
V19 : « Dieu a fait habiter en lui toute la plénitude » (voir 2.9 ; Eph 1.23). Le mot plénitude (plèrôma) est traduit en Ephésiens 4.13, par « perfection », « stature parfaite ». Il donne l’idée qu’il n’y a rien de mieux, qu’on ne peut dépasser, et que toute la personne de Dieu l’habite sans obstacle ni manque. Paul insiste sur l’identité divine du Christ comme Jésus l’avait fait comprendre en affirmant que « Le Père et moi, nous sommes un, je suis dans le Père et le Père est en moi » (Jean14.10-11 ; 17.21-22).
V 20 : Image visible du Père, créateur de tout l’univers, rempli de la plénitude de son Esprit, Christ est le seul à pouvoir « réconcilier» avec Lui sa création séparée de Lui par un choix d’autonomie funeste (Gen 3). Puisque Christ est prééminent en tout, origine de tout, puisqu’il est ressuscité et a retrouvé la plénitude de sa nature divine, il a la puissance de vie et les qualifications pour accomplir parfaitement l’œuvre du salut dont la première étape, la réconciliation avec Dieu de tout l’univers, s’est réalisée par son sacrifice sur la croix : il a fait le don de sa vie pour offrir le pardon et la vie nouvelle à celui qui croirait en Lui (Jean 3.16). Libéré par Christ du poids de son péché, le croyant peut maintenant s’approcher de Dieu, son Père, le cœur en paix (Héb 4.16 ; 7.25 ; 10.22).
Telle est la magnifique profession de foi de Paul aux Colossiens, dont il va décliner les effets concrets sur la vie du croyant, dans le passage suivant.
Questions pour une application dans la vie chrétienne
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Qu’est-ce que sa qualité de Créateur ajoute à ma foi en Jésus ? Qu’est-ce que cela change à ma relation avec lui ?
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Comment puis-je, comme chrétien réconcilié avec Dieu par Christ, vivre en paix avec moi-même et avec les autres ? Quelles réconciliations ai-je encore à faire ?
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Si Christ est le « premier-né d’entre les morts », comment montrer que je l’ai suivi en « ressuscitant » moi-même ?
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Comment participer concrètement, personnellement ou en Église, à cette œuvre de réconciliation avec Dieu et de recréation de l’Univers, au niveau de notre environnement et de nos relations ?
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